Parti ouvrier indépendant
Le Parti ouvrier indépendant (POI) est un parti politique français d'extrême gauche. Il est fondé en 2008, à la suite du Parti des travailleurs (PT).
Pour les articles homonymes, voir POI.
Parti ouvrier indépendant | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Fondation | |
Siège | 87, rue du Faubourg-Saint-Denis 75010 Paris |
Positionnement | Extrême gauche[1] |
Idéologie | Ligne idéologique : • Marxisme • Anticapitalisme • Euroscepticisme • Internationalisme Courants internes : • Trotskisme • Communisme[1] • Socialisme • Anarcho-syndicalisme |
Affiliation nationale | Nouvelle Union populaire écologique et sociale |
Affiliation internationale | Entente internationale des travailleurs et des peuples Comité pour une entente européenne des travailleurs[2] |
Couleurs | Rouge et noir |
Site web | partiouvrierindependant-poi.fr |
Présidents de groupe | |
Assemblée nationale | Mathilde Panot (LFI) |
Représentation | |
Députés | 1 / 577 |
En 2015, une scission conduit à la création du Parti ouvrier indépendant démocratique (POID).
Le POI fait partie de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples dont 54 pays ont des correspondants.
Historique
Le POI est issu du Parti des travailleurs (PT). Gérard Schivardi, Daniel Gluckstein, Claude Jenet et Jean Markun en deviennent les secrétaires nationaux.
Il se déclare internationaliste et se donne comme devise « Pour le socialisme, la République et la démocratie ». Son journal hebdomadaire est Informations ouvrières, qui se veut une « tribune libre de la lutte des classes ». Il revendique 10 071 membres lors de son premier congrès[3],[4] et 8 000 en 2012[1],[5].
Le POI s'est fondé dans le but de « regrouper durablement en un authentique parti ouvrier » les « militants issus des principaux courants du mouvement ouvrier, issus de la social-démocratie, réformistes, issus du Parti communiste, trotskistes, anarchos-syndicalistes[6] ». Les courants qui existent en son sein ne sont donc pas des tendances en lutte pour la direction du parti, mais au contraire des courants qui se sont regroupés sur une base et des accords communs, sans renier leur histoire respective. Il s'agit donc pour le POI, sous la forme d'un parti, de renouer avec « un acte fondateur du mouvement ouvrier international [qui] fut la constitution de la Première Internationale (1863), regroupant en son sein tous les courants du mouvement ouvrier[6]. »
Courants
À l'origine, quatre courants existent au sein du POI, définis dans les statuts de son manifeste : « Le parti reconnaît tout courant qui se déclare sur la base et dans le cadre du manifeste constitutif, définissant l'accord sur une orientation commune. […] Chaque membre du parti est libre d'adhérer ou non à un courant. » Le même manifeste précise que « dans le but de garantir la cohésion du parti et les rapports fraternels et loyaux entre les courants, il est institué un conseil des courants composé de représentants de chaque courant. »
Il existe :
- le courant trotskyste, qui se nomme « Courant communiste internationaliste » (CCI) ;
- le courant communiste[1], appelé « Rencontres communistes » et dont les membres sont en général d’anciens adhérents du PCF ;
- le courant socialiste, qui regroupe principalement d’anciens militants du PS et du MRC[alpha 1] ;
- le courant anarcho-syndicaliste[9].
Scission de 2015 et POID
À l'approche de son cinquième congrès, en 2015, de fortes tensions se font sentir au sein du POI. Pour ne pas avoir respecté les décisions majoritaires de son courant, Daniel Gluckstein est suspendu, tout comme les autres membres de la direction nationale l'ayant soutenu : un bureau national démet ainsi Daniel Gluckstein, Gérard Schivardi et Jean Markun de leur mandat de secrétaire national. La crise du courant trotskiste du POI s'étend dès lors à l'ensemble du parti. À l'issue de deux congrès distincts se tenant les 21 et , la tendance exclue du CCI (dite Tendance communiste internationaliste, TCI) initiée par Gluckstein décide de fonder le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID)[10].
Financement et patrimoine
L'Association de financement du POI est dissoute le . Prenant acte de cette décision, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques retire l'agrément de l'association le [11].
À l'issue de la scission de 2015, le POI reste propriétaire du siège historique du parti, le « 87 », au 87, rue du Faubourg-Saint-Denis, dans le 10e arrondissement de Paris, acquis en 1969[10].
Positionnements
Questions économiques et sociales
Le POI se définit comme socialiste, et se pose en défenseur de la classe ouvrière et de la lutte des classes. Entendant « en finir avec le régime d’exploitation et d’oppression, abolir le patronat et le salariat, établir une société de justice et d’égalité, fondée sur la socialisation des moyens de production et d’échanges », il prône un gouvernement de défense des travailleurs s’appuyant sur une assemblée constituante. En 2009, il lance des comités locaux visant à interdire les licenciements[12],[13].
Opposition à l'UE et internationalisme
Le POI se prononce pour la rupture avec l'Union européenne, qu'il présente comme étant un ensemble d'« institutions réactionnaires et antidémocratiques », et critique notamment le principe de la concurrence libre et non faussée[14]. Il propose une « union libre des peuples et des nations libres de toute l’Europe […] pour la construction d’un avenir de paix, de travail, fondé sur la défense de tous les acquis sociaux arrachés par la classe ouvrière[15] » ; il justifie ainsi son adhésion à l'Entente internationale des travailleurs et des peuples et au Comité pour une entente européenne des travailleurs[2],[16].
Participation aux élections et résultats électoraux
Élection présidentielle de 2012
Un congrès de délégués départementaux réunis le à Paris décide de ne pas présenter de candidat à la présidentielle de 2012, afin d'exprimer le rejet des institutions de la Cinquième République, jugées « antidémocratiques »[17].
Daniel Gluckstein, l'un des quatre secrétaires nationaux du POI, estime qu'« il est préférable d'exprimer [le rejet de la politique du gouvernement sortant] par la non-présentation d'un candidat. Nous refusons de participer à cette parodie de démocratie »[18]. Le POI présente 106 candidats aux élections législatives qui suivent[19].
Élections municipales de 2014
À l'issue des élections municipales de 2014, le POI dispose de quelques mairies, notamment à :
- Mailhac (Aude), où est élu Gérard Schivardi, passé en 2015 au POID ;
- Montenois (Doubs), dont le maire est un transfuge du PCF ;
- Lagrange (Landes), dont le maire adhère au POID ;
- Aucaleuc (Côtes d'Armor), dont le maire rallie le POID.
Élections départementales de 2015
Aux élections départementales de 2015, le POI présente cinq candidats. Ceux-ci réunissent quelque 3 500 voix, soit 0,02 % au niveau national. Aucun d'entre eux n'est élu[20].
Élections de 2017
Le parti ne présente pas de candidats aux élections législatives de 2017 et appelle à voter pour La France insoumise[21].
Élections de 2022
En 2022, le POI réitère son soutien à Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise à l'élection présidentielle. Il mène campagne au sein de l'Union populaire, et prête son siège, le « 87 », pour les sessions du Parlement de l'Union populaire (structure réunissant les soutiens de Mélenchon). Le POI est représenté par trois de ses membres en son sein[10].
Aux élections législatives, seul l'un des dirigeants du parti, Jérôme Legavre, est candidat investi par le POI, dans la douzième circonscription de la Seine-Saint-Denis. Il est élu avec 51 % des voix au second tour, face au député sortant LREM Stéphane Testé[22]. Plusieurs autres membres du POI sont candidats, titulaires ou suppléants, en tant que militants de l'Union populaire, à l'instar des candidats de La France insoumise[10],[23].
Résultats électoraux
Élections législatives
Année | 1er tour | 2d tour | Sièges | Rang[24] | Gouvernement | ||
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Voix | % | Voix | % | ||||
2022 | Au sein de la NUPES | 1 / 577 |
Opposition | ||||
Militantisme syndical
Tant le POI que le POID sont présents dans le mouvement syndical, à commencer par Force ouvrière. Les deux partis sont à présent en conflit au sein de FO depuis l'éviction de Pascal Pavageau, éphémère successeur de Jean-Claude Mailly en 2018[25].
Notes et références
Notes
- Ce courant publie la revue Réflexions, Pour la défense du socialisme qui est coécrite par des militants socialistes du POI et « des camarades de divers horizons du PS, attachés à une véritable démarche socialiste, des syndicalistes recherchant une expression politique, des laïcs qui souhaitent renouer avec cette conquête fondamentale de la Révolution française, des républicains attachés à la défense des communes, des départements et de l’unité de la République »[7],[8].
Références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Parti ouvrier indépendant démocratique » (voir la liste des auteurs).
- « Parti Ouvrier indépendant | Election présidentielle 2012 », sur France Télévisions, (consulté le ).
- Déclaration finale de la conférence ouvrière européenne à Berlin en juin 2010, à l'issue de laquelle le POI se constitue avec d'autres organisations politiques d'Europe en Comité pour une Entente européenne des travailleurs.
- « Le manifeste de fondation du Parti Ouvrier Indépendant », Parti Ouvrier Indépendant, (lire en ligne, consulté le ).
- « Après le Parti des Travailleurs, naissance du Parti ouvrier indépendant », Google News, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
- « La France, dernier pays du trotskisme », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- La lettre de Daniel Gluckstein et Gérard Schivardi appelant à « reconstruire un authentique parti ouvrier indépendant ».
- « RÉFLEXIONS » Notre histoire » [archive du ], sur web-beta.archive.org (consulté le ).
- « RÉFLEXIONS » Itinéraire d’un camarade socialiste: Beaucoup de désillusions mais toujours socialiste » [archive du ], sur web-beta.archive.org (consulté le ).
- « Courant anarcho-syndicaliste du Parti ouvrier indépendant », archive.fo, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
- Abel Mestre et Julie Carriat, « Avec la Nupes, les liens se resserrent entre les trotskistes lambertistes et Jean-Luc Mélenchon », sur Le Monde, (consulté le ).
- Décision du 28 janvier 2019 portant retrait d'agrément d'association de financement d'un parti ou d'une organisation politique (lire en ligne).
- « Licenciements Un comité corse participera à la marche unie sur Paris », Corse-Matin, (lire en ligne, consulté le ).
- Jean Rabaté, « Résistance corse contre les licenciements » [archive du ], sur L'Humanite, (consulté le ).
- « Celex Test » [archive du ], sur web-beta.archive.org (consulté le ).
- Manifeste et statuts du POI.
- « 3. Statuts - Parti Ouvrier Indépendant (POI) » [archive du ], sur web-beta.archive.org (consulté le ).
- « Présidentielle 2012: Schivardi ne sera pas candidat », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Présidentielle: Gérard Schivardi renonce à se présenter en 2012 », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Le candidat du POI près de chez moi », Parti ouvrier indépendant, (lire en ligne, consulté le ).
- Voir sur france-politique.fr.
- Pierre-Yves Crochet, « Qui sont ces micropartis qui se présentent aux législatives ? », sur Sud Ouest, (consulté le ).
- « Seine-Saint-Denis (93) - 12ème circonscription : Résultats de la circonscription au 2d tour », sur Élections législatives 2022, Ministère de l'Intérieur, (consulté le ).
- Octave Odola, « Seine-Saint-Denis : Jérôme Legavre, un trotskiste du POI au côté des Insoumis à l’Assemblée nationale », sur Le Parisien, (consulté le ).
- En nombre de voix.
- « Force ouvrière face à une crise existentielle » par Michel Noblecourt, Le Monde du .
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel du POI
- Comité ouvrier international contre la guerre et l'exploitation, pour une internationale ouvrière
- Ressources relatives aux organisations :
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