Paul Durand (archéologue)

Emmanuel Paul Hilaire Durand né à Paris le , et mort le , était un artiste savant aux multiples facettes, docteur en médecine, archéologue et dessinateur.

Paul Durand
Portrait de Paul Durand par Victor Michel, 1883, musée des Beaux-Arts de Chartres.
Biographie
Naissance
Décès
(à 76 ans)
Paris
Nom de naissance
Emmanuel Paul Hilaire Durand
Nationalité
Activités

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Biographie

Né à Paris le 16 mai 1806, et mort le 27 décembre 1882[1], Emmanuel Paul Hilaire Durand était un artiste savant aux multiples facettes. Diplômé de médecine en 1831 à Paris avec une thèse, publiée le 8 août de la même année, portant sur la péritonite puerpérale[2], il ne continua pas dans cette voie. Rien ne prête à croire que Paul Durand ait exercé en tant que médecin bien qu’il en ait le titre et la possibilité. Toute sa vie fut dédiée à sa passion pour l’art, l’archéologie et l’architecture médiévale, occidentale comme orientale, qu’il étudia seul, en véritable savant autodidacte.

Chartres

L'intérêt qu'il porta à l'art médiéval chrétien semble naître à Chartres, préfecture du département d'Eure-et-Loir, dont il s'éprit très vite. Le chanoine Yves Delaporte nous rapporte que Paul Durand dessinait déjà, à l'âge de 26 ans, les vitraux de la cathédrale chartraine où il passait alors le plus clair de son temps[3]. Selon Delaporte « nul sans doute, à cette époque, ne connaissait mieux que lui les vitraux de Notre-Dame de Chartres »[3]. Ce n’est donc pas une surprise si toutes les reproductions de vitraux parues dans la Monographie de la cathédrale de Chartres en 1867 furent réalisées d’après ses dessins et s'il est appelé[4], dans les années 1860, à écrire le texte explicatif accompagnant les planches[5].

En 1856 il fut l’un des membres fondateurs, avec l’archiviste départemental Lucien Merlet, de la Société archéologique d'Eure-et-Loir[6]. Comme sa grande sœur la Société française d’archéologie, sa visée première était de découvrir et de sauvegarder le patrimoine architectural, artistique et archéologique. Durand y publia de nombreux articles sur des thèmes divers, nous renseignant notamment sur les restaurations et décors peints qu'il réalisa à Chartres et dans ses alentours[7].

Son intérêt pour la chrétienté orientale

Grand voyageur, Paul Durand ne cessa toute sa vie de sillonner l'Orient. Il découvrit pour la première fois les beautés de l’art chrétien oriental en 1839 en compagnie de son ami, le célèbre archéologue Didron l’Aîné (1806-1867). Le Manuel d’iconographie chrétienne grecque et latine est le fruit de leur séjour de 1839 en Grèce[8]. L’ouvrage est une traduction de Paul Durand, du grec vers le français, du Guide de la peinture, manuscrit rédigé par le moine et peintre grec Denys de Fourna à la fin du XVIIe – début du XVIIIe siècle. L’introduction, qui nous donne beaucoup de précisions sur le voyage des deux hommes, ainsi que les notes de bas de pages, sont écrites par Didron.

Ce périple vers la chrétienté orientale fut vraisemblablement le premier de Paul Durand et ouvre par la suite la porte à une longue liste d’autres voyages. Nous pouvons citer l’Égypte, où il se rendit cinq fois, la Palestine où il admira le Saint-Sépulcre[9],ou encore la Syrie[10].

Ouvrages et articles écrits par Paul Durand

Monographie de la cathédrale de Chartres

  • Paul Durand, Monographie de Notre-Dame de Chartres : explication des planches, Paris, Imprimerie nationale, 1867-1881, 218 p. (lire en ligne)

Société archéologique d'Eure-et-Loir

  • « Note sur la chapelle de la conception dans l’église de Saint-Père, à Chartres », in Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir|Société archéologique d’Eure-et-Loir, Tome I, Chartres, 1858, p. 167-174.
  • « Rapport sur l’église et la crypte de Saint-Martin-au-val à Chartres », in Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, Tome I, Chartres, 1858, p. 305-318.
  • « Explication de la nouvelle décoration exécutée dans la Chapelle de la Sainte-Vierge », in Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, Tome III, Chartres, 1863, p. 298-320.
  • « Étude iconographique sur ce que les grecs désignent dans la peinture sacrée par le mot Etoimacia », in Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, Chartres, 1867, p. 381-439.
  • « Le sarcophage de Salone. Le Bon Pasteur a-t-il été représenté sur des tombeaux dans l’antiquité profane ? », in Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, Tome VI, Chartres, 1876, p. 172-193.  

Chrétienté orientale

  • Denys de Fourna (trad. Adolphe Napoléon Didron et Paul Durand), Manuel d'iconographie chrétienne, grecque et latine : avec une introduction et des notes, New York (original: Paris), B. Franklin (réimpression), (lire en ligne), p. 30-traduction française de Guide de l'iconographe de Denys de Fourna.

Autres

  • Deux Lectures sur l’Ancien Hôtel-Dieu de Chartres détruit en 1868, Chartres, Imprimerie de Garnier, 1869

Références

  1. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, lithographie et architecture des artistes vivants, étrangers et français, exposés au Palais des beaux-arts, avenue de Montaigne, le l5 mai 1855, Paris, Panis place de la Bourse, 1855, p. 552.
  2. J-B. Lassus, P. Durand, J-M. Leniaud, Notre-Dame de Chartres, Chartres, Éditions Molière, , p.24.
  3. Y. Delaporte, Les vitraux de la cathédrale de Chartres, Texte, Chartres, E. Houvet Éditeur, , p.77.
  4. J-B. Lassus, Amaury-Duval, Monographie de la cathédrale de Chartres : Atlas, Paris, Imprimerie Impériale, 1867.
  5. P. Durand, Monographie de Notre-Dame de Chartres, Explications des planches, Paris, Imprimerie nationale, 1881.
  6. V. Lambert, « Paul Durand et la mise en couleur de la crypte au XIXe siècle. Les grands traits d’une histoire contrastée », in Timbert Arnaud (dir.), Chartres : Construire et restaurer la cathédrale, XIe-XXIe s., Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, , p.164.
  7. P. Durand,, « Note sur la chapelle de la conception dans l’église de Saint-Père, à Chartres », in Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, Tome I,, Chartres, , pp.167-174
  8. Didron, P. Durand, Manuel d’iconographie chrétienne grecque et latine, Paris, Imprimerie Royale, 1845.
  9. J. de Laurière, « Nécrologie. Le docteur Paul Durand. », in Bulletin Monumental, Tome IIe, 1883., p.219.
  10. V. Lambert, « Paul Durand et la mise en couleur de la crypte au XIXe siècle. Les grands traits d’une histoire contrastée », in Timbert Arnaud (dir.), Chartres : Construire et restaurer la cathédrale, XIe-XXIe s., Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, , p.163.

Liens externes

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