Paul Lacoste
Paul Lacoste (, Montréal, Québec, Canada - , Montréal, Québec, Canada), est un homme d'affaires, avocat et juriste québécois. Il a été bâtonnier du Québec.
Pour les articles homonymes, voir Lacoste.
71e bâtonnier du Québec Bâtonnier de Montréal (1938-1939) |
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Marie Lacoste Gérin-Lajoie, Louis-Joseph Lacoste, Blanche Landry, Justine Lacoste-Beaubien, Jeanne Duchastel de Montrouge, Yvonne Tessier, Alexandre Lacoste, Thaïs Lacoste-Frémont, Berthe Dansereau |
Conjoint |
Anita Duchastel de Montrouge (d) |
Enfant |
Roger Lacoste, Marc Lacoste, Fernande Lacoste, Anita Lacoste, Norbert Lacoste |
Parentèle |
Henri Gérin-Lajoie (beau-frère) Marie Gérin-Lajoie (nièce) |
A travaillé pour | Bisaillon, Brosseau, Lajoie & Lacoste |
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Distinction |
Conseiller du roi |
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Origine et formation
Issu d'une famille de la haute bourgeoisie canadienne-française, Paul Lacoste est le cinquième enfant d'Alexandre Lacoste, avocat, professeur, conseiller législatif pour la division des Mille-Isles, sénateur de la division de De Lorimier, président du Sénat du Canada et juge en chef du Québec, et de Marie-Louise Globensky, dite Lady Lacoste (en), philanthrope et autrice de journaux intimes aujourd'hui conservés à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec[1],[2],[3]. Neuf autres enfants sont nés de cette union et ont atteint l'âge adulte : Marie Lacoste Gérin-Lajoie, Louis-Joseph Lacoste, Blanche Eugénie Landry Dit Languedoc, Justine Lacoste-Beaubien, Jeanne Duchastel de Montrouge, Yvonne Tessier, Alexandre Lacoste, Thaïs Lacoste-Frémont et Berthe Dansereau[3],[4],[5]. Quatre autres enfants sont morts en bas âge.
Les grands-parents paternels de Paul Lacoste sont Louis Lacoste, premier maire de Boucherville, député du Parti patriote pour le district électoral de Chambly, siège no 1, à l'Assemblée législative du Bas-Canada, puis à l'Assemblée législative de la province du Canada et conseiller législatif et sénateur de la division de Montarville, et Marie-Antoinette-Thaïs Proulx[6]. Quant à eux, les grands-parents maternels de Paul Lacoste sont Léon Globensky et Marguerite-Angélique Limoges[7]. Léon Globensky est lui-même le fils d'August Franz Globensky (en) un physicien polonais qui a servi sous les ordres de Friedrich Adolf Riedesel, commandant des mercenaires allemands qui se sont battus pour les Britanniques pendant la Guerre d'indépendance des États-Unis.
Paul Lacoste entame son éducation chez les Révérends Pères Jésuites en suivant un cours classique au Collège Sainte-Marie[8]. Il est par la suite admis à l'Université Laval de Montréal, aujourd'hui l'Université de Montréal, où il étudie le droit[8]. Bachelier ès arts et détenteur d'une licence en droit, Paul Lacoste accomplit son stage de clerc auprès de la société légale Bisaillon, Brosseau & Lajoie, puis est officiellement admis en tant qu'avocat au Barreau du Québec en juillet 1897[8].
Carrière professionnelle
Paul Lacoste décide de poursuivre sa pratique du droit auprès du cabinet où il a fait sa cléricature. Ainsi, il devient un partenaire officiel et le nom de la société regroupant les quatre avocats prend le nom de Bisaillon, Brosseau, Lajoie & Lacoste[8]. Quelques années plus tard, à la suite du départ de Bisaillon et Brosseau, c'est Henry John Kavanagh qui prend leur place et c'est auprès de ce cabinet d'avocat, Kavanagh, Lajoie & Lacoste, que Paul Lacoste passe l'essentiel de sa carrière[8],[9]. L'autre partenaire du trio d'hommes est Henri Gérin-Lajoie, l'époux de la sœur de Paul Lacoste, Marie Lacoste, pionnière du mouvement pour le droit des femmes au Québec[10],[11]. Le cabinet d'avocat reste actif au plus tard jusqu'en 1928, date à laquelle la société s'est naturellement dissoute[12],[13].
En 1899, il rejoint les rangs du 65e Régiment Carabiniers Mont-Royal, aussi connu sous le nom des Fusiliers Mont-Royal, et obtient le grade d'officier[8]. L'année 1899 coïncide avec le début de la seconde guerre des Boers, où le 65e régiment a été déployé, mais rien n'indique que Paul Lacoste se soit rendu en Afrique du Sud et ait participé au combat[14].
Paul Lacoste a notamment toujours été l'un des juristes de la Banque provinciale du Canada depuis sa fondation, en 1900[8]. En 1903, Paul Lacoste est élu au poste de secrétaire du Barreau de Montréal, et le sera de nouveau en 1933[8],[15]. En 1907, il pratique également le droit auprès de son père et de son frère, bien que temporairement[1]. Il renoue l'expérience en 1928, où il ouvre un cabinet d'avocat, cette fois uniquement avec son frère, une société du nom de Lacoste & Lacoste[12].
Le , il est créé conseiller du roi[8]. Il devient Chevalier de la Légion d'honneur en 1934 et est aussi commandeur de l'Ordre Latin[16].
Paul Lacoste a été impliqué dans le débat publique concernant la prohibition de l'alcool, entre les années 1890 et 1920. Paul Lacoste a été chargé par divers intérêts de défendre le camp anti-prohibition, une lutte qui a culminé à deux référendums : le Plébiscite canadien sur la prohibition de l'alcool, tenu le et le Référendum québécois sur la prohibition de l'alcool, tenu le , où ce sont les idées anti-prohibitionnistes qui ont été appuyées par une majorité de Québécois[8],[17],[18].
Du côté des affaires, Paul Lacoste a participé à l'incorporation de quelques compagnies. Il fonde le avec Henri Gérin-Lajoie et d'autres partenaires la Marbelite Company of Montreal, une compagnie spécialisée dans la manufacture, la vente et la disposition de matières nommées Marbelite, Omah et Opaline[19]. Le , il agit en tant qu'avocat lors de l'incorporation de la Belding Paul & Corticelli Silk, Limited, une compagnie faisant affaire dans la vente d'objets divers et l'acquisition de brevets[20].
En mai 1938, les membres du Barreau de Montréal élisent Paul Lacoste à titre de bâtonnier de Montréal pour un mandat d'un an[21]. En juin de la même année, c'est une majorité des membres du Barreau du Québec qui l'élisent au poste de bâtonnier du Québec, pour le bâtonnat de 1938-1939[22]. Il succède ainsi à Maurice Duplessis.
Vers la fin de sa carrière, Paul Lacoste a pratiqué le droit avec ses deux fils, Roger et Marc Lacoste[23]. Sa belle-fille, Marcelle-H. Lacoste, les a aussi rejoint[23].
Au fil de sa carrière, Paul Lacoste a été attitré à de nombreux postes d'influence. Il a entre autres été avocat-conseil du Consulat général de la République française au Canada, de la Chambre de Commerce française et de l'Union nationale française, a plaidé de nombreuses fois devant le Conseil privé à Londres et est gouverneur à vie de l'Hôpital Sainte-Justine, fondé par sa sœur Justine Lacoste-Beaubien[8],[18]. Il a aussi conseillé de nombreuses personnalités politiques, tant au niveau provincial que fédéral[8].
Vie privée et décès
Le , à Paris, en France, Paul Lacoste épouse France-Anita Duchastel de Montrouge, fille de Léon Duchastel de Montrouge, consul de France à Vancouver et à Montréal et baron de Montrouge, et d'Anita Snyder[8],[18],[24]. Cinq enfants sont connus du couple : Roger, Marc, Fernande, Anita et Norbert Lacoste[25].
Paul Lacoste a fréquenté de nombreux clubs dans sa vie : les Chevaliers de Colomb, Cercle universitaire, Club de golf Laval-sur-le-Lac, Montreal Club, l'Association conservatrice, Canadian Club, Club Lafontaine, Club Cartier et plusieurs autres[8],[15]. Membre de l'Association du Barreau canadien, il fonde l'Association Libérale Conservatrice Limitée, et en devient le président quelques années plus tard[8],[15].
Paul Lacoste est partisan des idées conservatrices de son époque et du Parti conservateur du Québec, de l'Union nationale et du Parti conservateur du Canada[8],[16]. Il était domicilié au 582, avenue Rockland dans Outremont sur l'île de Montréal et était aussi le co-propriétaire d'une résidence d'été à Lac Lacoste, dans les Laurentides, héritage de sa famille[8],[26].
Le au soir, à sa résidence, Paul Lacoste meurt des suites d'une longue maladie[27],[28]. Le , un convoi funèbre est parti de sa résidence d'Outremont à 8h45 du matin pour se rendre à l'église Saint-Germain d'Outremont où se sont déroulées ses funérailles, vers 9 heures[15],[16],[29]. Puis le défunt avocat a été enterré au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, lieu de son dernier repos[29].
Hommages et distinctions
Titre honorifique
Titre de civilité
Galerie
Notes et références
- « Biographie – LACOSTE, sir ALEXANDRE – Volume XV (1921-1930) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
- Marie-France Bornais, « Le portrait d’une femme d’exception », sur Le Journal de Québec (consulté le )
- « Paul Lacoste », sur geni_family_tree (consulté le )
- (en-US) « Marie-Louise Globensky 1849-1919 - Ancestry® », sur www.ancestry.ca (consulté le )
- « Portraits de Lacoste : Sir Alexandre Lacoste », sur Association des familles Lacoste (consulté le )
- « Généalogie Louis Lacoste », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « Généalogie Marie-Louise Globensky », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- J.A. Fortier, Biographies canadiennes-françaises, Canada, Ottawa :J.A. Fortier,1920-, , 500 p. (lire en ligne), p. 393
- « Gazette officielle du Québec. Québec official gazette. », sur banq.qc.ca,
- « Biographie – LACOSTE, MARIE (Gérin-Lajoie) – Volume XVII (1941-1950) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
- « Marie Gérin-Lajoie, une première de classe à la défense des démunis », sur Le Devoir (consulté le )
- « L'illustration nouvelle », sur banq.qc.ca,
- « Advitam - Bibliothèque et Archives nationales du Québec », sur advitam.banq.qc.ca (consulté le )
- fmr#7458, « À propos », sur Les Fusiliers Mont-Royal (consulté le )
- « Paul Lacoste, K. C., Dead in 71st Year. 17 May 1945. Montreal, Quebec: The Gazette, 12 », The Gazette, , p. 12 (lire en ligne, consulté le )
- La Presse, « Me P. Lacoste décédé à 70 ans », La Presse, (lire en ligne)
- « Tenue d'un référendum sur la prohibition au Québec », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
- « Portraits de Lacoste : Me Paul Lacoste », sur Association des familles Lacoste (consulté le )
- Canada Gazette, Canada Gazette Volume 39, Partie 2, Canada, , 1398 p. (lire en ligne), p. 785
- The Canada Gazette, The Canada Gazette Volume 44, Canada, , 4484 p. (lire en ligne), p. 3492-3493
- « 1930 à 1939 | Barreau de Montréal », sur www.barreaudemontreal.qc.ca (consulté le )
- Le Barreau du Québec, « Bâtonnier du Québec », sur Le Barreau du Québec (consulté le )
- L'Action catholique, « Mort de Monsieur Paul Lacoste, C.R. », L'Action Catholique, (lire en ligne)
- « Généalogie Leon-Hilaire-Alexandre Duchastel », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- G.C. Arless, Stereoscopic Co, Femina, « Famille de Paul Lacoste et Anita Duchastel de Montrouge », sur banq.qc.ca, vers 1930 (consulté le )
- « Atlas des lacs », sur crelaurentides.org (consulté le )
- Le Droit, « L'avocat P. Lacoste meurt à Montréal », Le Droit, (lire en ligne)
- Barreau du Québec, « Deuil au Barreau - Me Paul Lacoste », La Patrie, (lire en ligne)
- Le Devoir, « Avis de décès », Le Devoir, (lire en ligne)
Voir aussi
Droit
- Avocat, Juriste
- Droit au Québec, Droit civil
- Histoire du droit au Québec, XIXe siècle en droit au Québec, XXe siècle en droit au Québec
- Système judiciaire du Québec, Loi du Québec
- Barreau du Québec, Bâtonnier du Québec
- Barreau de Montréal, Districts judiciaires du Québec
- Code civil du Bas-Canada, Code criminel du Canada
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