Paul Meunier
Paul Charles Félix Meunier ou Paul Meunier (parfois écrit Paul-Meunier)[1] est un homme politique français né le à Saint-Parres-lès-Vaudes (Aube) et décédé le à Paris.
Pour les articles homonymes, voir Meunier.
Ne doit pas être confondu avec Paul Meunier (pilote).
Député français | |
---|---|
Maire |
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 51 ans) Paris |
Nationalité | |
Activité |
Biographie
Avocat et journaliste, il est maire de Saint-Parres-lès-Vaudes, conseiller général et député de l'Aube de 1902 à 1919, inscrit au groupe radical-socialiste. Il est secrétaire de la Chambre en 1905 et 1906.
Durant son mandat de 1914 à 1919, il défend, comme parlementaire et comme avocat à la Cour d'Appel, les droits des soldats au combat. Il s'illustre dans ce combat lors de l'affaire du zouave Deschamps devant le conseil de guerre de Tours[2]. Le , il dépose, sans succès, une proposition de loi visant à lever l'état de siège. Il mène contre les conseils de guerre spéciaux une campagne qui est victorieuse en 1916. En 1917, il lance le journal pacifiste La Vérité dont Henri Barbusse écrit l'éditorial du premier numéro. Il dépose en octobre 1917 un projet de loi relatif aux « amnisties pour crimes et délits militaires »[3].
Il intervient également en faveur de l'ouvrier Jules Durand, victime d'une machination patronale et emprisonné pour un crime qu'il n'avait pas commis, et fait reconnaitre son innocence en 1918[4],[5].
Pour le punir de ses actions humanitaires, l’extrême droite le prend à partie, au cours de la campagne électorale de 1919, dans une cabale menée par Léon Daudet et l'Action française. Cette campagne est relayée dans l'Aube par les journaux d'extrême-droite L'Avenir de l'Aube et La Tribune de l'Aube. Il est emprisonné à la prison de la Santé le à la veille des Élections législatives de 1919 pour raison d’État. Il est libéré après 2 ans et 4 mois d'emprisonnement après un arrêt de non-lieu, et meurt des suites de cette détention.
Un monument à sa mémoire, financé par souscription, fut érigé et inauguré le dans le cimetière de Saint-Parres-les-Vaudes. On y lit notamment[6] :
« Il dénonça inlassablement au Parlement, dans la Presse, dans les assemblées publiques la juridiction brutale et inhumaine des Conseils de guerre.
Réformateur du Code, il défendit en toutes circonstances avec toute l’ardeur de sa foi les travailleurs victimes de l’injustice sociale.
Il fut le défenseur généreux et désintéressé des humbles, il encourut la haine des puissants. »
Œuvres
- Le droit des blessés : l'affaire du Zouave Deschamps devant le Conseil de Guerre de Tours, Paris, Paul Ollendorff, 1916, 62p.
Bibliographie
- Marie Bernain de Ravisi, Sous la dictature de Clemenceau - Un forfait judiciaire - Le procès Paul-Meunier Judet-Bossard, Paris, André Delpeuch, 1926
- Yves Charpy, Paul-Meunier : Un député aubois victime de la dictature de Georges Clemenceau, L'Harmattan, 2011, 393 p
- « Paul Meunier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
Notes et références
- https://data.bnf.fr/fr/12112334/paul_meunier/
- Jean-Yves Le Naour, Les soldats de la honte, Éditions Perrin, 2011, page 18, 161 et 162
- Jean-Louis Panné, « MEUNIER Paul, Charles, Félix dit PAUL-MEUNIER » , sur maitron.fr, 30 novembre 2010. (consulté le )
- Thomas Deltombe, « Il y a cent ans, un « Dreyfus ouvrier » », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
- Hédrich Marc, « L’affaire Durand, ou la « nouvelle affaire Dreyfus » (1910-1918). Autopsie de l’erreur judiciaire du siècle », Histoire de la justice,,
- Christian Eyschen, « En direct avec Claude Didierjean, libre penseur de l'Aube », La Raison, no 625, , p. 21
Voir aussi
Sources
- Jean Jolly (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, notices biographiques sur les ministres, sénateurs et députés français de 1889 à 1940, Paris, PUF, 1960.
- Ressource relative à la vie publique : ]
- Portail de la politique française
- Portail de l’Aube