Pauvres Humains et Ballons de papier

Pauvres Humains et Ballons de papier (人情紙風船, Ninjō kamifūsen) est un film japonais réalisé en 1937 par Sadao Yamanaka. Il s'agit du dernier film conservé de Sadao Yamanaka[1], et est considéré comme son chef-d'œuvre.

Pauvres Humains et Ballons de papier
Affiche japonaise du film.
Titre original 人情紙風船
Ninjō kamifūsen
Réalisation Sadao Yamanaka
Scénario Shintarō Minura (ja)
Acteurs principaux

Chōjūrō Kawarasaki (ja)
Kan'emon Nakamura (ja)

Sociétés de production P.C.L.
Zenshin-za
Pays de production Japon
Genre Drame, jidaigeki
Durée 86 minutes
Sortie 1937

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Le film se penche sur le quotidien misérable d'un bas quartier d'Edo : un samouraï désespéré s'est pendu. Un autre rōnin cherche en vain du travail, tandis que son épouse fabrique des ballons de papier pour survivre. Un notable s'efforce de marier sa fille. Un ancien barbier-coiffeur organise illégalement des jeux d'argent : il est traqué par les hommes de main d'un gang local.

Fiche technique

Distribution

Chōjūrō Kawarasaki et Takako Misaki.
Takako Misaki et Kan'emon Nakamura.
Kan'emon Nakamura, Emitarō Ichikawa et Daisuke Katō.
  • Chōjūrō Kawarasaki (ja) : Matajūrō Unno, le rônin sans emploi
  • Shizue Yamashigi : Otaki, la femme de Matajūrō
  • Kan'emon Nakamura (ja) : Shinza, le coiffeur
  • Sukezō Sukedakaya : Chobei, le propriétaire
  • Emitarō Ichikawa : Yatagoro
  • Chōemon Bandō : Yabushi, le masseur aveugle
  • Daisuke Katō (crédité sous le nom d'Enji Ichikawa) : Isuke, un homme de main de Yatagoro
  • Tsuruzō Nakamura : Genko, le vendeur de poissons rouges
  • Hisako Hara (ja) : la femme de Genko
  • Kosaburō Tachibana : Mōri Sanzaemon
  • Shingorō Nakamura : Jinsuke
  • Takako Misaki : Okoma, la fille de Kuzaemon
  • Kikunojo Segawa : Chushichi

Autour du film

Tadao Satō, auteur d'un ouvrage sur le cinéma japonais, affirme que ce film est « une tentative délibérée de détruire les vieux stéréotypes ». Les personnages parlent le japonais contemporain et la conduite des samouraïs n'observe plus le rituel en vigueur. Dans la séquence d'ouverture, un ex-samouraï s'est suicidé. Un de ses voisins, très désappointé, s'interroge : « Mais il s'est pendu comme un marchand. Où était son esprit du bushido ? (...) » Ce à quoi un autre rétorque : « Parce qu'il n'avait plus de sabre - il l'a vendu l'autre jour pour du riz. » Le sabre, symbole de la vie d'un samouraï, a donc été vendu afin que celui-ci ne meure pas de faim. Réalisme et ironie battent en brèche, chez Yamanaka, la gloriole et les conventions. « Il en résulte une fraîcheur, une liberté, et les problèmes graves y sont traités d'une manière légère. »[4]

Dans Pauvres Humains et Ballons de papier, Sadao Yamanaka utilise, en outre, une conception de l'espace très spécifique du kabuki. Le film est d'ailleurs adapté de Kamiyui Shinzo, une pièce de Kawatake Mokuami qui fait preuve d'une utilisation géométrique de l'espace. Selon Donald Richie, « L'intérêt pour les concepts de dedans et de dehors est lui aussi très japonais. Uchi ("intérieur") et soto ("extérieur") ont un pouvoir de définition et de limitation plus important qu'en Occident. On présume au Japon que le premier est rassurant et que le second ne l'est pas. » L'un est le monde plus humain constitué par l'enceinte du quartier, « l'autre celui de la zone de répression gouvernementale. »[5].

En 1999, Pauvres Humains et Ballons de papier est classé par Kinema Junpō à la 18e place du Top des cents meilleurs films japonais[6].

Notes et références

  1. « Critique du film sur senscritique.com »
  2. « Ninjo kamifusen », sur cineressources.net (consulté le )
  3. (ja) Pauvres Humains et Ballons de papier sur la Japanese Movie Database
  4. Donald Richie (trad. de l'anglais), Le Cinéma japonais, Monaco, Éditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 89-90.
  5. Donald Richie (trad. de l'anglais), Le Cinéma japonais, Monaco, Éditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 349.
  6. (en) « liste des 100 meilleurs films japonais de tous les temps selon le magazine Kinema Junpō » (version du 7 mars 2016 sur l'Internet Archive), sur wildgrounds.com.

Liens externes

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