Perfusion intraveineuse
La perfusion intraveineuse, parfois nommée par son principe, infusion, ou dans une acception plus courante perfusion, est une technique permettant l'administration par voie parentérale de médicaments. La perfusion veineuse concerne l'administration de médicaments par un abord veineux, et dans une acception plus globale, par les voies artérielle, sous-cutanée ou encore intrathécale.
Ne doit pas être confondu avec la Perfusion tissulaire, un processus physiologique.
Le système de la pochette de liquide d'infusion a été mis au point et breveté par le médecin américain Donald E. Baxter, à son retour de Chine en 1931. Ce système est parfois désigné « baxter » en référence à son créateur.
Indications
La perfusion intraveineuse, est indiquée lorsque l'on doit assurer :
- une injection continue intraveineuse de quantités précises, souvent importantes, de médicaments, de solutés, de solutions physiologiques ou encore de produits dérivés du sang (transfusion sanguine), dans un but thérapeutique ou diagnostique, à un rythme régulier, étalé dans le temps ;
- des injections discontinues répétées, elle permet alors de respecter le capital veineux en évitant des ponctions veineuses répétitives.
Le système de goutte-à-goutte peut être relié au capital veineux : à une voie veineuse périphérique ou profonde (voie veineuse centrale, cathéter à chambre implantable), au capital artériel ou intrathécale.
Voies d'abord
Voie veineuse périphérique
C'est la voie de première intention, la plus simple de mise en place.
Voie veineuse centrale
Plus complexe de mise en place, nécessitant en particulier l'intervention d'un médecin, elle est réservée à des indications bien précises : échec d'une pose de voie d'abord périphérique, nécessité de passer certains médicaments, nécessité d'avoir un gros débit de perfusion, en particulier en milieu de réanimation.
Le cathéter à chambre implantable en est un cas particulier où le dispositif est posé de manière chirurgicale.
Perfusion sous-cutanée
Consistant en la mise en place d'une aiguille sous cutanée reliée à une tubulure et à la poche de perfusion, cette technique est très simple mais ne permet qu'une hydratation de la personne, les médicaments ne pouvant être administrés par cette voie, à quelques exceptions près.
Autres
Dans certains cas, l'administration d'un médicament peut être faite directement dans un organe ou une cavité (plèvre, liquide céphalo-rachidien, etc.).
Une perfusion intra-artérielle peut être également faite mais qui n'est pas, en règle générale, utilisée pour le passage de médicaments mais essentiellement pour voie de prélèvements sanguins et mesure de pression ou de constantes sanguines. La voie veineuse est en effet plus aisée et la pression veineuse dix moins élevée que la pression artérielle, cette dernière favorisant dans les systèmes passifs de perfusion par gravité (mode d'administration moins onéreux)[1] le reflux du sang dans le cathéter[2].
Annexes
Articles connexes
Notes et références
- La tension artérielle T correspond à la différence de pression qu'exerce le sang sur la paroi des artères (pression sanguine Psg) et la pression atmosphérique Patm. Cette surpression permet au sang de circuler dans les artères sous une pression supérieure à la pression atmosphérique. La solution à injecter est placée à une hauteur h d'un pied à perfusion, de telle sorte que ΔP (différence de pression entre la solution qui arrive au niveau du cathéter et celle issue de la hauteur h) = ρgh selon la loi fondamentale de l'hydrostatique, soit Patm + ρgh ≥ Psg ou ρgh ≥ T, ce qui permet de déterminer hmin (quelques dizaines de cm pour une perfusion intraveineuse, et dix fois plus haute pour une perfusion intra-artérielle, cette dernière hauteur étant irréalisable dans un système à gravité)
- Gérard Guiffant, Jacques Merckx, Patrice Flaud, Perfusion : lignes et cathéters, Arnette, , p. 84-85
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