Personnel navigant commercial

Le personnel navigant commercial (abrégé PNC) est le personnel d'une compagnie aérienne ayant pour fonction d'assurer la sécurité des passagers à bord d'un aéronef, mais aussi l'accueil, le confort et la fidélisation de la clientèle. Dans les textes de la direction générale de l'Aviation civile (DGAC), on parle de membre d'équipage de cabine, terme résultant sûrement du calque anglais cabin crew. Pour le grand public et les médias, ce sont les termes d'hôtesse de l'air (pour les femmes) et de steward (pour les hommes) qui sont couramment utilisés pour désigner la fonction de PNC. Au Québec, on parle aussi d'agent de bord.

Pour les articles homonymes, voir PNC.

Histoire

L'uniforme des hotesses de PSA à la mode des années 1970 et le slogan sulfureux Long Legs and Short Nights De longues jambes et de courtes nuits »).
Nelly Diener, la première hôtesse de l'air d'Europe, en 1934.

L'influence du maritime et du ferroviaire

Le rôle de PNC est directement emprunté aux postes similaires sur les paquebots ou les trains de passagers. Cependant, dans le transport aérien, ces personnels possèdent un rôle différent : il assure la sécurité des passagers. Le mot "steward" provient du terme chief steward, alors en vigueur au sein du transport maritime.

Le premier steward de l'Histoire

L'Allemand Heinrich Kubis fut le premier steward du monde, en 1912[1]. Kubis fut chargé de la sécurité, de l'accueil et du confort des passagers à bord du DELAG Zeppelin LZ 10 Schwaben. Il a ensuite opéré sur le tristement célèbre LZ 129 Hindenburg et fut à bord quand celui-ci prit feu. Il a survécu en sautant par la fenêtre quand elle s'est approchée du sol[2].

L'avènement de la fonction d'hôtesse de l'air

L'idée de recruter des hôtesses de l'air naquit aux États-Unis en 1930, où le personnel navigant était jusqu'alors exclusivement masculin : la première hôtesse de l'air de l'Histoire est Ellen Church. En Europe, il faudra attendre 1934 avec Nelly Diener (Suisse).

Cette avancée visait à rassurer les passagers tout en contribuant à leur bien-être. À l'époque, le voyage par les airs était en effet relativement nouveau et les conditions de voyage plutôt médiocres (turbulences, mal de l'air, angoisse...). Certains ont alors jugé bon de recruter du personnel de bord féminin, possédant une expérience préalable en tant qu'infirmière.

Ces dernières étaient recrutées pour leur intelligence mais également pour leur extrême beauté. Les critères d'entrée étaient stricts ; notamment concernant le poids, la taille, l'âge et le statut marital. Ces jeunes femmes se devaient d'être réfléchies, sveltes, élancées, fraîches et célibataires. Certaines compagnies comme la Pan American World Airways allaient même jusqu'à peser leurs hôtesses avant chaque vol. De nos jours, ces critères physiques sont obsolètes et illégaux.

Accès à la profession en France

Parcours académique

Pour exercer la profession de PNC en France, il faut être majeur et titulaire d'un baccalauréat ; certaines compagnies peuvent cependant se montrer plus sélectives, et demander deux à trois années d'études supérieures. La maîtrise de la langue anglaise est impérative, et doit être dûment appuyée par une attestation de niveau comme le TOEIC, le BULATS ou le TOEFL. Toute autre langue étrangère supplémentaire est fortement appréciée, et permet de se démarquer des autres candidats.

La visite médicale PNC

Le type de radeau de survie sur lesquels les PNC passent l'épreuve piscine du CCA

Avant de se lancer dans l'aventure PNC, il convient de vérifier que l'on est médicalement apte à exercer ce métier. Les candidats doivent donc obtenir une attestation d'aptitude médicale, délivrée par un Centre d'Expertise Médicale du Personnel Navigant (CEMPN) ou par un médecin agréé DGAC. Cette visite médicale est payante (entre 80 et 150 euros) et doit ensuite être renouvelée tous les deux ans[3].

Le Cabin Crew Attestation (CCA)

Pour exercer le métier de PNC dans l'Union Européenne, il faut être titulaire du Cabin Crew Attestation (CCA) : c'est la nouvelle version du CSS et du CFS. Cette certification comporte un volet théorique de 105 heures et un volet pratique de 36 heures. Elle permet notamment d'aborder des sujets tels que la sécurité des vols, la sûreté, les facteurs humains, la théorie du vol, le droit aérien, la survie, la lutte contre le feu et le secourisme. Ces savoirs sont sanctionnés par des examens écrits, pratiques et oraux. Depuis 2007, le PNC n'est plus tenu d'effectuer 60 heures de vol en tant que stagiaire afin de valider ce diplôme[4].

Les journées de sélection

Si son profil est intéressant, le candidat peut se voir convoqué à une journée de sélection. Il se soumet alors à plusieurs examens tels que des tests psychotechniques, des tests de langues, des entretiens collectifs, des tests de personnalité et enfin, un entretien individuel. Les épreuves et leur durée varient grandement en fonction des compagnies aériennes. En règle générale, chaque épreuve est éliminatoire : les candidats sont recalés au fur et à mesure de la journée. Notons également qu'il est maintenant interdit par le Code du travail de discriminer les candidats selon leur taille, âge ou poids[5]. Même si chacun possède sa chance, la concurrence est rude et les taux de réussite très bas.

Le Stage d'Adaptation à l'Exploitant (SADE)

Une fois les sélections réussies, le candidat entre en Stage d'Adaptation à l'Exploitant. D'une durée de 3 à 6 semaines, cette étape permet de se familiariser avec les procédures de sécurité et de sûreté propres à la compagnie. Durant ce stage d'intégration, les aspirants PNC sont également qualifiés sur un à trois avions. Chaque module de formation est sanctionné par un examen écrit, qui entraîne une rupture de la période d'essai en cas d'échec[6].

Missions et quotidien du PNC

Outre les idées reçues et les stéréotypes qui entourent la profession, les réelles missions du navigant sont encore méconnues du grand public et des médias. Dans cette section, nous tenterons de décrire le quotidien et les fonctions d'un membre d'équipage, dont la journée de travail commence bien avant l'embarquement des passagers.

Le briefing commun

Environ 1 h 45 avant le décollage, les hôtesses et stewards se réunissent afin de procéder à un briefing. Animée par le responsable de cabine, cette étape est cruciale pour le bon déroulement de la mission. Une fois les postes et zones de responsabilité attribués, le briefing porte principalement sur la sécurité et la sûreté. L'ensemble de l'équipage se remémore alors ses procédures d'urgence, et évoque les particularités techniques de l'avion sur lequel il va voler. Par ailleurs, on prend connaissance des informations commerciales du vol : le nombre de passagers, les particularités client et les procédures douanières. En fin d'intervention, les pilotes rejoignent le reste de l'équipage pour leur présenter les chiffres du vol : le temps de vol, la température et la météo sur le parcours.

La visite prévol

Environ 1 h 30 avant le décollage, l'ensemble de l'équipage passe les filtres de police et se rend à l'avion. Une fois à bord, les hôtesses et stewards contrôlent l'intégrité des éléments de sécurité présents en cabine : les gilets, les extincteurs, les cagoules de protection respiratoire, les systèmes de communication etc. L'avion est ensuite passé au peigne fin, afin de s'assurer qu'aucun objet suspect n'a été déposé en cabine. Dans le jargon aéronautique, cette étape est appelée "visite prévol". Une fois ces tâches terminées, l'équipage vérifie que le bon nombre de prestations a été chargé à bord et que la cabine est prête à recevoir les passagers.

Le déroulement du vol

Une fois l'embarquement lancé, le PNC accueille les passagers à bord de l'appareil et veille à leur bonne installation. Derrière son sourire, il repère d'ores et déjà les comportements suspects (consommation d'alcool, par exemple) et identifie les clients susceptibles d'aider l'équipage en cas d'urgence. Il réalise également un briefing aux passagers assis au droit des issues de secours, afin qu'ils puissent les ouvrir correctement lors d'une évacuation. Au roulage, il arme les toboggans, effectue les démonstrations de sécurité et sécurise la cabine en vue du décollage. En croisière, il se livre à des tâches commerciales : service, ventes hors taxes et fidélisation de la clientèle. Durant tout le vol, il reste vigilant à chaque bruit suspect ou odeur anormale : il est les yeux, les oreilles et le nez des pilotes en cabine. En début de descente, il sécurise à nouveau la cabine pour l'atterrissage. Une fois l'avion au point de parking, il désarme les toboggans et prend congé des clients.

En mission, le PNC comme le PNT répond à plusieurs consignes brèves, claires et précises avec une phraséologie propre à l'aviation. On peut citer par exemple "PNC, veuillez vous préparer au décollage" ou "PNC, armement des toboggans et vérification de la porte opposée".

Carrière, salaires et avantages

Chef de Cabine (CC)

Après quelques années de service, un PNC peut se présenter à une sélection interne afin d'obtenir une promotion en tant que Chef de Cabine (CC). Possédant le statut d'agent de maîtrise, il est garant du bon déroulement du vol, du respect des consignes de sécurité et de la satisfaction client. Le chemin à parcourir pour obtenir ce grade est plus ou moins long selon les compagnies aériennes.

A bord, il est différencié du reste de l'équipage par le port d'un galon argenté sur les manches de sa veste. Sur les avions petits-porteurs, il est le seul responsable de cabine. Sur les avions gros-porteurs, il peut aussi y avoir deux chefs de cabine qui répondent à un Chef de Cabine Principal (CCP).

Chef de Cabine Principal (CCP)

Le poste de Chef de Cabine Principal (CCP) n'existe que sur gros-porteur et uniquement dans certaines compagnies. Ce grade est accessible après une sélection interne et une ancienneté considérable en tant que simple Chef de Cabine (CC). Au même titre que les chefs de cabine, le CCP est responsable du bon déroulement du vol, du respect des règles de sécurité et des aspects commerciaux à bord. Il gère également la coordination avec les agents d'embarquement, remplit des tâches administratives et manage un équipage pouvant aller jusqu'à 23 PNC sur A380. A bord, son poste est souvent à l'avant de l'avion et il est différentiable par un double galon argenté sur les manches de sa veste.

Instructeur PNC

Un instructeur possède le statut de cadre, et remplit de nombreuses fonctions. D'une part, il s'occupe du suivi managérial d'un effectif pouvant aller jusqu'à 200 personnes : il réalise les entretiens annuels, tient les dossiers professionnels des PNC et effectue des vols de contrôle. D'autre part, il peut être rattaché à un pôle opérationnel (sécurité, sûreté, commercial, carrières, recrutement) : il développe et met en place de nouvelles procédures, évalue le niveau de sécurité des vols, mesure la satisfaction client ou est chargé du recrutement et de la formation des PNC. Un instructeur vole donc peu et travaille majoritairement en horaires administratifs. A bord, il est différentiable par un double galon argenté sur ses manches et une étoile au-dessus de ses ailes de poitrine.

Salaire du PNC

Le salaire du PNC est tout d'abord composé d'une part fixe, que l'on appelle « salaire de base ». A ceci, il faut ensuite ajouter différents éléments de rémunération variables : les indemnités repas en escale, les forfaits de montée au terrain, les heures de nuit et les heures supplémentaires. Même si elles varient en fonction du planning réalisé, ces primes et indemnités permettent d'améliorer considérablement le salaire de base.

Par ailleurs, l'ancienneté et le grade ont une incidence sur le salaire du PNC. Dans l'ensemble, un jeune navigant perçoit en moyenne 1 300 à 2 200 euros nets par mois et peut prétendre à 3 200 euros nets en fin de carrière. En prenant du galon, le PNC peut améliorer son salaire : un chef de cabine reçoit en moyenne 3 400 à 4 000 euros nets, un chef de cabine principal entre 4 200 et 5 000 euros nets et un instructeur entre 5 500 et 8 000 euros nets.[réf. souhaitée]

Hôtesses de l'air et stewards renommées

Hôtesses de l'air et stewards de fiction

Littérature

Théâtre

Cinéma et télévision

Musique

  • L'Hôtesse de l'air (1969), paroles de Jacques Lanzmann, musique de Jacques Dutronc, interprétée par ce dernier ;
  • Les Hauts et les Bas d'une hôtesse de l'air (1975), interprétée par Diane Dufresne.
  • Toxic (2004), interprétée par Britney Spears ;
  • Ella, elle l'a (2008), interprétée par Kate Ryan (elle y interprète une hôtesse de l'air, une passagère et une pilote).
  • Essaye de suivre (2018) écrite et interprétée par Sandy (chanson sur les consignes de sécurité avion)
  • Hey you, listen to me version anglaise écrite et interprétée par Sandy

Notes et références

  1. Grossman, Dan, « The First Flight Attendant: Heinrich Kubis, 1912 », Airships: The Hindenburg and other Zeppelins, (consulté le )
  2. Craig Glenday, Guinness World Records 2014 : Officially Amazing, , 161 p. (ISBN 978-1-908843-15-9)
  3. « La visite médicale d’aptitude pour les PNC – Hôtesse de l’air et Steward », sur Aeroschool Formation Hotesse de l'air Steward CCA, (consulté le )
  4. « CCA, Cabin Crew Attestation, DGAC - CAMAS (Formations Aéroportuaires) », sur Studyrama.com (consulté le )
  5. Code du travail : Article L1132-1 (lire en ligne)
  6. « Stage d'Adaptation de l'Exploitant (SADE) », sur certificationprofessionnelle.fr (consulté le )
  7. Bien que dans ce dernier, elle soit élevée au rang de commandant de bord.

Voir aussi

Bibliographie

  • Isabelle Tronquet, Attachez vos ceintures... décollage immédiat ! Perles de passagers, L'Opportun éditions, , 316 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du travail et des métiers
  • Portail de l’aéronautique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.