Pessamit
Pessamit (« lieu aux lamproies »[1]), anciennement appelée Bersimis et Betsiamites, est la réserve de la bande des Innus de Pessamit située à l'embouchure de la rivière Betsiamites, à 54 km au sud-ouest de Baie-Comeau sur la Côte-Nord du fleuve Saint-Laurent au Québec. La principale langue qui y est parlée est l'innu-aimun.
Cet article concerne la réserve indienne. Pour la bande indienne, voir bande des Innus de Pessamit.
Pessamit | |
Administration | |
---|---|
Pays | Canada |
Province | Québec |
Région | Côte-Nord |
Statut municipal | Réserve indienne |
Grand chef Mandat |
Jean-Marie Vollant depuis le 17 août 2020 |
Code postal | G0H 1B0 |
Démographie | |
Gentilé | Pessiamiulnu |
Population | 2 256 hab. () |
Densité | 8,9 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 57′ nord, 68° 39′ ouest |
Superficie | 25 213 ha = 252,13 km2 |
Divers | |
Langue(s) | Innu-aimun, français |
Fuseau horaire | UTC−05:00 |
Indicatif | +1 418, +1 581 |
Code géographique | 2496802 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
Géographie
La réserve de Pessamit est située dans la région administrative de la Côte-Nord au Québec à 54 km au sud-ouest de Baie-Comeau[2].
Élu le , Jean-Marie Vollant est l'actuel chef du conseil des Montagnais de Betsiamites[3].
Municipalités limitrophes
Rivière-aux-Outardes | Ragueneau | |||
Lac-au-Brochet | N | |||
O Pessamit E | ||||
S | ||||
Colombier | Fleuve Saint-Laurent |
Histoire
De 1849 à 1851, des travaux de défrichement sont effectués par les Innu sur le site actuel du village afin de construire une chapelle. Une demande est faite auprès de James Bruce qui porta le nom de Lord Elgin, gouverneur du Canada et des Indes de l’époque, par le père Flavien Durocher afin que des terres et des sommes d’argent leur soit octroyés pour leur subsistance. Plus tard, une demande fut envoyée par le père Charles Arnaud auprès du gouvernement pour qu’il leur accorde un territoire de 70 000 acres à l’ouest de la rivière aux Outardes. Une terre fut donc réservée pour ceux-ci à l'ouest de la rivière Manicouagan, mais ils préférèrent s’installer à l’embouchure de la rivière Betsiamites : un site qu'ils étaient habitués à fréquenter.
Par la suite, la reconnaissance du territoire de Betsiamites est accordée par le gouvernement canadien en 1852. La Compagnie de la Baie d'Hudson suit ces Montagnais sur leur nouvel emplacement permanent. Elle ferme donc son poste de traite des Islets Jérémie et transporte ses activités sur le territoire de la réserve en 1855. En 1862, le gouvernement crée la réserve indienne de Papinachois. Le premier réseau d’aqueduc fut construit en 1876. Une première école est financée par le gouvernement fédéral en 1924, puis l'école 54 en 1954 et enfin une école primaire en 1966. Le corps de police fut créé en 1968. Le centre des Services Éducatif du conseil de Bersimis fut mis sur pied en 1977 et en 1979, le Conseil prend en charge toute l’éducation de ses membres. Le , le Conseil de Bande de Bersimis change de nom et devient celui de Betsiamites.
Au cours des siècles, plusieurs contes, récits, histoires, anecdotes ou légendes ont été perdus. Dans le but de les conserver et de les transmettre aux générations futures, une équipe de membres de la communauté ont fait l'inventaire des légendes et contes disponibles dans notre milieu. Pour pouvoir les faire connaître aux enfants de la communauté, des enseignants ont rédigé des petits livrets illustrés. De plus, la communauté possède plusieurs bandes sonores de contes et légendes racontés par les aînés. À long terme, la communauté souhaite que ces contes soient consignés par écrit.
«La rencontre du français: avant que l'école ne devienne obligatoire pour eux vers 1950, peu de Montagnais parlaient le français. Le vocabulaire de la langue montagnaise était surtout relié aux activités de l'époque : chasse et pêche. Pour aller à l'école, certains enfants devaient quitter leur famille pour le pensionnat et ils n'y retournaient que l'été. L'enseignement était donné en français et il était interdit à l'élève montagnais de parler [sa] langue. Les enfants ont appris à parler le français, mais ils ont perdu une partie du vocabulaire utilisé par leurs parents. Aujourd'hui, la culture et la langue montagnaise retrouvent de plus en plus leur place. Les enfants montagnais apprennent maintenant à parler et à écrire leur langue avec fierté. » - Marcelline Kanapé. «L'avenir de la langue montagnaises. Les langues autochtones au Québec. Québec, p. 373.
La réserve change officiellement son nom de Betsiamites pour Pessamit, le [4].
Démographie
Population
Langues
En 2011, sur une population de 2420 habitants, Pessamit comptait 6 % de francophones, 2 % d'anglophones et 92 % d'innu-aimun [6].
Organismes
- Conseil de Bande de Pessamit - S'occupe de la gestion de la communauté et de son territoire
- Centre communautaire Ka mamuitunanut « L'endroit où l'on se rencontre » - Lieu de rencontre et salle de spectacle
- 95,1FM Pessamit - Radio communautaire et populaire de Pessamit
- Aréna de Pessamit - Accueille des tournois, des équipes de hockey et d'autres évènements.
Services
Protection incendie : caserne, autopompe, matériel d'intervention
Services policiers : assurés par un corps de police autochtone reconnu en vertu d'une entente tripartite entre le Conseil de bande, le Canada et le Québec.
Soins médicaux : poste de soins infirmiers géré par le Conseil de bande en vertu d'une entente de transfert avec Santé Canada.
Équipements collectifs : radio communautaire, église, câblodistribution, centre communautaire, aréna, maison des jeunes, quincaillerie [7]
La radio communautaire Ntetemuk gère le bingo, une activité extrêmement populaire à Pessamit[8].
Économie
La réserve de Pessamit et ses environs sont convoités depuis quelques années notamment pour l'exploitation forestière[9], la recherche d'hydrocarbures[10] et d'exploration minière[11]. Il y a une vingtaine d'entreprises sur la réserve : des commerces de services tels que dépanneurs, cantines, épicerie, bars, magasin général, de même que des services de câblodistribution; des entreprises spécialisées dans la foresterie, la pêche, le piégeage, la construction, le transport et le tourisme[7].
Mason Graphite travaille au développement d’un projet minier à 285 kilomètres au Nord de Baie-Comeau[12]. Ce projet comprend aussi l’usine minier pour la production des matières premières[13]. On estime qu’il y aura une centaine d’emplois permanents, créés par le projet pour une durée de 25 ans. Avec l’entente avec le Conseil de Bande de Pessamit, plusieurs emplois reviendront au Innus de Pessamit[14].
Tourisme
- Centre de villégiature de Papinachois (fermé depuis 2007) - Centre récréotouristique et ethnoculturel dont le nom Papinachois est une dérivation du montagnais « ka papeshet » qui signifie « ceux qui aiment rire »
- Pourvoirie du Lac des Îles
- La communauté est installée au bord du Fleuve Saint-Laurent et a donc une immense plage s'étendant sur plusieurs centaines de mètres.
- : Fête des Innus de Pessamit. activités, spectacles, projections, feux d'artifice, Pow Wow, tournois de volley-ball, etc. pendant près d'une semaine, chaque année.
Chanson
La communauté abonde en groupes de musique et de chanteurs, parmi lesquels Aishkat, Jean-Marc Picard, Petapen, Laurent McKenzie, Nimuk Canapé, Malcolm Riverin et Simon Picard et Scott-pien picard
Personnalités
- Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
- Raphaël Picard, chef de Pessamit entre et
- Marcelline Picard-Kanapé, première femme cheffe innue et première institutrice innue du Québec
- Stanley Vollant, premier chirurgien autochtone au Québec et au Canada et premier président autochtone d'une association médicale en Amérique du Nord
- Joséphine Bacon, poète innue
- Natasha Kanapé Fontaine, écrivaine et poétesse
Notes et références
- Toponymie : Pessamit
- Répertoire des municipalités : Pessamit
- Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Le conseil de bande de Pessamit a un nouveau chef », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
- Pierre-François Ricard, « Modifications aux municipalités du Québec, mai 2009 », Modifications aux municipalités du Québec, (ISSN 1715-6408, lire en ligne)
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Pessamit, IRI » (consulté le )
- Population selon la langue parlée le plus souvent à la maison. Recensement de 2011 dans les municipalités et la MRC de la Côte-Nord.
- Musée régional de la Côte-Nord, « Nametau innu : mémoire et connaissance du Nitassinan | Portrait de la nation | Pessamit : La communauté », sur nametauinnu.ca, (consulté le ).
- ici.radio-canada.ca
- « L'île René-Levasseur: Kruger se trompe de cible », Canada NewsWire, (lire en ligne).
- « À la recherche d'hydrocarbures », Télévision de Radio-Canada, (lire en ligne).
- « Argex rappelle la solidité de ses relations avec les Innus de Pessamit », Canada NewsWire, (lire en ligne).
- « Projet Lac Guéret | Mason Graphite », sur Projet Lac Guéret | Mason Graphite (consulté le ).
- Jean-Philippe Foegle, « Fichier TES : Le conseil d'Etat donne son feu vert au fichage biométrique de 67 millions de français. », Revue des droits de l’homme, (ISSN 2264-119X, DOI 10.4000/revdh.4879, lire en ligne, consulté le ).
- André Normandeau, « Mason Graphite fait le point », Le Journal de Québec, (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Portail des Nord-Amérindiens
- Portail des Autochtones du Canada
- Portail de la Côte-Nord