Philippe Panon Desbassayns
Philippe Panon Desbassayns, comte de Richemont, né le à Saint-Paul de La Réunion, et mort le à Paris, est un administrateur français ainsi qu'un important propriétaire terrien de l'île Bourbon (La Réunion) issu d'une riche famille de colons.
Pour les autres membres de la famille, voir Famille Panon Desbassayns de Richemont.
Député français Meuse | |
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Conseiller d'État | |
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Ordonnateur de La Réunion | |
entre et | |
Commissaire général de la marine | |
Membre du Conseil d'amirauté (d) |
Naissance | |
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Décès |
(à 66 ans) Paris |
Nom dans la langue maternelle |
Philippe Panon |
Nationalité | |
Activité | |
Famille | |
Mère | |
Fratrie | |
Conjoint |
Eglé Mourgue (d) |
Enfants |
Distinction |
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Biographie
Fils d'Henri Paulin Panon Desbassayns et Ombline Desbassyns, Philippe Panon Desbassayns de Richemont fait ses études à l'École militaire de Sorèze (Tarn).
Il est chargé sous le Consulat et l'Empire de négociations avec l'Angleterre qui, menées à bonne fin, permettent de relâcher, en 1811, des soldats français retenus sur des pontons, et d'obtenir à la paix la restitution de plusieurs colonies, dont Pondicherry. Il est successivement administrateur des établissements français dans l'Inde, intendant de l'île Bourbon, membre du Conseil d'Amirauté, et membre de la Chambre des députés[1], député de la Meuse.
Nommé administrateur des colonies de l’Inde, commissaire général de la Marine et ordonnateur à Bourbon, puis inspecteur général des établissements français de l’Inde en 1814. Desbassayns de Richemont rejoint en juin 1817 l'île Bourbon, qu'il quittera en 1818.
Il est impliqué dans « l'affaire Furcy », qui commence en septembre 1817 et qui oppose dans un procès un esclave à son maître Joseph Lory, un des principaux introducteurs du sucre sur l’île Bourbon.
La France a officiellement reconnu, en 1815, l’interdiction du commerce des esclaves. Mais, durant plus d’une décennie les autorités métropolitaines et coloniales font semblant de ne pas voir les trafics d'esclaves dans l’océan Indien.[pas clair][2].
Desbassayns de Richemont, se prévalant de l'ancien Code noir, provoque le départ du procureur général Louis-Gilbert Boucher, en raison de ses sympathies républicaines et antiesclavagistes.
Possesseur d'une grande fortune, il lègue 150 000 francs aux pauvres[3]. Il est fait comte le , par lettres patentes et érection de majorat, et directeur des colonies au ministère de la Marine.
Il a initié l'ordonnance royale du , qui a pour objectif le rejet de tout principe d'élection démocratique au profit des nominations.
Vie privée
De son mariage avec Jeanne Eglé Fulcrande Catherine Mourgue (1778-1855)[5], il a huit enfants : Eugène Panon (1800-1855), créateur du lycée français de Pondichéry, Camille (1801-1804)[6], Philippe (1802-1803), Céline (1804-1887), Lydie (1806-1839), Alfred (1807-1861), Paul (1809-1875), député et sénateur[7] et Édouard (1812-1894)[8],[9]. Le couple possède une propriété à Suresnes (le château des Landes). Ils rétablissent l'institution de la rosière dans la ville en 1804 ou 1805 (les sources divergent), en mémoire de leur fille Camille, décédée à l'âge de 4 ans, à la suite d'un accident de calèche qui la conduisait avec sa mère vers Rueil, au château de la Malmaison, la route de l'époque étant très escarpée[10]. Une rue de la ville rend depuis hommage à la famille[11],[12].
C'est le beau-frère de Joseph de Villèle (1773-1854), président du Conseil des ministres de 1821 à 1828.
Eglé Mourgue était par ailleurs estimée de l'impératrice Joséphine de Beauharnais, son mari Napoléon Ier ayant pour sa part déclaré un jour à son sujet devant une Vierge de Raphaël : « Cette madone, madame, est aussi belle que vous, car vous êtes aussi pure qu'elle »[13].
Le portrait d'Eglé Mourgue de 1802 attribué à Marie Guillemine Benoist avec son fils Eugène Panon est d'ailleurs exposé au Metropolitan Museum of Art de New York[14]. En 2020, une version du tableau ne présentant pas l'enfant est également visible lors de l'épisode 3 de la saison 1 de la série Netflix La Chronique des Bridgerton, lorsque les protagonistes admirent des tableaux au mur[15].
Philippe Panon Desbassayns a été peint par Louis Léopold Boilly[16].
Fonction
- Aspirant dans le Corps royal d'artillerie
- Avocat à la Cour
- Administrateur général des établissements français en Inde
- Commissaire général de la marine
- Ordonnateur à Bourbon (La Réunion)
- Inspecteur général des établissements français dans l'Inde
- Membre du Conseil d'État
- Membre du Conseil d'amirauté
- Député de la Meuse
Il abandonne ses fonctions politiques lors de la Révolution de 1830, qui voit la chute des Bourbons.
Distinction
- Légion d'honneur[17] :
- avant 1817 : Chevalier
- 1820 : Officier
- 1826 : Commandeur
Armes
Image | Armoiries |
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Philippe Panon Desbassayns († 1840), comte de Richemont, conseiller d'Etat, député.
D’or à la fasce d’azur chargée de deux paille-en-queues au naturel allant de dextre à senestre, accompagnée en chef d’une main dextre de carnation Devise: Esse quam videri |
Sources
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- « Desbassayns de Richemont, Philippe Panon, comte », note biographique sur le site de l'assemblée nationale, pages 6 et 7 du PDF
- Sue Peabody, « La question raciale et le « sol libre de France » : l'affaire Furcy », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2009/6 (64e année), p. 1305-1334.
- Biographie sur le site de l'Assemblée nationale
- (en) « Madame Philippe Panon Desbassayns de Richemont (Jeanne Eglé Mourgue, 1778–1855) and Her Son, Eugène (1800–1859) », notice de l'œuvre, sur Metropolitan Museum of Art (consulté le ).
- Peinte par une artiste peintre française de l’école néoclassique Marie-Guillemine Benoist.
- Voici ce qui est dit sur Camille : « Ce dessein se réalisera plus largement grâce à Marie-Antoinette Camille Panon-Desbassyns, vicomtesse Jurien, veuve sans enfants, à la tête d’une immense fortune provenant de l’émancipation de ses 300 esclaves de l’Île-Bourbon (La Réunion), et qui consacrait tous ses revenus aux bonnes œuvres. Collaboratrice de Lacordaire, elle décide d’employer sa fortune à la reconstruction du monastère de l’église de Prouilhe. »
- « Desbassayns de Richemont, Paul Panon, baron », note biographique sur le site de l'assemblée nationale, page 7 du PDF
- Généalogie sur le site Geneanet samlap
- Céline Panon Desbassayns de Richemont, consulté le 19 novembre 2018.
- Article réalisé avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Suresnes, une histoire au féminin », Suresnes Mag n°305, , p. 38-39 (lire en ligne).
- René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, , p. 245-246 et 330-334.
- Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, , p. 377.
- Jean Prasteau, Voyage insolite dans la banlieue de Paris, Librairie académique Perrin, 1985, p. 109. L'auteur fait toutefois une erreur dans son livre, en confondant Céline (fille du couple morte en 1887) avec Camille (morte dans l'accident de 1804).
- « Madame Philippe Panon Desbassayns de Richemont (Jeanne Eglé Mourgue, 1778–1855) and Her Son, Eugène (1800–1859) », sur www.metmuseum.org (consulté le )
- (en) Katie White, « The Enchanting New Netflix Series 'Bridgerton' Is Bursting With Historical Works of Art. Here's How They Play a Key Role in the Story », sur Artnet News, (consulté le ).
- Peintre, miniaturiste, et graveur français, connu notamment pour ses scènes de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution.
- « Cote LH/2013/43 », base Léonore, ministère français de la Culture
Voir aussi
Lien interne
Liens externes
- « Les frères Panon-Desbassayns (1780-1787) », notice biographique par les anciens de l'école de Sorèze.
- Page sur Marie Anne Thérèse Ombline Gonneau-Montbrun, sa mère.
- Rosière Camille de Richemont à Suresne.
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