Philippe Ier de Hesse
Philippe Ier, dit « le Magnanime » (der Großmütige), est né le à Marbourg et mort le à Cassel. Landgrave de Hesse de 1518 à sa mort, il est l’un des principaux chefs protestants de la ligue de Smalkalde.
Philippe Ier de Hesse | |
Portrait anonyme de Philippe le Magnanime. | |
Titre | |
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Landgrave de Hesse | |
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Prédécesseur | Guillaume II de Hesse |
Successeur | Guillaume IV de Hesse-Cassel Louis IV de Hesse-Marbourg Philippe II de Hesse-Rheinfels Georges Ier de Hesse-Darmstadt |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Hesse |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Marbourg, Landgraviat de Hesse |
Date de décès | |
Lieu de décès | Cassel, Landgraviat de Hesse |
Conjoint | Christine de Saxe Marguerite von der Saale |
Religion | Luthéranisme |
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Biographie
Fils de Guillaume II de Hesse et d’Anne de Mecklembourg-Schwerin.
Il fut décrit par ses contemporains comme un homme doué et doté d’une grande intelligence, mais d’une nature hautaine et égoïste.
Il fut l’un des acteurs majeurs de la Réforme et un artisan actif de la Renaissance en Allemagne.
Il succéda à son père en 1509 : n’étant âgé que de cinq ans, sa mère assura la régence et il fut proclamé majeur à 14 ans. Son éducation était encore imparfaite, sa formation morale et religieuse avaient été négligée. Malgré cela, il se révéla rapidement un véritable homme d’État : il commença à prendre certaines mesures afin d’augmenter son autorité.
Sa première rencontre avec Martin Luther eut lieu en 1521. D'emblée, le landgrave adolescent tomba sous le charme du réformateur, malgré son peu d’intérêt pour les questions religieuses. En 1524, il se convertit au protestantisme après une rencontre avec le théologien et professeur Philippe Melanchthon.
Le , il remporta la bataille de Frankenhausen sur Thomas Münzer et il réprima les anabaptistes en 1525. Il refusa d’adhérer à la ligue anti-luthérienne de Georges de Saxe (1525). À Gotha, il signa un pacte d’alliance avec l’électeur Jean Ier de Saxe (1468-1532), l'engageant à protéger tous les princes protestants. Joignant la politique à la religion dès 1526, il empêcha l’élection en tant qu'empereur romain germanique de l’archiduc Ferdinand de Habsbourg (futur Ferdinand Ier du Saint-Empire). À la diète de Spire en 1526, Philippe Ier de Hesse soutint ouvertement la cause des protestants et leurs prédications.
Philippe Ier de Hesse détermina l’organisation de l’Église luthérienne selon des principes nouveaux. En cela, il fut aidé par son chancelier Feige de Lichtenau et son aumônier Adam Krafft, mais également par l’ex-franciscain François Lambert d’Avignon. Il créa la première université protestante en 1527 à Marbourg, cette université étant destinée à l’enseignement de la théologie protestante.
Les menées des évêques de Wurtzbourg et des archevêques-électeurs de Mayence contre les progrès de la Réforme, la combinaison de plusieurs circonstances, y compris les rumeurs de guerre, ont convaincu Philippe Ier de Hesse de l’existence d’une ligue secrète parmi les princes catholiques. Il fut conforté dans ses soupçons par un aventurier employé dans diverses missions importantes par Georges de Saxe : ce conspirateur allemand se nommait Otto von Parck. Martin Luther et le chancelier poussèrent Philippe Ier de Hesse à passer à l’action.
L’autorité impériale réunie à Spire interdit toute infraction à la paix et, après de longues négociations, Philippe Ier de Hesse réussit à extorquer des fonds couvrant les dépenses pour l’armement des diocèses de Wurtzbourg, de Bamberg et de Mayence. Malgré tout, pour Philippe Ier de Hesse, les affaires se présentaient mal, au printemps de 1529 lors de la seconde diète de Spire, il fut totalement ignoré par l’empereur Charles Quint. Néanmoins il prend une part active dans l’union des représentants protestants, dans la préparation de la protestation présentée à Spire.
Avant de quitter la ville de Spire, Philippe Ier de Hesse réussit le à trouver un arrangement secret entre la Saxe, la Hesse, Nuremberg, Strasbourg et Ulm.
Philippe Ier de Hesse fait venir dans le landgraviat de Hesse le chef de la Réforme suisse Ulrich Zwingli.
Il signe en 1530 la confession d’Augsbourg : il est depuis aussi un des chefs de la ligue des princes protestants de Smalkalde.
Il est vaincu par Charles Quint à Mühlberg en 1547 et est quatre ans retenu prisonnier par l'empereur. À sa mort, en 1567, le landgraviat de Hesse est partagé entre ses quatre fils :
- la Hesse-Cassel revient à son fils aîné Guillaume IV ;
- la Hesse-Marbourg revient à son second fils Louis IV ;
- la Hesse-Rheinfels revient à son troisième fils Philippe II ;
- la Hesse-Darmstadt revient à son quatrième fils Georges Ier.
Mariage et descendance
Philippe Ier se marie le à Dresde avec Christine (1506-1549), fille de Georges de Saxe. Dix enfants sont nés de cette union :
- Agnès (1527-1555), épouse en 1541 Maurice de Saxe, puis en 1555 Jean-Frédéric II de Saxe ;
- Anne, épouse en 1544 Wolfgang de Bavière (1526-1569), duc palatin de Deux-Ponts, comte de Neubourg et Soulzbach ;
- Guillaume IV (1532-1592), landgrave de Hesse-Cassel, épouse en 1566 Sabine de Wurtemberg (1549-1581) ;
- Philippe-Louis (1535-1535) ;
- Barbara de Hesse (1536-1597), épouse en 1555 Georges Ier de Wurtemberg, puis en 1568 Daniel de Waldeck ;
- Louis IV (1537-1604), landgrave de Hesse-Marbourg, épouse en 1563 Edwige de Wurtemberg (1547-1590) puis en 1591 Marie de Mansfeld-Hinterort ;
- Élisabeth (1539-1582), épouse en 1560 Louis VI du Palatinat ;
- Philippe II (1541-1583), landgrave de Hesse-Rheinfels, épouse en 1569 Anne Elisabeth de Palatinat (1549-1609);
- Christine (1543-1604), épouse en 1564 Adolphe de Holstein-Gottorp ;
- Georges Ier (1547-1596), landgrave de Hesse-Darmstadt, épouse en 1572 Madeleine de Lippe (1552-1587) puis en 1589 Eléonore de Wurtemberg (1552-1618).
Bien qu'il soit toujours marié à Christine de Saxe, Philippe Ier épouse morganatiquement avec l'accord de Martin Luther Marguerite von der Saale (1522-1566) le . Neuf enfants sont nés de cette union :
- Philippe (1541-1564) ;
- Hermann (1542-1568) ;
- Christophe-Ernest (1543-1603) ;
- Marguerite (1544-1608), épouse en 1567 Hans Bernard d'Eberstein, puis en 1577 Étienne-Henri d'Everstein ;
- Albert (1546-1569) ;
- Philippe-Conrad (1547-1569), comte ;
- Maurice (1553-1575) ;
- Ernest (1554-1570) ;
- Anne (1558-1558).
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Yves Mariotte, Philippe de Hesse (1504-1567). Le premier prince protestant, Paris, Honoré Champion, collection « Bibliothèque histoire moderne et contemporaine », 2009, 320 p.
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Philippe Ier de Hesse » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
Articles connexes
Liens externes
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