Philippe de Gueldre

Philippe de Gueldre, née le à Grave et morte le à Pont-à-Mousson, dans le couvent des Clarisses, était la fille d'Adolphe d'Egmont, duc de Gueldre et de Catherine de Bourbon[1].

Philippe de Gueldre
Portrait de Philippe de Gueldre, duchesse douairière de Lorraine et de Bar Musée Lorrain (Nancy).
Titres de noblesse
Duchesse
Duchesse
Biographie
Naissance
Décès
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants
Claude de Lorraine
François de Lorraine (d)
Nicholas de Lorraine (d)
Isabelle de Lorraine (d)
Claude de Lorraine (d)
Anne de Lorraine (d)
Charles de Lorraine (d)
Louis de Lorraine
François de Lorraine
Antoine de Lorraine
Jean III de Lorraine
Catherine de Lorraine (d)

Une parenté royale

Philippe de Gueldre et sa famille, frontispice de La Grande Vie de Jésus-Christ peint par le Maître de Philippe de Gueldre, Bibliothèque municipale de Lyon.

Par sa mère, qui meurt alors qu'elle n'a que deux ans, elle était la nièce de Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu, puis duc de Bourbon, marié à la régente Anne de Beaujeu. Toujours par sa mère, elle était cousine germaine de Louise de Savoie, la mère du futur roi François Ier. En tant que descendante des ducs de Bourgogne, elle est également une proche parente de l'empereur Maximilien Ier du Saint-Empire.

N'ayant pas d'enfant de sa première épouse Jeanne d'Harcourt, René II, duc de Lorraine et de Bar, fort du prestige que lui valait sa victoire à la bataille de Nancy qui avait mis fin à l'Empire bourguignon, fit annuler son mariage et se mit en quête d'une nouvelle épouse, propre à lui assurer une postérité légitime et à resserrer ses liens avec la France sans négliger pour autant l'Empire germanique.

Proche parente de la famille royale mais aussi de l'empereur Maximilien Ier du Saint-Empire, Philippe était la candidate idéale.

Le mariage fut célébré à Orléans le . Le couple eut douze enfants :

Duchesse douairière : de l'échec à la rédemption

À la mort de René II, elle tenta de prendre la régence, son fils Antoine ayant dix-neuf ans, mais les États de Lorraine jugèrent qu'Antoine était suffisamment grand pour régner.

Profitant de ses liens familiaux avec la cour de France, elle y envoie ses fils cadets terminer leur éducation ; Claude y joue un rôle important et est le fondateur de la puissante Maison de Guise. Jean, élevé très jeune à la dignité cardinalice, cumule les bénéfices ecclésiastiques et les évêchés prestigieux, est l'un des hommes les plus influents du royaume et faillit devenir pape.

Le , la duchesse douairière rachète la seigneurie de Mayenne à sa belle-sœur Marguerite de Lorraine-Vaudemont, duchesse d'Alençon.

retable offert aux clarisses - église Saint-Laurent de Pont-à-Mousson

Elle se retire au couvent des Clarisses à Pont-à-Mousson le , et commande un magnifique retable qu'elle offrit à la congrégation et y resta jusqu'à sa mort.

Son frère Charles, duc de Gueldre, mourut le , sans postérité légitime, et elle revendiqua la succession des duchés de Gueldre et de Juliers, mais Charles Quint s'empara du duché.

Elle transmit la prétention à ces deux duchés à son fils Antoine, qui les ajouta à ses armoiries.

Le duc Antoine mourut en 1544 laissant le trône à son fils François Ier de Lorraine. Le jeune duc, après avoir négocié la Trêve de Crépy-en-Laonnois entre la France et l'Empire mourut prématurément ayant régné moins d'un an. Son fils et successeur Charles III de Lorraine à qui l'histoire donnera le surnom de « Grand », arrière-petit-fils de la duchesse Philippe, n'avait que deux ans. La régence des duchés fut confiée à la mère du jeune duc, Christine de Danemark - nièce de l'empereur et roi Charles Quint et favorable à un rapprochement des duchés et de l'Empire - et à son oncle Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, évêque de Toul francophile qui abandonna l'état ecclésiastique pour pouvoir assurer la succession de la dynastie au cas où son neveu mourrait sans descendance. L'avenir des duchés était incertain.

La duchesse douairière Philippe s'éteignit en 1547 à l'âge de 80 ans en odeur de sainteté et repose dans la nécropole ducale de l'Eglise des cordeliers de Nancy. Son gisant a été sculpté par Ligier Richier[1].

Elle est comptée au rang des Bienheureuses de l'Église catholique.

Ascendance

Variation orthographique

Gueldre est parfois écrit avec un S final. Ainsi, à Nancy on trouve :

  • la rue Philippe de Gueldres (également à Pont-à-Mousson) ;
  • le gymnase Philippe de Gueldres[2].

Articles connexes

Bibliographie

  • Henry J.-F. (1947) - Philippe de Gueldre, reine duchesse et pauvre dame, Nancy
  • Jacotey M.-L. (2004) - Philippe de Gueldre : princesse à la cour, souveraine, épouse et mère puis religieuse : 1464-1547, impr. D. Guéniot, Langres, 77 p.
  • (2008) - Femmes célèbres de Nancy (ISBN 978-2-9515687-8-5), sous la direction de Fr. Maguin, éd. Koidneuf
  • Jacqueline Carolus-Curien, Pauvres duchesses, Metz, Serpenoise, , 215 p. (ISBN 9782876927155), p. 53-74
  • Geneviève Brest-Bautier et Pierre-Hippolyte Pénet, "Le gisant de Philippe de Gueldre par Ligier Richier, une sculpture pour l'éternité", Le Pays lorrain, .

Notes et références

  1. « Gisant de Philippe de Gueldre », sur le site du Musée lorrain (consulté le )
  2. « Gymnase Philippe de Gueldres », sur le site de la ville de Nancy (consulté le )

Liens externes

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