Philly Joe Jones

Joseph Rudolph Jones, dit “Philly Joe” Jones, est un batteur de jazz américain, né en 1923 et mort en 1985. Son surnom « Philly » vient du nom de sa ville d'origine, Philadelphie.

Pour les articles homonymes, voir Joe Jones (homonymie) et Jones.

Ne doit pas être confondu avec les batteurs « Papa » Jo Jones (1911-1985) et Joe Jones (1934-1993).

Philly Jo Jones
Nom de naissance Joseph Rudolph Jones
Naissance
Philadelphie (Pennsylvanie)
Décès
Philadelphie (Pennsylvanie)
Genre musical Jazz
Instruments Batterie

Biographie

Né en 1923, Philly Joe Jones apprend les bases de la musique avec sa mère, professeure de piano. Dans son enfance, il apparaît comme danseur de claquettes dans The Kiddie Show sur la station de radio WIP (en) de Philadelphie[1]. Il étudie ensuite la batterie avec Cozy Cole et Charles Wilcoxon (en)[2].

Dans les années 1940, il commence sa carrière professionnelle dans des orchestres de rhythm and blues. Il travaille à Philadelphie, accompagnant les jazzmen de passage dans la ville (Dexter Gordon, Fats Navarro, etc.).

En 1945, après son service militaire, il est un temps chauffeur de taxi. En 1947, Philly Joe Jones devient le batteur régulier du club Cafe Society. Il y accompagne le « gratin » du bebop : Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Fats Navarro et Elmo Hope. En 1950, il devient le batteur de l'orchestre du club de jazz new-yorkais Birdland[1].

Il joue dans les orchestres de Ben Webster, Joe Morris, Tiny Grimes, Lionel Hampton, Duke Ellington et, surtout, Tadd Dameron (1953), qui lui dédie le thème Philly J.J.[3],[4],[1].

De 1955 à 1958, il travaille dans les formations successives de Miles Davis. Ce dernier déclare que Philly Joe Jones est l'un de ses batteurs préférés[5],[6] (dont le mythique quintet avec John Coltrane, Red Garland et Paul Chambers puis le sextet avec Cannonball Adderley). Renvoyé par le trompettiste, pour son récurrent absentéisme (Philly Jo Jones est un toxicomane notoire), il devient musicien free lance.

De 1958 à 1962, il enregistre avec les grands noms du bebop et du hard bop. On peut l'entendre dans une multitude d'albums pour Riverside Records, Blue Note Records et Prestige Records. Il enregistre, entre autres avec le pianiste Bill Evans, qu'il avait croisé pendant quelques semaines dans de sextet de Miles Davis, et dont il sera, par la suite, le batteur du trio régulier à plusieurs reprises.

À partir de 1962, des « problèmes personnels » l'éloignent régulièrement du devant de la scène jazz.

De 1967 à 1972, il vit en Europe ; successivement à Londres et à Paris. Il joue à cette époque avec certains musiciens emblématiques du free jazz comme Archie Shepp.

De retour aux États-Unis, il forme Le Grand Prix, un groupe de jazz fusion. En 1976-77, il est pendant quelques mois membre du trio de Bill Evans avec lequel il se produit à La Grande Parade du Jazz, à Nice. Il travaille ensuite un temps avec Red Garland. En 1981, il forme l'éphémère Dameronia (en), un groupe consacré à la musique de Tadd Dameron[7].

Il meurt d'une crise cardiaque en 1985.

Influence

Philly Joe Jones est, avec Tony Williams (également collaborateur du grand trompettiste), le batteur le plus cité dans la biographie de Miles Davis[8]. Ce dernier considère que son habituel "cross stick" (son que produit la caisse claire lorsque l'on frappe le cercle, poignet au contact de la peau de frappe, baguette posée en traverse et fermement maintenue, à ne pas confondre avec Rimshot) en réponse à ce que jouait Davis a constitué une signature (« the “Philly lick” »), reprise par la suite par de nombreux batteurs. Il déclare ainsi : « Même après son départ, j'aurai entendu un peu de Philly Joe dans chacun de mes batteurs. »[9].

Discographie

Comme leader

  • 1957. The Joe Jones Special (Jazztone)
  • 1958. Blues for Dracula (en) (Riverside Records)
  • 1959. Drums Around the World : Philly Joe Jones Big Band Sounds (en) (Riverside Records)
  • 1959. Showcase (en) (Riverside Records)
  • 1960. Philly Joe's Beat (en) (Atlantic Records)
  • 1964. Together! (en), avec Elvin Jones (Atlantic Records)
  • 1968. Mo' Joe (en), aussi connu sous les noms Trailways Express et Gone, Gone, Gone (Black Lion)
  • 1968. My Fire (Prestige Records)
  • 1969. Archie Shepp & Philly Joe Jones (en)
  • 1977. Mean What You Say (en) (Sonet)
  • 1977. Philly Mignon (en) (Galaxy)
  • 1978. Drum Song (en) (Galaxy)
  • 1979. Advance! (en) (Galaxy)
  • 1980. Round Midnight (en)
  • 1981. Octet (Marge)
  • 1982. To Tadd with Love (Uptown)

Avec Miles Davis

Avec Bill Evans

Avec d'autres leaders

Notes et références

  1. Jon Pareles, « Philly Joe Jones Dies at 62; Top modern jazz drummer », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) « Philly Joe Jones - DRUMMERWORLD », sur www.drummerworld.com (consulté le )
  3. (en) « Philly Joe Jones | Biography, Music, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. Encyclopædia Universalis, « PHILLY JOE JONES », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  5. Ian Carr, Digby Fairweather, Brian Priestley, The rough guide to jazz, New York, Rough Guides, , 948 p. (ISBN 1843532565, lire en ligne)
  6. (en-US) « Jones, Philly Joe | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  7. « Philly Joe Jones », sur allmusic.com (consulté le )
  8. (en) Hayim Kobi, « The Miles Davis Quintet Recordings, 1955-1956 », sur The Music Aficionado, (consulté le )
  9. « Even after he left I would listen to a little of Philly Joe in all the drummers I had later. » in (en) Miles Davis et Quincy Troupe, Miles : The Autobiography of Miles Davis with Quincy Troupe, New York, Simon & Schuster, , 448 p. (ISBN 978-0-671-72582-2, lire en ligne) ; cité dans : Hayim Kobi, op. cit.

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