Jengish Chokusu

Le Jengish Chokusu, également connu sous son ancien nom pic Pobedy, est une montagne qui culmine à 7 439 mètres d'altitude, point culminant du massif du Tian Shan et du Kirghizistan, à la frontière avec la Chine. Il constitue un symbole historique pour différents pays. Il est gravi pour la première fois en 1956 par Vitaly Abalakov. Sommet particulièrement dangereux, son ascension est principalement tentée par des alpinistes russes.

Jengish Chokusu

Vue de la face Nord depuis le camp de base situé au bord du glacier Inylchec.
Géographie
Altitude 7 439 m[1]
Massif Tian Shan
Coordonnées 42° 02′ 09″ nord, 80° 07′ 45″ est[2]
Administration
Pays Chine
Kirghizistan
Région autonome
Oblasty
Xinjiang
Ysyk-Köl
Préfecture Aksou
Ascension
Première 1956 par Vitaly Mikhaylovich Abalakov
Voie la plus facile Versant Nord par le pic occidental
Géologie
Type Pic pyramidal
Géolocalisation sur la carte : Chine
Géolocalisation sur la carte : Kirghizistan
Géolocalisation sur la carte : Xinjiang

Toponymie

Le nom officiel de ce mont est Jengish Chokosu, ce qui signifie « indépendance » en kirghiz[3]. Pendant l'ère soviétique, son nom russe est d'abord 20 Komsomol pour commémorer les vingt ans de l'organisation, puis pic Pobedy (ou pic Pobeda), c'est-à-dire le « pic de la Victoire »[3], appellation donnée en 1943 en l'honneur de la bataille de Stalingrad et encore utilisée au début du XXIe siècle[2]. En ouïghour, on le nomme aussi Tömür, transcrit en chinois par Tuōmù'ěr Fēng (托木尔峰), ce qui donne finalement « pic de Fer »[2]. L'anglais reprend cette terminologie en l'appelant Tomur Peak[4].

Géographie

Le Jengish Chokusu est situé à l'extrême Est du Kirghizistan, dans l'oblasty d'Ysyk-Köl, et à l'Ouest de la République populaire de Chine, dans la région autonome du Xinjiang, sur la frontière séparant les deux pays. Il se trouve à 450 kilomètres à l'est-sud-est de la capitale kirghize Bichkek et 100 kilomètres au nord d'Aksou, chef-lieu de la préfecture chinoise du même nom. Le sommet s'élève à 7 439 mètres d'altitude dans la chaîne du Tian Shan dont il constitue le point culminant. C'est également celui du Kirghizistan et le deuxième plus haut sommet de l'ancienne Union des républiques socialistes soviétiques[3].

Situé à 20 km au sud du Khan Tengri, il est entouré de glaciers dont Inylchec, le plus grand glacier du Tian Shan. Il se présente comme une longue arête englacée d'où s'élèvent plusieurs cimes, mais seule la principale dépasse les 7 000 mètres.

Histoire

Bien que le Jengish Chokusu soit 400 mètres plus haut, le Khan Tengri a été considéré jusqu'à une étude de 1946 comme le point culminant du Tian Shan[1].

La première ascension officielle du sommet a été réalisée en 1956 par l'équipe de Vitaly Mikhaylovich Abalakov, même si des ascensions antérieures ne sont pas à exclure dès 1938[2]. Une expédition chinoise est venue à bout de la montagne par le versant Sud en 1977, le rapport ne faisant aucune mention de la précédente ascension et donnant l'impression que cet exploit était une première[5]. La première hivernale est réussie par Valery Khrichtchatyi en [6].

Ascension

Encore au début du XXIe siècle, le Jengish Chokusu reste très peu gravi, en raison de son isolement et de la difficulté de ses voies puisque le taux d'échecs et d'accidents mortels est parmi les plus élevés d'Asie, du fait des avalanches et du climat extrême. La majorité des alpinistes qui parviennent au sommet sont russes[2]. En effet, l'ascension des cinq sommets de plus de 7 000 mètres de l'ancienne URSS, dont fait partie le pic Pobedy avec le pic Ismail Samani (7 495 m), le pic Lénine (7 134 m), le pic Korjenevskoï (7 105 m) et le Khan Tengri (7 010 m), est récompensée par le « prix Léopard des Neiges »[7].

La voie classique pour atteindre le sommet a été ouverte en 1961 par l'équipe de D. Medzmarishvili et est cotée 5b selon l'échelle russe. Elle part du glacier Zvezdochka, un affluent de l'Inylchec, et passe par le sommet occidental à 6 918 mètres d'altitude, avant de suivre la crête jusqu'au sommet principal sur douze kilomètres[2]. Il existe cinq autres voies en face Nord, cotées 5b à 6a, dont celle empruntée par Abalakov, plus directe[2].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Pik Pobeda, peakware.com
  2. (en) Pik Pobeda/Tomur Feng, SummitPost.org
  3. (fr) Stefano Ardito, Tour du monde des sommets, White Star, Paris, 2007, pages 136-137 (ISBN 978-88-6112-075-4)
  4. Xinjiang Tianshan sur le site de l'UNESCO.
  5. (en) Planting the Five-Star Flag on Mount Tomur, Foreign Languages Press, Beijing, 1979
  6. (en) Chris Bonington, Great Climbs, page 206 (ISBN 1-85732-573-7)
  7. (fr) Jean-Paul Labourdette, Dominique Auzias, Le Petit Futé Kirghizistan, Nouvelles Editions de l'Université, 2010, page 71 (ISBN 2746928701)
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