Pie X

Pie X (en latin Pius X, en italien Pio X), né Giuseppe Melchiorre Sarto à Riese en Vénétie (alors dans le royaume de Lombardie-Vénétie, maintenant Riese Pie X, dans la province de Trévise, en Italie) le et mort le à Rome, est le 257e pape de l’Église catholique, du à sa mort.

Pour les articles homonymes, voir Pie X (homonymie).

Pie X
Saint catholique

Pie X vers 1914.
Biographie
Nom de naissance Giuseppe Melchiorre Sarto
Naissance
Riese,  Royaume de Lombardie-Vénétie
Ordination sacerdotale par Giovanni Antonio Farina
Décès
Rome, Royaume d'Italie
Saint de l'Église catholique
Canonisation par Pie XII
Béatification par Pie XII
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat (68 ans)
Intronisation
Fin du pontificat
(11 ans et 16 jours)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le pape Léon XIII
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de San Bernardo alle Terme
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par Lucido Maria Parocchi
Patriarche de Venise
Évêque de Mantoue


Instaurare omnia in Christo
 Tout restaurer dans le Christ »)
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Il est béatifié le , puis canonisé le  : il est donc saint Pie X pour les catholiques. Sa fête liturgique est alors fixée au , puis au , dans le nouveau calendrier.

Itinéraire pastoral

Il est né dans une famille très modeste : son père Giovanni Battista Sarto (1792-1852) est facteur rural et appariteur de Riese[1]. Sa mère Margherita Sanson (1813-1894) est couturière[2].

Deuxième d'une famille de dix enfants, le petit Giuseppe avait la vocation d'être prêtre depuis son enfance. Cependant la situation économique de sa famille ne permettait pas de concrétiser ses espérances. C'est le curé de sa paroisse qui trouva le soutien financier grâce auquel Giuseppe put entrer au grand séminaire de Padoue, à l'âge de 19 ans, en . Il y suivit une formation qui dura quatre ans[b 1]. La dernière année, le jeune Giuseppe fut nommé « directeur du chant des clercs » de l'école de chant grégorien, créée par l'évêque de Padoue Grégoire Barbarigo († 1697)[b 2].

Une fois ses études terminées avec d'excellentes notes, Giuseppe Sarto est ordonné prêtre le [b 3]. Dans le même temps, se répand la nouvelle qu'une jeune française, dénommée Bernadette Soubirous, aurait été témoin d'apparitions de la Vierge Marie.

Giuseppe Sarto est nommé vicaire de la paroisse de Tombolo[a 1]. Il crée une petite école de chant grégorien pour que les paroissiens puissent participer au chant de la messe[a 1].

L'année suivante, répondant aux provocations du gouvernement Sarde, l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche déclare la guerre au Royaume de Sardaigne. Allié à l'empereur des Français Napoléon III, le roi Victor-Emmanuel II de Sardaigne défait les troupes autrichiennes. L'Autriche cède la riche province de Lombardie et sa capitale Milan mais la Vénétie reste autrichienne. Ayant annexé la quasi-totalité de la botte italienne - sauf le Latium et Rome, seuls vestiges des États pontificaux protégés par l'armée Française - le roi Victor-Emmanuel II de Sardaigne se proclame roi d'Italie et transfère sa capitale à Florence. En 1866, l'Autriche est vaincue par la Prusse qui l'écarte de la sphère politique allemande. Pour prix de sa neutralité, la France reçoit la Vénétie qu'elle rétrocède immédiatement à son allié italien. L'abbé Sarto n'est plus sujet du très catholique empereur d'Autriche mais du libéral roi d'Italie.

L'abbé Sarto est nommé archiprêtre de Salzano en 1867, puis chanoine de la cathédrale de Trévise en 1875[2]. Parallèlement, il devient directeur spirituel du séminaire diocésain.

En , profitant de la chute de l'Empire Français, le roi d'Italie annexe la Latium et transfère sa capitale à Rome. Les États pontificaux sont rayés de la carte sans soulever l'indignation du monde. Âgé de 78 ans, le pape Pie IX, se considérant prisonnier, s'enferme dans ses palais du Vatican. Il meurt en 1878, quelques mois après le roi d'Italie. Le conclave élit l'archevêque de Pérouse qui prend le nom de Léon XIII et prône une politique de réconciliation et d'ouverture.

En 1882, lors du congrès européen d'Arezzo pour la musique sacrée, en tant que chancelier de l'évêché et directeur spirituel du grand séminaire, le chanoine Sarto soutient les moines de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes en faveur de la restauration du chant grégorien, alors que le pape Léon XIII défend plutôt le chant néo-médicéen issu de celui qui a été publié à Rome de 1614 à 1615[a 1].

Sarto, jeune évêque.

En 1884, il est consacré évêque de Mantoue[2].

Il effectue deux visites pastorales et organise un synode diocésain avant d'être nommé contre son gré patriarche de Venise en 1893. Il reçoit la barrette de cardinal-prêtre (pour la paroisse de San Bernardo alle Terme) lors d'un consistoire secret en . Le gouvernement italien refuse d'abord son exequatur au motif que sa nomination a été le fait du gouvernement austro-hongrois. Sarto devra attendre 18 mois avant d'être reçu  triomphalement  dans son nouveau diocèse.

À Venise, il publie le une Lettre pastorale sur le chant d'Église en présentant des principes généraux pour l'organisation et la réalisation de la prière commune, chantée et liturgique[a 1].

Élection

Portrait de Pie X réalisé peu après son élection.

Léon XIII meurt en 1903. Son successeur le plus probable est le secrétaire d'État, le cardinal Mariano Rampolla del Tindaro, qui totalise 29 voix lors du premier scrutin, Sarto 5. Mais chaque vote voit progresser le score de ce dernier tandis que celui de Rampolla tend à se tasser. La révélation au conclave de l'exclusive lancée par l'Autriche-Hongrie à l'encontre de Rampolla scandalise l'ensemble du Sacré-Collège tandis que Sarto, en larmes, refuse absolument la perspective d'être élu pontife. Cependant, ayant cédé aux instances du cardinal-doyen Luigi Oreglia di Santo Stefano, et de l'archevêque de Milan, Andrea Carlo Ferrari, il accepte de se soumettre au vœu de ses confrères si tel est leur désir. Le , Sarto est élu pape en dépassant très largement les deux tiers des suffrages nécessaires (50 sur 62)[3].

Il choisit de prendre le nom de Pie X en souvenir des papes du XIXe siècle qui « [avaient] courageusement lutté contre les sectes et les erreurs pullulantes ». Il est intronisé le . Un de ses premiers actes est d'interdire l'exclusive, pratique qui avait empêché Rampolla d'être élu.

Pontificat

Photo de Pie X.

Le nouveau pape a pour particularité de n'avoir aucune expérience diplomatique, ni véritable formation universitaire. Toutefois, il assimile extrêmement vite et a le don de la synthèse ; il compense également ses handicaps en s'entourant de gens compétents comme le cardinal Rafael Merry del Val, Espagnol de 38 ans, polyglotte et directeur de l'Académie des nobles ecclésiastiques, dont Pie X fait son secrétaire d'État.

Issu d'un milieu populaire et voulant continuer de vivre dans la plus grande simplicité, Pie X fait aménager au Vatican un appartement d'une particulière austérité. Il tient à préserver sa vie privée et à ne réduire en rien ses temps de prière.

Conservateur et réformateur

Le nouveau pape s'écarte de la conception conciliatrice de son prédécesseur, et affiche tout de suite une politique conservatrice. En matière administrative, il se montre pourtant réformateur : il confie à Pietro Gasparri une refonte du droit canonique, qui aboutit à la promulgation du Code de droit canonique de 1917.

Il publie le Catéchisme de la Doctrine chrétienne (qui est appelé aujourd'hui Catéchisme de Pie X), ainsi que les Premiers éléments de la Doctrine chrétienne (ou Petit catéchisme de S. Pie X). Ce catéchisme a fait l'objet d'un éloge pontifical public de Benoît XVI lors de l'Audience générale du  :

« Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l'on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il a compris que la situation de l'époque, notamment en raison du phénomène de l'émigration, rend nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que souverain pontife, il prépare un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, diffusé par la suite dans toute l'Italie et dans le monde. Ce catéchisme « de Pie X », a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète. »

 Benoît XVI, [4].

Sur le plan financier, il réunit les revenus du denier de Saint-Pierre et ceux du patrimoine du Vatican puis fait acheter de nouveaux bâtiments. Il réforme l'organisation de la curie romaine par la constitution Sapienti consilio[5] du , supprimant des dicastères devenus inutiles et en concentrant les prérogatives des différents organes.

Avec le décret «Singulari quadam »[6] du , Pie X demande que les enfants fassent leur première communion dès l'âge de 7 ans, ce qui aboutit en pratique à une inversion de l'ordre traditionnel des sacrements, en plaçant la communion avant la confirmation[7]. Rite de passage important du début de l'adolescence, l'ancienne première communion qui se célébrait vers douze ans est alors maintenue en France en se transformant en cérémonie de profession de foi ou « communion solennelle ».

Antimodernisme

Pie X dans les jardins du Vatican.

Le modernisme est à l'époque une tendance théologique considérée par les courants intransigeants, dominant les autorités catholiques d'alors, comme déviante et menant à l'hérésie. S'appuyant sur une nouvelle lecture de la Bible, les modernistes acceptent l'idée d'une évolution dynamique de la doctrine de l'Église par opposition à un ensemble de dogmes fixes.

Dans la constitution apostolique Lamentabili sane exitu (1907), Pie X condamne formellement 65 propositions dites « modernistes », rappelées dans l'encyclique Pascendi. Celle-ci rejette notamment les thèses d'Alfred Loisy qui est excommunié.

Le résumé de la position antimoderniste est donné dans le motu proprio Sacrorum antistitum de 1910, encore appelé serment antimoderniste que chaque prêtre est tenu de prononcer jusqu'à sa suppression en 1967 et en 1914 sont publiées 24 thèses soutenant le thomisme. Quarante ecclésiastiques refusent de prêter serment.

Parallèlement, Pie X encourage personnellement la constitution du réseau dit La Sapinière créé par Umberto Benigni et destiné à lutter contre les catholiques soupçonnés de modernisme, dans une organisation que l'historien Yves-Marie Hilaire décrit comme un système de « combisme ecclésiastique »[8].

La « question française »

Portrait coloré, c. 1907.

Il fait face à la loi française de séparation des Églises et de l'État, votée par le parlement le , et qui s'inscrit dans le prolongement de la politique anticléricale menée par le précédent gouvernement d'Émile Combes, qui a ordonné la dissolution des congrégations religieuses et l'expulsion des religieux réguliers : enseignants, personnel des hospices, etc. (pendant de longues années, les religieux congréganistes désireux d'enseigner devront porter la soutane du clergé séculier).

Pie X se montre moins conciliant et plus dogmatique que son prédécesseur, Léon XIII.

Bien que la majorité des évêques français conseille de se plier à la loi, Pie X interdit toute collaboration par l'encyclique Vehementer nos (), l'allocution consistoriale Gravissimum (), et l'encyclique Gravissimo officii munere (), que Louis Duchesne baptise malicieusement « Digitus in oculo » (« doigt dans l'œil »). Le pape affirme alors que la « loi […], en brisant violemment les liens séculaires par lesquels [la] nation [française] était unie au siège apostolique, crée à l'Église catholique, en France, une situation indigne d'elle et lamentable à jamais »[9].

Cette opposition du pape à la loi française a pour conséquence de compromettre la création des associations cultuelles, prévues par la loi, et de faire transférer les biens immobiliers de l'Église au profit de l'État. Ce n'est qu'en 1923 que la situation est débloquée par la création des associations diocésaines.

En 1911, le concordat portugais prend pareillement fin.

Relations avec le Royaume d'Italie

À l'instar de ses prédécesseurs Pie IX et Léon XIII, Pie X maintient sa position de prisonnier du Vatican née de la prise de Rome par les forces armées du Royaume d'Italie le . Toutefois, face à la montée du socialisme, il assouplit le non expedit. Dans son encyclique de 1905, Il fermo proposito, il autorise les évêques à offrir une dispense permettant aux paroissiens d'exercer leurs droits législatifs lorsque « le bien suprême de la société » est en jeu[10].

Dernières années

Pie X sur son lit de mort.

Dans l'encyclique Lacrimabili Statu du [11], Pie X s'élève contre le sort réservé aux Indiens d'Amérique du Sud et appelle les archevêques et évêques à agir en leur faveur, dénonçant les massacres, l'esclavage et les autres traitements indignes auxquels étaient soumises les populations indigènes, y compris par des catholiques, comme l'avait déjà dénoncé son prédécesseur Benoît XIV en 1741 mais sans grand effet.

Pie X est bouleversé lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale, mais la question se pose de savoir s'il a tenté de la prévenir et si son entourage l'y encourageait[12]. Même si selon une anecdote encore acceptée par Y.-M. Hilaire[13] mais mise en doute par plusieurs historiens[14], y compris des catholiques[15], le pape refuse sa bénédiction aux armées austro-hongroises, disant « Je ne bénis que la paix », Rafael Merry del Val, toujours secrétaire d'État, ne tente rien pour dissuader l'Autriche-Hongrie d'entrer en guerre contre la Serbie. En tout état de cause, l'influence papale reste faible face à la montée des passions nationalistes[13] et l'attitude du Saint-Siège semble incohérente[16].

La guerre éclate et s'étend à toute l'Europe dans les premiers jours d'. Pie X, âgé de 79 ans, est affecté par une bronchite et, tourmenté par les hostilités qu'il semble avoir pressenties meurt le , causant une grande émotion chez les fidèles angoissés, auprès desquels il est populaire[17].

La canonisation

Image pieuse de saint Pie X.

Après sa mort, la dévotion envers Pie X ne cesse pas. Sa cause est ouverte dès le et on érige à Saint-Pierre de Rome un monument en sa mémoire pour le vingtième anniversaire de son accession au pontificat. Devant l'afflux des pèlerins venus prier sur sa tombe dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, on fait sceller une croix de métal sur le sol de la basilique, afin que les pèlerins puissent s'agenouiller juste au-dessus de son tombeau. Des messes y sont dites jusqu'à l'avant-guerre.

Le , Pie XII prononce un discours à sa mémoire et le , en pleine guerre, « l'héroïcité de ses vertus » est proclamée. Peu après il est déclaré « serviteur de Dieu ».

C'est alors que la Sacrée Congrégation des rites ouvre le procès de béatification examinant en particulier deux miracles. En premier lieu, celui intervenu auprès de Marie-Françoise Deperras, religieuse qui, d'après les Acta Apostolicæ Sedis, était atteinte d'un cancer des os dont elle aurait été guérie en [18] et en second lieu celui d'une Sœur Benedetta de Maria, de Boves (Italie), qui aurait été guérie d'un cancer de l'abdomen en 1938[19].

Ces deux miracles sont officiellement approuvés par Pie XII, le , et aboutissent à la lettre de béatification de Pie X le suivant. La cérémonie elle-même a lieu le en la basilique Saint-Pierre en présence de 23 cardinaux, de centaines d'archevêques et d'évêques et d'une foule de 100 000 pèlerins. Pie XII parle alors de Pie X comme du « pape de l'Eucharistie », pour avoir permis l'accès de la communion aux jeunes enfants et autorisé la communion eucharistique quotidienne[20].

Châsse de saint Pie X dans la Basilique Saint-Pierre.

Le son corps est transféré de la crypte à son emplacement actuel sous l'autel de la chapelle de la Présentation, à l'intérieur de la basilique, dans un sarcophage de bronze ajouré par un vitrage.

Le , deux miracles sont reconnus par l'Église catholique, en premier lieu celui qui aurait permis la guérison d'un avocat italien  Francesco Belsami  d'un abcès pulmonaire, et l'autre celui qui aurait permis la guérison d'une religieuse  Sœur Maria-Ludovica Scorcia  affectée d'un virus du système nerveux[21]. La messe de canonisation célébrée par Pie XII est suivie par une foule de 800 000 fidèles.

Pie X est le premier pape depuis le XVIe siècle à être canonisé, le dernier ayant été en 1712 Pie V qui avait régné de 1566 à 1572.

La fête de Saint-Pie X est célébrée le dans le nouveau calendrier liturgique[22]. Il est fêté le dans l'ancien calendrier. Dans les prieurés de la FSSPX (Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X), sa fête est une fête de 1re classe.

La basilique souterraine, plus récente et plus vaste des basiliques de Lourdes, est placée sous son patronage. Une relique de Saint Pie X est exposée à la chapelle 'Pax Christi'.

Dans le domaine de la liturgie

Pie X revêtu des parements liturgiques.

Avec sa profonde connaissance du chant grégorien et de sa restauration, Pie X achève la plus importante centralisation de la liturgie de l'Église romaine depuis l'époque de Charlemagne[23], par la publication des livres en latin pour l'Église universelle, à la place des liturgies locales. Désormais, l'Église catholique va célébrer ses offices de la même manière, jusqu'au IIe concile du Vatican.

Aussitôt élu, Pie X expédie son motu proprio « Inter pastoralis officii sollicitudes[24] » le , fête de Sainte-Cécile, patronne de la musique. Dans ce motu proprio, il précise ses instructions concernant la musique sacrée de l'Église romaine.

Le , le pape annonce la création d'une édition officielle du chant pour l'Église universelle, à la base du chant grégorien scientifiquement restauré. Pour la publication de cette Édition Vaticane, il crée une commission pontificale composée des musicologues de toute l'Europe, présidée par Dom Joseph Pothier, abbé bénédictin de Saint-Wandrille. Comme la commission à Rome ne peut pas accéder directement aux matériaux, un grand nombre de photographies des manuscrits anciens auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, Pie X doit renoncer à ce projet, mais demande à Dom Pothier de publier les livres de chant sans délai, d'après les éditions bénédictines de Solesmes[25].

La première publication est achevée en 1908, il s'agit de la nouvelle édition vaticane du graduel :

  • Graduale sacrosanctæ romanæ ecclesiæ de tempore et de sanctis SS. D. N. Pii X. pontificis maximi jussu restitutum et editum, Typis Vaticanis, Rome 1908 fac-similé

L'antiphonaire, quant à lui, paraît en 1912 :

  • Antiphonale sacrosanctæ romanæ ecclesiæ pro diurnis horis SS. D. N. Pii X. pontificis maximi jussu restitutum et editum, Typis polyglottis vaticanis, Rome 1912 fac-similé

Le pape Pie X est également le fondateur de l'Institut pontifical de musique sacrée à Rome, en 1910[26]. La fondation de cet établissement avait été proposée par Dom Angelo de Santi, le théologien et musicologue de Léon XIII et vieil ami de Pie X, qui est donc nommé le premier directeur de l'institut[27],[28].

Constitution apostolique

Le pape Pie X bénéficie d'une image de simplicité et d'homme vigoureux. Il gouverne l'Église d'une main ferme à une époque où elle doit faire face à un laïcisme virulent et à une remise en question des connaissances bibliques et théologiques. Il invite les chrétiens à participer activement à la liturgie, souhaitant ainsi les amener aux sources vives de la foi[29].

Constitution apostolique « Divino Afflatu » (1911)[30].

« Les psaumes recueillis dans la Bible ont été composés sous l'inspiration divine. Certes, dès les débuts de l'Église, ils ont merveilleusement contribué à nourrir la piété des fidèles, qui offraient à Dieu, en toute circonstance, un sacrifice de louange, c'est-à-dire l'acte de foi qui sortait de leurs lèvres en l'honneur de son nom. Mais il est certain aussi que, selon un usage déjà reçu sous la Loi ancienne, ils ont tenu une place éminente dans la liturgie proprement dite et dans l'Office divin[31]. […] »

Dans la littérature

En 1913, Guillaume Apollinaire, exprimant la lassitude de l'Antiquité gréco-romaine et lui opposant le christianisme, qui « seul en Europe n'est pas antique », écrit dans son poème Zone un éloge paradoxal du pape qui avait condamné le modernisme :

« L'Européen le plus moderne c'est vous, Pape Pie X[32]. »

Notes et références

  1. Appariteur de mairie : il était chargé de parcourir les rues du village afin d'annoncer les événements de la commune (crieur public) et les instructions de la mairie.
  2. (it) .
  3. Charles Ledré, Pie X, Spes-Paris, 1952, pp. 77-89.
  4. .
  5. La Curie romaine: notes historiques et canoniques d'après la constitution "Sapienti consilio" et les autres documents pontificaux.
  6. Le décret «Quam singulari» et le programme de réformes du Pape Giuseppe Sarto.
  7. Henri Bourgeois, « La place de la confirmation dans l'initiation chrétienne », nouvelle revue théologique, vol. 115, no 4, , p. 516-542 (lire en ligne).
  8. Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté : 2 000 ans de mission et de tribulations, éd. Seuil/Tallandier, 2003, p. 435.
  9. « Vehementer nos : Lettre encyclique de sa Sainteté le pape Pie X au peuple français », sur le site du Vatican : .
  10. (it) Pape Pie X : Il Fermo Proposito. Le Saint-Siège, (consulté le ) : Article en italien sur l'encyclique Il fermo proposito (it)
  11. (en) Texte de l'encyclique Lacrimabili statu, sur le site de Vatican.
  12. Le Saint-Siège et la Première Guerre mondiale. Publications de l'École Française de Rome. Année 1987 95 ; p. 123-137, Philippe Levillain.
  13. Hilaire p. 436.
  14. Martin Benoist, « Été 1914, la Papauté face à la guerre », La Nouvelle Revue d'histoire HS no 8, p. 59-61.
  15. Francis Latour (chargé de cours à l'Institut catholique de Paris), dans son livre La Papauté et les problèmes de la paix pendant la Première Guerre mondiale (L'Harmattan, 1996, p. 26), met au conditionnel aussi bien la demande faite par le prince Schönburg que la réponse (« je ne bénis pas les armes, mais la paix ») de Pie X. Il signale que l'historien catholique Daniel-Rops, dans son Histoire de l'Église (t. VI, vol. 2, Paris, 1963, p. 376) émet un doute très net. Charles Maurras aurait visiblement aimé que l'anecdote fût vraie, mais il ne la raconte qu'au conditionnel dans son livre La Démocratie religieuse (1921), rééd. 1970, Nouvelles Éditions latines, p. 11.
  16. Francis Latour, p. 27.
  17. Hilaire, p. 436.
  18. Pierre Delooz, Les Miracles : un défi pour la science ?, éd. De Boeck Université, 1997, p. 72 [lire en ligne].
  19. Fr. Christian Thouvenot (recteur de l’Institut universitaire Saint-Pie X), Canonization of Pope Pius X by Pope Pius XII, Angelus online, .
  20. Des miracles en procès. En 1907, l’encyclique Pascendi de Pie X condamne l’interprétation « rationaliste » des phénomènes inexpliqués reconnus.
  21. Fr. Christian Thouvenot, loc. cit.
  22. Marie-Hélène Congourdeau et Jacques Fournier, Le livre des saints : Calendrier et sanctoral de l'église universelle, Brepols, (ISBN 978-2-503-83041-4), p. 461
  23. Dom Daniel Saulnier (Dr) de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, Session grégorienne 2004, p. 70-71.
  24. .
  25. Dom Daniel Saulnier, Session grégorienne, p. 39.
  26. .
  27. (it) Notamment, la première photo est celle de Dom Angelo de Santi, dit le Père de Santi.
  28. (it) (Dizionario-Biografico).
  29. Pie X et la réforme du bréviaire.
  30. Constitution apostolique « Divino afflatu » de S. Pie X (1911).
  31. Définition : Office divin. Église catholique en France.
  32. Guillaume Apollinaire, un poète catholique ?. Aleteia.

Références bibliographiques

  • René Bazin, Pie X, Ernest Flammarion, Paris 1928, 267 p.
  1. p. 26.
  2. p. 27-28.
  3. p. 28.
  1. p. 163.

Annexes

Bibliographie

  • Georges Buraud, Pie X - le pape de l'unité, Desclée de Brouwer, 1951.
  • Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2 000 ans de missions et de tribulations, Tallandier, 1993.
  • Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, article « Pie X », Fayard, 1994.
  • Yves Marchasson, Les Papes du XXe siècle, Desclée, 1990.
  • Yves Chiron, Saint Pie X, Courrier de Rome, (ISBN 9782854805918), 370 pages.
  • Christian-Philippe Chanut, L'élection de saint Pie X, Sicre éd., 2003.
  • Xavier Lecoeur, Petite vie de Pie X, Paris, Desclée de Brouwer, , 174 p. (ISBN 978-2-220-05673-9)
  • Pie X Pape, Lettre encyclique "Pascendi Dominici Gregis" du pape saint Pie X contre le modernisme, Groupe Saint-Remi, , 42 p. (ISBN 978-2-84519-084-9)
  • Pie X Pape, Catéchisme de saint Pie X, Groupe Saint-Remi, , 211 p. (ISBN 978-2-84519-190-7)
  • Pierre Fernessole, Pie X - Essai historique, Suresnes, Clovis, , 700 p. (ISBN 978-2-35005-119-2)
  • Père Jérôme Dal Gal (trad. de l'italien), Pie X (Biographie), Suresnes, Clovis, , 400 p. (ISBN 978-2-35005-126-0)
  • Saint Pie X (Auteur) et Éditions Saint Sébastien (Sous la direction de), Catéchisme de la doctrine chrétienne, Editions Saint-Sébastien, , 166 p. (ISBN 978-2-37664-391-3)
  • R.P. TH.- Dom.- C. Gonthier, Pie X et le modernisme, Editions Saint-Sébastien, , 38 p. (ISBN 978-2-37664-258-9)

Articles connexes

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