Pierre Fenouillet

Pierre Fenouillet ou Pierre de Fenouillet, né en 1572 à Annecy (Haute-Savoie) et mort le à Paris, est un ecclésiastique savoyard qui fut évêque de Montpellier de 1608 à sa mort.

Pierre Fenouillet
Biographie
Naissance
Annecy
Décès
Paris
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale
par Jean de Bertier
Évêque de Montpellier

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

En 1572, Pierre Fenouillet naît à Annecy, rue de bœuf (en 1904, elle devient la rue Carnot)[1],[2],[3]. Il est le fils d'Antoine Fenouillet, professeur au Collège chappuisien et quatrième syndic de cette ville[4]. Il fait ses premières études au collège de Tournon où il soutient une thèse de philosophie qu'il dédie à son évêque Claude de Granier[4]. Il continue ses études à la Sorbonne et devient docteur en théologie à l'âge de 23 ans[4],[5]. Membre de l'« Académie littéraire Florimond » fondée par François de Sales[6], il acquiert une grande réputation de prédicateur dès 1603 lorsque l'évêque de Gap le sollicite comme chanoine théologal[7] afin de s'opposer aux réformés de son diocèse.

Le roi Henri IV le fait venir à Paris et en fait son « prédicateur ordinaire »[7]. Il le désigne comme évêque de Montpellier le , François de Salle intervient en personne auprès du Pape pour qu'il le confirme[8]. Pierre de Fenouillet est consacré le par Jean de Bertier, évêque de Rieux. Il prononce l'oraison funèbre de plusieurs personnalités dont Pomponne de Bellièvre en 1607, du duc Henri de Montpensier en 1608 et du roi Henri IV en 1610[9].

Orateur du « Second ordre » lors des États généraux de 1614, il porte « la parole du roi au Tiers état ». Il fait partie du groupe de jeunes prélats, ambitieux et actifs qui soutiennent la politique du futur cardinal de Richelieu. Il est un partisan de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples[7].

À la fin des guerres de Religion promulguant la Réforme, il autorise les restaurations et reconstructions, dans le respect du dogme de la Contre-Réforme. L’épiscopat de Pierre Fenouillet est marqué par cette volonté de la reconquête religieuse par les catholiques[10]. En 1624, il soutient une controverse de longue durée avec le pasteur Jean Bansilion d'Aigues-Mortes. Dans son diocèse, il fait venir plusieurs ordres religieux, notamment les Capucins et fait ouvrir une faculté de théologie.

À Montpellier, il rend les ruines de la chapelle Sainte-Foy à la Confrérie des Pénitents blancs[11]. À sa demande et placé sous le patronat de Saint Louis, un projet de construction d’une nouvelle cathédrale est proposé. L’édifice doit se situer sur les ruines de l’ancienne chapelle Sainte-Croix sur l’actuelle place de la Canourgue. En 1629, le cardinal de Richelieu opte pour la restauration moins coûteuse de la cathédrale Saint-Pierre[10]. Situé dans la rue de l'Université, il fait construire en 1631 un monastère de la Visitation, sur le modèle de celui d'Annecy[12],[13].

En 1641, Pierre Fenouillet fait venir six religieuses de l’ordre de Sainte-Ursule de Pézenas. Se consacrant à l'éducation des jeunes filles pauvres[14], elles sont installées dans le monastère qui prend le nom de couvent des Ursulines[15].

Dans l'Hérault, il organise des missions dans les campagnes. En 1633, à la suite de son passage à Candillargues, l’église Saint-Blaise est rebâtie[16].

Il prononce en 1643 l'oraison funèbre de Louis XIII[1].

Comme il est pratiqué pour les dignitaires de cette époque, un portrait est réalisé en huile sur toile (présent au musée Fabre)[17],[18].

Pierre Fenouillet meurt à Paris le , à l'âge de 80 ans[1],[2]. Son corps est inhumé à l'église Saint-Eustache et son cœur placé dans un monument érigé dans l'église de la Visitation, avec l'épitaphe[9] :

« Hîo Petri Fenouilleti cor jacet,
Tenues magni prœsulis Monspessulani reliquiæ,
Cui pro meritis laudandis impar stylus omnis, etc., etc.
Moesti posuere Nepotes.
Anno 1658. »

Ouvrages principaux

Notes et références

  1. Jules Philippe, Manuel biographique de la Haute-Savoie et de la Savoie, Annecy, J. Dépollier, , 123 p., in-16° (BNF 31101048, présentation en ligne, lire en ligne), p. 13.
  2. Jean-François Gonthier (1847-1913), Œuvres historiques de M. l'abbé Gonthier,… : Promenade historique à travers les rues d'Annecy, vol. 3, t. II, Thonon-les-Bains, impr. de J. Masson, , 567 p., in-8° (OCLC 30840086, BNF 30522263, SUDOC 226372596, présentation en ligne, lire en ligne), p. 355.
  3. « Colonne vertébrale d’Annecy, la rue Carnot accueillait cabarets et hostelleries » , sur L'Essor savoyard, (consulté le ).
  4. Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, p. 284.
  5. Revue savoisienne - Volumes 14 à 19 - p. 99.
  6. Académie florimontane, « Les gloires ecclésiastiques de l'académie florimontane de 1851 à 1951 », Revue savoisienne, Annecy, , in-8°, p. 89 / 158 (ISSN 2540-3850, BNF 34399189, présentation en ligne, lire en ligne, consulté le ).
  7. Bernard Sournia, Jean-Louis Vayssettes et Alain Daguerre de Hureaux (dir.), « Montpellier : chronique de la cathédrale inachevée », monuments et objets, Montpellier, Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) du Languedoc-Roussillon et Conservation régionale des Monuments historiques (CRMH), , p. 11 / 43 (ISBN 978-2-11-138378-4, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  8. Œuvres complètes de Saint François de Sales, évêque et prince de l'église, réédition 1850, Volume 3 p. 162 note no 1.
  9. Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, p. 286.
  10. Hélène Palouzié et Alain Daguerre de Hureaux (dir.), « La cathédrale de Montpellier : Présentation historique, artistique et littéraire », monuments et objets, Montpellier, Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) du Languedoc-Roussillon et Conservation régionale des Monuments historiques (CRMH), , p. 10 / 43 (ISBN 9782111383760, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  11. Marcel Gouron (1900-1982), Répertoire numérique des archives départementales antérieures à 1790 : Hérault archives ecclésiastiques. Série G. Clergé séculier, Montpellier, Archives départementales, , 268 p., 31 cm (OCLC 490861630, BNF 35451422, SUDOC 054023238, présentation en ligne, lire en ligne), p. 65 (repère G 1374).
  12. « Couvent de la Visitation », notice no PA00103531, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, p. 285.
  14. « Notice descriptive : Ursulines de Montpellier, maison de Sainte-Ursule (1495-1791) », sur Archives départementales de l'Hérault (consulté le ).
  15. Philippe Saurel (dir.), « Les multiples destinées des Ursulines », Montpellier notre ville, Montpellier, Imp. Chirripo, no 452, , p. 42 / 48 (lire en ligne, consulté le ).
  16. « L’église Saint-Blaise de Candillargues », sur notredamedelalliance.fr (consulté le ).
  17. « Tableau : Portrait d'un évêque portant l'ordre du saint Esprit », notice no PM34000490, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  18. Laurent Barrenechea (dir.) et Hélène Palouzié (préf. Laurent Roturier, Patrimoine protégé), Antoine Ranc, peintre montpelliérain. La peinture sous Louis XIV en Languedoc, Montpellier, direction régionale des Affaires culturelles Occitanie et Ministère de la Culture, coll. « Duo », , 88 p., 16 × 22 cm (ISBN 978-2-11-139704-0, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 12.

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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