Pierre Petitot
Pierre Petitot né à Langres (Haute-Marne) le et mort à Paris le est un sculpteur français.
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Il est le père du sculpteur Louis Petitot (1794-1862).
Biographie
En 1772, Pierre Petitot intègre la classe de Claude François Devosge à l'École de dessin de Dijon. Remportant, en 1784, le premier grand prix de sculpture fondé par les états de Bourgogne avec un Onthryades[1], il bénéficie de l'attribution d'une pension qui lui permet de séjourner à Rome. Il s'y rend en par mer en compagnie de son camarade Pierre-Paul Prud'hon, lauréat du grand prix de peinture du même concours (Bourgogne) qui est également un ancien élève de Devosge. Pour son envoi de Rome, Pierre Petitot sculpte le Gladiateur combattant (1786-1787) d'après la statue de la collection Borghèse[2].
Il rentre à Paris en 1788 et poursuit sa formation pendant deux ans dans l'atelier de Jean-Jacques Caffieri[2].
Pierre Petitot se marie vers 1790 avec Catherine Gurnot (née vers 1770). De cette union naît en 1794 Louis Petitot, futur sculpteur, marié vers 1830 avec Julie Angélique Cartellier, fille du sculpteur Pierre Cartellier (1757-1831) et de l'artiste peintre miniaturiste et copiste Angélique Geneviève Richard (1769-1848)[3].
Il débute au Salon de 1793[2], en pleine tourmente révolutionnaire.
Quelques mois plus tard, sous la Terreur et alors que sa femme est enceinte de leur fils Louis (né le ), Petitot est dénoncé comme suspect sous la futile accusation[4] d'avoir mal parlé des Jacobins. Arrêté et incarcéré à la « prison du Luxembourg », il ne sera libéré qu'à la chute de Robespierre[5], le 9 thermidor de l'an II ().
En 1806, Pierre Petitot figure sur la longue liste des artistes choisis par Denon[6] pour la décoration de la colonne de la Grande-Armée (colonne Vendôme) d'après les dessins de Bergeret. L’état des dépenses indique sa participation à l'exécution des bas reliefs ornant le fut de la colonne, qui sont divisées en 76 parties ou scènes et 266 fragments dont sept lui sont attribuées sans pour autant être identifiées[7].
Il collabore avec Pierre Cartellier et Joseph Espercieux[réf. nécessaire].
Pierre Petitot meurt le à Paris, où il est inhumé au cimetière du Montparnasse (3e division)[8].
Le musée des Beaux-Arts de Dijon conserve le Portrait du sculpteur Pierre Petitot (entre 1785 et 1788), une huile sur toile réalisée par son ami Pierre-Paul Prud'hon[9].
Œuvre
Salons
Pierre Petitot expose au Salon à Paris à partir de 1793[10] et jusqu'en 1819[11].
- 1793 : Tête d'homme copiée d'après l'antique, marbre[10] ; Amour et Psyche, petit groupe en plâtre[10] ; La Mélancolie, figure en terre cuite[10] ; Une esquisse faisant pendule[12], terre cuite[10].
- 1795 : plusieurs bustes en plâtre, dont un patiné bronze[13].
- 1796 : Buste du citoyen Desseaux, ancien chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, plâtre[14] ; Buste du citoyen C***, terre cuite[14] ; Hébé, esquisse, terre cuite[14].
- 1800 : Une mère pleurant son fils, groupe en marbre.
- 1801 : Le Prince Eugène, buste en marbre destiné à la galerie des Consuls du palais des Tuileries[15] ; Artémise, ou l'Amour conjugal[15] ; L'Innocence surprise par l'Amour et Anacréon chantant une ode à Vénus, deux petits bas-reliefs en cire réunis dans un cadre[15].
- 1802 : La Concorde, modèle en plâtre[16], prix d'encouragement du Salon.
- 1804 : Le Génie français[16].
- 1812 : La Mort de Pindare[17], esquisse.
- 1814 : L'Amitié, statue ; La Guerre et la Victoire, bas-relief en marbre ; L'Histoire et la Paix, bas-relief en marbre ; Le Triomphe de Bacchus et d'Ariane, bas-relief.
- 1817 ou 1819 : Marie-Antoinette.
- 1819 : Childéric et Néliza, groupe.
Expositions
- 1900 : Exposition universelle à Paris : Le Génie de la Victoire, statuette en marbre (musée d'Art et d'Histoire de Langres) ; La Concorde, esquisse en plâtre du monument qui devait être élevé sur la place de la Concorde à Paris (musée d'Art et d'Histoire de Langres)[18].
Œuvres dans les collections publiques
- Angers, musée des Beaux-Arts : Minerve, 1789, buste sur piédouche en marbre[19].
- Dijon, musée des Beaux-Arts : Gladiateur combattant, 1786, d'après la statue de la collection Borghèse conservé au musée du Louvre), marbre, 167 × 140 cm.
- Langres, musée d'Art et d'Histoire :
- Le Génie de la Victoire, statuette en marbre, don de Jules Petitot, petit-fils de l'artiste ;
- La Concorde, esquisse en plâtre.
- Paris, musée du Louvre : Le Char de la Concorde, groupe en plâtre.
- Saint-Denis, basilique Saint-Denis : orant de Marie Antoinette, 1830, statue en marbre du Monument funéraire Louis XVI Marie Antoinette. L'orant de Louis XVI est d'Edme Gaulle[20].
- Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon :
- Portrait d'Eugène-François de Savoie dit le prince Eugène, Salon de 1801, buste en hermès en marbre ;
- Portrait de François Croizier, aide de camp du général Bonaparte (1758-1799)[21], 1836, buste sur piédouche, plâtre, hauteur : 78 cm, moulé d'après le buste autrefois dans la salle des Maréchaux aux Tuileries[22]. Original en marbre exposé au Salon de 1804, moulé à deux reprises.
Distinction
- 1784 : premier grand prix de sculpture de l'École de dessin de Dijon[2].
Notes et références
- A. Bougot, François Devosge In Ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts, direction des beaux-arts, Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, lectures et communications (no XIII), Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1891, p. 285 (en ligne)
- Silvain Laveissière, Prud'hon, ou le rêve du bonheur, catalogue de l'exposition, Paris-New York, 1997-1998, Paris, Réunion des Musées Nationaux, extrait retranscrit par le Musée des beaux-arts de Dijon (en ligne) dans sa base de données mba-collections.dijon.fr consultée le 11 juin 2020.
- Alain Garric, Pierre Petitot, généalogie (en ligne) sur gw.geneanet.org.
- Petitot (Louis-Messidor Lebon), nécrologie, Les Beaux-arts : revue nouvelle, t. 4, Paris, 1862, p. 362.
- Messidor-Lebon Petitot dans la rubrique nécrologique de la Revue artistique et littéraire, t. 3, troisième année, Paris, aux bureaux de la Revue, 1862, pp. 223-224 (en ligne)
- Dominique Vivant Denon (1747-1825), nommé administrateur des arts (1802), directeur des Musées et de la Monnaie des Médailles, est chargé de la haute direction des travaux de la colonne de la Grande Armée (1806-1810) ou d’Austerlitz, ultérieurement nommée colonne Vendôme. Il surveille également, à la même époque, la construction de l'arc de triomphe du Carrousel.
- Ministère de l’Instruction publique et des beaux-arts, Inventaire général des richesses d'art de la France : Paris. Monuments civils, t. 1er, Paris, E. Plon et Cie, 1879, pp. 346, 347 et 353 (en ligne).
- « Montparnasse (75) : tombeaux remarquables de la 3e division », sur landrucimetieres.fr (en ligne).
- « Portrait du sculpteur Pierre Petitot », notice sur la base Joconde.
- Description des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravures, exposés au sallon du Louvre, par les Artistes composans la Commune-générale des Arts, le 10 août 1793, l'An 2e de la République Française, une & indivisible, Paris, Imp. Veuve Hérissant, p. 63, réédition In Collection des livrets des anciennes expositions depuis 1673 jusqu’en 1800 : exposition de 1793, Paris, Liepmannssohn, avril 1871 (en ligne)
- François Fortuné Guyot de Fère, Statistique des lettres et des sciences en France…, Paris, chez l’auteur, 1834-1835, p. 179 (en ligne).
- Une esquisse faisant pendule : une esquisse qui devait servir de pendant à la précédente, formant la paire avec elle. Cf Alfred Mettrier, Pierre Petitot (de Langres) et son fils Louis Petitot, monographie, Langres, E. L'Huillier, 1867, p. 23 (en ligne)
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture… exposés dans le Grand sallon du Museum, au Louvre… au mois vendémiaire, an quatrième de la République Française, Paris, Imprimerie de la Veuve Herissant, p. 71, réédition In Collection des livrets des anciennes expositions depuis 1673 jusqu’en 1800 : exposition de 1795, Paris, Liepmannssohn, juillet 1871 (en ligne).
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture… exposés dans le grand Salon du Musée central des Arts, sur l’invitation du ministre de l’Intérieur, au mois vendémiaire, an cinquième de la République Française, Paris, Imprimerie des Sciences et Arts, p. 76, réédition in Collection des livrets des anciennes expositions depuis 1673 jusqu’en 1800 : exposition de 1796, Paris Liepmannssohn, août 1871 (en ligne).
- Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture… exposés au Muséum central des Arts d’après l’Arrêté du Ministre de l’Intérieur, le 15 Fructidor, an IX de la République française [], Paris, Imprimerie des Sciences et Arts, 1801 (en ligne).
- Charles Paul Landon, Annales du musée et de l'école moderne des beaux-arts : École française moderne : Sculpture, t. 2, Paris, Pillet ainé, pp. 68-71.
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure des artistes vivants, exposés au Musée Napoléon, le , Imprimerie du Musée Napoléon, 1812, p. 118 (en ligne).
- Exposition universelle de 1900, catalogue officiel illustré de l'exposition centennale de l'art français de 1800 à 1889, Paris, Ludovic Baschet éditeur, p. 234 (en ligne).
- « Minerve », notice sur la base Joconde.
- « Le tombeau de Louis XVI et de Marie Antoinette », sur saintdenis-tombeaux.1fr1.net.
- Eudoxe Soulié, Notice du Musée Impérial de Versailles : 1re partie, rez-de-chaussée, 2e édition, Paris, Charles de Mourgues frères, 1859, p. 137 (en ligne).
- François Croizier, aide de camp du général Bonaparte (1758-1799), notice de la Réunion des musées nationaux (en ligne) sur le site photo.rmn.fr.
Annexes
Bibliographie
- Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie générale, vol.39, 1853.
- Christine Lamarre, Sylvain Laveissière, Les Prix de Rome des États de Bourgogne. Lettres à François Desvosge, 1776-1792, musée des Beaux-Arts de Dijon, 2003.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
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