Plaine de Bièvre
La plaine de Bièvre, parfois nommée plaine de la Bièvre[1] ou plateau de Bièvre[2], est une plaine allongée d'est en ouest, large d'environ six kilomètres et longue d'une trentaine, située en Isère. Elle abrite notamment les petites villes de La Côte-Saint-André, Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, Saint-Siméon-de-Bressieux et Le Grand-Lemps, ainsi que l'aéroport de Grenoble. La plaine se situe à une trentaine de kilomètres de Grenoble.
Pour les articles homonymes, voir Bièvre.
Plaine de Bièvre | ||||
Extrémité sud-est de la plaine, à Rives | ||||
Pays | France | |||
---|---|---|---|---|
Région française | Auvergne-Rhône-Alpes | |||
Département français | Isère | |||
Villes principales | La Côte-Saint-André Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs Saint-Siméon-de-Bressieux-Le Grand-Lemps |
|||
Siège du pays | La cote-Saint-André | |||
Coordonnées | 45° 22′ nord, 5° 24′ est | |||
Superficie approximative | 200 km2 | |||
Production | maïs,blé,élevage ,industrie | |||
Communes | 44 | |||
Population totale | 40 000 hab. (2006) | |||
Régions naturelles voisines |
Région Voironnais- Terre Froides- Vallée de l'Isère | |||
Géolocalisation sur la carte : Isère
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
Géolocalisation sur la carte : France
| ||||
Toponymie
Le nom de la plaine provient du mot gaulois -bebros qui a donné en français le mot bièvre pour désigner le castor[3], animal qui vivait dans les cours d'eau de la plaine lorsque celle-ci était recouverte de forêts[3].
Géographie
Situation et topographie
La plaine est bordée au sud par le plateau de Chambaran et au nord par les Terres froides[4]. Ces deux reliefs dominent la plaine, en moyenne, d'environ 190 mètres, mais cette hauteur peut atteindre trois cents mètres. La Bièvre elle-même domine de près de 250 mètres la vallée de l'Isère située au sud-est[5].
La Bièvre s'abaisse graduellement d'est en ouest ; côté oriental la plaine culmine autour de 430 mètres[2], alors que côté occidental elle s'abaisse vers 280 mètres[5].
Géologie
Le substratum de la plaine de Bièvre s'est formé au Miocène, il a 23 à 8 Ma, lorsque des molasses se sont déposées au fond d'une mer épicontinentale[6]. Après plusieurs épisodes de transgression et de régression marine, des épisodes glaciaires se succèdent au cours du Quaternaire, les glaciers du Rhône et de l'Isère venant recouvrir la région sous une épaisseur de glace de plusieurs centaines de mètres[6],[7]. Le secteur se trouve au débouché des vallées alpines et les glaciers s'étalent alors dans la plaine de piémont sous la forme de lobes glaciaires[6],[7]. C'est celui de l'Isère qui occupe l'emplacement de la plaine de Bièvre[6],[7]. Les glaces et leurs eaux de fonte soumettent les molasses de Chambarran et de Bonnevaux à une importante érosion fluvioglaciaire, creusant notamment la plaine de Bièvre[6]. Peu à peu, les molasses du Miocène sont atteintes par le creusement d'une vallée en auge au rebords peu marqués et au fond très plat sur lequel viennent divaguer les eaux de fonte, faisant de la plaine un sandur[6]. Au maximum de la glaciation de Riss il y a 450 000 ans, le lobe du glacier de l'Isère occupe la plaine de Bièvre jusqu'à la hauteur de Beaurepaire, la partie aval jusqu'au Rhône étant parcourue par les eaux de fonte[7]. Le glacier étant en phase de retrait, la Bièvre est progressivement libérée des glaces au point qu'au Riss récent il y a 170 000 ans, le glacier n'occupe plus que la partie amont de la vallée à hauteur de la Côte-Saint-André[7]. À la glaciation suivante du Würm il y a 30 000 ans, le glacier de l'Isère revient dans la Bièvre mais occupe seulement le secteur de Beaucroissant et de Colombe[7]. Au retrait définitif des glaces, le climat tempéré permet l'arrivée de la forêt européenne qui vient constituer les sols actuels.
Environnement
Il y a plus aucune forêt sur le territoire de Bièvre mais un écosystème s'est formé dans la plaine agricole.
Histoire
Au Moyen Âge, elle était recouverte d'une immense forêt ; aujourd'hui, c'est une plaine agricole faiblement urbanisée.
Économie
L'économie est basée sur l'industrie et de moins en moins sur les exploitations agricoles.
Notes et références
- « La Plaine de la Bièvre », sur le site internet Tourisme du Pays de Bièvre-Valloire (consulté le ).
- « Carte IGN 3133 E » sur Géoportail (consulté le 6 mai 2015).
- « Guide découverte 2012 Bièvre-Valloire : le pays grandeur nature » [PDF], sur le site internet Tourisme du Pays de Bièvre-Valloire (consulté le ), p. 4.
- Gérard Espinasse 1949, « Introduction », p. 5.
- Gérard Espinasse 1949, Chapitre premier, « Le relief » — I. Vue générale ; les grands traits de la topographie, p. 7.
- « Origine de la Bièvre-Valloire, du plateau de Chambaran et de la forêt de Bonnevaux » (consulté le )
- Sylvain Coutterand (préf. Jean Jouzel), Atlas des glaciers disparus, Éditions Paulsen, coll. « Guérin », , 269 p. (ISBN 978-2-35221-179-2), p. 62-77
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- « Bièvre (Plaine de) », sur France, le trésor des régions (consulté le )
Bibliographie
- [Gérard Espinasse 1949] Gérard Espinasse, « Deux plaines du Bas-Dauphiné : la Bièvre et le Liers (Étude physique) », Revue de géographie alpine, Persée, vol. 37, no 1, , p. 5-70 (DOI 10.3406/rga.1949.5456, lire en ligne)
- Portail de l’Isère