Poggio-di-Nazza

Poggio di Nazza est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Castello.

Pour les articles homonymes, voir Poggio.

Poggio di Nazza

Vue sur Poggio di Nazza.
Administration
Pays France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes du Fium'orbo
(depuis le 1er janvier 2008)
Maire
Mandat
Jean-Noël Guidici
2020-2026
Code postal 20240
Code commune 2B236
Démographie
Gentilé Poggiolais
Population
municipale
181 hab. (2019 )
Densité 5,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 03′ 24″ nord, 9° 17′ 50″ est
Altitude 475 m
Min. 21 m
Max. 1 720 m
Superficie 32,79 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Fiumorbo-Castello
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Poggio di Nazza
Géolocalisation sur la carte : France
Poggio di Nazza
Géolocalisation sur la carte : Corse
Poggio di Nazza
Géolocalisation sur la carte : Corse
Poggio di Nazza

    Géographie

    La commune de Poggio-di-Nazza est située dans la partie nord de la microrégion du Fiumorbu, à l'ouest de la plaine orientale. Elle est adossée à un chaînon montagneux d'orientation nord - sud culminant à 2042 mètres (Punta di a Cappella), et s'étend sur 12 kilomètres d'ouest en est, jusqu'au fleuve Fiumorbo. Le point culminant de la commune est proche du sommet de la Punta di Taoria, à 1720 mètres d'altitude.

    Comme dans la plupart des communes de la région, le village est situé en hauteur, sur un petit promontoire permettant une belle vue sur la plaine — le nom corse poghju, comme son équivalent italien poggio, qui a donné son nom à la commune, signifie d'ailleurs « monticule ». De part et d'autre du village, deux ruisseaux affluents du Fiumorbo, le Saltaruccio et le Varagno, creusent des vallons profonds et difficilement accessibles.

    La partie haute de la commune, y compris le village, est incluse dans le parc naturel régional de Corse.

    Lieux dits et hameaux

    • a Piazza la place », le centre du village)
    • a Foata, au-dessous de la Piazza, sur la route qui part vers Lugo-di-Nazza
    • u Suartu, sur le chemin de la chapelle Saint-Antoine
    • Pisticcialina, au-dessus du village
    • l'Altana, à deux kilomètres du village sur la route de la forêt (D 44 A, embranchement sur la route d'Isolaccio au col d'Aghja Franca)
    • l'Aghjola (partie, le hameau principal dépend d'Isolaccio-di-Fiumorbo)
    • u Vangone à deux kilomètres du village

    Communes limitrophes

    Cinq communes entourent Poggio-di-Nazza.

    Communications

    Le village est relié à la plaine par la route départementale 244, qui met la RT 10 (ex-RN 198) (rond-point de Migliacciaro) à 15 kilomètres de Poggio. Une route transversale (D 44) relie Poggio à Lugo-di-Nazza au nord et à Isolaccio-di-Fiumorbo au sud, selon un itinéraire qui aurait été celui d'une route romaine.

    Urbanisme

    Typologie

    Poggio-di-Nazza est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (75,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (4,6 %), zones agricoles hétérogènes (4,3 %), cultures permanentes (4,1 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Moyen Âge

    En 1267, le seigneur de Poggio-di-Nazza s'allie avec les seigneurs Cinarchesi.

    Époque contemporaine

    Durant l'organisation des premiers réseaux de résistance en 1942 par la mission secrète Pearl Harbour, Toussaint Griffi est venu retrouver sa famille pour se faire oublier des investigations de l'Ovra. Il était arrivé clandestinement par le sous-marin Casabianca le dans la baie de Topiti (région de Piana) avec son cousin, le radio Pierre Griffi, Laurent Préziosi et leur chef de mission Roger de Saule. Pierre Griffi sera malheureusement arrêté, atrocement torturé, sans avoir parlé, et fusillé le par les troupes fascistes. Il avait pu transmettre au préalable 99 messages dont certains très importants pour préparer le débarquement des troupes françaises. La Corse fut le 1er département français totalement libérée le .

    Anecdote

    Du fait d'une ancienne revendication territoriale des administrés de ce village sur tous les hiboux que comptait l'île, les habitants sont surnommés i ciocci pughjesi, les « hiboux poggiolais ».

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2008 En cours Jean-Noel Guidici DVD  Exploitant agricole
    1995 Mars 2008 Francis Guidici UDF  Exploitant agricole, conseiller général, maire de Ghisonaccia depuis 2008
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[9].

    En 2019, la commune comptait 181 habitants[Note 2], en augmentation de 2,26 % par rapport à 2013 (Haute-Corse : +6,41 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    518505587589736754939930840
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    8248588839508859001 0058771 156
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    943933893907853802539559322
    1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
    305288224165185175176186183
    2019 - - - - - - - -
    181--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[11].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments remarquables

    • Tout le centre du vieux village, entièrement restauré, depuis la place de la Mairie jusqu'aux anciens lavoirs et fours à pain.
    • L'église Saint-Pierre-et-Saint-André, au centre du village : de style roman, sa décoration intérieure a été refaite par un artiste local ; on y trouve aussi un crucifix de saint Damien, icône du XIIe siècle, d'inspiration syriaque.
    • La chapelle Saint-Antoine, dans la forêt à trois kilomètres du village, où tous les les habitants vont en pèlerinage.
    • Le site du Trou du Diable, sur le Varagnu, où une chute d'eau entre deux vasques crée un tourbillon spectaculaire mais dangereux (un mort par noyade en ).
    • La route de la forêt, au départ d'Altana, et dont les embranchements parcourent la forêt domaniale de Pietra-Piana jusqu'au voisinage des plus hauts sommets (non carrossables sauf véhicules spéciaux).
    • La source ou fontaine de Pinzelli, sous les crêtes, tout en haut de la forêt.

    Principaux sommets

    • Punta Ciccia, 1683 mètres (sur la limite des communes de Poggio et Isolaccio)
    • Punta Bronco, 1617 mètres, et Kyrie Eleison, 1535 mètres (sur la limite des communes de Poggio et Ghisoni)
    • Punta d'Uccellu, 1055 m (sur la limite des communes de Poggio et Lugo)

    Personnalités liées à la commune

    • Toussaint et Pierre Griffi, héros de la résistance en 1942 et 1943 par la mission secrète Pearl Harbour.
    • Joseph Chiari (1911-1989), poète, écrivain, philosophe d'expression anglaise. Né à l'Aghjola, hameau de Poggio di Nazza (en partie), le . Docteur ès Lettres, consul de France à Édimbourg et Southampton, maître de conférences aux universités de Manchester et de Londres, membre correspondant de l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres. Il est l'auteur d'une quarantaine de livres en anglais et de deux en français (essais, poésie, théâtre) : Comtempory French Poetry (1952), Corsica : Colombus's Isle (1960), Lights in the Distance (1971), Hier, c'est aujourd'hui : De la Corse à l'Écosse (1984), Le besoin d'Absolu (1990). Il fut l'ami de T. S. Eliot qui préfaça trois de ses recueils. Sa pièce de théâtre consacrée à Christophe Colomb, Corsica : Colombus's Isle (1960), connut un grand succès : il y défendait la thèse des origines corses du grand navigateur. Il décède à Nice le [12].
    • Jean-Marie Colombani[réf. nécessaire], directeur du journal le Monde de 1994 à 2007.
    • Jean Ortusi, polytechnicien (promotion 1937), docteur en sciences physiques et mathématiques appliquées[13], fondateur et ancien directeur de Thomson CSF-Airsys (maintenant Thales) aux côtés de Maurice Ponte et Georges Naday, fellow IEEE , enseignant et président d'une chaire en physique au California Institute of Technology (CalTech), auteur de plusieurs ouvrages sur les mathématiques appliquées à l'électronique [14]. Jean Ortusi a été décoré de la Médaille du Mérite pour plusieurs actions d'évasion des camps allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est inventeur de plusieurs brevets internationaux et américains sur la transmission d'ondes électromagnétiques[15].

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    9. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    10. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    11. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    12. "Étude sur la diffraction et les réflexions des ondes guidées" (président de thèse Louis De Broglie)
    13. Liste d'ouvrages de Jean Ortusi sur Amazon.fr
    14. Liste de brevets américains de J. Ortusi
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