Points-Cœur

Points-Cœur, fondée en 1990 par Thierry de Roucy, est une ONG humanitaire d'origine catholique non rattachée à l'Église catholique[1].

Points-Cœur
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Fondateur
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Histoire

Points-Cœur naît en 1990 à Paranà en Argentine, à l'initiative du père Thierry de Roucy, alors Supérieur général de la Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie, dans l'intention de donner vie à des petites communautés pour l'accueil d'enfants délaissés, abandonnés ou victimes de la violence[2].

Succédant au père Guillaume Trillard[3], le modérateur général actuel de Points-Cœur est le père Laurent Pavec[4].

Mission

« Points-Cœur propose à ses membres de vivre le charisme de compassion et de consolation, en offrant une présence accueillante d’amour et de tendresse aux enfants; en vivant une amitié avec des personnes seules ou souffrantes là où elles vivent; en construisant un pont entre les marginaux, l’Église catholique et les structures sociales locales. »[2].

Points-Cœur est implantée dans 20 maisons de quartiers défavorisés (bidonvilles, slums, favelas) de 17 pays. Ces petites maisons sont des foyers d'accueil de jour où vivent 4 à 6 jeunes qui partagent la vie des personnes de leur quartier et des plus souffrants.

Depuis 1990, plus de 1500 volontaires de 34 nationalités sont partis en mission dans une maison Points-Cœur.

Présente dans 24 pays[5] sur 4 continents, Points-Cœur a une voix consultative au Conseil économique et social des Nations unies de l'ONU[Information douteuse][6][source insuffisante].

Branches

Après Points-Cœur, Thierry de Roucy a créé trois associations de prêtres et de religieuses qui comptent en 2017 une centaine de membres[4].

  • La Fraternité Molokai regroupe les séminaristes et prêtres au service de la mission de l'œuvre Points-Cœur, sous le vocable de saint Damien de Molokai, « l'Apôtre des lépreux ».
  • Fondées en 1994, les Servantes de la Présence de Dieu est la branche religieuse de Points-Cœur, regroupant des femmes qui vivent du charisme de Points-Cœur selon l'état religieux apostolique. Reconnue par le diocèse de Fréjus-Toulon comme association privée de fidèles en vue de devenir un institut religieux. Elles vivent en petites communautés de cinq ou six réparties dans 4 prieurés : à Flassans-sur-Issole (France), au Pérou, au Salvador[7] et en Argentine. Elles sont aujourd'hui 33 sœurs de 7 nationalités différentes.
  • La Fraternité Saint-Maximilien-Kolbe regroupe des laïcs qui vivent du charisme de Points-Cœur dans le monde, sous le vocable de saint Maximilien Kolbe.

Ces associations ont été dissoutes en 2018 et 2020.

Dérives sectaires

Au début des années 2000, des familles tentent d'alerter l'épiscopat français sur des dérives observées au sein de Points-Cœur et s'inquiètent de l'emprise du fondateur sur les membres de l’œuvre.

En novembre 2013, un collectif animé notamment par l'universitaire Yves Hamant, père d’une ancienne volontaire Points-Cœur, adresse une lettre aux évêques réunis à Lourdes en commission plénière mettant en cause 14 communautés. En décembre, le bureau « Dérives sectaires » de la Conférence des évêques de France produit un rapport confidentiel sur la base de témoignages recueillis. Une enquête canonique est alors diligentée par Dominique Rey.[8]

En 2014, le rapport d'enquête canonique dénonce un « enfermement de l'œuvre sur elle-même », une « méfiance envers l'Église » et des « lacunes [dans] la formation » de ses membres[9],[3]. Dominique Rey nomme un prêtre de son diocèse commissaire pour l’œuvre, mais maintient en place le père Guillaume Trillard, modérateur de Points-Cœur, décision contestée par les familles du collectif de Lourdes qui le considèrent comme trop proche du fondateur et incapable de mener une réforme.

En 2016 Dominique Rey confie la direction de Points-Cœur et de ses branches religieuses à Jean-Marie Le Vert, évêque émérite de Quimper. Ce dernier se heurte à une forte résistance de la part d'un groupe de familles de Points-Cœur qui défend Thierry de Roucy et son œuvre[8].

Après le renvoi de l'état clérical du fondateur, la Fraternité Molokai est dissoute en 2018, ainsi que les Servantes de la Présence de Dieu en mars 2020. Dans un communiqué du 18 mars 2021, le diocèse de Fréjus-Toulon indique que « les associations canoniques n’existant plus, subsiste seule l’association civile Points-Cœur qui est devenue dès lors une ONG indépendante sur laquelle l’Église n’a plus aucun pouvoir ni de suivi, ni de contrôle »[10].

Abus sexuels

Au début des années 2000, à la suite d'une alerte par l'ex-bras droit du fondateur sur des abus sexuels dont il a été victime, la Congrégation pour la doctrine de la foi ouvre une procédure judiciaire interne qui aboutit au terme d'un procès de sept ans[3],[4].

Le , il est reconnu coupable par le tribunal ecclésiastique de Lyon de « délits d’abus de pouvoir, d’abus sexuel et d’absolution du complice » sur son adjoint, majeur au moment des faits. Il est condamné à ne plus confesser les membres de Points-Cœur pendant trois ans et à dédommager la victime à hauteur de 70 000 euros, montant porté à 80 000 euros en appel par l’officialité de Montpellier en 2015[4],[11].

Début 2016, Dominique Rey déclare Thierry de Roucy suspens a divinis pour « manquement caractérisé » à son devoir d'obéissance. Il ne peut plus prêcher ni délivrer les sacrements. L'évêque indique que cette sanction « renforce l'interdiction faite à Thierry de Roucy de demeurer en contact avec les membres de Points-Cœur »[9].

Le , Thierry de Roucy est finalement renvoyé de l'état clérical[12],[13].

Notes et références

  1. " Communiqué diocèse de Fréjus-Toulon "
  2. Points-Cœur sur le site du Conseil pontifical pour les laïcs
  3. Céline Hoyeau, « Le Saint-Siège demande un audit sur Points-Cœur », sur la-croix.com, (consulté le )
  4. Bernadette Sauvaget, « Thierry de Roucy, le prêtre intenable que l’Église catholique menace d’excommunier », sur www.liberation.fr, (consulté le )
  5. « Accueil – Points-Cœur », sur pointscoeur.org (consulté le )
  6. « Nos actions – Points-Cœur », sur pointscoeur.org (consulté le )
  7. Manuella Affejee, « La communauté Point-Cœur auprès des pauvres de San Salvador », sur fr.radiovaticana.va, (consulté le )
  8. « Après la réduction à l'état laïc de son fondateur, retour sur l'affaire Points-Cœur », La Vie, (lire en ligne)
  9. « Toulon : l'ONG catholique Points-Cœur placée sous surveillance », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le )
  10. Malo Tresca, « Le diocèse de Fréjus-Toulon s’inquiète de « dérives » au sein de Points-Coeur », La Croix, (lire en ligne)
  11. Céline Hoyeau, « Le fondateur de Points Cœur reconnu coupable d’abus sexuel », sur la-croix.com, (consulté le )
  12. « Les essentiels Religion », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  13. Céline Hoyeau, « P. Thierry de Roucy, fondateur de Points Cœur, renvoyé de l’état clérical », La Croix, (lire en ligne)

À voir

Bibliographie

  • Céline Hoyeau, La Trahison des pères. Emprise et abus des fondateurs de communautés nouvelles, Bayard, , 353 p. (ISBN 978-2-2274-9870-9)

Liens externes

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