Polaris (missile balistique)
L'UGM-27 Polaris est un missile mer-sol balistique stratégique lancé par sous-marin. Il a été construit par Lockheed pendant la guerre froide pour le compte de la United States Navy et de la Royal Navy.
Pour les articles homonymes, voir Polaris.
![](../I/Polaris-a1.jpg.webp)
![](../I/Polaris-a3.jpg.webp)
Le projet débute en 1955 et la mise en service opérationnelle de la première version a lieu le à bord du premier SNLE américain, le USS George Washington.
![](../I/USS_Henry_Clay_(SSBN-625)_polaris_surface_launch.jpg.webp)
Histoire
![](../I/PolarisMissileIWMLondon.jpg.webp)
![](../I/Polaris_A3TK_Chevaline_RV_and_PAC_toe-in_and_tilt-out.gif)
![](../I/Chevaline_patrol_limits-corrected.png.webp)
Le projet Polaris fait suite à l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy. Ce projet comportait la construction de sous-marins emportant jusqu'à quatre missiles Jupiter. Le projet fut annulé car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles et les missiles Jupiter, à carburant liquide, devaient être remplis avant chaque tir, une opération dangereuse à bord d'un sous-marin.
Lockheed fut donc chargé de développer un missile plus petit et à carburant solide. Lockheed développa une méthode de lancement à froid. Le missile était préalablement éjecté de son tube par du gaz comprimé, avant l’allumage de son moteur.
Le premier lancement réussi eut lieu en , après 6 échecs. Dans le même temps, l’US Navy construisit son premier sous-marin lanceur d’engin, le USS George Washington (SSBN-598), qui effectua le premier tir immergé du Polaris le .
En , le Polaris A-1 fut déclaré opérationnel.
Le USS Ethan Allen (SSBN-608), fut le premier sous-marin à lancer un Polaris avec sa charge nucléaire sur une zone de test dans l'océan Pacifique le . Ce fut l’unique tir d’un missile mer-sol balistique stratégique avec charge réelle effectué par les États-Unis.
En , durant la crise de Cuba, cinq SNLE emportant chacun 16 Polaris étaient en service.
La fiabilité globale du Polaris A-1 n'était estimée qu'à 25 %, en effet le lanceur lui-même avait un taux de fiabilité de 50 % ou moins, et l'ogive W47Y1 de 600 kilotonnes l'armant a été estimée à une chance sur deux d'initier une explosion nucléaire en cas de besoin ; mais lors de tests de 1966, il y a eu trois échecs sur quatre ce qui fait tomber le taux réel de fiabilité à 12,5 %[1].
Au total, 1 245 patrouilles de dissuasion stratégique furent effectuées avec des missiles Polaris entre 1960 et 1981 par l'US Navy (Polaris A-1 du au , Polaris A-2 du au , Polaris A-3 du au )[2].
La Royal Navy de son côté mit en service la version A3 dans l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni. Il est le premier missile occidental équipé de véhicules de rentrée multiples, et il est opérationnel à bord des SNLE de la classe Resolution à partir de armés chacun de 2 têtes nucléaires britanniques Chevaline A3TK de 200 kT (au lieu de 3 ogives sur les missiles américains) ; la portée de ses missiles était réduite de plus de 500 milles marins par rapport à la version américaine car la charge utile était équipée de leurres et d'aides à la pénétration supplémentaires pour éviter la défense antimissiles. À partir de 1982, des missiles équipés de 6 charges de 40 kT furent opérationnels. Les Polaris britanniques resteront en service jusqu'en 1996.
Versions
![](../I/STARS_FT04_1.jpg.webp)
- Polaris A-1 : la version A-1 avait une portée de 1 853 km avec une charge nucléaire de 600 kilotonnes et un écart circulaire probable de 1 800 m pour un poids de 13 090 kg. Construit à 163 unités ainsi que 100 ogives W47 Y1 les armant.
- Polaris A-2 : la version A-2 avait une portée de 2 779 km. Construit à 346 unités ainsi que 250 ogives W47 Y1 et Y2;
- Polaris A-3 : la version A-3, à têtes multiples, avait une portée de 4 631 km avec un écart circulaire probable de 600 m. Construit à 644 unités ainsi que 1 450 ogives W58 hors exemplaires pour la Royal Navy[3].
- Polaris B-3 : devait avoir une portée similaire au A-3, mais a évolué sur le missile UGM-73 Poseidon.
- STARS (Strategic Target System) : Engin cible utilisant les deux premiers étages d'un ancien missile Polaris A3 surmonté d'un moteur commercial Orbus 1A utilisé pour les essais d'antimissiles et d'engins hypersoniques. Premier tir le , seize tirs dont trois échecs en [4],[5],[6].
Notes et références
- (en) « Cuban Missile Crisis Order of Battle Version 0.1 », Alternate Wars, (consulté le )
- (en) Norman Polmar, The Naval Institute guide to the ships and aircraft of the U.S. fleet, Naval Institute Press, , 18e éd., 661 p. (ISBN 978-1-59114-685-8, lire en ligne), Strategic Missile Submarine
- (en) Stephen I. Schwartz, Atomic Audit : The Costs and Consequences of U.S. Nuclear Weapons Since 1940, Brookings Institution, , 500 p. (lire en ligne), p. 193
- Stefan Barensky, « Un essai hypersonique américain tourne court », sur Air et Cosmos, (consulté le ).
- (en) « Sandia STARS », sur Designation Systems, (consulté le ).
- (en) « STARS », sur Gunter's Space Page, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Portail des armes
- Portail de l’astronautique
- Portail des forces armées des États-Unis
- Portail des sous-marins