Poncé Gaudissard

Poncé Gaudissard, né le à Marseille et mort le au Centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan[1],[2], est un assassin et violeur multirécidiviste français.

Pour les articles homonymes, voir Gaudissard.

Poncé Gaudissard
Criminel
Information
Nom de naissance Poncé André Laurent Gaudissard
Naissance
Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décès
Prison de Bordeaux (Gironde)
Surnom Le Barbare d'Aix-en-Provence
Condamnation
Sentence Réclusion criminelle à perpétuité
Actions criminelles Meurtres
Victimes 4 supposées, dont 2 reconnues
Période -
Pays France
Régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie
Ville Villeneuve-lès-Avignon, Meyrargues, Pertuis
Arrestation

Gaudissard a été mêlé à deux doubles assassinats, perpétrés en puis en , ainsi qu'un viol, en . Il n'a, cependant, pas été poursuivi pour celui de 2001[3].

Arrêté le , Gaudissard a été confondu par son mode opératoire et son passé judiciaire (de multiples viols et agressions sexuelles, qu'il a commis entre 1973 et 1994)[4]. Placé en détention préventive, Poncé Gaudissard a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté de 20 ans, en [5].

Cependant, après avoir interjeté appel, il a été rejugé en . Au terme du procès en appel, sa condamnation a été alourdie en réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans[6]. La dangerosité de Gaudissard a été estimée par les jurés, qui avaient la certitude que Gaudissard était également l'auteur du double crime de et qu'il s'apprêtait à commettre la même chose sur sa belle-sœur, en [7].

L'ADN a également failli le disculper, car ce dernier avait fait l'objet d'une erreur de manipulation[8].

Biographie

Jeunesse

Poncé André Laurent Gaudissard est né le à Marseille. Il est le deuxième d'une fratrie de quatre enfants. Sa mère est femme au foyer et son père est garagiste ; alcoolique, ce dernier est violent envers sa femme et ses enfants. La famille Gaudissard est décrite comme étant une famille modeste[3].

Durant son enfance, dans les années 1960, Poncé réside, avec sa famille, dans un petit appartement de Marseille. Il est également victime d'une agression au couteau perpétrée par son propre père. Les comportements de ce dernier, à l'égard de sa famille, font perdre tout contrôle aux enfants Gaudissard, au point que Poncé finisse par frapper son père à coups de chaise[3].

C'est au début des années 1970, que Poncé Gaudissard commence à avoir du mépris, vis-à-vis d'une punition ou d'une contrainte infligée par son père[3].

Premiers actes criminels

En 1973, à 17 ans, Poncé Gaudissaurd pénètre chez sa voisine ; une jeune femme de 21 ans, mère d'un nourrisson. Gaudissard se cache derrière la porte de la chambre et se jette sur la jeune femme, avant de l'emmener dans la salle de bain et de commettre des attouchements. Entre-temps, le biberon, préparé par la jeune mère de famille, explose par surchauffe et Poncé Gaudissard, surpris par la déflagration, prend la fuite et rentre chez ses parents. La voisine, connaissant bien le jeune Poncé, ne porte pas plainte, mais ce dernier est dénoncé à ses parents et reçoit une gifle par son père[3],[9].

Entre-temps, au milieu des années 1970, Poncé Gaudissard travaille comme facteur durant plusieurs années. Bien qu'il soit tout juste majeur, Gaudissard n'abandonne pas son "projet" d'agresser d'autres jeunes femmes qu'il croise de manière régulière, au cours de ses livraisons de journaux[3].

En 1979, âgé de 23 ans, Poncé Gaudissard agresse une concierge d'immeuble, alors qu'il livrait le courrier. Armé d'un couteau, Gaudissard s'introduit chez la concierge et se jette sur elle. Il est cependant surpris par le bruit de la sonnette de la résidence, qui a lieu au moment de l'agression, et s'enfuit avant d'être rattrapé. Il effectue son premier séjour en prison. Poncé Gaudissard est jugé par le tribunal correctionnel et condamné à un an de prison dont quatre mois ferme[9]. Il est libéré au bout de quelques mois de détention[3].

En 1980, quelques mois après sa libération, Gaudissard harcèle sa victime par téléphone. Il n'est, cependant, pas inquiété pour ces faits-là[9].

Jusqu'en 1985, Poncé Gaudissard continue également de harceler sa première victime (sa voisine de 1973), afin se venger de la gifle qu'il avait reçue par son père au moment de l'agression. Malgré les plaintes répétées du compagnon de la victime et la venue des gendarmes sur les lieux, Gaudissard continue ses menaces sans relâche. Il s'arrêtera finalement, après avoir harcelé cette victime durant 12 ans[3].

Au milieu des années 1980, Poncé Gaudissard se marie et devient père de famille. Durant plusieurs années, il semble s'être réinséré dans la société et mène une vie stable durant 9 ans.

En 1994, Poncé Gaudissard pénètre chez l'une de ses voisines, puis se jette dessus et l'asperge de gaz. Gaudissard viole sa voisine à plusieurs reprises et la séquestre, afin qu'elle ne s'échappe pas. À la suite de l'agression, Gaudissard sort de la résidence de sa voisine et cette dernière porte plainte contre lui, pour viol et séquestration. Arrêté quelques jours plus tard, Poncé Gaudissard est placé en détention préventive pour des faits de viol et séquestration[3],[9]. Il a alors 38 ans.

En 1995, Poncé Gaudissard est jugé pour le viol de sa voisine et condamné à 10 ans de réclusion criminelle[3],[7].

Libération

En 2000, Poncé Gaudissard est libéré de prison, après 6 ans de détention[4],[9]. Il est âgé de 44 ans.

En 2001, soit peu après sa libération, Poncé Gaudissard semble manifester du mépris à l'égard de ses belles-sœurs. De ce fait, Gaudissard les harcèle par téléphone, comme il l'avait fait pour l'une de ses anciennes victimes. Il n'est, cependant, pas inquiété de ces faits, du fait qu'il fasse partie des « proches » de la famille. Il est alors libre et sans suivi judiciaire[3].

En , après avoir trouvé un emploi dans une compagnie d'autobus d'Aix-en-Provence, Poncé Gaudissard fait la connaissance de sa nouvelle secrétaire, Audrey d'Amato, à peine âgée de 23 ans, qui sera l'une de ses victimes par la suite (elle sera assassinée moins de deux ans plus tard). Durant cette période, Gaudissard se met également à côtoyer son oncle et sa cousine de manière régulière[10].

L'incident de Villeneuve-lès-Avignon

Le , au soir, un incident à lieu à Villeneuve-lès-Avignon, au domicile de l'oncle et la cousine de Poncé Gaudissard : Laurent Gaudissard, 67 ans, ainsi que sa fille, Sabine Gaudissard, âgée de 34 ans. Cette nuit-là, Laurent est violemment frappé à la tête et mutilé à 24 reprises, à l'aide d'un couteau qui ne sera jamais retrouvé. Sabine est pendue à la rampe des escaliers à l'aide d'un câble électrique. À la suite de cela, le domicile est incendié et les deux cadavres sont brûlés. Selon les enquêteurs (après l'arrestation de Poncé Gaudissard en 2004), Gaudissard aurait tué son oncle avec acharnement, avant de tuer sa cousine par pendaison. Il les aurait assassinés par vengeance, en raison d'un probable différend avec son oncle ; ce dernier ayant fait office de "cible n°1"[3].

Le , Poncé Gaudissard appelle son oncle et sa cousine par téléphone, probablement pour se rendre étranger au possible double meurtre. Sabine et Laurent Gaudissard, étant injoignables, Poncé Gaudissard se serait rendu chez eux et aurait découvert de la fumée dégageant de la maison. Arrivé sur les lieux, Gaudissard prévient les pompiers qui, à leur arrivée, enfoncent la porte d'entrée, qui avait été fermée à clé. Les corps sans vie de Laurent et Sabine sont retrouvés dans les décombres. À l'arrivée des gendarmes, Poncé Gaudissard est interrogé en tant que témoin. Cependant, par manque de preuves, Gaudissard est écarté de toute accusation[3],[9].

En , les morts de Sabine et Laurent Gaudissard sont classées comme étant un parricide, suivi de suicide. Selon ces constatations, Sabine Gaudissard aurait assommé son père puis l'aurait mutilé, avant de mettre le feu à la maison, à l'aide d'un chandelier, puis de se suicider par pendaison à l'aide d'un câble électrique de la maison. Aucun soupçon ne se porte alors sur Poncé Gaudissard. Bien qu'il ait un passé judiciaire de violeur, Gaudissard n'est pas fiché comme étant un assassin. Après ces constatations, les scellés et indices du crime sont détruits[3].

En , Poncé Gaudissard apprend, sur son lieu de travail, qu'Audrey d'Amato vient de découvrir son passé judiciaire. Il réalise alors qu'il est proche du licenciement, si Audrey le dévoile à son employeur, ou qu'un quelconque salarié de l'entreprise d'autobus le découvre à son tour. De plus, Gaudissard est contraint de payer des indemnités à sa victime de 1994, mais ne parvient pas à rembourser cette dernière. Le fait d'un futur licenciement lui fait réaliser qu'il ne sera plus en mesure de payer ces indemnités[3].

Double homicide de Meyrargues

Le , vers 22h, Chantal d'Amato, 53 ans, sort de son domicile de Meyrargues, afin de promener son chien. Lors de ses sorties, elle ne ferme jamais sa porte à clé. Entre-temps, Poncé Gaudissard entre dans la maison. Vers 22h30, Chantal d'Amato arrive à son domicile et Gaudissard se jette sur elle, avant de l'entraîner dans sa chambre. Il la ligote puis la roue de coups. Gaudissard lui bande les yeux, à l'aide de sparadrap. Ce n'est qu'à 23h, que sa fille, Audrey d'Amato, 24 ans, arrive à son tour au domicile, après avoir passé le week-end chez son petit ami. À l'arrivée de la jeune femme, Poncé Gaudissard se jette sur elle, puis l'entraîne également dans sa chambre. Gaudissard la ligote puis lui bande également les yeux, à l'aide de son sparadrap. Gaudissard s'acharne sur Audrey et mutile son visage de 29 coups de couteau. Elle meurt de manière instantanée. À la suite de la mort d'Audrey, Gaudissard entre de nouveau dans la chambre de Chantal puis la tue par égorgement, à l'aide de son couteau. À la suite du double assassinat, Gaudissard incendie le domicile de ses (nouvelles) victimes. Il ferme la porte à clé, ainsi que les volets, avant de prendre la fuite[3],[9].

Le , en fin de matinée, Christine Maréchal, une amie de Chantal d'Amato, s'inquiète qu'elle et sa fille ne répondent pas à ses appels téléphoniques. Elle contacte alors le compagnon de Chantal, qui ne se réjouit pas non plus d'apprendre son absence et celle de sa fille sur leurs lieux de travail. Intrigué, il se rend à leur domicile. À son arrivée, il découvre que la porte et les volets sont fermés à double tour. Intrigué de cette découverte, il prévient les pompiers, qui arrivent sur les lieux quelques minutes plus tard. Arrivés sur les lieux, ils découvrent de la fumée débordant des volets et décident d'enfoncer la fenêtre. À la vue de vagues de fumée, ces derniers décident d'appeler des renforts, qui éteignent le feu à leur arrivée, et découvrent les cadavres calcinés de Chantal et Audrey d'Amato. Une autopsie a lieu et démontre que les deux victimes ont été tuées, avant que leurs corps ne soient brûlés[9],[10],[11]. Le Commandant Daniel Bianco ouvre une enquête pour double assassinat. Lors de la découverte des corps, Poncé Gaudissard, passe en voiture devant la maison de ses victimes. Il s'arrête durant une dizaine de secondes, avant de continuer son chemin pour se rendre sur son lieu de travail[3].

Mi-, l'enquête se base sur l'hypothèse que l'assassin connaissait les victimes, du fait de l'acharnement qu'Audrey a subi[12]. En effet, Poncé Gaudissard travaille sur le même lieu de travail qu'Audrey d'Amato, avant qu'elle ne soit assassinée, La compagnie d'autobus d'Aix-en-Provence. Cependant, Gaudissard n'est pas la seule personne que la jeune femme côtoyait avant sa mort. L'enquête débouche, en premier lieu, sur le petit ami d'Audrey et l'ex-compagnon de Chantal. Placés en garde à vue, ils sont cependant innocentés, car l'ADN trouvé dans les décombres n'est pas le leur. Les traces d'ADN, retrouvées sur la scène du crime, sont alors comparées avec les fréquentations des deux victimes[3],[9],[11].

En , Poncé Gaudissard est convoqué à son tour, afin de subir un prélèvement ADN. Il affirme avoir découvert l'existence du double meurtre, mais se dit totalement étranger à ces faits-là. À la suite de ce court questionnement, l'ADN de Gaudissard est prélevé. Il ne fait pas l'objet d'une garde à vue et est relâché après le prélèvement. Il ressort libre du commissariat, sans qu'aucun gendarme ne s'aperçoive qu'il a des antécédents judiciaires. De plus, l'ADN le disculpe du double homicide de Meyrargues, car ce dernier n'est pas celui retrouvé sur la scène du crime. Aucun soupçon ne se porte alors sur Gaudissard[3],[9].

De à , de nouveaux prélèvements ADN sont établis, mais l'enquête n'aboutit pas[3].

Rechute criminelle et rapprochement avec l'affaire de Meyrargues

Le , à 8h du matin, Poncé Gaudissard entre dans un immeuble de Pertuis, puis coupe le courant de l'établissement. Interpellée par la coupure d'électricité, Muriel Montborgne, une belle sœur de Gaudissard (âgée de 40 ans[13]), décide de descendre voir ce qu'est la cause de cette interruption. Elle ouvre la porte dans le but de s'y rendre mais, à ce même moment, Gaudissard surgit et se jette sur elle. Il la frappe et menace de la tuer avec son couteau. Poncé Gaudissard la ligote, puis la traîne sur le canapé et la viole. Entre-temps, une voisine de Muriel, qui a entendu ses cris, prévient la police, qui arrive sur les lieux quelques minutes plus tard. A la vue des voitures de police, Gaudissard menace de tuer Muriel puis s'en va, en sautant de balcons-en-balcons. Arrivé en bas, Gaudissard se retrouve enfermé dans le jardin du rez-de-chaussée. Entre-temps, Muriel ouvre à la police et leur avoue les sévices qu'elle vient de subir, en leur disant qu'il s'est sauvé dans le jardin fermé de la résidence[3],[4],[9].

Immédiatement arrêté, Poncé Gaudissard est placé en garde à vue. Entre-temps, l'époux de Muriel apprend qu'elle a subi des sévices, infligés par Gaudissard, et prévient, à son tour, la police d'Aix-en-Provence. Il le soupçonne désormais d'être l'auteur du double homicide de Meyrargues, et explique qu'Audrey d'Amato était sa secrétaire sur son lieu de travail. Lorsque le Commandant Daniel Bianco reçoit l'appel de M.Montborgne, il fait rapidement un lien avec l'affaire de Meyrargues. De plus, il fait un nouveau rapprochement, par rapport à l'attirail de Gaudissard (gants, cordelettes, briquet, couteau, sparadrap) qui peut laisser penser qu'il s'apprêtait à tuer Muriel, comme il l'avait fait avec Audrey et Chantal 10 mois plus tôt. A la fin de sa garde à vue, Poncé Gaudissard est mis en examen pour le viol de Muriel et placé en détention préventive[3],[4],[9],[11].

Le , Poncé Gaudissard est extrait de sa prison et placé en garde à vue pour le double assassinat de Meyrargues. Cependant, il se dit totalement « étranger » à cette affaire et affirme avoir un alibi le jour du crime ; ce dernier s'avère, cependant, être une invention de Gaudissard afin de se disculper. Lors de son interrogatoire, Gaudissard parle longuement de son enfance et avoue avoir été marqué par les violences que lui infligeait son père. La garde à vue dure 12 heures, avant d'être interrompue pour manque de preuves. Poncé Gaudissard regagne alors sa prison[3].

À la suite de l'interruption de la garde à vue, les enquêteurs essayent alors de trouver le mobile du double homicide de Meyrargues, afin de le relier à Poncé Gaudissard. Ces derniers sont convaincus de sa culpabilité, en raison de son mode opératoire. En fouillant dans l'ordinateur d'Audrey, ces derniers découvrent qu'elle avait découvert le passé criminel de Gaudissard et que, se sachant en danger d'un licenciement, ce dernier n'aurait jamais pu rembourser les indemnités qu'il devait payer à l'une de ses victimes[3],[9],[11].

Mise en examen, nouvelle piste et procédure

Le , Poncé Gaudissard est de nouveau extrait de sa prison. Il est de nouveau placé en garde à vue, pour le double assassinat de Meyrargues. Lors de son interrogatoire, Gaudissard nie toujours les faits qui lui sont reprochés. Cependant, son mode opératoire est directement établi avec son attirail. Questionné, Gaudissard répond qu'il porte des gants en raison des journées basse-température. Il affirme également que le briquet, lui sert à éclairer l'autobus qu'il conduit. Il n'ira pas plus loin dans ses explications et dira, après de nombreuses heures d'interrogatoire : « Je ne me sens pas coupable ». À la suite de cette déclaration, qualifiée de « semi-aveu », Gaudissard est mis en examen pour le double assassinat de Chantal et Audrey d'Amato[4]. Il retourne de nouveau en prison pour double meurtre avec préméditation, bien que l'ADN retrouvé sur la scène de crime ne soit pas le sien[3],[4],[9],[11].

Durant les semaines suivant les deux inculpations de Poncé Gaudissard, les enquêteurs découvrent également l'existence d'un troisième chef d'accusation à son égard : Les morts suspectes de son oncle et de sa cousine, en . À la découverte de ce fait, le Commandant Daniel Bianco interroge de nouveau Gaudissard sur ces faits. Cependant, Gaudissard nie de nouveau toute participation à ce double meurtre présumé. Bien qu'il n'avoue pas, une enquête est menée sur ces faits durant sa détention ; le Commandant Bianco ayant la conviction d'être, peu à peu, sur la piste d'un « serial killer ». Cependant, les scellés ayant été détruits, Gaudissard bénéficie d'une ordonnance de non-lieu en 2005[3],[9],[11].

En 2006, Poncé Gaudissard fait l'objet de deux renvois devant les assises. Il est une première fois renvoyé pour le viol de sa belle sœur, Muriel Montborgne, commis le . Puis, quelques mois plus tard, pour le double homicide d'Audrey et Chantal d'Amato, commis le .

Jugement en première instance

En 2007, Poncé Gaudissard est jugé pour le viol de sa belle-sœur, Muriel Montborgne. Il est condamné à 15 ans de réclusion criminelle[3],[7],[9],[11].

Le , le procès de Poncé Gaudissard s'ouvre devant la Cour d'assises des Bouches-du-Rhône, pour le double assassinat d'Audrey et Chantal d'Amato[14]. Sa défense est assurée par Maître Guillaume de Palma. Durant le procès, Gaudissard se dit « innocent » à toute implication au crime. Les arguments de Gaudissard et son avocat se voient décisives pour le procès, car l'ADN retrouvé sur la scène de crime n'appartient pas à celui de Gaudissard. Ce sont, cependant, les anciennes victimes de Poncé Gaudissard qui, appelées à la barre, le décrivent comme étant « violent », « sadique » et « pervers ». Lors du procès, les divers témoignages à la barre s'avèrent accablants à l'égard de Gaudissard[3],[9],[11].

Le , au terme de quatre journées de procès, Poncé Gaudissard est reconnu coupable du double meurtre sur Chantal et Audrey d'Amato. Il bénéficie, cependant, de circonstances atténuantes et est condamné à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté de 20 ans[5],[14]. À la suite de son retour en prison, Gaudissard (ne se sachant libérable qu'à partir de ) fait appel de sa condamnation. Au terme de son appel, le nouveau procès de Gaudissard est initialement prévu pour [3],[8],[9].

Erreur de manipulation ADN

En , l'ADN présent dans le double meurtre de Chantal et Audrey, s'avère correspondre à un autre homme, condamné pour des faits de violences conjugales : un certain Philippe L. qui réside à Compiègne. Après que la nouvelle soit parvenue à Me Guillaume de Palma, il sollicite alors une demande de remise en liberté, en vue d'innocenter Gaudissard, à l'aide de cet élément nouveau. À la suite de la découverte de cette nouvelle analyse génétique, le Commandant Daniel Bianco décide d'enquêter sur Philippe L. afin de savoir s'il est une connaissance de Poncé Gaudissard. Il enquête alors sur Philippe L. durant plusieurs mois afin de trouver des charges contre lui. Pendant ce temps, Gaudissard reste en prison[3],[7],[9],[11],[13],[14].

En , Philippe L. est arrêté et placé en garde à vue. Au moment de son interrogatoire, il découvre que son ADN a été reconnu comme étant celui de l'assassin de Meyrargues. À l'énoncé de cette accusation, Philippe L. s'effondre et déclare son incompréhension vis-à-vis du résultat ADN. La piste d'une connaissance avec Poncé Gaudissard est envisagée, avant d'être totalement écartée. Ses relevés bancaires sont examinés et déterminent qu'il n'a pas quitté Compiègne au moment des faits. À la suite de cela, une enquête est ouverte au laboratoire de la gendarmerie et découvre qu'une erreur de manipulation avait été faite, entre celui de Philippe L. et celui retrouvé sur le double crime de Meyrargues[3],[7],[8],[9],[11],[14].

Philippe L. est innocenté in-extremis et libéré après sa garde à vue. Poncé Gaudissard, cependant, reste en prison et son procès est reporté[3],[9],[11].

Jugement en appel

Le , Poncé Gaudissard est jugé en appel, devant la Cour d'assises du Var, pour le double assassinat de Meyrargues. Il est âgé de 54 ans. Le procès s'étend sur cinq journées (soit une journée de plus qu'en première instance). Lors du procès, les victimes rescapées de Gaudissard sont de nouveau appelées à la barre et amplifient la cruauté dont il peut faire part lors de certains passages à l'acte[3],[9],[11].

Lors du procès, les jurés se penchent sur l'accusé qui, face à ses contradictions, nie toujours le double meurtre. La personnalité de Poncé Gaudissard dévoile que, bien qu'il prenne divers risques, sa méticulosité altère un grand nombre de preuves et le laisse en mesure de récidiver à tout moment. Bien qu'il ne fût pas poursuivi pour les morts suspectes de son oncle et de sa cousine, en , la cour d'assises reste toutefois convaincue de sa culpabilité aux faits. Les jurés remarquent également que la ressemblance avec l'affaire d'Amato est certaine, en raison du profil des victimes (parent et enfant) et que l'une des deux victimes fasse l'objet de "cible n°1" dans les deux affaires. Ils établissent également que Gaudissard a la personnalité d'un « tueur de sang-froid », qui a les caractéristiques d'un tueur en série, bien qu'il n'aurait commis "que" deux doubles assassinats, à un intervalle de quinze mois. La cour d'assises démontre également que Poncé Gaudissard était largement en mesure d'assassiner sa belle-sœur, s'il n'avait pas été surpris et arrêté par la police ce jour-là. Au terme du procès en appel, les jurés le qualifient d'une « extrême dangerosité » et le déclare « difficilement curable »[6],[7],[11].

Le , Poncé Gaudissard est reconnu coupable du chef d'accusation de double meurtre avec préméditation, commis sur Chantal et Audrey d'Amato, ainsi que d'actes de tortures et de barbarie sur Audrey d'Amato. Il est condamné à la peine maximale : réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans[6],[7],[14].

Décès

Emprisonné à la prison de Bordeaux durant plusieurs années, Poncé Gaudissard y meurt le , à l'âge de 63 ans[1]. Selon les psychiatres, ils étaient persuadés qu'il recommencerait les viols et meurtres une fois libéré.

Décédé après plus de 15 ans de détention, il aurait pu demander une libération à partir de .

Liste des victimes connues

Les faits Découverte Identité[N 1] Âge
Date Lieu Date Lieu
Meyrargues Meyrargues Audrey d'Amato 24
Meyrargues Meyrargues Chantal d'Amato 53
Pertuis Pertuis Muriel Montborgne 40

Documentaires télévisés

Notes et références

Notes

  1. Si la case du nom de la victime est sur fond saumon, cela signifie que Poncé Gaudissard a tué cette victime.

Références

  1. « Acte de décès à Bordeaux (33000) pour l'année 2019 », sur www.acte-deces.fr (consulté le )
  2. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. « Programme TV - Faites entrer l'accusé - Ponce Gaudissard, les mystères de Meyrargues », sur tvmag.lefigaro.fr (consulté le )
  4. Par Stéphane Albouy Le 2 avril 2004 à 00h00, « Un récidiviste arrêté pour un double meurtre », sur leparisien.fr, (consulté le )
  5. « Mère et fille tuées: 30 ans de réclusion », sur LEFIGARO (consulté le )
  6. « La perpétuité pour le double assassinat de Meyrargues », sur pm.aixenpce.free.fr (consulté le )
  7. « Perpétuité en appel pour l'assassinat d'une mère et sa fille près d'Aix - Aix en Provence - Justice - Maritima.Info », sur www.maritima.info, (consulté le )
  8. « Crime de Meyrargues : l'ADN était presque parfait », sur LaProvence.com, (consulté le )
  9. « Vidéo : Hondelatte Raconte : L'affaire Ponce Gaudissard (Récit Intégral) », sur www.titrespresse.com (consulté le )
  10. Par Geoffroy Tomasovitch avec Jean-Louis Pacull Le 3 avril 2003 à 00h00, « La maison du double meurtre passée au crible », sur leparisien.fr, (consulté le )
  11. « Quand l'ADN nous trompe... », sur www.rtl.fr (consulté le )
  12. Par François Vignolle Le 21 avril 2003 à 00h00, « Double meurtre de Meyrargues : la piste d'un proche », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. « Reportages faits divers - samedi 18 août 2018 - page 21 sur 26 », sur www.telescoop.tv (consulté le )
  14. « L'écho de Meyrargues: Meurtre à Meyrargues, le mystère Ponce Gaudissard », sur L'écho de Meyrargues (consulté le )

Articles connexes

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