Pont au Change
Le pont au Change, écrit aussi pont-aux-changes, est l'un des trente-sept ponts de Paris sur la Seine.
Pont au Change | |
Le pont au Change, pris depuis le pont Notre-Dame, à gauche le Palais de Justice, à droite le Châtelet. | |
Géographie | |
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Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Paris |
Commune | Paris |
Coordonnées géographiques | 48° 51′ 24″ N, 2° 20′ 48″ E |
Fonction | |
Franchit | la Seine |
Caractéristiques techniques | |
Type | Pont en arc |
Longueur | 103 m |
Largeur | 30 m |
Matériau(x) | Maçonnerie |
Construction | |
Construction | 1858-1860 |
Architecte(s) | P.-M. G. de Lagalisserie P. Vaudrey |
Historique | |
Anciens noms | Grand-Pont |
Situation et accès
Il relie l'île de la Cité depuis le Palais de Justice, la Conciergerie et le tribunal de commerce, à la rive droite au niveau du théâtre du Châtelet. Il se situe sur la limite entre les 1er et 4e arrondissements de Paris.
Le pont situé dans son prolongement vers le sud reliant le boulevard du Palais à la place Saint-Michel (sur la rive gauche) est le pont Saint-Michel.
Ce site est desservi par les lignes à la station de métro Châtelet.
Origine du nom
Ce pont doit son nom aux changeurs et orfèvres qui s'établirent sur le pont sur ordonnance de Louis VII.
Historique
Le pont du IXe siècle
Le premier pont qui fut construit à cet endroit au IXe siècle pour franchir le grand bras de la Seine, sous le règne de Charles le Chauve, s'appelait alors le « Grand-Pont », par opposition au « Petit-Pont » qui franchit le petit bras du fleuve.
Après les crues de 1196, 1206 et 1280 qui lui enlèvent six arches, il est emporté par celle de . En 1280, la Seine déborde.
Au XIVe siècle, une partie des moulins et des immeubles de ce pont appartenaient au Chapitre de Notre-Dame de Paris[1].
Gilles Corrozet écrit : « L'an mil deux cens quatre vingts, la riuière de Seine fut si grande à Paris, qu'elle rompist la maistresse arche du Grand Pont, vne partie du Petit Pont & encloyt toute la ville, qu'on n'y Pouuiot entrer sans basteau[2]. »
Il est remplacé par un nouveau Grand-Pont qui deviendra le « Pont-aux-changeurs », reconstruit de biais légèrement en amont, et sera accompagné par la construction d'un second pont un peu en aval, le pont aux Meuniers.
Son nom actuel provient du fait que les changeurs, les « courtiers de change », y tenaient leur banc pour changer les monnaies. Ils contrôlaient et régulaient les dettes des communautés agricoles pour le compte des banques[réf. nécessaire]. À cette époque, les joailliers, orfèvres et changeurs avaient installé leurs boutiques si serrées que l'on ne voyait pas la Seine depuis le pont[3].
Le pont au Change perd deux piliers lors de la crue de 1616[4]. Il est détruit dans la nuit du 23 au par la propagation de l'incendie du pont Marchand tout proche[5],[6].
Les deux ponts furent remplacés par un pont provisoire dit pont de Bois, avant que le pont au Change ne soit reconstruit avec les deniers des joailliers et orfèvres, de 1639 à 1647.
Le pont de 1647
Le pont fut reconstruit de 1639 à 1647 sur des dessins d'Androuet du Cerceau[7] aux frais de ses occupants : le pont en maçonnerie comprenait sept arches et était à l'époque le plus large de la capitale (38,6 m[4]).
À cette occasion, un monument à la gloire du jeune Louis XIV et de ses parents Louis XIII et Anne d'Autriche est érigé en face de son extrémité sur la rive droite. Il est réparé en 1740 et détruit en 1786-87.
Les maisons qu'il supportait sont aussi rasées. Le peintre Hubert Robert a illustré leur démolition par plusieurs tableaux, dont deux se trouvent au musée Carnavalet de Paris.
Le pont est encore gravement endommagé par les inondations de 1651, 1658, 1668[4].
Durant les Trois Glorieuses, les abords du pont sont le théâtre d'affrontements entre les insurgés et la troupe.
- Au début du XIXe siècle (avant 1815) après la destruction des maisons.
- Jean-Baptiste Corot, Le Pont au Change vu du quai de Gesvres, 1830, détail, Paris, musée Carnavalet.
Le pont de 1860
L'actuel Pont au Change a été construit de 1858 à 1860 sous le règne de Napoléon III et porte donc son monogramme impérial. Pendant les travaux, une passerelle provisoire est installée entre les deux rives. Sur le même modèle que ce nouveau pont, le pont Saint-Michel, reconstruit à la même époque, franchit la Seine dans l'alignement vers la rive gauche.
- Passerelle provisoire jetée en 1858-1859, après la démolition de l'ancien pont.
- Construction du pont en 1859.
- En 1864, photographie d'Édouard Baldus.
- Monogramme impérial.
- De nuit, vue de l'aval.
- Plaque 1858-1860.
- Les statues de l'ancien monument du Pont au Change conservées au musée du Louvre
- Les cinq ponts anciens.
- Le pont et la place du Châtelet sur la rive droite.
Dans la littérature
- Patrice Pellerin, La Mission, tome 7 de la série de bande dessinée L'Épervier, Éditions Soleil, 2009.
- Patrick Süskind, Le Parfum (voir cette section)
- Gérald Messadié, Jeanne de l'Estoille, t. I : La Rose et le Lys, L' Archipel, 2006, 467 p. (ISBN 9782841878109).
Notes et références
- Robert Gane, Claudine Billot, Le Chapitre de Notre-Dame de Paris au XIVe siècle, Université de Saint-Étienne, 1999, p.71.
- Gilles Corrozet, Les Antiquitez, histoires, chroniques et singularitez de Paris, 1581, p. 226.
- « Photos et historique du pont au Change », lefildutemps.free.fr.
- « Paris, le pont au Change », www.peniche.com.
- « Le pont au Change, vieille sentinelle », www.lerendezvousdumathurin.com.
- « Pont au change », www.cosmovisions.com.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. I, p. 304.
Annexes
Bibliographie
- Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris [en] 1855 : avec les plans des 48 quartiers, Maisonneuve & Larose, , 796 p. (ISBN 978-2-86877-184-1 et 2-86877-184-X).
Articles connexes
Liens externes
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