Porcelaine de Paris

Porcelaine de Paris est une société française de manufacture de porcelaine, fondée par Jean-Marx Clauss le [1],[2].

Porcelaine de Paris

Jean-Marx Clauss a voulu s'inspirer des grandes manufactures parisiennes de porcelaines du XVIIIe siècle comme Dihl et Guerhard, la manufacture de Clignancourt, la manufacture du faubourg Saint-Denis ou la maison Locré et sa manufacture de la Courtille, rue de la Fontaine-au-Roi à Paris.

Initialement spécialisée dans la création de pièces en porcelaine (objets décoratifs, vaisselle et arts de la table, horlogerie, bijouterie), c'est aujourd'hui une société qui vend à l'export des sanitaires en céramique.

Les pièces sont réalisées dans le respect des traditions ancestrales et de la matière première, le kaolin, par les maîtres artisans de Porcelaine de Paris[3].

La manufacture est située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France. Elle est actuellement[Quand ?] dirigée par Pierre Orsini, gérant de la société Art et Styles[4] Masalledebain.com[5], expert dans le domaine de la salle de bain et des matériaux.

Histoire

1829-1890 : La Manufacture Clauss

Création Clauss vers 1860.

En 1820, Jean-Marx Clauss, né en 1788 à Trèves en Rhénanie, d’une famille de potier vient travailler à Paris comme tourneur sur porcelaine. Puis il fait du négoce de porcelaine dans une boutique de la rue Saint-Antoine. C'est en 1829 qu'il lance sa propre manufacture dans un petit établissement au 8 rue de la Pierre-Levée[1].

Jean-Marx Clauss laisse à son fils Alphonse la manufacture en 1846. Eugène-Marx Clauss succède à son père Alphonse jusqu’en 1886[1]. Il saisit l’opportunité d’acheter régulièrement des pièces à prix coûtant à la Manufacture de Sèvres pour compléter ses collections. Sa gérance est marquée par deux sortes de fabrications : l’une d’inspiration contemporaine et l’autre inspirée des chefs-d’œuvre du XVIIIe siècle produits par les manufactures orientales et européennes.

1887-1945 : La grande époque Bloch

En 1887, Achille Bloch et Léon Bourdois entrent au capital de la manufacture Clauss. Au départ d'Eugène Clauss en 1890, ils deviennent seuls propriétaires jusqu'au départ de Bourdois en 1900 qui laisse la manufacture en pleine propriété à Achille Bloch. La collection évolue : garnitures de cheminée, vases, potiches, coffrets et bonbonnières aux formes multiples, bustes et statuettes, pommeaux de cannes, tasses et assiettes décoratives. Ce type de fabrication est suivi par Achille Bloch et Léon Bourdois jusqu’en 1900, puis Achille Bloch seul jusqu’en 1926. Il cède la manufacture à son fils Robert Bloch, qui déménage les fours et ateliers de production à Orval, du côté de Saint-Amand-Montrond dans le Cher en 1922. Les modes d’après-guerre orientent la direction vers de nouveaux choix de collections, plus modernes, de tendance Art déco. Robert Bloch devient le précurseur d’une ligne de céramiques sanitaires exportées à l'international.

1945 à 1991 : l’impulsion de Paul Molho

Robert Bloch quitte la France en 1941. Il retrouve en 1945 Paul Molho à Paris et l’associe au capital de l’entreprise. Entouré d’une équipe de jeunes décoratrices diplômées des écoles d’art appliqué de Paris, Paul Molho ancre la firme dans la porcelaine de luxe. En 1950, la marque « Porcelaine de Paris » est créée, avec un logotype composé de deux flèches qui est apposé sur la production avec la mention « France ». « Porcelaine de Paris » participe aux grandes expositions professionnelles de Paris, Francfort, Milan, Stockholm, Londres, Abou Dabi et Tokyo.

1991-2004 : Reprise par la famille Doublet

En 1991, Doublet, le français leader mondial de la fabrication de drapeaux reprend l’entreprise. Il installe la production dans le Nord-Pas-de-Calais et développe des collections contemporaines autour des accessoires de salle de bain.

2004-2016 : Rachat de Porcelaine de Paris par la société MODEA

Maryvonne Beauchêne via la société MODEA, reprend la marque « Porcelaine de Paris » en 2004.

2017 : Reprise par Pierre Orsini

Depuis 2017, la marque « Porcelaine de Paris » est reprise par Pierre Orsini, gérant de la société Art et Styles[4]. Les collections évoluent vers les arts de la table, l'horlogerie et la bijouterie de luxe (bagues et bracelets).

Les pièces historiques de Porcelaine de Paris

  • La revue L’Industrie a réuni dans un ouvrage publié dès 1834 les porcelaines qui eurent le plus de succès. Parmi elles figure un service à thé de « Monsieur Clauss ». Il s’agit de la fameuse forme de tasse évasée à petites facettes, dont les pièces sont massivement rectangulaires à pans coupés. C’est aujourd’hui le service le plus populaire du « Vieux Paris », retrouvé chez tous les antiquaires du XIXe siècle.
Création 1898 Achille Bloch.
  • Le casque « Capo di Monte » créé en 1898 par Achille Bloch comme objet décoratif d’après le casque d’apparat de Philippe II du Musée de l’Armée à Madrid fut l’incarnation du style « Renaissance Italienne », dans tous les pays méditerranéens et en Amérique Latine de 1880 à 1960.
  • Le groupe « Le Bénédicte », partie d’une série de 14 groupes d’après les tableaux de Chardin, créés à la demande d’Achille Bloch entre 1907 et 1909 fut fabriqué jusqu’en 1970.
  • La bouteille Montesson, est une porcelaine à la monture bronze de fabrication Achille Bloch. Elle figure aujourd’hui au Louvre, au département des Objets d’Arts en porcelaine chinoise.
  • Le Vase Thomire, (hauteur 1,12 mètre) est le vase le plus coûteux fabriqué par Porcelaine de Paris, par Achille Bloch entre 1906 et 1914. Il s’agit d’une réplique à l’échelle 2/3 des vases destinés à l’appartement de Louis XVI à Versailles.
  • Le poisson-chat et le chat assis, sont deux œuvres du sculpteur suisse Ed. M. Sandoz éditées par Porcelaine de Paris pour l’Exposition des Arts-Déco de 1925. Le poisson-chat est actuellement au musée des arts décoratifs, rue de Rivoli à Paris.
  • Dans les années 1960, Porcelaine de Paris fait appel au céramiste Robert Deblander, qui crée le service à table « Biennale », exposé au musée des arts décoratifs.* De 1960 à 1980, trois décors marque l'histoire de Porcelaine de Paris : « Gibier », « Fruit Sauvage » et « Quatre Saisons ».

Les matières de la porcelaine

La porcelaine se caractérise par la blancheur de sa pâte et souvent par l'emploi d'une couverte transparente (enduit vitrifiable, transparent, incolore ou coloré, dont on recouvre (par immersion, aspersion ou soufflage) les porcelaines et les grès pour leur donner un aspect brillant). On reconnaît une porcelaine à sa translucidité.

Il existe divers procédés de fabrication pour obtenir une céramique à la fois blanche et translucide dont les principaux donnent la porcelaine tendre et la porcelaine dure.

La porcelaine dure

La porcelaine dure est composée de matières minérales naturelles que sont le kaolin, le quartz et le feldspath. Elle est translucide et vitrifiée dans la masse. Le kaolin, qui est une argile primaire très réfractaire de couleur blanche, a son point de fusion à 1 800 °C. Grâce à un fondant (calcaire, feldspath ou phosphate de chaux), ce point de fusion est abaissé, permettant à la porcelaine d’être vitrifiée entre 1 300 et 1 450 °C. Lorsqu'elle est revêtue d'une couverte, dans un but décoratif, la nature chimique de la couverte est semblable à celle de la pâte. Elle est plus riche en fondant, pour une affinité parfaite.

La porcelaine tendre

La porcelaine tendre  ou porcelaine sans kaolin  fut la première céramique utilisée à la Manufacture de Vincennes-Sèvres[6]. Celle-ci est faite d'un mélange très complexe composé de marnes calcaires blanches, de sable et de fondant auquel s'ajoute une « fritte », faite de silice et de fondant. L'ensemble cuit vers 1 200 °C, la pâte ainsi vitrifiée est translucide et blanche. Elle est dite « tendre » car elle se raye à l'acier.

La céramique

La céramique désigne l’ensemble des objets fabriqués en terre qui ont subi une transformation physico-chimique irréversible au cours d’une cuisson à température plus ou moins élevée. La porcelaine est une catégorie de la céramique comme la faïence, le grès ou la poterie.

Technique de fabrication de la porcelaine

La pâte de porcelaine est composée de 50 % de kaolin, 25 % de quartz et 25 % de feldspath[7]. Ces matières sont délayées dans de l’eau, broyées, mélangées, tamisées puis filtrées, pour se présenter sous forme de galettes avant d’être transformées, selon les techniques de fabrication, en pâte plus ou moins liquide.

Pour la fabrication des pièces creuses (vases, soupières), on emploie la pâte liquide. Elle est versée dans des moules en plâtre. La porosité du plâtre absorbe l’eau contenue dans la pâte et fixe celle-ci contre les parois du moule. Après un temps de prise précis, les pièces sont démoulées.

La fabrication des pièces rondes et hautes (tasses, saladiers…) s’effectue avec une galette de pâte semi-molle déposée dans un moule en plâtre lui-même placé sur un tour. Un calibre métallique s’abaisse, écrase la pâte de façon à la répartir contre les parois du moule et tranche l’excédent.

Après le démoulage, on procède au séchage des pièces, qui varie de douze à vingt-quatre heures en fonction de leur taille.

Les pièces subissent une première cuisson à 980 °C pendant 24 h dans des fours. Cette cuisson durcit les pièces, les déshydrate et les rend poreuses afin que l’émail puisse ensuite se fixer en surface. Chaque pièce, pour avoir un aspect lisse et brillant, est trempée dans un bain d’émail.

Les objets non émaillés conservent un aspect mat ; ils sont alors appelés biscuits. L’émail se compose des mêmes ingrédients que ceux de la pâte de porcelaine, mais dans des proportions différentes.

Les pièces subissent ensuite une deuxième cuisson dite de grand feu, à 1 400 °C durant vingt-quatre heures. Le but de cette cuisson est de vitrifier la pâte et l’émail de façon à développer la blancheur, la translucidité, et la solidité de la porcelaine.

Suivant le style de la collection, la pose du décor est plus ou moins complexe. Certaines pièces de valeur sont peintes à la main et les artisans font preuve d’une dextérité exceptionnelle en utilisant une grande variété de pinceaux.

Les gammes de Porcelaine de Paris

De 1829 à 2017, Porcelaine de Paris traverse les styles. Le Baroque, le Louis XVI, le néoclassique, le Directoire-Pompéien, l’Égypto-impérial, le Louis XVIII-restauré, le Rococo, l’Art Déco, ou encore le Contemporain.

Les décors

Les décors les plus courants sont les semis de fleurs multicolores et les compositions faites de bleuets bleus et verts, accompagnés de filets

festonnés. On retrouve également beaucoup le décor « brindille », décor favoris des cabarets et auberges.

Les motifs orientaux, d’inspiration chinoise font figure de proue dans les décors de Porcelaine de Paris. L’ensemble de la collection est orné de scènes et paysages, de portraits, de personnages de la mythologie, de fonds or ou de fonds couleurs.

Les pièces traditionnelles

Porcelaine de Paris est à l’origine de nombreuses déclinaisons autour des arts de la table : assiettes, plats, tasses, cafetières, soupières.

Parmi les objets décoratifs, le choix est large : cache-pots évasés, vases, urnes, bustes, groupes et statuettes en biscuit (porcelaine blanche, cuite, mais non émaillée), cruches, pendules.

La gamme contemporaine

Porcelaine de Paris développe de nouvelles gammes en ouvrant l’univers de la porcelaine à d’autres horizons. Les deux tiers de la fabrication s’orientent vers des collections d’arts de la table au design contemporain et des collections en horlogerie / bijouterie avec déclinaison de montres, bagues et bracelets en porcelaine. Le tiers restant rassemble les objets décoratifs de salle de bain, avec une série de céramiques sanitaires aux décors avant-gardistes.

Notes et références

  1. Michel Bloit, Trois siècles de Porcelaine de Paris, Paris, Hervas, , 136 p. (ISBN 2-903118-40-X).
  2. Dominique Dubus, La famille Seeger (ISBN 2904815-01-5)
  3. Porcelaine de Paris, Catalogue Porcelaine de Paris, Paris, Porcelaine de Paris, , 47 p., p. 1.
  4. Voir le site officiel de la société.
  5. « Site officiel », sur Masalledebain.com
  6. « La porcelaine française limite la casse… », sur Ambassade de France en Autriche,
  7. « Le secret de la porcelaine », sur www.huyghe.fr, .

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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