Portique Vipsania

Le portique de Vipsania (latin Porticus Vipsania[1]) ou portique d'Agrippa est un monument de la Rome antique. Il est projeté par Marcus Vipsanius Agrippa et complété, après sa mort prématurée en , par sa sœur Vipsania Polla sur le Champ de Mars à Rome. À la demande d'Auguste et selon les intentions d'Agrippa, on fit figurer sur ses murs, offerts au public, en peinture ou mosaïque, une carte du monde, un Orbis terrarum[2],[3].

Portique de Vipsania
Lieu de construction Regio VII Via Lata
Champ de Mars
Date de construction
Ordonné par Marcus Vipsanius Agrippa
Type de bâtiment Portique
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Localisation du portique de Vipsania dans la Rome antique (en rouge)

Coordonnées 41° 54′ 00″ nord, 12° 28′ 55″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Emplacement

Le portique était situé sur le Champ de Mars, à l'est de la via Lata, sur des terrains (le campus Agrippae) qu'Agrippa laissait au peuple romain par son testament[4]. Il ne reste pas de vestiges significatifs de ce monument sur le lieu actuellement occupé par la galerie Sciarra, mais des fouilles menées au début du XXe siècle à l'occasion de travaux pour la galerie ont permis de le repérer.

La carte du monde

La principale source en ce qui concerne l'œuvre géographique d'Agrippa est Pline l'Ancien. Pline, dans ses livres III à VI, fait référence une trentaine de fois à un texte d'Agrippa dans lequel seraient données des mesures de différentes parties du monde (provinces, mers, îles, etc.), avec quelques remarques complémentaires. Par ailleurs, à deux reprises, il mentionne l'existence d'une carte dans le portique d'Agrippa[5]. Il désigne le texte d'Agrippa sous le nom de commentarii[6]. Deux textes géographiques tardifs et anonymes, la Divisio orbis terrarum et la Dimensuratio provinciarum semblent bien s'inscrire dans le prolongement de l'œuvre d'Agrippa.

La présence de cartes géographiques sous un portique avait été imitée en d'autres villes. Le rhéteur Eumène, dans son discours de 298 sur la restauration des écoles[7], mentionne longuement celle qui se trouvait sous un portique à Augustodunum (Autun).

Notes et références

  1. Noter qu'en latin porticus est un mot féminin (de la quatrième déclinaison), d'où la forme Vipsania.
  2. Pierre Cosme, Auguste, 2005, p. 210.
  3. Jean-Michel Roddaz, Marcus Agrippa, 1984, pp. 291-293 et pp. 583-587.
  4. Dion Cassius, 54, 29, 4 et 55, 8.
  5. III, 16-17 et VI, 139.
  6. III, 17.
  7. Panégyriques, V, 20-21.

Bibliographie

  • C. Pallu de Lessert, « L'œuvre géographique d'Agrippa et d'Auguste », Mémoires de la Société des antiquaires de France, 1909, p. 215-298.
  • (de) P. Schnabel, « Die Weltkarte des Agrippa als wissenschaftliches Mittelglied zwischen Hipparch und Ptolemaeus », Philologus, 1935, p. 405-440.
  • Pierre Thibault, Jean-Luc Lamboley, Lexique d'histoire et de civilisation romaines, Ellipses, Paris, 1998.
  • Pascal Arnaud, La cartographie à Rome, thèse de doctorat d'État, 1990.
  • Claude Nicolet, L'Inventaire du monde. Géographie et politique aux origines de l'Empire romain, Paris, Fayard, 1988, chap V « Représentation de l'espace : l'œuvre géographique d'Agrippa », p. 103-131.

Articles connexes

Plan intemporel du Champ de Mars central
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