Pourquoi Pas ? IV

Le Pourquoi Pas ? IV est le quatrième navire baptisé Pourquoi Pas ? par le commandant Jean-Baptiste Charcot. Il a servi à la seconde expédition antarctique de cet explorateur.

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Pourquoi Pas ? IV

Maquette prêtée par le musée naval de Monaco au musée océanographique de Monaco pour l'exposition Voyages en océanographie (du 24/07/2003 au 30/04/2006).
Type Navire océanographique
Histoire
Chantier naval Chantiers François Gautier, Saint-Malo
Quille posée 1907
Lancement 1908
Statut Naufrage le en Islande près d'Alftanes
Équipage
Équipage 34 hommes embarqués et 4 ou 5 scientifiques
Caractéristiques techniques
Longueur 40 m
Maître-bau 9,2 m
Tirant d'eau 4,36 m
Tonnage 435 tonneaux
Propulsion Vapeur (deux chaudières et un moteur 2 cylindres)
Puissance 550 ch[1]
Vitesse 7,5 nœuds
Carrière
Pavillon Français
Port d'attache Saint-Malo

Histoire

En 1907, Jean-Baptiste Charcot lance une nouvelle expédition antarctique et commence la construction d'un nouveau Pourquoi Pas ?, le quatrième du nom, bateau d'exploration polaire de 57 m hors-tout gréé en trois-mâts barque, équipé d'un moteur et comportant trois laboratoires et une bibliothèque. Il est construit à Saint-Malo sur les plans de François Gautier et les indications de Charcot.

En 1908, Charcot part avec le Pourquoi Pas ? IV hiverner sur l’île Petermann pour sa deuxième expédition polaire. Lors de cette expédition, plusieurs membres de l'équipage dont Charcot sont atteints du scorbut[2]. L'expédition est de retour en France en juin 1910 après un nouvel hivernage riche sur le plan scientifique. Le tracé de la terre Alexandre est accompli et une nouvelle terre est découverte, la terre de Charcot.

En 1912, le Pourquoi Pas ? devient le premier navire-école de la marine française. À cette occasion sa coque sera repeinte en noir. Elle redeviendra blanche à partir de 1918 car Charcot effectue de nouveau, avec le Pourquoi Pas ?, des missions scientifiques en Atlantique nord, en Manche, en Méditerranée et aux îles Féroé, principalement pour des études de lithologie et de géologie sous-marine au moyen de dragages, dont Charcot a mis au point le matériel et les méthodes.

À partir de 1925, atteint par la limite d'âge, Charcot perd le commandement du navire, mais demeure à bord en qualité de chef des missions. Le navire, commandé par l'officier des équipages Le Conniat, effectue de multiples navigations vers les glaces de l'Arctique. Le peintre Marin-Marie embarque en 1925 et participe à deux campagnes dans l'Arctique d'où il rapporte de nombreux croquis et dessins[3]. En 1926, Charcot avec le Pourquoi Pas ? explore la côte orientale du Groenland et ramène une abondante récolte de fossiles et de nombreux échantillons d'insectes et de flore.

En 1928, le Pourquoi Pas ? IV part à la recherche du gros hydravion français Latham 47 disparu avec à son bord le grand explorateur norvégien Roald Amundsen alors qu'eux-mêmes étaient à la recherche du général italien Umberto Nobile parti survoler le pôle Nord à bord du dirigeable Italia et dont on était sans nouvelle.

En 1934, Charcot avec le Pourquoi Pas ? IV installe au Groenland la mission ethnographique dirigée par Paul-Émile Victor, qui séjourne pendant un an à Angmagsalik pour vivre au milieu d'une population eskimo. En 1935, Charcot avec le Pourquoi Pas ? IV revient chercher Victor et ses trois compagnons (Gessain, Pérez et Matter) et poursuit l'établissement de la cartographie de ces régions. Le 16 septembre, un véritable cyclone ravage les côtes de l’Islande mais le bateau parvient à se réfugier dans un petit port.

En septembre 1936, de retour de mission au Groenland, où il est allé livrer du matériel scientifique à la mission de Paul-Émile Victor qui vient de traverser l'inlandsis en 50 jours, après avoir rempli une mission de sondage, le Pourquoi Pas ? IV fait une escale à Reykjavik le 3 septembre pour réparer la chaudière du bateau. Ils repartent le 15 septembre pour Saint-Malo, mais le bateau est pris le 16 septembre dans une violente tempête cyclonique et se perd corps et biens sur les récifs d'Álftanes à Mýrar à proximité d'Akranes au nord de Reykjavik. Le naufrage fait 23 morts, 17 disparus et un seul survivant (Eugène Gonidec, le maître timonier, secouru par l'Islandais Kristján Þórólfsson, âgé de 19 ans) qui rédige le dernier rapport sur le naufrage[4]. Jean-Baptiste Charcot y périt à l'âge de 69 ans.

En octobre 1936, Thibaut de Rugy, matelot télégraphiste sur le Pourquoi Pas ? pendant l'expédition 1935, dressera dans la revue Études le portrait de ses camarades disparus[5].

Depuis avril 2016, une association travaille sur une possible construction d'un nouveau Pourquoi Pas ? à Saint-Malo, qui serait à la fois un navire scientifique et un bateau-école.

Expéditions

Expéditions :

  • Pôle Sud : 1908 à 1910 ;
  • Pôle Nord : 1921, 1925, 1927, 1928, 1930, 1931-1933, 1934, 1935, 1936.

Caractéristiques et équipements

Équipements océanographiques : chaluts, dragues, filets, sondeurs, bouteilles à eau et thermomètres.

Galerie

Notes et références

  1. Jean-Baptiste Charcot, Autour du pôle sud, expédition du Pourquoi pas ?, 1808-1810, Paris : Flammarion, 1910, p. VII.
  2. Jules Rouch, L'Antarctide : voyage du Pourquoi pas ? (1908-1910), Paris, Famot, 1978, p. 104.
  3. Jean-Noël Marchand, Peintres français de la mer et de la marine, Paris : Arts et marine, 1997, p. 217.
  4. Le texte du rapport sur le naufrage.
  5. Récit de Thibaut de Rugy [lire en ligne].

Voir aussi

Bibliographie

  • Association des Amis du musée de la Marine, « Le Pourquoi pas ? Trois-mâts barque de 445 tonneaux, navire de recherche scientifique du commandant Charcot, - 1908-1936 » - monographie comprenant 1 notice historique et descriptive, 1 plan à l'échelle 1/100, 2 photocopies, [Paris] : AAMM, 1960.
  • Jean-Baptiste Charcot, Autour du pôle sud : expédition du Pourquoi pas ?, 1908-1910, Paris, Flammarion, 1910.
  • Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland : les croisières du Pourquoi pas ?, Paris, Éditions Paul Duval, 1936.
  • Jean-Baptiste Charcot, La campagne du Pourquoi pas ?, en 1924, rapport préliminaire, Paris, Imprimerie nationale, 1925.
  • Jean-Baptiste Charcot, La mer du Groenland : croisières du Pourquoi pas ?, Bruges, Librairie de l'œuvre Saint-Charles, 1935.
  • Jean-Baptiste Charcot, Paul Doumer, Le Pourquoi pas? dans l'Antarctique : journal de la deuxième expédition au pôle sud 1908-1910, suivi des rapports scientifiques des membres de l'état-major, Paris, Flammarion, 1910 lire en ligne sur Gallica.
  • Jean-Baptiste Charcot, Missions du Pourquoi pas ? en 1912, 1913 et 1914 : états de services de ce navire de 1908 à 1919, Cherbourg, Morel et Laurens, imprimeurs-éditeurs, 1919.
  • Jean-Baptiste Charcot, Rapport sur les missions du Pourquoi pas ? en 1913, s.n., s.l., [1913 ?].
  • Jean-Baptiste Charcot, Voyage aux îles Féroé, Paris, Société d'éditions géographiques maritimes et coloniales, 1934.
  • Faure, Jean-Louis, Au Groenland avec Charcot, Paris, Nelson éditeurs, 1938.
  • Jules Rouch, L'Antarctide : voyage du Pourquoi pas ? (1908-1910), Paris, Famot, 1978.
  • J. Rouch, L. Pélissier, « Le dernier rapport de campagne du Pourquoi pas ? », dans Annales hydrographiques, 1937, p. 1-22.
  • Thibaut de Rugy, « Sur le "Pourquoi-pas ? » dans Études, 20 oct. 1936, pp. 178-194 lire en ligne sur Gallica.
  • Étienne Taillemite, « Le dernier voyage de Jean-Baptiste Charcot », dans L'Histoire, no 95, décembre 1986, p. 50-60.
  • Serge KAHN "Jean-Baptiste CHARCOT Pionnier des mers polaires", Glénat, La société de Géographie, 2008
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