Préfixes du Système international d'unités

Les préfixes du Système international d'unités simplifient la manipulation des valeurs numériques de grandeurs physiques qui sont beaucoup plus petites ou beaucoup plus grandes que l'unité officielle. Ces préfixes désignent des multiples ou des fractions de 10 ou de 1 000.

Préfixes courants

Préfixes du Système international d'unités et noms des nombres correspondants
10n 1 000m
m = n/3
Préfixe
français
Symbole Depuis
[alpha 1]
Nombre décimal Désignation
Échelle longue[alpha 2] Échelle courte
1024 1 0008 yotta Y 1991 1 000 000 000 000 000 000 000 000 Quadrillion Septillion
1021 1 0007 zetta Z 1991 1 000 000 000 000 000 000 000 Trilliard Sextillion
1018 1 0006 exa E 1975 1 000 000 000 000 000 000 Trillion[alpha 3] Quintillion
1015 1 0005 péta P 1975 1 000 000 000 000 000 Billiard Quadrillion
1012 1 0004 téra T 1960 1 000 000 000 000 Billion[alpha 3] Trillion
109 1 0003 giga G 1960 1 000 000 000 Milliard Billion
106 1 0002 méga M 1960 1 000 000 Million
103 1 0001 kilo k 1795 1 000 Millier
102 1 0002/3 hecto h 1795 100 Centaine
101 1 0001/3 déca da 1795 10 Dizaine
100 1 0000 (aucun) 1 Unité
10−1 1 000−1/3 déci d 1795 0,1 Dixième
10−2 1 000−2/3 centi c 1795 0,01 Centième
10−3 1 000−1 milli m 1795 0,001 Millième
10−6 1 000−2 micro µ 1960[alpha 4] 0,000001 Millionième
10−9 1 000−3 nano n 1960 0,000 000 001 Milliardième[alpha 3] Billionième
10−12 1 000−4 pico p 1960 0,000 000 000 001 Billionième Trillionième
10−15 1 000−5 femto f 1964 0,000 000 000 000 001 Billiardième Quadrillionième
10−18 1 000−6 atto a 1964 0,000 000 000 000 000 001 Trillionième Quintillionième
10−21 1 000−7 zepto z 1991 0,000 000 000 000 000 000 001 Trilliardième Sextillionième
10−24 1 000−8 yocto y 1991 0,000 000 000 000 000 000 000 001 Quadrillionième Septillionième

Exemples

  • cm = 5 × 10–2 m = 5 × 0,01 m = 0,05 m
  • MW = 3 × 106 W = 3 × 1 000 000 W = 3 000 000 W

Étymologie

La voici telle qu'elle est fournie par le Wiktionnaire.

  • yotta- : du grec ὀκτώ, okto, « huit », et par déformation, car 1024 = 1 0008.
  • zetta- : de la lettre grecque ζ zeta (du grec ζῆτα, sept[alpha 5]), car 1021 = 1 0007. Un préfixe de même valeur (hepta-) avait été introduit de façon non officielle avant l'adoption de zetta-. Formé sur le grec ἑπτά (hepta « sept »), il est maintenant désuet.
  • exa- : du grec ἕξ, hex, « six » (avec omission du h initial), car 1018 = 1 0006.
  • péta- : du grec πέντε, pente, « cinq » et par déformation, car 1015 = 1 0005.
  • téra- : du grec τέρας, teras, « monstre ».
  • giga- : du grec γίγας, gigas, « géant ».
  • méga- : du grec μέγας, megas, « grand ».
  • kilo- : du grec χίλιοι, chilioi, « mille ».
  • hecto- : du grec ἑκατόν, hekaton, « cent ».
  • déca- : du grec δέκα, deka, « dix ».
  • déci- : du latin decimus, « dixième ».
  • centi- : du latin centum, « cent ».
  • milli- : du latin mille, « millier ».
  • micro- : du grec μικρός, mikros, « petit ».
  • nano- : du grec νάνος, nanos, « nain ».
  • pico- : de l'italien piccolo, « petit ».
  • femto- : du danois femten, « quinze », car 10−15.
  • atto- : du danois atten, « dix-huit », car 10−18.
  • zepto- : du latin septem, « sept » et par déformation, car 10−21 = 1 000−7.
  • yocto- : du grec ὀκτώ, okto, « huit » et par déformation, car 10−24 = 1 000−8.

Cas de l'informatique

En informatique, les capacités mémoires sont en général des multiples de puissances de 2. Pour cette raison, les informaticiens de la première heure avaient l'habitude d'utiliser les préfixes kilo, méga, etc., comme des puissances de 210, soit 1 024. Toutefois la Commission électrotechnique internationale préconise, dans sa norme 60027-2, qui date de 1998, l'usage de préfixes binaires, afin d'éviter tout malentendu, même entre informaticiens[alpha 6]. Il est donc préférable d'utiliser ces préfixes (kibi = Ki = 1 024, mébi = Mi = 1 0242, gibi = Gi = 1 0243, etc., et de laisser aux préfixes SI leur sens recommandé (kilo = k = 1 000, méga = M = 1 0002, giga = G = 1 0003, etc.).

Les fabricants et vendeurs de supports informatiques ne s'y sont pas trompés : ils préfèrent l'usage des préfixes SI, ce qui leur permet d'afficher des capacités apparemment plus importantes. Ainsi un disque dur d'une capacité d'un téraoctet correspondrait, avec les préfixes binaires, à une capacité de 931 gibioctets, ce qui serait moins impressionnant pour le profane (contrairement aux mémoires RAM, les capacités des disques durs ou flash ne présentent pas d'intérêt électronique à être des puissances de 2).

Anciens préfixes

Certains préfixes ont été utilisés dans d'anciennes versions du système métrique, mais ne font plus partie du Système international officiel.

Les préfixes myria (ma et alternativement myrio, pour 10 000, mo) viennent du grec μύριοι (mýrioi) dix-mille[1],[2],[3],[4].

Ces préfixes, adoptés en 1793, n'ont pas été retenus lorsque les préfixes furent fixés une première fois par la 11e CGPM de 1960.

Anciens multiples et sous-multiples
10n Préfixe Symbole Multiplicateur
104myria[1]madix-mille
10−4décimilli[5]dmdix-millième

Notes et références

Notes

  1. Le système métrique fut introduit en 1793 avec huit préfixes (deux n'ont pas été conservés). La date inscrite dans la colonne est celle à laquelle l'unité a été reconnue par une résolution de la Conférence générale des poids et mesures.
  2. L'échelle longue utilisée ici est la référence dans les pays francophones, notamment en France, au Canada, ainsi que généralement en Europe (sauf en Grande-Bretagne). L'échelle courte est utilisée avant tout par les États-Unis d'Amérique, le Brésil, la Grande-Bretagne et les autres pays de langue anglaise (sauf le Canada).
  3. L'anglais trillion est parfois transcrit en « trillion » au lieu d'être traduit en « billion », et de même billion en « billion » au lieu de « milliard ». Quant au symbole « ppb » (part per billion), il signifie bien en français « partie par milliard ».
  4. La reconnaissance en 1948 du micron par la CGPM a été abrogée en 1967. Les anglophones utilisent souvent le u minuscule au lieu du µ, par exemple dans les schémas électroniques (où l'on trouve uF et uH au lieu de µF et µH pour microfarad et microhenry), le clavier QWERTY ne comportant pas toujours ce caractère.
  5. Dans la numération grecque, la lettre Z valait 7, même si c'est la sixième lettre de l'alphabet. En effet la valeur 6 était représentée soit par le stigma (ϛ), soit par le digamma (ϝ).
  6. Confusion entre le Mo des informaticiens (1 024 × 1 024 octets) et le Mo/MByte des spécialistes réseau (1 000 × 1 000 octets/bytes).

Références

  1. Décret no 14608 du 26 juillet 1919, portant règlement d'administration publique pour l'exécution de la loi du 2 avril 1919 sur les unités de mesure.
  2. Décret no 48-389 du 28 février 1948, portant règlement d'administration publique pour l'exécution de la loi du 14 janvier 1948 modifiant la loi du 2 avril 1919 sur les unités de mesure.
  3. Trésor de la langue française à l'article myria-, avec les exemples : myriamètre (mam), myriagauss (maGs), myriagramme (mag), myrialitre (mal), myriapièze (mapz).
  4. myriamètre, sur littre.org (consulté le 22 janvier 2017).
  5. Louis François Thomassin, Instruction sur les nouvelles mesures publiée par ordre du ministre de l'intérieur : en exécution de l'arrêté des Consuls du 13 brumaire an 9, Liège, Latour, an x, 88 p. (présentation en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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