Prélude et fugue en sol majeur (BWV 884)
Le Clavier bien tempéré II
Prélude et fugue n° BWV 884 Le Clavier bien tempéré, livre II (d) | |||||||||
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Voix | 3 | ||||||||
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Liens externes | |||||||||
(en) Partitions et informations sur IMSLP | |||||||||
(en) La fugue jouée et animée (bach.nau.edu) | |||||||||
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Le prélude et fugue en sol majeur, BWV 884 est le quinzième couple de préludes et fugues du second livre du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach, compilé de 1739 à 1744.
Ce diptyque en sol majeur forme un numéro plein de charme et de simplicité. La petite fugue sans prétention qui suit son prélude carillonne ses guirlandes d'arpèges.
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Prélude
Ce diptyque est une récréation dans l'ouvrage et « l'irruption au sein du vieil âge d'un pur écho de la jeunesse »[1].
Le prélude à cinq voix est noté . Il comprend 48 mesures, en deux sections avec reprise AA—BB ; respectivement 16 mesures puis 32 réparties en 12, 8 et 12. Contrairement aux affirmations de beaucoup d'éditions (
à 132 !), le tempo — à en croire les gruppettos des mesures 13, 26, 27 et 45 — invite à plus de modération[2].
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Fugue
Caractéristiques 3 voix — ![]() ![]() |
La fugue à trois voix, notée , est longue de 72 mesures.
Le sujet, constitué de guirlandes d'arpèges d'accords parfait carillonnants et de septièmes de l'aigu à la basse, est parmi les plus longs et embrasse à lui seul un ambitus de onzième. Après l'exposition (mesure 20), le sujet ne revient que trois fois : successivement basse, soprano, alto, mesures 33, 40 et 65, pour conclure.
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Malgré la longueur de son sujet, cette fugue est bien une petite fugue, dans le style d'une petite toccata qui sent l'improvisation[3]. Aucune construction savante ici, la structure est assez libre, ajoutant même une quatrième voix momentanément (mesures 30–31 et 60), pour des raisons d'harmonie[4]. Un passage de bravoure en triples croches gravissant trois octaves, amène la conclusion (mesures 62–64).
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Le contre-sujet est simple, mais Bach le mêle à un second au soprano mesure 16.
Genèse
Bach a écrit trois versions du prélude pour accompagner la fugue sans ambition[5] qui suit, alors qu'elle s'appelait encore fughette. Le premier (BWV 902a), de 33 mesures, date certainement des premières années de Cöthen.
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Ensuite, sans doute à Leipzig, Bach conçoit un prélude de vaste proportion en deux parties de 28 mesures chacune (BWV 902). Tellement développé que la fugue est écrasée et que Bach le rejette également.
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Manuscrits
Les manuscrits considérés comme les plus importants sont de la main de Bach lui-même ou d'Anna Magdalena. Ils sont :
- source « A », British Library Londres (Add. MS. 35 021), compilé dans les années 1739–1742[6]. Comprend 21 paires de préludes et fugues : il manque ut
mineur, ré majeur et fa mineur (4, 5 et 12), perdues[6] ;
- source « B », Bibliothèque d'État de Berlin (P 430), copie datée de 1744, de Johann Christoph Altnikol[7].
Postérité
Théodore Dubois en a réalisé une version pour piano à quatre mains[8], publiée en 1914.
Bibliographie
- (en) Hugo Riemann (trad. de l'allemand), Analysis of J.S. Bach's Wohltemperirtes clavier [« Katechismus der fugen-komposition »], vol. 2, Londres, Augener & Co., (1re éd. 1891 (de)), 234 p. (lire en ligne)
- (en) Cecil Gray, Forty-Eight Preludes and Fugues of J.S .Bach, Oxford University Press, , 148 p. (OCLC 603425933, lire en ligne [PDF]), p. 119–121.
- Hermann Keller, Le clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach : l'œuvre, l'interprétation, Paris, Bordas, coll. « Études », (1re éd. 1965(de)), 233 p. (OCLC 373521522, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 190–192
- Roland de Candé, Jean-Sébastien Bach, Paris, Seuil, , 493 p. (ISBN 2-02-008505-4, OCLC 319750728, BNF 34763585).
- (en) Yo Tomita, J. S. Bach’s ‘Das Wohltemperierte Clavier II’ : A Study of its Aim, Historical Significance and Compiling Process, Leeds, University of Leeds, (lire en ligne [PDF])
- (en) Yo Tomita, J. S. Bach’s ‘Das Wohltemperierte Clavier II’ : A Critical Commentary, vol. 2 : All the extant manuscripts, Leeds, Household World Publisher, , 1033 p. (lire en ligne [PDF])
- François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083, lire en ligne), p. 39.
- Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 2-221-05017-7), p. 219–220.
- (en) David Schulenberg, The keyboard music of J.S. Bach, New York, Routledge, , viii–535 (ISBN 0-415-97399-6, OCLC 63472907, lire en ligne), p. 262–263.
- Yo Tomita, « préface », dans J.-S. Bach, Clavier bien tempéré, Livre II, Henle, , xvii-163 (ISMN 979-0-2018-0017-2, lire en ligne), p. IX–XIII
- Robert Levin (clavecin, clavicorde, orgue et piano-forte) (trad. Anne Paris-Glaser), « Bach, Clavier bien tempéré, livre II : BWV 870-893 », p. 645, Hänssler Edition Bachakademie, vol. (102 à) 117, 2000 (OCLC 705291496).
Notes et références
- Sacre 1998, p. 219.
- Keller 1973, p. 191.
- Sacre 1998, p. 219–220.
- Gray 1938, p. 120.
- Keller 1973, p. 190.
- Tomita 2007, p. X.
- « Jean-Sébastien Bach, « Le clavier bien tempéré », vol. II — copie d'Altnikol », sur International Music Score Library Project
- [lire en ligne]
Article connexe
Liens externes
- Jean-Sébastien Bach, « Le clavier bien tempéré », vol. II, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
- Prélude et fugue en sol majeur [PDF]
- (en) La fugue en sol majeur sur bach.nau.edu
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