Prieuré de Domène

Le prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul de Domène est un ancien prieuré bénédictin situé à Domène, dans l'Isère, en France. Fondé dans la première moitié du XIe siècle, il est placé sous le vocable des saints Pierre et Paul.

Prieuré de Domène

Ruine de l'église du prieuré en 2011
Présentation
Culte catholique
Type prieuré
Début de la construction 1re moitié du XIe s.
Protection  Classé MH (1943)
Géographie
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Ville Domène
Coordonnées 45° 12′ 12″ nord, 5° 49′ 59″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Grenoble-Alpes Métropole

Historique

Fondation

Selon un acte daté aux environs de l'année 1027, Aynard/Ainard, seigneur de Domène, et sa femme (Ego Aynardus et uxor mea Fecema) font un don de l'église Saint-Georges de Domène à l'abbaye bourguignonne de Cluny[1],[2],[3]. Il est construit à proximité du château seigneurial (iusta castrum quod vocatur Domina)[2],[4]. Il est situé sur la rive droite de la vallée de l'Isère, à proximité d'un axe de communication important[4]. Au cours de cette même année, Aynard/Ainard de Domène et son épouse, associés également à Rodolphe, dit futur évêque de Gap, Gention, Vuigon et Aténulfe, donnent une serve du nom de Beameïa[1],[5].

L'année 1027 est ainsi considérée comme la fondation du prieuré[1],[2],[4]. L'acte provenant du Cartulaire de Domène donne en effet comme référence de datation la 25e année du règne du roi Rodolphe III de Bourgogne, ce qui correspond à la période située entre et [2],[4].

Cette donation comprend notamment « des dépendances, une vigne avec jardin, une condamine entre l'Isère et le Doménon, un pré et à Ste-Hélène la moitié d'un pêcheur. »[3]

Le nouveau prieuré est placé « sous le patronage des domini de Domène » dont l'un des siens devient le prieur[4].

Le médiéviste Laurent Ripart analyse cette création comme « la conséquence de l’affirmation des nouvelles familles seigneuriales dans le contexte porteur du début du XIe siècle. »[4]

L'église prieuriale est consacrée aux Saints Pierre et Paul, en [2], par l'archevêque de Vienne, Léger[6], [7]. Cet évènement semble suffisamment marquant pour que l'archevêque soit assisté par Ebbon, archevêque de Tarentaise, Viminien, archevêque d'Embrun, ainsi que Artaud, évêque de Grenoble[6],[7].

Il est à noter que le cartulaire de Domène débute par cet acte de consécration, estimée entre 1057 ou 1058. Laurent Ripart relève ainsi qu'il prend la valeur de « charte de fondation »[4]

Période médiévale

Aynard/Ainard de Domène, vers 1030, poursuit ses donations auprès du prieuré afin que « ses proches et les étrangers » agissent de même[8]. Avec l'accord de sa femme et ses fils, Ponce, Ainard, Rodulfe, Pierre, il donne un manse situé à Monteymont (Mons Aymonis), actuel commune de Saint-Mury-Monteymond[8].

Période contemporaine

Les ruines du prieuré font l'objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [9].

Notes et références

  1. Cartulaire de Domène, p. 59, acte no 61 Carta Aynardi (lire en ligne).
  2. Auguste Bernard (formé). Alexandre Bruel (complété, révisé et publié), Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny. Tome 4 1027-1090, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 4-5, no 2801.
  3. Regeste dauphinois, p. 283, Tome 1, Fascicules 1-3 Acte no 1694 (lire en ligne).
  4. Laurent Ripart, « Moines ou seigneurs : qui sont les fondateurs ? Le cas des prieurés bénédictins des Alpes occidentales (vers 1020- vers 1045) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 113, no 3, , p. 191, 193, 195-198.
  5. Regeste dauphinois, p. 283, Tome 1, Fascicules 1-3 Acte no 1695 (lire en ligne).
  6. Cartulaire de Domène, p. 1-4, acte no 1 (lire en ligne).
  7. Regeste dauphinois, p. 331, Tome 1, Fascicules 2 Acte no 1940 (lire en ligne).
  8. Regeste dauphinois, p. 287, Tome 1, Fascicules 1-3 Acte no 1713 (lire en ligne).
  9. « Prieuré de Domène », notice no PA00117176, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

  • Albert du Boys, Cartulaire de Domène - Cartulare monasterii beatorum Petri et Pauli de Domina, Cluniacensis ordinis Gratianopolitanae dioecesis, , 473 p. (lire en ligne). 
    membre de l'Académie Delphinale. Publication d'après un manuscrit obtenu auprès de Barthélemy d'Orbanne.
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1912-1926.  (volumes présents sur gallica.bnf.fr, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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