Cosmétique

Un cosmétique (du grec : kosmeo, « je pare, j'orne ») est une substance ou un mélange destiné à être mis en contact avec diverses parties superficielles du corps humain, notamment l'épiderme, les systèmes pileux et capillaires, les ongles, les lèvres, la poitrine et les dents, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, protéger, parfumer, maintenir en bon état, de modifier leur aspect ou d'en modifier l'odeur.

Produits cosmétiques

Les cosmétiques sont des produits d'hygiène et d'embellissement qui restent superficiels dans leurs actions.

Plus généralement la cosmétique est l'art d'embellir les choses sans en transformer la nature intrinsèque. Le terme est par exemple utilisé en informatique pour désigner le résultat d'un traitement par une opération qui change l'apparence du résultat (présentation, ordre des éléments...) sans en changer les données.

On parle de travail cosmétique lorsque quelque chose doit subir un traitement de présentation sans être modifié en profondeur à partir du derme ou de l'organisme… Les produits cosmétiques modifient l'apparence avec des produits superficiels, maquillage, odeurs, hygiène, propreté, etc.

Au Ier siècle, non sans risques pour leur santé, Néron et Poppée éclaircissaient leur peau avec de la céruse (carbonate de plomb, très toxique) et de la craie, soulignaient leurs yeux au khôl (contenant du plomb toxique) et rehaussaient leur teint et leurs lèvres avec du rouge (toxique quand il s'agissait de cinabre).

C'est avec les retours des croisades que le maquillage semble s'être répandu en Europe du Nord ; à partir du XIVe siècle, les nobles usent de la crème hydratante, du fond de teint, de la teinture pour cheveux et du parfum et dès le XVIIIe siècle les cosmétiques sont utilisés dans toutes les classes sociales.

Avec le temps, les cosmétiques ont varié selon les modes et les matières premières disponibles. Certaines recettes comme le cold cream de Galien sont encore utilisées aujourd'hui, d'autres recettes sont presque abandonnées comme les bains de bouche à l'urine. Certains produits très dangereux pour la santé (dont le fameux blanc de céruse, facteur de saturnisme) ont néanmoins été très utilisés ; jusqu'au début du XIXe siècle la plupart des cosmétiques européens et nord-américains contiennent du plomb.

Au XXe siècle et surtout au XXIe siècle, l'industrialisation et des découvertes changent le visage de la cosmétologie : parfums de synthèse, dérivés pétroliers, tensioactifs synthétiques et stabilisateurs d'émulsion. Ces nouveaux ingrédients ainsi que des formulations complexes réalisées par des chercheurs caractérisent les cosmétiques modernes, qui ont bénéficié pour leur large diffusion de l'avènement de la publicité.

Définition

Sont des cosmétiques

Ne sont pas des cosmétiques

  • un cosmétique ne soigne pas, ce n'est pas un produit thérapeutique et médicamenteux. Les médicaments doivent obtenir une autorisation de mise sur le marché et prouver leur efficacité par des tests, mais les cosmétiques sont utilisés à des fins superficielles.
  • les produits alimentaires : la cosmetofood, la cosmétique alimentaire, appartient à la pharmacopée pour certains mais pour d'autres à la cosmétique dans ce cas la séparation entre ces deux univers est floue. Chronologiquement on parle de cosmétique (esthétique & cosmétique). La dermo cosmétique appartient au domaine de l'esthétique cosmétique, à la dermatologie, que l'on trouve en parapharmacie ou grandes surfaces, avec comme couleur symbolique le vert et blanc, et on parle de médicament par prescription (ordonnance) pour une maladie (médecine). Dans l'Antiquité, il n'y avait pas de distinction entre toutes ces professions, elles appartenaient à la médecine. L'origine des cosmétiques et des parfums, ainsi que la science appartenaient à la médecine. Au fur et à mesure de l'histoire il y a eu une séparation et une distinction des professions.

Un cosmétique ne se mangerait pas si l'on suit la définition stricte de la cosmétique. Ainsi un complément alimentaire n'est pas considéré vraiment comme un cosmétique. Cependant, certains aliments comme l'huile d'olive ou le miel sont utilisés comme ingrédients cosmétiques. Toutefois les messages publicitaires soulignent les bienfaits des cosmétiques pour la peau et l'hygiène de vie, et les laboratoires de recherche concentrent leur travail sur une « cosmetofood ».

Caractéristiques des cosmétiques

Quelles que soient leurs formes (crèmes, gels, émulsion, etc.), les cosmétiques ont généralement tous la même structure :

Finalement, un cosmétique peut facilement contenir une vingtaine d'ingrédients, choisis parmi les 8 000 ingrédients cosmétiques référencés.

Les différents ingrédients peuvent être d'origine végétale (lavande, amande douce, etc.), animale (suif, etc.), minérale (paraffine, argile, silicium organique, etc.) ou encore de synthèse (silicone, parfum synthétique, etc.).

Les fabricants de produits cosmétiques ont l'obligation de documenter, par les essais et études appropriés, les revendications figurant sur leurs notices ou emballages et dans la publicité concernant l'activité du produit (anti-ride, hydratant, amincissant, etc.).

Cosmétiques naturels

On a vu se développer récemment des produits cosmétiques « Bio » ou « Naturel ». Les caractéristiques permettant l'utilisation de ces qualificatifs ont fait l'objet de longues discussions. L'appellation « Bio » est réservée à des produits cosmétiques dont les ingrédients sont issus de l'agriculture biologique. Elle fait l'objet de certifications délivrées par diverses organisations privées (ECOCERT en France, SOIL Association, BDIH, AB, etc. ailleurs), utilisant chacune leur référentiel d'évaluation du produit et de ses ingrédients.

Les cosmétiques dits « naturels », sans définition précise, correspondent en général à des formulations exemptes d'ingrédients d'origine pétrochimique. La revendication « naturel » ou la certification « Bio » portent sur l'origine des ingrédients utilisés et leur traçabilité.

Elle n'apporte à elles-seules aucune garantie sur la sécurité ou l'efficacité du produit. Certains ingrédients d'origine minérale, végétale ou animale subissent des transformations qu'on peut qualifier de chimiques.

La dernière des tendances (depuis 2010) est au développement des parfums dits biologiques ou naturels. L'organisation Ecocert certifie aujourd'hui des eaux de toilette et des eaux de parfums : ainsi les ingrédients doivent répondre à une charte très stricte interdisant les phtalates utilisés dans l'industrie chimique de la parfumerie classique.

La cosmeto-food est une technique cosmétique qui consiste à exploiter les bienfaits des fruits, légumes, épices et autres ingrédients dans des soins beauté, mélangés à des huiles naturelles (huile d'amande douce, huile d'argan, huile d'olive...).

Cette technique présente notamment l’avantage de ne contenir aucun produit de synthèse. Les ingrédients utilisés sont frais car souvent issus de producteurs locaux, et respectent le rythme des saisons, pour garantir l'efficacité des molécules et ne pas être trop gorgés d'eau.

La technologie WPE (Water Plant Emulsion) est un procédé permettant de créer une émulsion à partir de substances non miscibles. Cette émulsion utilise des éléments 100% naturels afin de créer un produit fluide, non visqueux et non collant avec des principes actifs répartis de façon homogène afin de renforcer leur effet[1].

Histoire et industrie

Pour comprendre l'industrie telle qu'elle est aujourd'hui il faut comprendre comment celle-ci s'est développée.

La vente de cosmétique, comme dit précédemment, croît depuis l'époque antique. De cette époque au XVIIIe siècle, la vente de produit se faisait principalement en boutiques et pharmacies. Ces produits étaient considérés comme des produits de luxe et des produits améliorant l'hygiène. Du XVIIIe siècle au XXe siècle, les boutiques et pharmacies étaient encore une fois les réseaux de ventes les plus utilisés, mais ils ont dû faire face à l'arrivée de nouveaux réseaux de vente comme la vente à domicile (encore plus cher qu'en boutique), et l’événementiel (petits vendeurs ambulants). Les vendeurs spécialisés étaient les plus sollicités par les classes sociales les plus riches. Ils vendaient des produits considérés comme des produits de haute qualité. Aujourd'hui encore, certaines de ces grandes marques perdurent grâce à l'empreinte qu'elles ont laissée dans ce marché.

C'est en 2008, avec l'arrivée d'Internet, que les ventes de cosmétiques vont exploser. Internet est un facteur direct à la vente et indirect grâce aux publicités. La télévision a été un accélérateur à la vente de ces produits, cependant internet offre un espace publicitaire bien plus vaste. Les blogs, YouTube, Les sites de ventes en ligne… ont permis de faciliter l'accès aux produits cosmétiques.

Aujourd'hui, le marché des cosmétiques repose sur un tissu d'entreprises multinationales. Les produits cosmétiques représentent actuellement un chiffre d'affaires mondial dépassant les 100 milliards d'euros.

En 2015, les 10 entreprises qui dominent[2] le marché de la beauté sont :

  1. L'Oréal
  2. Unilever
  3. Procter & Gamble
  4. Colgate-Palmolive
  5. Estée Lauder
  6. Johnson & Johnson
  7. Shiseido
  8. Avon Products
  9. Beiersdorf
  10. Kao Corporation

Législation et sécurité

Le domaine des cosmétiques est régi par une législation relevant en Europe autrefois de la Directive européenne 76/768/CEE amendée sept fois depuis 1976, et maintenant du Règlement (CE) no 1223/2009 applicable dans tous les pays membres de l'Union européenne). Elle dresse une liste positive pour l'utilisation des colorants, conservateurs et filtres solaires ainsi qu'une liste négative (substances interdites) contenant, entre autres, les substances CMR (Cancérigène Mutagène Reprotoxique).

L'annexe 1 du Règlement exige un dossier de sécurité pour chaque produit cosmétique.

En Europe, la sécurité des produits cosmétiques et de leurs ingrédients est surveillée par le SCCS (Scientific Committee for Consumer Safety), instance rattachée à la Commission européenne pour l'évaluation scientifique de la sécurité des produits de consommation. Elle évalue toutes les nouvelles données scientifiques susceptibles de concerner les produits cosmétiques. Elle émet également des recommandations en vue d'adapter le Règlement à ces nouvelles données. Par ailleurs, le Règlement a institué le système de « cosmétovigilance » permettant de recenser rapidement toute information relative à d'éventuels effets indésirables liés à l'utilisation des produits cosmétiques.

Certains cosmétiques provoquent parfois des réactions directes ou secondaires chez certaines personnes allergiques ou s'étant sensibilisées à un des ingrédients du produit, sans parfois que cela puisse être anticipé à partir de données de sécurité disponibles en raison de la faiblesse numérique de la population concernée par les premières études.

C'est pourquoi la réglementation oblige les fabricants à indiquer sur l'emballage ou étiquette de leur produit, outre leur nom et adresse, la liste complète des ingrédients dont la présence de certaines substances naturelles réputées allergènes.

Les produits cosmétiques mis sur le marché sont soumis aux contrôles permanents[réf. nécessaire] des autorités, notamment en France de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) et de l'Agence nationale de la santé et du médicament (ANSM titutions afin de retrouver la traçabilité, du fabricant, du labo, des ingrédients, et des pourcentages, les examens d'efficacité…, ceci est une protection pour le consommateur en cas de problème, ou d'allergie avec un produit cosmétique.

En matière de protection de l'environnement, les exigences du règlement REACH (sur l'enregistrement, l'évaluation, l'autorisation et les restrictions des substances chimiques), mais ce dernier, entré en vigueur le 1er juin 2007 ne concerne que les substances produites en grandes quantités, et exclut les nanoproduits. Tous les autres ingrédients utilisés pour la fabrication de produits cosmétiques sont concernés, ce qui restreint l'emploi de substances susceptibles de nuire à l'environnement, dont celles qui sont peu biodégradables.

Divers indices laissent penser que certains composants cosmétiques pourraient avoir un effet de perturbateur endocriniens, voire pourraient augmenter le risque d'avortement spontané pour les esthéticiennes qui sont en contacts plus fréquents avec eux.

Santé et environnement

Pour être commercialisé et librement utilisé, un cosmétique ne devrait pas nuire à l'environnement ni à la santé, or plusieurs composants de cosmétiques qui ont été fréquemment utilisés dans ces produits (traditionnels ou industriels) et parfois le sont encore sont des perturbateurs endocriniens (actifs à faible dose), des produits toxiques (comme dans certains kohls traditionnels) et il semblerait y avoir une relation, pour une équipe de chercheurs polonais, entre la fréquence d'utilisation d'un produit cosmétique et le risque de cancer du sein (qui tend à augmenter non seulement au stade post-ménopausique, mais aussi chez les très jeunes femmes[3]).

Diverses substances toxiques (plomb, certains éthers de glycols) sont maintenant interdites dans la plupart des pays, et les fabricants effectuent des tests de tolérance des cosmétiques pour éliminer les produits toxiques, allergènes, photosensibilisants, etc., de leurs gammes de produits. L'oxyde d'éthylène, utilisé dans certains cosmétiques a été classé cancérigène et mutagène (avec « des preuves suffisantes de cancérogénicité pour le cancer du sein »[3]) et divers xénoestrogènes sont soupçonnés de pouvoir contribuer au risque de cancers dits « hormonaux » (cancer du sein, des testicules, de la thyroïde…) dont les parabens, sels d'aluminium, phtalates, ou le bisphénol A[3]. Les effets synergiques des mélanges de ces produits chimiques (effet cocktail) sont encore difficiles à cerner, d'autant qu'ils se combinent aux effets d'autres facteurs environnementaux (dont l'exposition au soleil ou aux UV artificiels), d'éventuelles prédispositions génétiques et du vieillissement de la peau et de l'organisme[3].

En 1994, une étude[4] américaine a porté sur le taux de fausses couches chez des femmes nord-américaines (de Caroline du Nord), de 22 à 36 ans, ayant travaillé dans le domaine de la cosmétique, coiffure ou soins aux ongles durant leur grossesse. Sur 8 356 femmes ayant une licence en cosmétologie, ils ont identifié celles qui ont été enceintes entre 1983 et 1988 (64 % ont accepté de répondre à deux enquêtes par questionnaires écrits). L'étude a porté sur 96 femmes ayant connu un avortement spontané et 547 ayant eu un bébé viable et qui ont travaillé à temps plein en cosmétologie ou dans d'autres emplois durant le 1er trimestre de leur grossesse[4]. L'étude a montré une association statistiquement significative entre avortement spontané et le nombre d'heures travaillées par jour en cosmétologie, le nombre de soins aux cheveux effectués sur des clients par semaine, l'utilisation de désinfectants à base de formaldéhyde et le fait de travailler dans des salons de manucure, où des soins aux ongles étaient prodigués par d'autres employés[4]. L'étude n'a par contre pas trouvé de corrélations très significatives pour le personnel à temps plein qui effectuait peu de soins aux cheveux, ou parmi les personnes qui travaillaient moins de 35 heures par semaine, ce qui laisse penser que les produits utilisés pour les soins aux cheveux (dits chemical services pour les anglophones) pourraient affecter la santé reproductive, peut-être via des effets de perturbation endocrinienne[4].

Ces dernières années, c'est le « Paraben » qui était utilisé comme conservateur (bactéricide) dans presque tous les produits cosmétiques (voir dossiers Afssaps) ou formules en cosmétologie. Il existe plusieurs types de parabens, mais le plus nocif a été interdit et/ou retiré de nombreuses formulations car perturbateur endocrinien voire potentiellement cancérigène. Ceci est devenu un argument de vente dans le marketing de produits cosmétiques dits « Sans Paraben », etc. Les consommateurs, très avertis et très regardant sur les produits naturels, contestaient les Parabens nuisibles pour leur santé.

Critiques et controverse

Au XXe siècle, la publicité et la presse féminine ont considérablement favorisé le commerce et la popularité des cosmétiques. Dans les pays riches, certains cosmétiques sont utilisés par des jeunes filles et parfois jeunes garçons à un âge de plus en plus jeunes (chez les bébés parfois), et de plus par les personnes âgées. Les produits et accessoires de démaquillage, solvants à ongle pouvant avoir des effets sur la santé, ont suivi ce marché. Quand un segment du marché est en perte de vitesse, les industriels inventent de nouveaux produits fluo, intégrant des paillettes, ou ayant un goût (pour les rouges à lèvres par exemple). Par la publicité et des conditionnements étudiés, ils cherchent à conquérir un public plus jeune et plus âgé (avec les produits dits anti-âge, anti-vieillissement)…

Des critiques à l'égard des cosmétiques semblent avoir depuis longtemps existé. Elles émanent de certains moralistes et religieux (Chrétiens, mormons, Musulmans… notamment, mais aussi au XXe siècle de divers groupes (hippies, féministes ou d'activistes défenseurs des animaux (utilisés pour les tests sur animaux[5] d'allergie en laboratoires ou tués pour leur graisse (graisse de baleine ou de phoque autrefois utilisées pour les rouges à lèvre par exemple)) et d'une partie du public des ONG[6] ou de grandes ONGE comme Greenpeace qui dans le cadre de sa campagne éco-consommation/Vigitox[7], inquiètes de la teneur en de nombreux produits chimiques toxiques ou potentiellement toxiques ou allergènes ou perturbateurs endocriniens de la plupart des cosmétiques, dont dérivés du pétrole, sodium lauryl sulfate (SLS), et parabens[8]. Greenpeace reproche notamment aux autorités de santé de ne pas tenir compte des synergies entre produits chimiques (« effet cocktail»), ni de « la complexité des voies d’exposition, en particulier par contamination de l’environnement ou transfert de la mère à l’enfant lors de la grossesse ou de l’allaitement » ni du « fonctionnement de certains cancérogènes, ou de ces substances qu’on appelle « perturbateurs hormonaux »[8] » (…) « De plus, aucune indication ne lui est donnée sur la possible toxicité des ingrédients utilisés. Le consommateur n’a donc aucun moyen d’évaluer la « dangerosité » du produit qu’il achète[8] ». L'ONG a interpellé les fabricants par écrit en leur demandant quelle était leur politique concernant certains produits fréquemment présents dans les cosmétiques et en particulier ceux qui figurent dans la liste de la convention OSPAR (Oslo Paris) qui a dressé une liste de substances persistantes, bioaccumulables et toxiques (PBT) à éliminer en priorité pour la protection de l’environnement marin Atlantique ;

…et substances assimilées

Substances ne figurant pas dans la liste OSPAR, mais soupçonnées de poser des problèmes de santé environnementale

De nombreuses études publiées mettent en cause l'innocuité des surfactants.

  • Le sodium lauryl sulphate (SLS) dont on sait au moins depuis le début des années 1980 qu'il cause notamment des irritations de la peau et des dermatites[9],[10],[11],[12],[13].
  • Les Parabens sont aussi des irritants de la peau et sources de dermatite de contact chez les individus ayant développé une sensibilité allergique au paraben (faible pourcentage de la population)[14]. L'expérimentation animale a aussi montré que les parabènes ont une activité œstrogènique, agissant comme xénoestrogènes[15].
  • L'utilisation prolongée de maquillage a également été liée à l'amincissement des cils[16].
  • Des fragrances synthétiques sont largement utilisées dans les produits de consommation, dont certains peuvent provoquer des réactions allergiques[17].

Enfin, les compagnies produisant des cosmétiques sont périodiquement critiquées pour l'utilisation d'arguments pseudoscientifiques non basés sur des preuves scientifiques[18],[19], souvent conjointement à des allégations environnementales émaillant leurs étiquettes, publicités et discours marketing présentant leurs produits comme naturels, issus de l'artisanat ou de la tradition ou au contraire de « technologies de pointe », alors qu'ils contiennent surtout des produits courants issus de la chimie de synthèse[7].

Nanomatériaux

Alors qu'il n'existait pas encore de définitions normées, dans l'Union européenne ;

  • En 2007, le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs[20] a produit une première définition[21],[22] : « des nanoparticules : particules ayant au moins une dimension à l’échelle nano (une dimension < 100 nanomètres). Les nanoparticules se distinguent selon 2 groupes :

i) solubles et /ou dégradables lorsqu’elles sont appliquées sur la peau (liposomes, microémulsions, nanoémulsions) et

ii) les particules insolubles (TiO2, fullerènes, quantum dots), des nanomatériaux : matériaux ayant une ou plusieurs dimensions externes ou structure interne à l’échelle nano, qui pourrait lui conférer de nouvelles propriétés par rapport au même matériau sans caractéristiques nano ».

Plus tard, l'ICCR (International Cooperation on Cosmetic Regulation, 2010) précisera dans un rapport les critères et méthodes de détection des nanomatériaux dans les produits cosmétiques. Ce rapport présente également la définition des nanomatériaux dans les produits cosmétiques : « une substance utilisée dans un cosmétique est considérée comme étant un nanomatériau s'il s'agit d'un ingrédient insoluble, délibérément fabriqué, dont au moins une dimension est de l'ordre de 1 à 100 nanomètres dans la formulation finale, qui est suffisamment stable et persistant dans un milieu biologique pour permettre une interaction éventuelle avec des systèmes biologiques »[21].

  • en 2009, le Règlement Cosmétique[23] donne une définition juridique du nanomatériau :

« un nanomatériau est un matériau insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nm ». (le Règlement précise que cette définition peut évoluer avec les progrès dans la connaissance »[21].

Législation européenne

  • Directive 76/768/CEE du Conseil du 27 juillet 1976 concernant le rapprochement des législations des États membres relatives aux produits cosmétiques (directive « Cosmétiques »)[24].
  • Règlement (CE) n° 1223/2009 relatif aux produits cosmétiques[25].

Notes et références

  1. (en) « WPE : A TECHNOLOGY FOR MICRO-EMULSIONS OF AN EXCEPTIONAL QUALITY », Export Magazine,
  2. (en) Authority Data Sources : Beauty Packaging, 2015, en ligne.
  3. Konduracka, E., Krzemieniecki, K., & Gajos, G. (2014). Relationship between everyday use cosmetics and female breast cancer. Pol. Arch. Med. Wewn, 124, 264-269.
  4. EM John, DA Savitz ; Spontaneous Abortions among Cosmetologists ; mars 1994, Volume 5, Issue 2 ; Revue Epidemiology (résumé)
  5. FDA, page sur les tests cosmétologiques sur les animaux, consultée 2010/11/21
  6. Signers of the Compact for Safe Cosmetics ; Campaign for Safe Cosmetics (Campagne pour des cosmétiques sûrs), consulté 2007-07-05 (archivé 2007-06-09)
  7. Campagne Vigitox de Greenpeace
  8. Plaquette éditée par Greenpeace, consultée 2010//11/21
  9. Agner T ; Susceptibility of atopic dermatitis patients to irritant dermatitis caused by sodium lauryl sulphate, journal=Acta Derm. Venereol. ;volume=71 ;issue=4 ;pages=296–300 ;1991 ; PMID 1681644
  10. Nassif A, Chan SC, Storrs FJ, Hanifin JM ; Abnormal skin irritancy in atopic dermatitis and in atopy without dermatitis ; Arch Dermatol ; volume=130 ; issue=11 ; pages=1402–7 ; novembre 1994 ; PMID 7979441 ; doi;10.1001/archderm.130.11.1402 (Article)
  11. Marrakchi S, Maibach HI ; Sodium lauryl sulfate-induced irritation in the human face: regional and age-related differences ; Skin Pharmacol Physiol ; volume=19 ; issue=3 ; pages=177–80 ; 2006 ; PMID 16679819 ; doi:10.1159/000093112
  12. CIR publication. Final Report on the Safety Assessment of Sodium Lauryl Sulfate and Ammonium Lauryl Sulfate. Journal of the American College of Toxicology. 1983 Vol. 2 (No. 7) pages 127–181.
  13. Löffler H, Effendy I ; Skin susceptibility of atopic individuals ; Contact Derm. ; volume=40 ; issue=5 ; pages=239–42 ; mai 1999 ; PMID 10344477 ; doi:10.1111/j.1600-0536.1999.tb06056.x
  14. Nagel JE, Fuscaldo JT, Fireman P ; Paraben allergy ; journal=JAMA, volume=237, issue=15, pages=1594–5, avril 1977 ; PMID 576658 ; doi:10.1001/jama.237.15.1594
  15. Byford JR, Shaw LE, Drew MG, Pope GS, Sauer MJ, Darbre PD ; Oestrogenic activity of parabens in MCF7 human breast cancer cells ; journal : J. Steroid Biochem. Mol. Biol. ; volume=80 ; issue=1 ; pages=49–60 ; janvier 2002 ; PMID 11867263, doi:10.1016/S0960-0760(01)00174-1; résumé
  16. Towards Beautiful Eyes – Solutions for Thinning Lashes and Dark Patches, Kamau Austin.
  17. Frosch PJ, Pilz B, Andersen KE, et al. ; Patch testing with fragrances: results of a multicenter study of the European Environmental and Contact Dermatitis Research Group with 48 frequently used constituents of perfumes ; Contact Derm.; volume=33 ; issue=5 ; pages=333–42 ; novembre 1995 ; PMID 8565489 ; doi:10.1111/j.1600-0536.1995.tb02048.x
  18. news.scotsman, à propos des argumentaires pseudo-scientifiques
  19. Badsciences
  20. Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (Scientific Committee on Consumer Safety ou SCCS ; anciennement SCCP, Scientific Committee on Consumer Products)
  21. Afssaps, Rapport État des connaissances relatif aux nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc dans les produits cosmétiques en termes de pénétration cutanée, de génotoxicité et de cancérogenèse; adopté par La Commission de cosmétologie de l'Afssaps le 15 mars 2011, en réponse à la Saisine (n+2008 BCT0001) de la Direction générale de la santé (DGS) le 21 janvier 2008. 55 pages, PDF
  22. SCCP, 2007
  23. RÈGLEMENT (CE) No 1223/2009 Du parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques ; voir Chapitre I, Article 2, point k)
  24. « Produits cosmétiques (jusqu’en 2013) », sur EUR-Lex (consulté le ).
  25. « Des produits cosmétiques plus sûrs pour les Européens », sur EUR-Lex (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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