Carouge (province)
La province de Carouge est l'une des circonscriptions du duché de Savoie. Il apparaît au XVIIIe siècle, sa capitale est Carouge.
Pour les articles homonymes, voir Carouge (homonymie).
Les autorités sardes — Victor-Amédée II de Savoie — ont constitué cette province autour de Carouge afin de concurrencer l'essor de la ville de Genève, en 1780. Le bourg de Carouge devient une ville en 1786.
Organisation administrative de 1780 à 1792
Victor-Amédée III, roi de Sardaigne et duc de Savoie crée, par lettres patentes du , une nouvelle province dans l'objectif d"encourager le développement de la ville de Carouge qui en est le chef-lieu. Carouge devient le siège d'une intendance et le siège d'un juge-mage, transféré depuis Saint-Julien-en-Genevois[1].
Les paroisses qui forment la province sont détachées des provinces voisines [2] :
- Vaigier (?) et Vinzier, détachées du Chablais savoyard ;
- Annemasse, Monthoux et Vétraz, détachées du Faucigny ;
- Andilly, Arcine, Bassy et Veytrens, Bans, Cercier, Cernex, Challonges, Chaumont, Chavannaz, Chêne, Chessenaz, Chevrier-en-Vuache, Clarafond, Contamine, Copponex, Cruseilles, Dingy-en-Vuache, Éloise, Épagny-de-Chaumont, Étrembières, Franclens, Frangy, Jonzier, Marlioz, Minzier, Monnetier-Mornex, Musièges, Présilly, Saint-Blaise, Saint-Germain, Saint-Jean-de-Chaumont, Sallenôves, Savigny, Usinens, Vanzy, Vovray et Vulbens détachées du Genevois.
Lors de l'annexion du duché de Savoie par la Convention nationale en 1792, la province de Carouge intègre le nouveau département du Mont-Blanc et est réorganisée en district de Carouge, composée de 8 cantons[3]. En 1798, l'ensemble du territoire est attaché au nouveau département du Léman[4] et disparait dans l'arrondissement communal de Genève, composé de 10 cantons[5].
Organisation administrative de 1816 à 1837
Après le traité de Turin du , Victor-Emmanuel Ier crée une nouvelle province de Carouge, dont le chef-lieu est Saint-Julien, qui comprend les mandements suivants :
- Annemasse,
- Reigner,
- Saint-Julien
Chacun de ces mandements est organisé d'un chef-lieu (indiqué en italique) et par les communes suivantes :
Mandement d'Annemasse
Les communes du mandement sont[6].
Mandement de Reignier
Les communes du mandement sont[6].
Mandement de Saint-Julien
Les communes du mandement sont [6],[7] :
- Andilly
- Beaumont
- Bossey (et une portion de Verrier)
- Cernex
- Chaumont
- Chavannaz
- Chênex
- Chevrier
- Collonges-Archamps[note 1].
- Contamine-en-Genevois
- Copponex
- Cruseilles
- Dingy-en-Vuache
- Épagny[note 2]
- Feigères
- Frangy
- Jonzier[note 2]
- Marlioz
- Minzier
- Musièges
- Neydens
- Présilly
- Saint-Blaise
- Saint-Julien[note 3]
- Savigny
- Thairy[note 4]
- Valleiry
- Vers
- Viry
- Vulbens
Réorganisation de 1818
Un nouvel édit du réorganise partiellement la province et la composition des mandements[11]. Le mandement d'Annemasse passe de 18 à 15 communes, avec la fusion de Ambilly-Gaillard ; l'ajout de Collonges-Archamps et le retrait de Fillinges, Marcellaz et Nangy[11]. Le mandement de Reigner passe de 10 à 11 communes, avec la fusion des communes des Esserts et d'Ésery (Les Esserts-Ésery), ainsi que l'ajout de la commune de Fillinges[11]. Enfin, le mandement de Saint-Julien passe de 30 à 29 communes, avec la perte de la commune de Collonges-Archamps. Toutefois, le mandement de Seyssel est intégré avec la disparition de la province de Rumilly.
Les communes du mandement de Seyssel sont[11] :
Organisation administrative de 1837 à 1860
Charles-Albert de Sardaigne supprime, par lettres patentes du la province de Carouge[12]. La province du Genevois reçoit alors le mandement de Saint-Julien et le mandement de Seyssel, la province du Faucigny est augmentée du mandement d'Annemasse et du mandement de Reigner[13].
Le mandement d'Annemasse perd les communes de Marcellaz et de Nangy, et comprend désormais la commune nouvellement créée d'Archamps[note 5].
Voir aussi
Bibliographie
- Joseph Dessaix et Gérard Melin (avant-propos), La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique, t. I et II, Paris et Genève, Slatkine, , 781 p. (ISBN 2-05-101334-9, lire en ligne).
- Jules-Joseph Vernier, Étude historique et géographique sur la Savoie, Le Livre d'Histoire - Res Universis, (réimpr. 1993) (1re éd. 1896), 185 p. (ISBN 978-2-7428-0039-1 et 2-7428-0039-5, ISSN 0993-7129, BNF 31563841).
- Jules-Joseph Vernier, Dictionnaire topographique du département de la Savoie, Chambéry, Imprimerie savoisienne, (lire en ligne).
- Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne et Vincent Bianco (éditeur scientifique), Recueil des édits, lettres-patentes, manifestes et ordonnances : publiés dans le duché de Savoie dès le 10 septembre 1814 où sont insérés les règlemens (sic), instructions et circulaires concernant le service du roi et l'administration de la justice, vol. 7, Chambéry, Vincent Bianco, (lire en ligne).
- Société savoisienne d'histoire et d'archéologie (responsable de la publication), L'Histoire en Savoie, « Dictionnaire du Duché de Savoie », Tome 1, 1840, Chambéry, La Fontaine de Siloé, , 265 p. (ISSN 0046-7510, lire en ligne), « N°8, Hors série ».
- Société savoisienne d'histoire et d'archéologie (responsable de la publication), L'Histoire en Savoie, « Dictionnaire du Duché de Savoie », Tome 2, 1840, Chambéry, La Fontaine de Siloé, (ISSN 0046-7510), « N°9, Hors série ».
Articles connexes
Lien externe
- Dominique Zumkeller, « Carouge » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
Notes et références
Notes
- La commune actuelle d'Archamps a été créée de celle de Collonges-sous-Salève le [8]
- Les communes de Jonzier et d'Epagny ont fusionné le
- La commune de Saint-Julien prend le nom officiel de Saint-Julien-en-Genevois par décret du [9]
- La commune de Thairy est annexée par la République de Genève, dans le l'acte final du Congrès de Vienne, le . Elle est rendue au roi de Sardaigne par le traité de Turin le . La méthode choisie pour délimiter la frontière implique qu'elle cède les villages de Perly et de Certourx à la commune de Compesières du Canton de Genève et qu'elle reçoit de cette dernière le village de Lathoy. L´arrêté préfectoral du , publié au J.O. du , fusionne la commune de Saint-Julien-en-Genevois et la commune de Thairy[10].
- La commune d'Achamps est créée par lettre patente du et devient effectivement commune le . Avant ces dates, le village d'Archamps était compris dans la commune de Collonge[13].
Références
- Joseph Dessaix 1858, tome II, p. 334 [lire en ligne]
- Jules-Joseph Vernier 1896, p.63, « Province de Carouge »
- Jules-Joseph Vernier 1896, p.101-103.
- Jules-Joseph Vernier 1896, p.109.
- Jules-Joseph Vernier 1896, p.117.
- Jules-Joseph Vernier 1896, p.122-123.
- Vincent Bianco 1819, p. 21. [lire en ligne]
- « Communes des Pays de Savoie : Archamps », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia (consulté le ).
- « Communes des Pays de Savoie : Saint-Julien-en-Genevois », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia (consulté le ).
- « Communes des Pays de Savoie : Thairy », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia (consulté le ).
- Jules-Joseph Vernier 1896, p.132.
- Société savoisienne d'histoire et d'archéologie 2005, p. 90, entrée « Carouge »
- Joseph Dessaix 1858, tome II, p. 416 [lire en ligne]
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