Pulsions
Pulsions (Dressed to Kill) est un film américain réalisé par Brian De Palma, sorti en 1980.
Pour les articles homonymes, voir Dressed to Kill et Pulsions (psychanalyse).
Titre original | Dressed to Kill |
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Réalisation | Brian De Palma |
Scénario | Brian De Palma |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Filmways Pictures Cinema 77 Films Warwick Associates |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Thriller érotique, horreur, drame |
Durée | 105 minutes |
Sortie | 1980 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Kate Miller, la cinquantaine, frustrée sexuellement, suit une psychothérapie. Sentant la jeunesse lui échapper, elle succombe à un inconnu rencontré au Metropolitan Museum of Art de New York. Cette rencontre lui est fatale : en revenant chercher la bague qu'elle avait oubliée chez son amant, elle rencontre la mort dans l'ascenseur. Liz Blake, prostituée, a vu la scène dans le miroir de la cabine : une blonde a lacéré Kate Miller avec un rasoir.
Cette blonde n'est pas encore une femme, mais « une femme dans un corps d'homme » à qui son psychothérapeute, le même que celui de Kate Miller, refuse l'agrément pour une opération de changement de sexe.
Résumé
Kate Miller est une femme ménopausée qui suit son entretien avec le thérapeute new-yorkais, le docteur Robert Elliott. Depuis la rencontre, Kate essaie de jouer les séductrices, mais le docteur Robert Elliott la rejette. Kate doit aller au Metropolitan Museum of Art où elle fait la connaissance d'un inconnu nommé Warren Lockman. Kate et l'homme se déplacent à l'intérieur du musée, sortent, prennent un taxi. Puis ils vont faire l'amour dans l'appartement de l'homme.
Des heures après, Kate se lève et profite de ce que l'homme est endormi pour sortir de la chambre. Kate va dans le bureau de l'homme et lui laisse un mot, puis découvre un document qui indique qu'il est atteint de maladie sexuellement transmissible. En plein choc, elle quitte l'appartement. Mais elle a oublié son alliance sur la table de chevet et fait demi-tour pour la récupérer. Elle attend l'ascenseur et soudain, lorsque les portes s'ouvrent, elle fait face à une grande femme blonde, aux lunettes de soleil noires, armée d'un rasoir droit. Kate est victime de meurtre dans l'ascenseur. Une prostituée nommée Liz Blake arrive et voit la meurtrière dans le miroir de l'ascenseur ; elle deviendra le principal suspect lorsqu'elle est aperçue par une femme de ménage, portant le rasoir ; elle sera la prochaine cible du tueur.
Au loin, le docteur Elliott vient de recevoir un message sur son répondeur téléphonique laissé par « Bobbi ». Il s'agit d'un patient transgenre du docteur. Bobbi se moque du thérapeute et évoque l'interruption de leur séance, liée au fait qu'Elliott refuse de signer des documents permettant à Bobbi d'avoir recours à la chirurgie pour changer de sexe.
L'inspecteur Marino collabore avec Liz qui, elle-même, s'associe au fils de Kate, nommé Peter, pour traquer la suspecte. Peter est un inventeur : il utilise des engins faits maison et des caméras espions pour enregistrer les patients qui quittent le bureau du docteur Elliott. Il enregistre Bobbi en vidéo, ensuite Liz est pourchassée par la grande blonde aux lunettes de soleil, jusqu'au métro. Liz se retrouve face à un groupe de loubards qui l'accostent et dont elle s'échappe, jusqu'à ce que la grande blonde aux lunettes de soleil tente de la tuer. Les loubards, effrayés, prennent la fuite devant cette scène ; Peter intervient et asperge le visage de la blonde avec une bombe anti-agression ; la tueuse prend la fuite.
Liz et Peter doivent en savoir plus au sujet de Bobbi et entrent par effraction dans le bureau du docteur Elliott. Liz se montre en lingerie dans le cabinet du docteur. Soudain, Peter, qui est resté dehors, voit quelque chose par la fenêtre : il crie sur Liz qui se retourne face à une blonde avec un rasoir. Tandis qu'elles se confrontent, surgit à côté de Peter une policière qui tire et blesse la suspecte dans le cabinet, dont la perruque tombe et dévoile que la blonde au rasoir est en réalité le docteur Elliott.
Le docteur Elliott est incarcéré dans un asile pour fous dangereux. Le docteur Levy dévoile à Liz que le docteur Elliott est une personne transgenre. Soudain, le docteur Elliott étrangle une infirmière et la déshabille devant les fous de l'asile quand, soudain, Liz se réveille en sursaut.
Pour finir, le docteur Elliott surgit et tue Liz ; puis Liz se réveille à nouveau en sursaut, vêtue d'une chemise de nuit soigneusement boutonnée. Peter, vêtu d'un pyjama, la rejoint et lui annonce qu'elle vient de faire un cauchemar.
Fiche technique
- Titre francophone : Pulsions
- Titre original : Dressed to Kill[1]
- Réalisation : Brian De Palma
- Scénario : Brian De Palma
- Musique : Pino Donaggio
- Photographie : Ralf D. Bode
- Montage : Gerald B. Greenberg
- Direction artistique : Gary Weist
- Costumes : Gary Jones et Ann Roth
- Production : Samuel Z. Arkoff, Fred C. Caruso et George Litto
- Sociétés de production : Filmways Pictures, Cinema 77 Films et Warwick Associates
- Distribution : Filmways Pictures, UGC
- Budget : 6,5 millions de dollars[2],[3]
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : Couleurs Technicolor - 2,35:1 - stéréo magnétique 4 pistes en V.O. mono en V.F. - 35 mm
- Genre : Thriller érotique, horreur, drame
- Durée : 105 minutes
- Dates de sortie[4] :
- États-Unis : (version censurée)
- France : (version intégrale), (ressortie), (ressortie en copie numérique stéréo)
- Film interdit aux moins de 16 ans (aux moins de 18 ans lors de sa première sortie en France)
Distribution
- Michael Caine (VF : Gabriel Cattand) : Dr. Robert Elliott
- Angie Dickinson (VF : Evelyne Séléna) : Kate Miller
- Nancy Allen (VF : Catherine Lafond) : Liz Blake
- Keith Gordon (VF : Gilles Laurent) : Peter Miller
- Dennis Franz (VF : Marc De Georgi) : l'inspecteur Marino
- David Margulies (VF : Pierre Hatet) : Dr. Levy
- Ken Baker : Warren Lockman
- Susanna Clemm : Betty Luce
- Brandon Maggart (VF : Patrick Poivey) : Cleveland Sam
- Amalie Collier : la femme de ménage
- Mary Davenport : la femme au restaurant
- Anneka Di Lorenzo : l'infirmière
- Norman Evans (VF : Claude Joseph) : Ted
- Robbie L. McDermott : l'homme sous la douche
- Bill Randolph : taxi
- Sean O'Rinn : le chauffeur de taxi au musée
- Fred Weber : Mike Miller
- William Finley : Bobbi (voix)
Production
Genèse du projet
Brian De Palma s'est inspiré de sa jeunesse pour des éléments du film : quand il était plus jeune il a surveillé son père, soupçonné d'adultère par sa mère[5]. Par ailleurs, dans les années 1970, il écrit un scénario sur des assassinats dans la communauté gay, inspiré d'un article de journal de Gerald Walker. Mais il ne peut en obtenir les droits d'adaptation, qui ont été achetés pour le film de William Friedkin, La Chasse (The Cruising), qui sort en 1980[5]. De Palma conserve quelques éléments de ce scénario et retravaille son script.
Avec ce film, le réalisateur voulait également rendre un nouvel hommage à Alfred Hitchcock et plus particulièrement à Psychose.
« Je voulais tourner un film dans lequel, à l'instar de Psychose, on s'attache à décrire soigneusement un personnage qu'on tue ensuite[6]. »
— Brian De Palma
Distribution des rôles
Brian De Palma souhaite initialement que le rôle de Kate Miller soit interprété par Liv Ullmann, mais l'actrice refuse la proposition[5]. Le cinéaste a par ailleurs proposé le rôle de Robert Elliott à Sean Connery, qui doit refuser à cause de précédents engagements[5].
Tournage
Le tournage a principalement lieu à New York, notamment à Manhattan[7]. Pour les scènes du musée, les extérieurs sont tournés à New York et les intérieurs au Philadelphia Museum of Art de Philadelphie[8].
Musique
Original motion picture soundtrack
Durée | 35:17[9] |
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Genre | musique de film |
Compositeur | Pino Donaggio |
Label | Varèse Sarabande |
Critique |
Albums de Pino Donaggio
La musique du film est composée par Pino Donaggio. Celui-ci avait déjà collaboré avec Brian De Palma pour Carrie au bal du diable (1976) et Home Movies (1980) et le fera à nouveau pour Blow Out (1981), Body Double (1984), L'Esprit de Caïn (1992), Passion (2012) et enfin Domino (2019).
- Liste des titres[9]
- The Shower - 4:13
- The Museum - 6:16
- The Note - 4:19
- Flight from Bobbi - 2:23
- Death in the Elevator - 2:18
- Liz and Peter / A Romantic Interlude - 1:49
- The Erotic Story - 2:42
- The Transformation / The Storm / The Revelation - 4:03
- Kate's Confession - 0:44
- The Forgotten Ring / The Murder - 3:24
- The Cab - 2:00
- The Asylum / The Nightmare - 4:15
- Finale - 2:33
Accueil
Tout comme La Chasse (1980, William Friedkin), Pulsions a failli être « classé X » aux États-Unis par la MPAA[5], avant d'écoper d'une simple interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés grâce à une version légèrement expurgée. En Europe, c'est la version intégrale qui a été exploitée.
Par ailleurs, les deux films provoquent de vives réactions des associations de défense des droits des homosexuels qui s'opposent à leur sortie. Plusieurs évènements ont lieu autour des cinémas qui projetaient ces œuvres, qui donnaient selon ces associations une image un peu trop exagérée de l'altération mentale chez certains trans[5],[10].
Critique
Les critiques sont assez partagées envers le film, certains[Qui ?] reprochant à De Palma de notamment se servir du sexe pour provoquer la censure et pour faire du bruit autour de son film[11].
La sortie aux États-Unis est l'occasion d'un affrontement entre les critiques Pauline Kael et Andrew Sarris (en). Pour Sarris, le film est comparable à un « hamburger de chez McDonald's » : il trouve « de la viande hachée » (ce qui arrive au personnage d'Angie Dickinson), des « saveurs douces » (la musique « sucrée » de Pino Donaggio) et « beaucoup de ketchup rouge sang »[12]. Il considère De Palma comme un « voleur, » ses emprunts à Hitchcock manquant pour lui de profondeur car ils ne se marient pas avec la « facétie » et la distance créées par De Palma[12]. À l'inverse, Pauline Kael, pour The New Yorker apprécie la manière dont De Palma intègre l'héritage d'Hitchcock avec ce qui lui vient des comédies qu'il a réalisées à la fin des années 1960, telles que Greetings[12].
À l'occasion de la ressortie du film en salles en 2012, Les Inrockuptibles écrivent que cette « relecture de Psychose » est surtout un « thriller hypermaniériste où le suspense (sous la douche, dans l’ascenseur), millimétré comme des préliminaires au lit, exsude le plaisir constant de filmer »[13].
Box-office
Malgré des critiques mitigées à sa sortie, le film rapporte tout de même 31 899 000 de dollars aux États-Unis pour 6,5 millions de budget[2],[3]. En France, il totalise 1 147 059 entrées[14], malgré une interdiction aux moins de 18 ans (aujourd'hui, aux moins de 16 ans).
Distinctions
Source : Internet Movie Database[15]
Récompense
Nominations
- Saturn Awards 1981 : meilleur film d'horreur, meilleur réalisateur pour Brian De Palma et meilleure musique pour Pino Donaggio.
- Golden Globes 1981 : révélation féminine de l'année pour Nancy Allen[17].
- Razzie Awards 1981 : pire réalisateur pour Brian De Palma, pire acteur pour Michael Caine et de la pire actrice pour Nancy Allen[18].
Analyse
Si ce film est inspiré par le cinéma d'Alfred Hitchcock, Brian De Palma utilise différemment cette influence que dans l'un de ces précédents films, Obsession. Ce film reprenait en effet la structure scénaristique de Sueurs froides, tandis qu'ici le cinéaste s'inspire de « scènes-clé » du cinéma d'Hitchcock, venues de Sueurs froides et de Psychose, à partir desquelles il effectue des prolongements et des variations[19]. La scène du musée est ainsi une reprise de celle où Madeleine venait regarder le portrait de Carlotta dans Sueurs froides, mais De Palma s'autorise le plan qu'Hitchcock ne réalisait pas : celui du plan de face sur le visage de la femme qui regarde le tableau, « s'introduisant symboliquement dans la scène d'Hitchcock[20]. » Le meurtre reprend l'idée de Psychose, tuant une actrice connue qui incarne le personnage principal (ici Angie Dickinson, chez Hitchcock Janet Leigh) tôt dans le film, à un moment où le spectateur ne s'y attend pas[21].
Notes et références
- Dressed to Kill est une expression anglaise signifiant « être tiré à quatre épingles, être sur son trente et un » mais qui signifie littéralement « habillé pour tuer », définition qui prend tout son sens dans le film...
- (en) Box office - Box Office Mojo
- Business - Internet Movie Database
- (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database.
- (en) Anecdotes - Internet Movie Database.
- Secret de tournage - Allociné.
- Lieux de tournage - Internet Movie Database.
- « Section « Lieux de tournage » », imdb.
- (en) « Pino Donaggio Dressed to Kill », sur AllMusic.com (consulté le ).
- (en) Ron Jeremy on Brian De Palma's Dressed To Kill - Some Came Running.com
- Analyse et critique - DevilDead.com
- Dumas, p. 34-37.
- Léo Soesanto, « Voyeur, fétichiste, onirique : tout De Palma en un seul film. », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- « Pulsion », sur JP's box-office (consulté le ).
- (en) Distinctions sur l’Internet Movie Database
- Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur, « Site officiel des Saturn Awards ».
- Golden Globe award, « Site officiel »
- « Site officiel des Razzie Awards » [archive du ]
- Lagier, p. 56
- Lagier, p. 60
- Lagier, p. 62
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud, Brian de Palma : Entretiens avec Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud, Paris, Calmann-Lévy, , 214 p. (ISBN 2-7021-3061-5)
- Luc Lagier, Les Mille Yeux de Brian de Palma, Paris, Cahiers du cinéma, , 199 p. (ISBN 978-2-86642-499-2)
- (en) Chris Dumas, Un-american psycho : Brian de Palma and the political invisible, Intellect Books, , 339 p. (lire en ligne)
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
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