Pyramide de Khéops

La pyramide de Khéops ou grande pyramide de Gizeh est un monument construit par les Égyptiens de l'Antiquité, formant une pyramide à base carrée. Tombeau présumé du pharaon Khéops, elle fut édifiée il y a plus de 4 500 ans, sous la IVe dynastie[1], au centre du complexe funéraire de Khéops se situant à Gizeh en Égypte. Elle est la plus grande des pyramides de Gizeh.

Pyramide de Khéops
Pyramides d'Égypte et de Nubie
Commanditaire
Autre nom
Akhet Khoufou, ʒḫ.t Ḫw=fw L'horizon de Khoufou »)
Nom (hiéroglyphes)


Construction
vers 2560 av. J.-C.
Type
Hauteur
initiale ~146,58 m (280 coudées) aujourd'hui 137 mètres
Base
~ 230,30 mètres (+/- 440 coudées)
Volume
2 592 341 m3
Inclinaison
51° 51' 14´´
Pente
14/11
Coordonnées
29° 58′ 44″ N, 31° 08′ 02″ E
L'Horizon de Khéops

ȝḫ.t-Kwfw

Elle était considérée dans l'Antiquité comme la première des Sept Merveilles du monde. Seule des Sept Merveilles du monde à avoir survécu jusqu'à nos jours, elle est également la plus ancienne. Durant des millénaires, elle fut la construction humaine de tous les records : la plus haute, la plus volumineuse et la plus massive. Ce monument phare de l'Égypte antique est depuis plus de 4 500 ans scruté et étudié sans relâche.

Le tombeau, chef-d'œuvre de l'Ancien Empire de l'architecte Hémiounou, est la consécration et l'aboutissement de toutes les techniques architecturales mises au point depuis la création de l'architecture monumentale en pierre de taille par Imhotep pour la pyramide de son souverain Djéser, à Saqqarah. Les nombreuses particularités architectoniques et les exploits atteints pour sa construction en font une pyramide à part qui ne cesse de questionner la recherche.

Description

La pyramide de Khéops fait encore partie des édifices les plus hauts du monde en 1884.

Ce monument forme une pyramide à base carrée de 440 coudées royales anciennes, soit environ 230,5 mètres. Les valeurs empiriques d'aujourd'hui sont : au sud de 230,384 m, au nord 230,329 m, à l'ouest 230,407 m, à l'est 230,334 m, soit une erreur pour obtenir un carré parfait de seulement 12 secondes d'arc sur l'angle formé par ses diagonales[2].

La pyramide construite sur un socle rocheux avait une hauteur initiale d'environ 146,58 m (280 coudées royales égyptiennes), c'est-à-dire plus haute que la basilique Saint-Pierre à Rome de 139 m, mais l'érosion l'a réduite de 9,58 m (environ dix-huit coudées royales) pour atteindre 137 m de hauteur[3]. Elle détient le record du monument le plus haut du monde jusqu'en 1311, année qui voit l'érection de la cathédrale de Lincoln dont la flèche atteint 160 m de hauteur[4]. Elle fait un périmètre de 922 m, une surface de 53 056 m2 et un volume originel de 2 592 341 m3 (aujourd'hui 2 352 000 m3)[4].

Vestige du parement calcaire.

L'estimation traditionnelle du nombre de blocs de pierres qui composent la pyramide est de 2,3 millions mais le calcul des égyptologues va de 600 000[5] à quatre millions[6]. La pyramide pèse près de cinq millions de tonnes. Le volume de matériau entassé (corps et revêtement) s'élevait à 2,5 millions de m3 ; aujourd'hui, il n'en reste qu'environ 2,34 millions[7].

Les premières assises de la pyramide sont faites directement dans la roche naturelle du plateau de Gizeh. D'après une étude géologique et géomorphologique de 2008, le volume minimum de ce substrat est estimé à 23 % du volume total[8].

Le parement ou revêtement était composé de pierres calcaires blanchâtres soigneusement jointoyées et polies qui renvoyaient les rayons du soleil, lui donnant l'aspect d'une véritable colline de lumière (ce qui explique qu'elle eut pour nom Akouit « la brillante », mais elle fut plutôt appelée Akhet Khoufou, « L'horizon de Khéops »[9]) et soulignant sa géométrie par un jeu d'ombre et de lumière[10]. Contrairement à la pyramide de Khéphren, elle n'a pas gardé dans sa partie supérieure son revêtement de calcaire mais il subsiste quelques blocs au niveau de la base de la face Nord. Le nucléus est constitué de blocs de calcaire plus ou moins équarris de moins bonne qualité que ceux du parement, les premiers étant issus d'une carrière à 400 m de la pyramide, les seconds de la carrière de Tourah. Les deux premières assises, ainsi que la maçonnerie de la grande galerie et des appartements funéraires sont construites en blocs de granit rose d'Assouan. Les blocs qui sont aujourd'hui visibles à l'extérieur sont noircis par la pollution et souvent cachés par la brume[11].

Chaque bloc de pierre calcaire a un volume de 1,10 m3 et pèse en moyenne 2,5 t, ce qui fait pour la pyramide (en négligeant le poids des 130 blocs de granite) une masse totale de 5 000 000 t[3].

Des vestiges d'une enceinte à redans, située à dix mètres autour de la pyramide, sont présents autour du monument. Ces redans sont des parties saines conservées du socle rocheux qui ont permis de diminuer le nombre de blocs à mettre en œuvre lors de la construction[12].

Rôle au sein du complexe funéraire

La pyramide de Khéops fait partie d'un complexe plus large, constitué :

  • d'un temple funéraire en deux parties : une basse, appelée « temple de la vallée » (ou « temple bas », associé à un port débarcadère en bordure des terres cultivées, ce lieu pouvant avoir servi d'accueil du roi vers l'au-delà, rien ne permettant de dire s'il servait à la purification et à la momification) ; une partie haute (ou « temple haut », chapelle funéraire où le clergé dépose tous les jours des offrandes) située à proximité de la pyramide[13]. Ces deux parties sont reliées par une « chaussée montante », couloir monumental dallé servant de galerie de communication[note 1] ;
  • d'un ensemble composé de la pyramide de Khéops, de trois pyramides de reines, d'une pyramide satellite (pyramide G1D), ceint d'une muraille, relié à la galerie de communication par l'intermédiaire de la partie haute du temple ;
  • de multiples mastabas regroupés en trois cimetières ou villes de mastaba, situées à l'orient derrière les pyramides des reines, au sud de la grande pyramide, et à l'occident de la pyramide du roi.

Architecture

La grande pyramide de Khéops a bénéficié, pour sa construction, des développements et des innovations techniques des pyramides de son père Snéfrou à Dahchour. Elle ne semble avoir subi aucun changement de plans à l'extérieur. Ce point est par contre sujet à discussions en ce qui concerne l'intérieur du monument. Deux écoles s'affrontent : il y a les partisans d'un projet unique et les partisans de trois projets successifs[14]. Il semble que l'architecte en fut le vizir Hémiounou.

Vue en coupe et distribution interne de la pyramide de Khéops.
Système de couverture, entrée de la pyramide de Khéops.

La distribution interne

Percée d'Al-Mamoun.

L'entrée de la pyramide (1), située sur la face nord de la pyramide à une hauteur de 15,63 mètres[15], est surplombée par un système de décharge avec voûtes et linteaux monolithiques. Sa fonction est de protéger le couloir descendant de la masse située au-dessus. Cependant les dimensions de cette voûte semblent disproportionnées quand on considère les charges relativement faibles en cet endroit. Avait-elle une fonction plus symbolique[note 2] ?

Cette entrée aurait été fermée au moyen d'une pierre mobile, ce qui confirmerait les indications de l'auteur antique Strabon. Ce type de dispositif de fermeture était déjà connu à Dahchour[16].

On accède aujourd'hui aux infrastructures intérieures par la percée qu'effectua le corps expéditionnaire du calife Al-Mamoun en 820 (2). Le revêtement lisse de la pyramide était encore en place à cette époque et masquait le dispositif de fermeture antique[note 3], et les membres de l'expédition cherchèrent longtemps avant de trouver un endroit où la pierre sonnait creux. L'ouverture fut creusée quelques mètres sous la véritable entrée et débouche sur le couloir ascendant, juste derrière les blocs bouchant le passage (3). C'est dans une chambre de décharge au-dessus de la chambre du roi que l'égyptologue Vyse découvre en 1837 les seules inscriptions de la pyramide, le cartouche du roi Khéops, plusieurs fois tracé en rouge sur les blocs de pierre, si bien que le coffre est traditionnellement considéré comme le sarcophage ayant abrité la momie de Khéops[17]. La théorie de Gilles Dormion considère qu'il s'agit d'une chambre fausse destinée à tromper les voleurs[18].

Le plan de la pyramide de Khéops est composé de trois niveaux principaux.

La descenderie et la chambre souterraine

Le couloir descendant (4) , incliné de 26°26'46"  soit une pente de 50 %  et long de 105 mètres[15], aboutit à un couloir horizontal long de 8,90 mètres[15] menant à la chambre souterraine (5). Cette dernière, ainsi qu'une grande partie de la descenderie, a été creusée dans la roche naturelle et demeure inachevée. Dans le mur sud fut ébauché un corridor de seize mètres[15] de long ne débouchant sur rien. Un décaissement fut pratiqué dans le sol de la chambre. Les ingénieurs John Shae Perring et Howard Vyse y pratiquèrent en 1837[19], un puits profond de 11,60 mètres, lequel, espérèrent-ils, les conduirait jusqu'à la chambre sépulcrale. Leurs pensées étaient alors inspirées par le voyageur grec Hérodote selon qui le corps de Khéops reposait sur une île, entourée d'un canal et située en dessous de l'actuelle chambre souterraine. Leurs recherches ne menèrent à rien.

L'aspect inachevé de la chambre souterraine semble prouver qu'elle constitue un premier projet abandonné, l'architecte ayant opté ensuite pour un aménagement dans la maçonnerie de la pyramide[20].

Le plan et quelques vues intérieures de la chambre souterraine en 1910

Le couloir ascendant, le boyau et la chambre de la reine

La percée d'Al-Mamoun mène directement dans le couloir ascendant. Ce dernier fut aménagé par l'architecte de la grande pyramide dans l'appareillage de pierre existant, en perçant le plafond de la descenderie à 25 mètres de l'entrée[21]. Ce couloir est constitué de pierres placées en lits horizontaux sur plusieurs mètres. Il se prolonge ensuite avec une maçonnerie appareillée jusqu'à son extrémité. Trois blocs ceintures sont placés à intervalles réguliers dont la destination était très probablement d'accueillir des herses de fermeture[22]. Or, cette option a dû être rejetée pendant la construction, l'architecte ayant opté pour la mise en place de trois blocs bouchons de granite (3), blocs demeurant toujours aujourd'hui en bas du couloir ascendant.

L'embranchement a la particularité d'offrir un accès à chaque niveau de la pyramide : tout d'abord à la descenderie, par un boyau reliant le bas de la grande galerie (9) à la grotte (12) et creusé à même la maçonnerie par les constructeurs, ensuite à la chambre de la reine (7), par un couloir horizontal (8), et enfin à la chambre du roi (10), en empruntant la grande galerie (9).

Un boyau, reliant le bas de la descenderie à la surface au niveau du rocher naturel traversant une grotte naturelle (12) sans aucune forme construite. Il permettait l'évacuation des débris produits par les travaux dans la chambre souterraine. Ce puits fut rendu inopérant dès la pose des premières assises de pierres mais remis en fonction et accessible depuis l'embranchement quand la construction été fort bien entamée[23].

Le couloir menant à la chambre de la reine (8) est appareillé dans une maçonnerie de belles pierres calcaires. Des particularités figurent sur ses murs tels que des faux joints et des joints anormalement croisés. Il y eut de nombreuses tentatives d'investigation (forages, mesures micro-gravimétriques) afin de déceler des couloirs secrets mais celles-ci furent sans succès[24].

Le « ScanPyramids Big Void » (le grand vide) qui se trouve à environ quarante mètres de la chambre de la reine mesure au moins trente mètres de long et a des caractéristiques similaires aux galeries. Il a été dévoilé le jeudi 2 novembre 2017 après un scan de la pyramide de Khéops dans le cadre du projet Scanpyramids[25],[26].

On accède à la « chambre de la reine » (7) (qui, en réalité, n'a jamais été destinée à une reine mais fut nommée ainsi par les explorateurs arabes). Cette chambre de base carrée[27], placée dans l'axe est-ouest de la pyramide, possède une couverture en voûte avec pierres disposées en chevrons. Une niche, protégée par une voûte en encorbellement, fut aménagée dans le mur est de la chambre. Une percée dans cette niche soulève aujourd'hui de nombreux débats. L'égyptologue Gilles Dormion a remarqué que cette sape s'avère être un boyau maçonné de cinq mètres (donc prévu par les constructeurs) prolongé par une sape de voleur de dix mètres[28]. La fonction de cette niche est toujours inconnue.

Comme la « chambre du roi » cette pièce était munie de deux conduits dits de « ventilation » aménagés dans ses murs nord et sud. Ils étaient masqués par des dalles de fermeture qui ont été découvertes au XIXe siècle lors des explorations approfondies du monument[29].

Ces conduits ont fait l'objet de plusieurs campagnes d'exploration dont la première en 1993 a été baptisée le projet Upuaut[note 4].

La grande galerie, l'antichambre et la « chambre du roi »

La grande galerie (9) est l'élément architectural le plus impressionnant et le plus élaboré de l'Ancien Empire. D'une longueur de 47,80 mètres et d'une hauteur de 8,60 mètres par rapport à la verticale, la galerie est inclinée de 26°10'16"[30]. Elle est surmontée d'un plafond plat sans voûte, mais les assises sont des saillies en encorbellement sur quatre faces (technique héritée de la pyramide rouge ayant les saillies en encorbellement que sur deux faces et de la pyramide rhomboïdale à Dahchour . Une marche à l'extrémité supérieure de cette galerie donne sur une antichambre (11) menant à la chambre du roi (10). Cette antichambre comportait un système de fermeture avec herses obstruant le passage mais aujourd'hui disparues[note 5].

La « chambre du roi » est un magnifique ouvrage de granit[note 6] de 10,47 mètres sur 5,23 mètres (soit vingt coudées sur dix coudées) et d'une hauteur de 5,84 mètres[31]. La chambre est surmontée par une imposante couverture de blocs de granit répartis sur cinq niveaux[31], le dernier niveau étant surmonté d'une voûte de décharge avec pierres disposées en chevrons[31],[32]. C'est dans cet espace que fut trouvée la seule inscription permettant d'attribuer, avec certitude, cette pyramide à Khéops. Le toit de cette couverture s'élève à plus de vingt mètres du sol de la chambre. Un coffre en granit, vide et sans couvercle, est disposé à l'ouest de la salle[31]. Comme dans la « chambre de la reine », deux conduits de ventilation (10) s'élèvent depuis la « chambre du roi » vers les faces nord et sud de la pyramide[31],[note 7]. La fonction de ces conduits d'aération fait l'objet de débats[33] : ventilation ? Corridor symbolique pour conduire l'âme du roi (incarnation du pharaon en dieu pour le puits nord, en dieu Horus pour le puits sud) ?

Au fond de la chambre, à l'ouest, la cuve en granit (haute d'un mètre, longue de 2,30 m et large de 0,89 m[34]) posée sur le sol présente des traces de scie et une brèche à un angle, probablement l'œuvre de pilleurs de tombes qui ont tout emporté alors que le couvercle, jamais découvert, devait être encore en place (les rebords du sarcophage montrent un dispositif d'encastrement qui est la preuve de l'existence de ce couvercle). Il est possible que ce sarcophage ne soit qu'un cénotaphe, un tombeau érigé en mémoire du pharaon mais non destiné à recevoir son corps, ou que Khéops soit mort dans une bataille sans que les prêtres aient pu récupérer son cadavre afin de lui rendre les derniers devoirs[35].

Recherche de chambres inconnues

Bien que nombre d'auteurs arabes aient relaté la découverte du corps du pharaon accompagné de son trésor funéraire, les contradictions que l'on peut relever dans ces différents récits sèment le doute sur la véracité de ces témoignages souvent réalisés des siècles plus tard. Cette incertitude, ainsi que la réputation d'inviolabilité de la grande pyramide, incitent de nombreux archéologues et historiens à rechercher la chambre funéraire qu'ils supposent toujours cachée dans la masse du monument. Cette recherche s'est accentuée ces vingt dernières années, aidée en cela par les nouvelles technologies de mesure et de détection.

Une étude lancée en novembre 2015 a permis d'établir la carte thermique de la pyramide, réalisée dans le cadre de la mission Scanpyramids[36],[37]. Celle-ci avance l'hypothèse de l'existence d'une niche encore inconnue à une centaine de mètres de hauteur, sur l’arête nord-est. Le , l'équipe de la mission publie un article dans la revue Nature qui fait état de la découverte d'un nouveau vide au cœur de la pyramide de Khéops[38], grâce à l'étude des muons, particules élémentaires venant de la haute-atmosphère ayant la capacité de traverser la matière mais ralentissant au fur et à mesure. Les capteurs doivent être placés sous la zone à étudier et ensuite comparer la quantité de muons. S'ils constatent un surplus à un endroit, c'est que les muons ont traversé moins de matière, donc du vide[39]. Cette cavité, baptisée « ScanPyramids Big Void », a une longueur minimale de trente mètres[40]. L'existence de cette cavité a été confirmée par trois différentes techniques de détection de muons, via trois instituts distincts : l'université de Nagoya, le laboratoire de recherche sur les particules japonais KEK ainsi que le CEA français.

Les mesures de la pyramide

Les blocs de parement de la pyramide de Khéops.
Les mesures de la Grande pyramide faites pendant l'expédition d'Égypte

Edme François Jomard, pendant l'expédition militaire en Égypte menée par Bonaparte, a étudié la Grande pyramide et a fait avec d'autres savants de l'expédition des mesures de la base au niveau du rocher, de la hauteur revêtue, de la hauteur des triangles composant les quatre faces de la pyramide[41]. À partir des écrits d'Achille Tatius, les savants soupçonnaient que les dimensions de la pyramide étaient en rapport avec une ancienne mesure de la Terre faite par les Égyptiens, mais sans autre preuve. Il a essayé de retrouver ce rapport et de déterminer les valeurs en mètre des anciennes mesures égyptiennes. Pour faire son étude il n'utilise pas la hauteur de la pyramide car cette hauteur n'est qu'une ligne théorique non accessible par la mesure sur site au moyen des instruments dont pouvaient se servir les Égyptiens. Il se sert de la longueur de la base au niveau du socle et de la hauteur des triangles constituant les faces de la pyramide.

  • longueur de la base de la pyramide revêtue : 230,902 mètres,
  • longueur de la hauteur d'une face du triangle de la pyramide revêtue : 184,722 mètres,
  • hauteur de la pyramide revêtue : 144,194 mètres.

Il remarque le rapport entre la base et la hauteur du triangle d'une face : 230,902 / 184,722 = 1,25. Il suppose que ce rapport n'est pas fortuit[42]. Il remarque aussi que la hauteur d'une face du triangle a la longueur d'un stade. Partant de l'idée que la détermination a été faite dans une base 60, si on multiplie cette valeur du stade par 600, on obtient : 110 833 mètres, ce qui est à quelques mètres près la valeur du degré en Moyenne Égypte, pour tenir compte de l'aplatissement de la Terre (cela donnerait une circonférence de la Terre de : 110,833 x 360 = 39 900 kilomètres, au lieu de deux fois la longueur d'un méridien, soit 40 008 kilomètres).

Les dimensions de la pyramide données par les écrivains de l'Antiquité sont assez variables. Les longueurs des unités utilisées peuvent être différentes car, si le nom est le même, elles dépendent du pays de référence. Strabon indique que la hauteur de la pyramide est égale à un stade, mais il s'agit de la hauteur de la face triangulaire.

L'unité de mesure dans la haute Antiquité était la coudée. Sa valeur a varié suivant les pays et les périodes. Elle a fait l'objet de nombreuses discussions entre égyptologues. On ne connaît pas la valeur de la coudée dans l'Ancien Empire. Jomard suppose que la base de la pyramide mesurait quatre-cents coudées donnant une longueur de coudée égale à 0,577 25 m qu'il appelle pyk belady. Cette valeur est différente de celle couramment admise pour la coudée royale = 0,524 m dans le Nouvel Empire[43]. Les études récentes ont montré la variation de la coudée dans le temps et l'espace rendant tout débat à partir de cette valeur inopérant si on ne connaît la valeur de la coudée utilisée au moment de la construction. Jomard rapporte la longueur de la base donnée par plusieurs auteurs de l'Antiquité : Hérodote donne une longueur de 800 pieds, Diodore de Sicile une longueur de 700 pieds, Pline l'ancien de 883 pieds.

Autres études

C'est l'égyptologue William Matthew Flinders Petrie qui, au XIXe siècle, est le premier à avoir attiré l'attention sur l'extraordinaire précision obtenue par les anciens Égyptiens[44]. L'erreur obtenue pour un carré parfait est de seulement 20 cm (seulement 4,4 cm selon Mark Lehner[45]).

La hauteur initiale de la pyramide était de 147 mètres. En coudées égyptiennes, on obtient alors :

  • Côté : ~440 coudées
  • Hauteur : ~280 coudées

Les quatre angles de la base sont :

  • nord-est 90° 3' 2" ;
  • nord-ouest 89° 59' 58" ;
  • sud-est 89° 56' 27" ;
  • sud-ouest 90° 0' 33".

L'erreur moyenne sur les angles droits de la base est de 0° 3´ 6".

L'erreur moyenne sur l'orientation suivant les quatre points cardinaux est aussi de 0° 3´ 6". La base de la pyramide a été nivelée avec une erreur de quelques centimètres.

La base de la pyramide est horizontale à 21 mm près.

Les assises et le revêtement

Il est plus aisé de décrire l'aspect externe de la pyramide que le massif interne dont la conception n'est pas certaine. Le boyau, reliant la grande galerie à la descenderie, nous permet tout de même d'entrevoir la maçonnerie du massif de la pyramide qui se limite à un libage de blocs de calcaire grossièrement équarris.

Les pierres de la grande pyramide ont des dimensions variant en fonction de la hauteur à laquelle elles se trouvent. Il semblerait évident de constater que plus on se rapproche du sommet de la pyramide et plus la hauteur des assises diminue. Or, cette règle n'est pas applicable ici. Les assises diminuent de hauteur jusqu'à un certain niveau au-dessus du sol puis, à partir de celui-ci augmentent en taille jusqu'à diminuer encore et ainsi de suite. Il existe ainsi dix-huit groupes d'un nombre variable d'assises. L'égyptologue Georges Goyon explique cette particularité par la provenance et la nature des matériaux employés, une carrière de calcaire dont le sous-sol est composé de strates d'épaisseurs variables. La pyramide est aujourd'hui composée de 201 assises d'une hauteur moyenne de 0,69 mètre, les dernières ayant disparu et le sommet se réduisant à une plate-forme de quelque cent mètres carrés.

La pyramide ne représente pourtant pas un volume entièrement artificiel. Les égyptiens bénéficièrent en effet d'une éminence rocheuse sur laquelle ils édifièrent le corps de la maçonnerie. La limite supérieure de cette éminence est bien visible au niveau de la grotte. Cette particularité pose encore plus le problème de l'extrême précision avec laquelle ils accomplirent le nivellement de la base sur ses quatre côtés.

Le parement, originellement composé de pierres en calcaire fin de Tourah, a presque complètement disparu. Il n'en subsiste plus que quelques blocs au niveau de la base[46], reposant sur les pierres du socle.

À propos de la maçonnerie, Flinders Petrie note que :

« Plusieurs mesures ont été faites de l'épaisseur des joints entre les pierres de parement. L'épaisseur moyenne pour celles du nord-est est de 0,002 pouce[note 8] et donc l'erreur moyenne par rapport à la ligne droite et au carré parfait n'est que de 0,01 pouce pour une longueur de 75 pouces sur la hauteur de la face. Bien que les pierres eussent été amenées à 1/50 de pouce l'une de l'autre, autrement dit au contact, l'ouverture moyenne du joint n'était que de 1/100 de pouce[47]. »

L'encoche et la cavité de l'angle nord-est

L'encoche sur une des arêtes de la pyramide de Khéops

Une grande encoche est nettement visible dans l'angle nord-est de la grande pyramide.

En 2008, et sous l'impulsion de Jean-Pierre Houdin, l'égyptologue Bob Brier est monté jusqu'à cette plateforme afin de trouver des indices pour valider la théorie de l'architecte français. Brier eut la surprise de découvrir vers l'est une cavité aménagée dans la maçonnerie.

Celle-ci est passée complètement inaperçue aux yeux de Georges Goyon et de William Matthew Flinders Petrie, qui scrutèrent méthodiquement en leur temps cette partie de l'édifice.

Pourtant, il existe deux mentions de cette cavité :

  • La première dans Journal of a Route across India and through Egypt to England in 1817-18, narration de voyage écrite par le lieutenant-colonel George Augustus Federick Fitzclarence et publiée en 1819. Ce dernier explora le site en compagnie de Giovanni Battista Belzoni et Henry Salt, et gravit seul les marches de l'immense escalier formé par les assises de la grande pyramide. Voici la description qu'il en fit :

« Aux deux-tiers environ de mon escalade de l'angle nord-est de la pyramide, je trouvai une petite cavité d'environ douze pieds de profondeur et de douze pieds de hauteur, qui semble avoir été formée en ôtant les quelques larges blocs de pierre. »

  • La deuxième dans Lettres écrites des bords du Nil, narration de voyage de Paul Chaix, publiée en 1847 dans la Bibliothèque Universelle de Genève :

« [...] Je fus ainsi conduit par l'extrémité orientale de la face nord de la pyramide, jusqu'à une large brèche faite dans l'arête du nord-est, où on me dit qu'étant à la moitié de l'ascension, je devais me reposer et « donner, selon l'usage, une piastre d'Espagne à chaque homme. »[48] »

La présence de cette pièce conforterait la théorie de Jean-Pierre Houdin selon laquelle la pyramide contiendrait une rampe interne ayant servi à la construction de l'édifice.

Le pyramidion

Il ne subsiste aucune trace du pyramidion qui couronnait jadis le sommet de la grande pyramide. Le pyramidion qui est exposé actuellement près du coin sud-est n'est autre que celui de la petite pyramide satellite. Celui-ci est en calcaire et anépigraphe, à l'instar du pyramidion de la pyramide rouge édifiée par le père de Khéops, Snéfrou. Aucun indice ne permet cependant d'indiquer une quelconque similitude avec le pyramidion disparu.

Le phénomène d'apothème

Le creusement des faces de la pyramide de Khéops.

Les quatre faces de la pyramide seraient légèrement mais très précisément incurvées, cette forme géométrique étant très délicate à réaliser sur de telles dimensions. Ce phénomène, dit d'apothème, a été découvert en 1934 par André Pochan, avec l'hypothèse qu'il marquerait les équinoxes. Cependant, dans son ouvrage L'énigme de la grande pyramide sorti en 1971, il revient sur cette hypothèse, indiquant que le phénomène était visible plusieurs mois de l'année[49]. On rencontre ce phénomène également sur d'autres pyramides égyptiennes[note 9]. L'érosion, un effondrement interne ou un endommagement dû à la chute des pierres de parement, furent souvent invoqués, et souvent contestés[réf. nécessaire].

Il est également possible que la méthode de construction en soit l'origine. En effet, Vito Maragioglio et Celeste Rinaldi ont noté qu'à la pyramide de Mykérinos, cette concavité disparaissait au niveau du parement de granite. I.E.S. Edwards attribue cette particularité au fait que les lits de pierre sont légèrement creusés vers le centre de chaque assise, d'où la dépression[source insuffisante][50]. À l'heure actuelle, aucune explication satisfaisante n'existe sur cette particularité architecturale déjà remarquée au XVIIIe siècle. En effet l'hypothèse indiquant que cela servirait à marquer les équinoxes est contestée, le phénomène n'étant pas visible uniquement aux équinoxes et cela n'explique pas non plus pourquoi les quatre faces sont creusées alors qu'une seule aurait suffi. L'hypothèse d'un effondrement est également contestée : s'il y avait eu un effondrement, l'intérieur en aurait été touché, ce qui n'est pas le cas. Les ingénieurs s'accordent d'ailleurs à dire qu'il est impossible que les quatre faces se soient effondrées simultanément vers le centre[réf. nécessaire].

Mise en évidence du phénomène de concavité à la fin du XVIIIe siècle, Description de l'Égypte.

Considérations mathématiques et astronomiques

Proportions de la grande pyramide.

Quand on étudie la géométrie de la grande pyramide, il est délicat de faire la distinction entre les intentions des constructeurs et les propriétés qui découlent des proportions de l'édifice. On mentionne souvent le nombre d'or et le nombre pi inscrits dans les proportions de la pyramide : les Égyptiens ont en effet choisi une pente, pour les faces, de 14/11 (la hauteur étant de 280 coudées et la base de 2 × 220 coudées, la pente est égale à 280/220 = 14/11). Cette valeur fut pour la première fois appliquée à la pyramide de Meïdoum mais ne constitue pas une règle chez les constructeurs de l'Ancien Empire puisque certaines pyramides ont une pente de 6/5 (pyramide rouge), 4/3 (pyramide de Khéphren) ou encore 7/5 (pyramide rhomboïdale).

  • Concernant le nombre d'or, la proportion de 14/11 entraîne un rapport apothème/demi-base égal à , proche de [51].
  • La valeur du nombre serait donnée par le rapport (demi-périmètre de la base)/hauteur. On obtient ainsi la valeur approchée [51]. La valeur approchée du nombre est également donnée par le calcul (demi-périmètre de la base)-hauteur. En prenant la valeur 0,5236 mètre pour une coudée, on obtient: 2*440 coudées - 280 coudées soit .
Géométrie des conduits de ventilation.

Ces deux résultats découlent donc de l'utilisation d'une pente de 14/11. S'il faut y voir une volonté délibérée de les inscrire dans la construction, le mérite en reviendrait à l'architecte qui utilisa pour la première fois cette pente à la pyramide de Meïdoum, achevée sous le règne de Snéfrou, Meïdoum servant de modèle à Khéops reproduite par homothétie[52].

Il y eut de nombreuses théories visant à faire de la pyramide un observatoire astronomique. Ainsi le couloir descendant aurait pointé vers l'étoile polaire de l'époque, Alpha Draconis[note 10]. Les couloirs de ventilation côté sud auraient pointé pour l'un, vers l'étoile Sirius, et pour l'autre, vers l'étoile Alnitak. Cependant, ici encore et comme pour la plupart des pyramides d'Égypte, les couloirs d'accès avaient des pentes simples et faciles à mettre en œuvre. Ils étaient inclinés d'un angle compris entre 26° et 26°30' soit une pente de 1/2.

Une propriété géométrique semble pourtant avoir été voulue par l'architecte de la grande pyramide. Les conduits de ventilation de la chambre de la reine atteindraient tous les deux le même niveau de la pyramide. Ce fait est vérifié pour les conduits de la chambre du roi[53].

La maquette supposée

Entrée de la maquette supposée.
Plan de la maquette.

Des souterrains sont assimilés à une ébauche (à échelle réduite) de la descenderie et du couloir ascendant de la grande pyramide. Ils se trouvent à l'angle nord-est de la grande pyramide[47],[54].

Nous reconnaissons dans ces vestiges, la descenderie, passage long de 21 mètres suivant une pente de 26°32' et dont la section est de 1,05 mètre sur 1,20. À 11 mètres de l'entrée, un passage associé au couloir ascendant prend naissance dans le plafond de la descenderie et rejoint le bas de la grande galerie qui est ébauchée jusqu'au niveau du sol. La section du couloir ascendant est plus large que celle de la descenderie afin d'accueillir des blocs bouchons. Un puits vertical de section carrée de 0,727 m, sans équivalent dans la grande pyramide, a été aménagé afin de relier l'extérieur au premier embranchement.

L'une des principales différences entre l'agencement interne de la grande pyramide et de cette infrastructure est, outre celle des proportions, la disposition souterraine dans la maquette d'éléments figurant dans le corps de la maçonnerie de la grande pyramide. De plus, la descenderie n'a pas été creusée sur sa totalité et la chambre souterraine est absente.

Bien qu'elle ne soit accompagnée d'aucune superstructure, l'égyptologue Mark Lehner[55] y voit une sépulture inachevée. Malgré les similitudes de plan entre la pyramide et cette structure, le débat n'est toujours pas tranché[note 11].

Construction

La construction de la « grande pyramide » aurait débuté entre -2600 et -2550 suivant les sources[56], au début de la IVe dynastie, et aurait duré environ une vingtaine d'années selon l'historien antique Manéthon. L'année de début et la durée de construction de la pyramide sont des estimations généralement validées par les égyptologues, parce qu'elles correspondent aux vingt-trois à vingt-cinq années, suivant les sources, du règne du pharaon Khéops[57]. Ces estimations ne sont malheureusement attestées par aucun écrit contemporain, mais déduites logiquement par la destination admise de la pyramide comme étant le tombeau de ce pharaon, hypothèse elle-même non attestée par des écrits.

En se fondant sur les données traditionnellement admises (pyramide constituée de 2,3 millions de blocs de pierre, durée de chantier de vingt-trois ans), il est estimé que 340 blocs étaient posés chaque jour, soit pour une durée de travail de dix heures par jour, un bloc placé toutes les deux minutes, ce qui aurait mobilisé la main-d'œuvre de plus de 10 000 ouvriers (le nombre prodigieux de 100 000 hommes, ne travaillant que trois mois dans l'année pendant la saison des crues, a été proposé par Hérodote)[58]. Les graffitis découverts dans la chambre supérieure de décharge révèlent que le chantier des pyramides de Gizeh était organisé militairement en équipes de 2 000 ouvriers, chacune de ces équipes étant scindée en deux groupes de 1 000 hommes (ceux œuvrant sur la Grande pyramide s'appelant « les amis de Khéops »), eux-mêmes divisés en cinq phyles (terme grec désignant une « tribu »), unités de 200 ouvriers à leurs tours séparés en dix équipes de vingt travailleurs regroupés selon leurs compétences[58].

De très nombreuses hypothèses ont été proposées pour expliquer la construction de la grande pyramide. Mais aucune ne s'avère définitivement convaincante.

Plusieurs campagnes de fouilles, dirigées par l'égyptologue américain Mark Lehner entre 1988 et 2003, ont permis de retrouver la configuration probable du site de la pyramide au moment de sa construction. On a ainsi pu retrouver le village des ouvriers du chantier, les carrières qui ont fourni l'essentiel du calcaire de la pyramide et le port.

En 2013, la mission archéologique franco-égyptienne (Institut français d'archéologie orientale (IFAO)) met au jour d’anciens papyrus, datant probablement de l’époque de Khéops (-2589/-2566). Ils sont découverts dans le port de Ouadi el-Jarf, sur la mer Rouge qui approvisionnait les chantiers des pharaons de l'Ancien Empire. À usage essentiellement comptable, ces documents consignent les événements comme prescrits par l’administration contemporaine. Des livraisons de pierres à destination de la pyramide de Khéops y sont clairement évoquées. Ainsi, le journal de bord du fonctionnaire Merer décrit quotidiennement son activité : « L'inspecteur Merer a passé la journée avec son homme à charger des pierres dans les carrières de Tourah (…) Je suis allé livrer des pierres à la pyramide de Khéops »[59],[60].

Historique de son exploration

Antiquité et Moyen Âge

Les premiers historiens et voyageurs à nous relater leurs explorations sont des auteurs grecs et latins : Hérodote, Diodore de Sicile, Strabon, Pline l'Ancien[61]. Leurs descriptions sont plus centrées sur l'aspect historique et légendaire qui entoure le monument que sur la structure même de l'édifice. Hérodote, le premier voyageur dont les écrits nous soient parvenus, fait état d'inscriptions idéographiques sur les faces de la pyramide, détaillant ce qu'elle avait coûté en raifort, oignons et ail pour les ouvriers[61] (cette surprenante indication est reprise par Diodore). Seul Strabon, dans sa Géographie, cite une porte levante à l'entrée de la pyramide, permettant d'accéder à la descenderie ; mais il ne dit rien de la distribution interne.

Plus tard, de nombreux auteurs arabes relatent les recherches du calife Al-Mamoun effectuées dans la grande pyramide en l'an 820. Mais les témoignages divergent. Selon certains, le calife n'aurait rien trouvé de plus qu'un sarcophage renfermant un corps corrompu[62]. Tandis que l'historien du Xe siècle, Maçoudi, raconte :

« On pratiqua pour lui la brèche qui est encore béante aujourd'hui, on employa pour cela le feu, le vinaigre, les leviers... L'épaisseur du mur était d'environ vingt coudées ; étant parvenus à la fin de ce mur, ils trouvèrent au fond du trou un bassin vert rempli d'or monnayé ; il s'y trouvait mille dinars chaque dinar pesant une once... Ce bassin était, dit-on, d'émeraude[63],[62] »

L'écrivain du XIIe siècle, Kaisi, écrit qu'Al-Mamoun y trouva

« une chambre carrée à la base et voûtée au sommet, très grande et au milieu de laquelle était creusé un puits de dix coudées de profondeur... On raconte qu'un homme y étant pénétré arriva à une petite chambre où se trouvait une statue d'homme en pierre verte comme la malachite. Cette statue fut apportée à Al-Mamoun. Elle avait un couvercle que l'on retira et l'on trouva le corps d'un homme revêtu d'une cuirasse d'or, incrustée de toutes sortes de pierreries ; sur la poitrine était posée une épée d'un prix inestimable, et près de la tête se trouvait un rubis rouge... La statue d'où ce mort avait été tiré fut jetée près de la porte du palais du gouvernement au Caire, où je la vis en l'an 511 (1117-1118 de l'ère chrétienne)[62] »

De nombreuses allusions aux caractères gravés sur les faces de la pyramide seront faites jusqu'à leur détérioration. Selon Maçoudi, ces caractères étaient de plusieurs sortes ; grecs, phéniciens et d'autres inconnus. Il s'agissait sans doute de témoignages gravés par les voyageurs et accumulés durant plusieurs siècles[64].

Ibn Khaldoun rapporte dans ses Prolégomènes[65] que le calife Al-Mamoun voulut détruire les pyramides et rassembla des ouvriers pour cela, mais il n’y parvint pas. Ses conseillers lui recommandèrent alors de les laisser en place en témoignage de la grandeur des Arabes, puisqu'ils avaient pu vaincre une civilisation capable de créer de tels monuments. Une partie des débris de surface des pyramides auraient servi dans la construction de quelques maisons du Caire, selon les dires recueillis par ce même historien.

Explorateurs occidentaux XVIIe siècle-XIXe siècle

Arrivée d'une expédition prussienne au sommet de la pyramide de Khéops en 1842.

Au Moyen Âge et au début de la Renaissance, les pyramides sont assimilées aux greniers de Joseph, et rares sont les explorateurs à donner une description quelque peu fidèle des lieux. Il faut attendre le milieu du XVIIe siècle et l'ouvrage Pyramidographia de John Greaves pour découvrir enfin un plan détaillé des agencements internes de la grande pyramide. On discerne la descenderie obstruée à mi-parcours par un amas de débris, la chambre de la reine encombrée de gravats, la grande galerie et la chambre du roi.

Le livre Description de l'Égypte...[66] (livre de l'Abbé le Mascrier composé d'après les mémoires de Benoît de Maillet), dont la première édition date de 1735, relate le fait que Benoît de Maillet (ancien consul de France au Caire) a visité la grande Pyramide une quarantaine de fois. Un plan intérieur de la grande Pyramide y figure, plan qui sera repris par le livre Lettres sur l'Égypte... publié en 1785 (Claude-Étienne Savary).

En 1754, l'ouvrage de l'historien Charles Rollin édité par l'anglais Knapton est illustré d'une vue de la grande galerie.

C'est entre les années 1798 et 1801 que la mission scientifique commandée par Vivant Denon durant la campagne d'Égypte va pouvoir établir les premières observations rigoureusement archéologiques de la grande pyramide. Outre de magnifiques planches représentant le site de Gizeh, la monumentale Description de l'Égypte, publiée sur l'ordre de Bonaparte nous livre les premières vues réalistes de l'intérieur de la grande pyramide, ainsi que des plans d'une très grande précision. La publication de la description va provoquer un véritable engouement. Les voyageurs et explorateurs vont se succéder durant le XIXe siècle. Les ingénieurs Howard Vyse et John Shae Perring vont fouiller, creuser et laisser de nombreuses traces de leurs passages dans la plupart des pyramides memphites et plus particulièrement dans la grande. Leurs résultats fournissent aujourd'hui encore des renseignements précieux pour qui veut étudier la grande pyramide.

À partir de cette date, la grande pyramide sera étudiée et mesurée dans ses moindres détails par de très nombreux savants, spécialisés ou non dans cette discipline. Deux ouvrages sont alors largement diffusés : le très controversé Our Inheritance in the Great Pyramid, de l'astronome écossais Charles Piazzi Smyth et The Pyramids and Temples of Gizeh, de Flinders Petrie.

Galerie des représentations de la pyramide de Khéops jusqu'au XIXe siècle

Haut lieu de tourisme populaire

Haut lieu touristique, les pyramides sont menacées par la rapide urbanisation du plateau de Gizeh. De ce fait une nouvelle politique de protection du plateau est en cours d'élaboration[Quand ?], avec notamment l'édification d'une clôture sur tout son pourtour délimitant ainsi la zone archéologique protégée et l'aménagement de deux entrées distinctes. L'accès des touristes non égyptiens se fait par le nord du site, précisément à proximité de la pyramide de Khéops[réf. souhaitée].

Chacune des pyramides de Gizeh est tour à tour fermée une année pour réaliser des travaux de restauration et de conservation (nettoyage du sel[67], colmatage de fissures). Le nombre de visiteurs à l'intérieur de la pyramide est limité à 300 par jour[68].

Dans la fiction

Bande dessinée

  • Edgar P. Jacobs, Le Mystère de la Grande Pyramide (1954-1955), volumes 4 et 5 (constituant le second épisode) de la série Blake et Mortimer. Dans ce récit d'archéologie-fiction, l'auteur se documente sérieusement sur l’égyptologie pour imaginer la tombe du pharaon Akhnaton dans une fictive chambre d'Horus, située dans les fondations de la pyramide. Cette salle n'est pas totalement inventée par l'auteur, se basant sur les Histoires d'Hérodote (plus précisément Euterpe 124)[69], la décrivant ainsi : « elle est aménagée dans une île ceinturée d'un fossé maçonné, alimenté par un canal amenant l'eau du Nil à la saison des crues... ».
  • Dans l'album Astérix et Cléopâtre de René Goscinny et Albert Uderzo, le fourbe Tournevis enferme les héros dans une salle de la pyramide, en leur assénant cette phrase devenue culte : « Ce tombeau sera votre tombeau ».
  • Lucien De Gieter, Le Talisman de la grande pyramide (1998), volume 21 des aventures de Papyrus.
  • L'album le Secret d'Imothep de Jean-Pierre Petit (2014) fait référence à de nombreux éléments hypothétiques concernant le mode de construction des pyramides, proposés par différents auteurs.

Cinéma

Télévision

  • Dans la série télévisée Stargate SG-1, le docteur Daniel Jackson théorise le fait que l'utilité des pyramides telles que la grande pyramide de Khéops est de servir de base d'atterrissage pour des vaisseaux spatiaux alien de grande taille (dont la concavité répond à la convexité des pyramides).

Jeux vidéo

  • Dans Tomb Raider : La Révélation finale, Lara Croft finit son périple égyptien sur le site de Gizeh. Après avoir exploré le Sphinx, la pyramide de Mykérinos (pharaon appelé fautivement Menkaouhor dans la version française), les mastabas et pyramides des reines de Khéops, elle pénètre dans la Grande Pyramide. Sous celle-ci se trouve le temple d'Horus, où l'héroïne invoque ce dieu pour renfermer l'esprit de Seth, qu'elle a libéré par erreur au début du jeu. Ceci fait, elle doit s'échapper du monument dont la sortie s'écroule, mais échoue et finit enfermée dedans. Ses proches la croient ainsi morte.
  • La pyramide de Khéops est visitable dans le jeu Assassin's Creed Origins[70]. Le joueur peut y grimper jusqu'au sommet afin de se synchroniser et également y découvrir l'intérieur.

Littérature

Thèses pseudo-scientifiques

Plusieurs thèses pseudo-scientifiques ont vu le jour, pour expliquer l'origine et la destination de ce monument :

  • la thèse d'une civilisation disparue, antérieure à l’Égypte antique et plus évoluée technologiquement (désignée civilisation X par Edward F. Malkowski[71]), selon laquelle la Grande Pyramide n'aurait été utilisée comme tombeau royal que bien après sa construction, par les Égyptiens qui en ignoraient l'usage initial[réf. souhaitée] ;
  • la thèse selon laquelle les anciens Égyptiens auraient eu des connaissances technologiques bien plus avancées que celles qui leur sont habituellement reconnues : selon l'auteur Christopher Dunn[72], la Grande Pyramide était une centrale énergétique utilisant la résonance non linéaire ou résonances de Schumann, qui grâce à ses dimensions proportionnelles à celle de la Terre, permettait par résonance la production d'énergie vibratoire, et l'utilisation de machines de découpe et d'usinage des blocs de granite par ultra-son[73],[74] ;
  • certains chercheurs comme John Cadman[75] ou Edward Kunkel dans son livre Pharaoh's Pump[76], défendent l'hypothèse de l'utilisation de la Grande Pyramide comme d'une pompe hydraulique géante du type bélier. Cette hypothèse a été relancée[Par qui ?] lorsqu'en février 2000, la découverte et l'exploration par des égyptologues d'un réseau de galeries, chambres et puits inondés a été révélée par Zahi Hawass[77],[78] ;
  • la thèse selon laquelle la période du pharaon Khéops correspondait uniquement à la restauration de la pyramide, et non à sa construction, laquelle aurait eu lieu à une période bien antérieure restant à définir, pour un autre usage que la simple sépulture[79] ;
  • la thèse d'une civilisation supérieure d'origine atlante, voire extraterrestre, dont les moyens et objectifs ne sont pas identifiables ;
  • la thèse d'un mécanisme hydraulique au sein de la pyramide, qui permettrait de rejoindre une chambre hypothétique supposée inviolée[80],[81].

Certains n'hésitent pas à vandaliser le monument pour amener la preuve de leur théorie[82].

Notes et références

Notes

  1. Des vestiges du temple bas ont été mis au jour lors de l'aménagement d'une autoroute qui traverse la ville de Gizeh en direction du Caire. Ils ont été laissés sur place et sont visibles sur le terre-plein séparant les deux voies express, transformé pour l'occasion en petit parc.
  2. La voûte de monolithes disposés en chevrons semble avoir un rôle supplémentaire à celui de répartir les charges. En effet, la chambre souterraine de la pyramide de Khéphren, n'ayant que très peu de charges à supporter de par sa position, est dotée d'un plafond taillé de manière à imiter ce type de voûte. Nous remarquons une autre voûte de ce type, inutile d'un point de vue technique, dans la chambre funéraire de la pyramide de Mykérinos, également souterraine
  3. Le revêtement de la pyramide en calcaire fin de Tourah a commencé à être prélevé au XIIIe siècle à la suite du séisme qui détruisit une partie de la ville du Caire. Il permit notamment de construire de nouvelles mosquées tandis que les premières couches de bloc de la pyramide ont été prélevées pour les constructions ordinaires. Ce faisant les carriers mirent au jour la véritable entrée de la pyramide de Khéops. Finalement, l'ensemble des pyramides fut mis à contribution devenant une carrière pratique pour les besoins croissants de la nouvelle capitale de l'Égypte. Les murailles de la citadelle du Caire notamment sont en partie bâties avec les matériaux des monuments pharaoniques
  4. Le projet Upuaut a révélé l'existence d'une dalle obstruant le conduit sud. Les dernières campagnes d'exploration assurées par le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes ont révélé une dalle analogue obstruant le conduit nord et à la suite du forage de la dalle sud une nouvelle cavité à nouveau obstruée
  5. Il semble qu'un bloc de granite, déposé aujourd'hui près de l'entrée de la pyramide, soit un fragment d'une herse de cette antichambre
  6. C'est inhabituel car, jusqu'alors, les appartements funéraires étaient maçonnés en pierres calcaires.
  7. Le parement de la pyramide ayant disparu, il est possible que ces conduits étaient obstrués en cette extrémité
  8. Un pouce anglais équivaut à 25,4 millimètres
  9. Miroslav Verner a également remarqué une légère concavité à la pyramide rouge de Dahchour. Vito Maragioglio et Celeste Rinaldi, quant à eux, ont observé ce même phénomène à la pyramide de Mykérinos (voir également « L'énigme de la grande pyramide » de André Pochan parue en 1982).
  10. L'axe de rotation terrestre n'est pas fixe au cours du temps, mais décrit un cône dont l'axe est perpendiculaire au plan de l'écliptique. La direction de l'axe des pôles varie donc au cours du temps : c'est le phénomène de précession des équinoxes. Il y a environ 5000 ans, l'axe des pôles ne pointait pas vers l'étoile polaire, mais vers Alpha Draconis
  11. Il n'existe qu'une seule maquette de pyramide clairement authentifiée. Elle représente les infrastructures de la pyramide de Hawara. Des modèles de pyramide en calcaire ont également été retrouvés mais rien ne prouve qu'ils servirent à la conception des monuments. Peut-être ont-ils exécutés après leur achèvement

Références

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  8. Suzanne Raynaud, Henri de la Boisse, Farid Mahmoud Makroum, Joël Bertho, Geological and Geo-morphological study of the original hill at the base of Fourth Dynasty Egyptian monuments, Author House, (lire en ligne)
  9. L'inscription de ce nom sur des tombes de la IVe dynastie suggère que Khéops était assimilé après sa mort au dieu-soleil s'élevant à l'horizon. Source : (en) Zahi A. Hawass, The Pyramids of Ancient Egypt, Carnegie Museum of Natural History, , p. 20
  10. André Chastel, Le Grand atlas de l'architecture mondiale, Albin Michel, , p. 121
  11. Jean Kérisel, La Pyramide à travers les âges, Presses de l'école nationale des ponts et chaussées, , p. 64
  12. Manuel Minguez, Les pyramides d'Égypte, Tallandier, , p. 143
  13. Jean Kérisel, La Pyramide à travers les âges : art et religions, Presses de l'École nationale des ponts et chaussées, , p. 64
  14. Dormion 2004, p. 68-72
  15. Dormion 2004, p. 278-279
  16. William Matthew Flinders Petrie, Ten Year Digging in Egypt - 1881 1891, « 1 : The Pyramids of Gizeh », p. 24-25 éditeur = Whitefriars Press, Ltd
  17. Jean Jacques Fauvel, Marie-Pierre Levallois, Jean-Pierre Corteggiani, Le Caire et les pyramides, Livres de France, , p. 100
  18. Gilles Dormion et Jean-Patrice Goidin, Khéops, nouvelle enquête : propositions préliminaires, Editions Recherche sur les Civilisations, , p. 28
  19. Richard William Howard Vyse, John Shea Perring Operations carried on at the pyramids of Gizeh in 1837, with an account of a voyage into Upper Egypt and an appendix, Vol I James Fraser, Regent Street., London, 1842.
  20. Edwards 1992, p. 129
  21. On doit cette analyse à l'égyptologue allemand Ludwig Borchardt. Elle est confirmée actuellement par l'architecte Gilles Dormion, cf. Dormion 2004, p. 91
  22. Dormion 2004, p. 99
  23. Dormion 2004, p. 81
  24. En 1986, l'architecte Gilles Dormion fora le mur ouest du corridor en trois endroits. Ces forages donnèrent sur des cavités remplies de sable sans qu'il soit possible de pousser plus avant les investigations, cet indice n'apparaissant pas aux autorités pas comme convaincant (Dormion 2004, p. 119)
  25. (en) Kunihiro Morishima, Mitsuaki Kuno, Akira Nishio, Nobuko Kitagawa, Yuta Manabe, Masaki Moto, Fumihiko Takasaki, Hirofumi Fujii, Kotaro Satoh, Hideyo Kodama, Kohei Hayashi, Shigeru Odaka, Sébastien Procureur, David Attié, Simon Bouteille, Denis Calvet, Christopher Filosa, Patrick Magnier, Irakli Mandjavidze, Marc Riallot, Benoit Marini, Pierre Gable, Yoshikatsu Date, Makiko Sugiura, Yasser Elshayeb, Tamer Elnady, Mustapha Ezzy, Emmanuel Guerriero, Vincent Steiger, Nicolas Serikoff, Jean-Baptiste Mouret, Bernard Charlès, Hany Helal et Mehdi Tayoubi, « Discovery of a big void in Khufu’s Pyramid by observation of cosmic-ray muons », Nature, (DOI 10.1038/nature24647, lire en ligne, consulté le ).
  26. « Egypte : des chercheurs découvrent une cavité "aussi volumineuse qu'un avion" dans la pyramide de Khéops », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le ).
  27. Le carré n'est pas parfait, ses dimensions sont de 5,235 mètres sur 5,77 mètres (Dormion 2004, p. 233)
  28. Mesures prises par les architectes Vito Maragioglio et Celeste Rinaldi dans les années 1960 (Dormion 2004, p. 237)
  29. C'est l'ingénieur britannique Waynman Dixon qui découvrit accidentellement ces conduits après avoir remarqué une fissure dans le mur sud de la chambre de la reine (Edwards 1992, p. 132)
  30. Dormion 2004, p. 292-293
  31. Dormion 2004, p. 298-299.
  32. Monnier 2015.
  33. (en) K. Jackson et J. Stamp, Pyramid : Beyond Imagination. Inside the Great Pyramid of Giza, BBC Worldwide Ltd, , p. 79-104
  34. Hervé Beaumont, Égypte : le guide des civilisations égyptiennes, des pharaons à l'Islam, Éditions Marcus, , p. 237
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  37. (en) « ScanPyramids », sur www.scanpyramids.org (consulté le )
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  39. « Égypte : des chercheurs découvrent une cavité « aussi volumineuse qu'un avion » dans la pyramide de Khéops », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le )
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  42. Description de l'Égypte, tome 4, p. 38 (lire en ligne)
  43. B. Valeur métrique de la coudée, dans Jean-François Carlotti, Quelques réflexions sur les unités de mesure utilisées en architecture à l'époque pharaonique, Cahiers de Karnak 10, 1995, p. 138 (lire en ligne)
  44. Flinders Petrie 1883, extrait de Edwards 1992, p. 316
  45. Lehner 1985, p. 109
  46. Goyon 1978
  47. Flinders Petrie 1883
  48. Paul Chaix, Lettres écrites des bords du Nil, Cinquième article, dans Bibliothèque Universelle de Genève, quatrième série, 2e année, tome 6, 1847, p. 493
  49. André Pochan, L'énigme de la grande pyramide, Robert Laffont, .
  50. Edwards 1992, p. 315
  51. Lauer 1988, p. 232
  52. (de) Peter Jánosi, Die Pyramiden – Mythos und Archäologie, Verlag C. H. Beck, , 127 p. (ISBN 3-406-50831-6, lire en ligne), p. 64
  53. Dormion 2004, p. 205
  54. Dormion 2004, p. 279, plan no 3
  55. (en) Mark Lehner, The Pyramid Tomb of Hetep-Heres and the Satellite Pyramid of Khufu, Deutsches Archäologisches Institut Abteilung Kairo,
  56. Voir les chronologies comparées des dynasties égyptiennes
  57. Selon Allen, Málek. Les égyptologues se réfèrent essentiellement au papyrus de Turin qui lui attribue un règne de 23 ans.
    Autres avis de spécialistes : -2620 à -2580 (Krauss), -2609 à -2584 (Redford), -2579 à -2556 (von Beckerath), -2589 à -2566 (Shaw), -2555 à -2520 (Arnold), -2551 à -2528 (Allen), -2549 à -2526 (Málek), -2547 à -2524 (Dodson)
  58. (en) Mark Lehner, The Complete Pyramids, Thames and Hudson, , p. 224
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  65. Ibn Khaldoun, Les Prolégomènes, p. 383
  66. « Description de l'Égypte : Contenant Plusieurs Remarques Curieuses Sur La Geographie Ancienne Et Moderne De Ce Paĩs, Sur ses Monumens anciens, sur les Mœurs, les Coutumes, & la Religion des Habitans, sur le Gouvernement & le Commerce, sur les Animaux, les Arbres, les Plantes, &c »
  67. Chaque touriste qui entre dans les pyramides y laisse 20 g de vapeur d'eau, à l'origine d'un taux d'humidité intérieur supérieur à 85 % et qui est responsable d'un dépôt de sel.
  68. (en) Zahi A. Hawass, Lyla Pinch Brock, Egyptology at the Dawn of the Twenty-first Century. Language, conservation, museology, American Univ in Cairo Press, , p. 57
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Éric Guerrier, Les Pyramides : L'enquête, Cheminements, .
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  • Georges Barbarin, Le secret de la grande pyramide ou la fin du monde adamique, Adyar, .
  • (en) Edward F. Malkowski, Ancient Egypt 39,000 BCE : the history, technology, and philosophy of Civilization X, Rochester, Vermont, Canada, Bear & Company,

Articles connexes

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