Qipao
La qipao (prononcé /ki.pa.o/ ou /tʃi.pa.o/ en français ; en chinois : 旗袍 ; pinyin : ) est un vêtement féminin chinois d’origine mandchoue (滿族), modernisé et mis à la mode à Shanghai au début du XXe siècle sous le nom de changshan (chinois simplifié : 长衫 ; chinois traditionnel : 長衫 ; pinyin : ; cantonais Jyutping : coeng4 saam1) qu'il a gardé dans le sud de la Chine.
Chinois | 旗袍 |
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Traduction littérale | tunique mandchoue |
Chinois traditionnel | 長衫 |
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Chinois simplifié | 长衫 |
Kanji | 旗袍 |
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Kana | チーパオ |
Origine
Le terme qiren (旗人), « gens des bannières », désignait pendant la dynastie Qing les Mandchous. La qipao, de qi et pao, robe longue et ample, désignait le costume porté à l'origine exclusivement par les femmes mandchoues, de rigueur à la cour. Dans sa forme originelle il s’agissait d’un vêtement ne révélant rien des formes corporelles, couvrant les genoux et convenant à toutes les silhouettes et tous les âges.
C'est à Shanghai au début du XXe siècle qu'elle prit sa nouvelle forme près du corps. Se combinant facilement avec les manteaux, vestes et chandails de coupe occidentale, elle était en 1912 au début de la République de Chine le symbole de luxe, de modernité et de dynamisme. Dans les années 1920 et 1930, la qipao s'est développé rapidement depuis les classes fortunées et du haut fonctionnariat vers les étudiantes et les autres classes sociales[1].
Forme
Il s'agit d’une robe d’une seule pièce avec un col scindé (dit « col Mao »), la robe descendait à l’origine jusqu'aux chevilles. Par la suite, les modèles de ville ont raccourci jusqu’en dessous du mollet. À partir de la fin du XXe siècle sont apparus dans les collections de prêt-à-porter pour les jeunes des modèles s'arrêtant au-dessus du genou. Les manches, longues au départ, ont très vite fait l’objet de diverses variations : courtes, absentes, ballon, etc. Le col, par contre, n’a pas changé. Les modèles les plus courants offrent une large fente au niveau des cuisses, qui permet une plus grande liberté de mouvement, en dehors de son caractère esthétique. La robe est fermée en haut sur le devant, à l'aide de « boutons chinois », et en général de nos jours par une fermeture à glissière sur le côté.
Symbole du capitalisme, la qipao a été interdite en Chine sous Mao Zedong, où les bleus de travail et les vestes molletonnées des classes paysannes et laborieuses étaient la tenue de rigueur. Elle était liée à l'âge d'or de Shanghaï et la période des concessions et donc considérée comme « décadente »[1]. À Taïwan et Hong Kong, elle était devenue jusqu’à son retour récent dans les collections internationales l’apanage des femmes d’un certain âge ou des grandes occasions. Le matériau de choix pour une qipao est la soie, celle de Suzhou étant la plus réputée.
Les femmes portaient le qipao quelle que soit leur origine sociale et seules les différences de conception étaient des marqueurs sociaux (matériaux, style, ornements)[1].
Modernité du qipao
La qipao a été popularisée dans l'imaginaire occidental surtout par le cinéma shanghaïen, où figuraient des actrices en vogue parées de ce vêtement mettant en valeur les courbes féminines. Elle a été illustrée dans le film hollywoodien Shanghai Express (1932) avec Anna May Wong et Marlène Dietrich[2]. Plus récemment, le film In the Mood for Love a remis ce vêtement à la mode en Occident.
Des créateurs-concepteurs de mode du monde entier s'approprient la robe et l'adaptent à leur propre style (maison Mayumi[3] au Japon; Kenzo, Giorgio Armani, John Galliano[4] en Italie).
Notes et références
- Tsai Jacqueline, La Chine et le luxe, Paris, Odile Jacob, , 258 p. (ISBN 978-2-7381-2138-7 et 2738121381, OCLC 301792262, lire en ligne), p. 104-107
- (en) Graham Russell Hodges, Anna May Wong : from laundryman's daughter to Hollywood legend, Hong Kong, Hong Kong University Press, , 320 p. (ISBN 978-988-220-890-2 et 9882208908, OCLC 795120409, lire en ligne)
- (en) « Japanese Variations on a Chinese Theme », sur www.china.org.cn, Shanghai Daily, (consulté le )
- (en) Franca Sozzani, « The cheongsam: history of a dress through the centuries », sur www.vogue.it, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- De soie et de sang, de Qiu Xiaolong, contient un historique très complet de la qipao.
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