Avenue de New-York

L’avenue de New-York est le nom d'une voie publique située à Paris, dans le 16e arrondissement.

16e arrt
Avenue de New-York

Avenue de New-York vue de la place de l'Alma. Au premier plan, le monument Flamme de la Liberté situé sur la place Diana.
Situation
Arrondissement 16e
Quartier Chaillot
Muette
Début Pont de l'Alma, place Diana et place de l'Alma
Fin 2, rue Beethoven
Morphologie
Longueur 1 230 m
Largeur 27 m
Historique
Création 1572 (quai)
Dénomination Arrêté du
Ancien nom Quai de Chaillot
Quai de la Savonnerie
Quai des Bonshommes
Quai de la Conférence
Quai Levesque
Quai Debilly
Avenue de Tokio
Géocodification
Ville de Paris 6682
DGI 6741
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
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Situation et accès

Elle est desservie par la ligne aux stations Alma et Iéna à quelque distance et par la ligne de bus RATP 72 à l'arrêt Musée d'Art moderne - Palais de Tokyo.

Origine du nom

Elle porte le nom de la ville de New York aux États-Unis.

Historique

Dénominations successives

Nommé successivement « quai des Bonshommes » parce qu'il longeait le couvent des Bonshommes, puis « quai de la Conférence », « quai de Chaillot » et « quai de la Savonnerie » car il longeait la manufacture de tapis de la Savonnerie établie à l'emplacement de l'actuel palais de Tokyo dans une ancienne savonnerie en 1631 et transférée en 1825 dans le quartier des Gobelins, il prend le nom de « quai Billy[1] », « quai de Billy[2] » et « quai Debilly » le , en souvenir de Jean Louis Debilly, général français de la Révolution et de l'Empire, tué à la bataille d'Auerstaedt.

En 1918, le « quai Debilly » est renommé « avenue de Tokio », du nom de la capitale du Japon dont la graphie « Tokio » était la norme au début du siècle. Puis le , par arrêté, l’avenue de Tokio prend le nom d’« avenue de New-York ».

Les noms de rue évoluent souvent en fonction de la situation politique. Rappelons que le Japon fut un allié de la France pendant la Grande Guerre : il s'en prit aux possessions allemandes situées en Extrême-Orient. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce même Japon fut l'allié de l'Allemagne nazie : on remplaça donc la capitale du pays ennemi par la ville la plus peuplée (New York) des États-Unis qui venaient de libérer la France.

En outre, en 1964, le quai de Passy, qui prolonge l’avenue de New-York en aval de la Seine, a pris le nom d’avenue du Président-Kennedy qui fait lui aussi référence aux États-Unis.

Au-dessous de cet ancien quai Debilly, la berge de la Seine constitue toujours le port Debilly et il existe aussi une passerelle Debilly permettant aux piétons de traverser le fleuve.

Le palais de Tokyo, bâti pour l'Exposition de 1937, a son emprise limitée par cette avenue de New-York du côté de la Seine. Il tient son nom de l’avenue de Tokio de l'époque de sa construction, et a de ce fait également porté le nom de « palais de “Tokio” ». Il a gardé son nom (avec sa nouvelle graphie) après 1945.

Le quai d’aval en amont du début du XVIIIe siècle au XXe siècle

Le quai de Chaillot puis Debilly s’étendait entre l’ancienne barrière de la Conférence, à l’extrémité du Cours la Reine, limite fiscale de l’octroi de Paris à partir du milieu XVIIIe siècle jusqu’à la barrière de Passy ouverte en 1788 dans le mur des Fermiers généraux. À compter de cette date, le quai est compris dans la ville de Paris avec l’ensemble de l’ancien village de Chaillot jusqu’au quai de Passy, actuelle avenue du Président-Kennedy, qui était sur le territoire de la commune de Passy jusqu’à son annexion par la ville de Paris en 1860 en aval de la barrière de Passy supprimée à ce moment-là.

  • Le palais de Tokyo ouvert en 1937 est à l’emplacement de l'ancienne manufacture de tapisseries de la Savonnerie établie en 1631 dans une ancienne fabrique de savon, fermée en 1826 et remplacée en 1836 par les installations des subsistances militaires ou de la manutention militaire supprimées vers 1930.
Usine Cail de Chaillot.
  • La partie entre la rue de la Manutention et l’avenue Albert-de-Mun reste un espace peu construit jusqu’au milieu du XIXe siècle où s’installe une grande usine de constructions de locomotives Cail détruite par un incendie en 1865 qui ne fut pas reconstruite. Le terrain entre l’avenue d’Iéna et le quai qui appartenait à la Ville de Paris en 1877 est alors vendu et loti avec une servitude limitant la hauteur des immeubles sur le quai des nos 32 à 42 à 14,30 mètres pour préserver la vue à l’arrière des immeubles de l’avenue d’Iéna.
  • De la rue Le Nôtre à la rue Beethoven, le quai longeait le domaine du Couvent des Minimes ou des Bonshommes en bas duquel fut construit en 1788 le mur d’octroi de l'angle de la rue de la Montagne, actuelle rue Beethoven, où était établie la barrière de Passy, jusqu’au-delà de l’emplacement de l’actuelle rue Le Nôtre pour suivre ensuite, dans l'espace des actuels jardins du Trocadéro, une direction perpendiculaire à la Seine jusqu’en haut de la colline de Chaillot. Le terrain très accidenté au-dessus du mur jusqu’à l'emplacement de l’actuel boulevard Delessert fut vendu par adjudication dans les années 1790 après la disparition du couvent et fut acquis grande partie par Benjamin Delessert vers 1800. Le mur fut détruit en 1860 et le terrain vendu à la Ville de Paris par les héritiers de Benjamin Delessert fut aplani puis loti en 1877 pour créer les rues Chardin et Le Nôtre, la partie sud des jardins du Trocadéro et permettre la construction d'immeubles sur le quai aux nos 60 à 66, ceux existant actuellement datant de 1925 et des années 1950.

Le chemin de fer américain

Chemin de fer américain sur le quai Debilly en 1855.

L'avenue fut parcourue à partir de 1855 par le « chemin de fer américain », première ligne de tramway urbain en France dont les véhicules étaient tractés par des chevaux, qui reliait la place de la Concorde au pont de Sèvres, ensuite prolongée jusqu'à Versailles concédée à Alphonse Loubat.

L'avenue au XXIe siècle

Contrairement à la plus grande partie du parcours sur les rives de la Seine à Paris, l’avenue de New-York n’est pas longée en continuité par un quai bas car le passage entre le port Debilly relativement étroit et le port de la Conférence en amont est interrompu sous le pont de l'Alma. L’étroitesse relative de l’espace entre les immeubles et le bord du fleuve crée un goulot d’étranglement pour la circulation en rive droite entre le large Cours la Reine en amont et les berges en aval du pont de Bir-Hakeim. L’avenue comporte deux voies centrales à niveau avec passages souterrains au débouché des ponts mais également des traversées avec passages piétons. Cette voie à grande circulation qui n'a cependant pas le caractère autoroutier sur ce tronçon fait partie de la liaison sur berges Georges-Pompidou. L'avenue comporte des chaussées latérales à trafic important comprenant des voies de bus-vélos assez étroites et des trottoirs également étroits, celui du côté du fleuve comprenant une piste cyclable étroite monodirectionnelle.

L’intensité de la circulation automobile et l'étroitesse des trottoirs y limitent l’agrément de la promenade piétonne malgré la beauté du site et l'importance des centres d'intérêt touristiques. L'avenue constitue, de plus, un passage difficile pour les déplacements cyclistes, particulièrement dans le sens nord-sud (vers l’aval), causé par les discontinuités de la piste cyclable monodirectionnelle et les cisaillements non sécurisés avec les voies de circulation au débouché du pont d’Iéna en bas des jardins du Trocadéro. Les cyclistes peuvent accéder, après un tronçon de la rue Le Nôtre à la rue Beethoven et une traversée au passage piétons au niveau de cette rue, à la piste cyclable bidirectionnelle qui longe la voie Georges-Pompidou sur le quai bas (port de Passy) jusqu'à la limite de Boulogne-Billancourt.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Littérature

En 1978, Perec (1936-1982) se souvenait encore de l’appellation précédente (mais non point de sa graphie exacte) :

« Je me souviens que l’avenue de New York s’appelait l’avenue de Tokyo. »

 Georges Perec, Je me souviens, 147.

Cinéma

  • Une scène de l'épisode 5 de la saison 4 de la série télévisée Dix pour cent (2020) est tournée sur la place.

Notes et références

  1. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris.
  2. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
  3. John von Sothen, « La force du sexe faible », Vanity Fair, no 28, octobre 2015, p. 184-197.
  4. Sophie de Santis, « Mona Darlin' : Une saison sur l'herbe », Le Figaroscope, semaine du 2 au 8 mai 2018, p. 6.

Lien externe

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