Pont de Bir-Hakeim

Le pont de Bir-Hakeim, anciennement pont de Passy, est un pont parisien franchissant la Seine entre le 15e et le 16e arrondissement. Une passerelle construite en 1878 à cet endroit l'avait précédé.

Pont de Bir-Hakeim

Le pont vu depuis le 16e arrondissement.
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département Paris
Commune Paris
Coordonnées géographiques 48° 51′ 20″ N, 2° 17′ 16″ E
Fonction
Franchit la Seine
Fonction Pont routier et ferroviaire
Itinéraire Voirie communale (en bas)
(en haut)
Caractéristiques techniques
Type Pont en arc
Longueur 237 m
Largeur 24,7 m
Matériau(x) Acier
Construction
Construction 1903 - 1905
Architecte(s) J.-C. Formigé, L. Biette, Daydé & Pillé
Historique
Protection  Inscrit MH (1986)

Il a été inscrit au titre des monuments historiques, par arrêté du [1].

Situation et accès

Le pont de Bir-Hakeim relie l'avenue du Président-Kennedy sur la rive droite de la Seine, dans le quartier de la Muette (16e arrondissement), aux quais Jacques-Chirac (ex-quai Branly) et de Grenelle sur la rive gauche, dans le quartier de Grenelle (15e arrondissement).

La vue sur la tour Eiffel est remarquable depuis le pont. Lors des feux d'artifice et autres grands évènements, la foule l'envahit pour profiter du spectacle.

Ce site est desservi par les stations de métro Passy et Bir-Hakeim.

Origine du nom

Plaque au milieu du pont, en mémoire de la bataille de Bir Hakeim.

Elle porte le nom du point stratégique dans le désert de Libye, appelé Bir Hakeim, où les Forces françaises libres opposèrent une défense héroïque aux troupes allemandes, lors d'une bataille en juin 1942.

Historique

L'ancien pont vu de la tour Eiffel lors de l'Exposition universelle de 1889.

La première version de l'ouvrage, une passerelle métallique piétonnière nommée « passerelle de Passy », datait de l'Exposition universelle de 1878.

Construction du viaduc de Passy pour permettre le passage du métro en 1904.

À la suite d'un concours organisé en 1902, il a été reconstruit de 1903 à 1905, sous la direction de Louis Biette, construit par Daydé & Pillé, et décoré par Jean Camille Formigé, architecte de la Ville de Paris, pour permettre la circulation piétonne et automobile ainsi que supporter le viaduc ferroviaire, en s'appuyant sur l'île aux Cygnes. Deux groupes de statues en fonte de Gustave Michel, représentant des nautes et des forgerons, ornent les piles de pierre, quatre allégories en bas-relief décorent la maçonnerie, La Science et Le Travail de Jules Coutan en amont, L'Électricité et Le Commerce de Jean-Antoine Injalbert en aval. À la pointe de l'île aux Cygnes se dresse La France renaissante, d'Holger Wederkinch, offerte en 1930 par la communauté danoise de la capitale[2],[3].

Le , pour le 9e anniversaire de l'appel du 18 Juin, le Conseil municipal de Paris, dirigé par Pierre de Gaulle, organise une grande manifestation commémorative pour inaugurer le pont de Bir-Hakeim et l'avenue du Général-Leclerc, au cours duquel le général Charles de Gaulle prononce un discours. La cérémonie du pont de Bir-Hakeim se tient en fin de matinée, en présence du général Marie-Pierre Kœnig, du général Edgard de Larminat, président de l'Association des Français libres, qui prononcent l'un et l'autre un discours, de l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu, du général Martial Valin et de la veuve du général Philippe Leclerc de Hauteclocque. À cette occasion, le pont est rebaptisé en souvenir de la bataille de Bir Hakeim (livrée par le général Kœnig et les Forces françaises libres (FFL) en Libye en 1942)[4],[5],[6]. Depuis, le pont est un lieu de mémoire des Français libres, auquel a été associé en 1955 le monument en hommage à la 1re division française libre, situé à proximité, sur le quai Branly[7].

Architecture

Trois vues du pont
À gauche vue générale en direction du 16e arrondissement ; au centre, sous le viaduc ; à droite, rangée de luminaires Art déco.

Il présente de nombreuses caractéristiques :

  • une partie centrale de 12 mètres est en porte-à-faux ;
  • il a deux étages : un pour les piétons et les voitures et un viaduc au-dessus qui laisse passer la ligne 6 du métro ;
  • le viaduc ferroviaire est supporté par des colonnades métalliques, sauf au débouché de l’île aux Cygnes, où il repose sur une arche en maçonnerie ;
Une mariée sous le viaduc de Passy en 2015.
  • le viaduc ferroviaire est horizontal, alors que la voie routière est en descente de la rive gauche vers la rive droite, ce qui fait que l'écart entre les deux voies n'est pas constant ;
  • une piste cyclable chemine sous le viaduc ferroviaire ;
  • des escaliers au milieu du pont permettent de passer sur l'île aux Cygnes, longue promenade qui mène au pont de Grenelle et à la réplique de la statue de la Liberté ;
  • une plaque commémorative rappelle les exploits de la première brigade des Forces françaises libres lors de la bataille de Bir Hakeim, du 27 mai au .

Il est orné de quatre statues monumentales en pierre en bas-relief situées sur l'arche centrale du viaduc au niveau de l’île aux Cygnes :

Du côté amont, au niveau de la chaussée, la statue La France renaissante, de Holger Wederkinch, fut offerte par la colonie danoise de Paris en 1930.

Les piles sont ornées de deux groupes statuaires de Gustave Michel étroitement imbriqués dans la charpente : Les Nautes, équipés d'accessoires maritimes (filet, bouée, voile, etc.), qui attachent un blason de la ville de Paris à la pile, et Les Forgerons-riveteurs, qui fixent un blason RF à la pile. Ces groupes sont reproduits à l'identique sur les deux bras de la Seine, en amont et en aval (soit quatre reproductions de chaque groupe).

Dans la culture

Le pont vu du pont d'Iéna au printemps.

Acte de terrorisme

Le 24 octobre 1975, Ismail Erez, ambassadeur de Turquie à Paris, et son chauffeur Talip Yener, y sont assassinés par des terroristes arméniens qui avaient utilisé une arme à feu automatique[11]. Une autre source cite l'avenue du Président-Kennedy voisine[12].

Galerie

Le pont de Bir-Hakeim vu de nuit, depuis la promenade d'Australie (Paris). Février 2014.

Notes et références

  1. Notice no PA00086658, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Sébastien Recouvrance, Les Ponts de Paris, Éditions Jean-Paul Gisserot, , 93 p. (lire en ligne), p. 80.
  3. Christian Benoît, 250 réponses aux questions d'un flâneur parisien. En hommage à Léon-Paul Fargue (1878-1947), poète et piéton de Paris, Le Gerfaut, , 260 p. (lire en ligne), p. 104-105.
  4. Lors de la même cérémonie, l'avenue de la Porte-d'Orléans prend le nom d'avenue du Général-Leclerc. Voir Jean-François Pernot, Luc Thomassin et Béatrice de Andia, Le Patrimoine militaire de Paris, Action artistique de la ville de Paris, , 242 p., p. 228. Danielle Tartakowsky, Les Manifestations de rue en France, 1918-1968, Publications de la Sorbonne, , 869 p. (lire en ligne), p. 545-546.
  5. « Commémoration du 18 juin. 9e anniversaire de l'appel du général de Gaulle depuis Londres au peuple français ».
  6. « Le 18 juin 1949 à Paris », Revue de la France libre, no 20, (lire en ligne).
  7. Jean-Pierre Thomas, Le Guide des effigies de Paris, L'Harmattan, , 220 p. (lire en ligne), p. 145.
  8. (en) Films tournés pont de Bir-Hakeim, selon le site IMDb consulté le 23 octobre 2012.
  9. Anne-Charlotte de Langhe et Aude Vernuccio, « Le cinoche à la trace », Le Figaroscope, semaine du mercredi 10 au 16 avril 2013, p. 6.
  10. « Sheila - E6 dans le quinzième », sur youtube.com (consulté le ) : « et passe pont de Bir-Hakeim (entre 1 min 15 s et 1 min 20 s) ».
  11. Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens, Paris, Presses universitaires de France, 2002, p. 44 ; Bilâl Simsir, Sehit Diplomatlarimiz, Ankara, Bilgi Yayinevi, 2000, tome I, p. 157-190.
  12. « Les attentats contre des diplomates et des hommes politiques en France depuis 1973 », sur lemonde.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • « Pont de Bir-Hakeim », dans Les ponts de Paris, , 240 p. (ISBN 9782913246058), p. 226

Liens externes

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