Quies

Quies est une entreprise française spécialiste des protections auditives. Son siège social se trouve à Palaiseau, dans le pôle technologique Paris-Saclay.

Pour les articles ayant des titres homophones, voir Kiès et Qui est-ce ?.

Quies

Création 1921
Forme juridique Société par actions simplifiée[1]
Siège social Palaiseau
 France
Activité Médecine
Produits Protection auditive
Effectif 48 (2016)
SIREN 775683899[1]
Site web www.quies.com

Fonds propres 8 811 000  (2016)[2]
Dette 3 332 400  (2016)[2]
Chiffre d'affaires 17 092 000  (2016)[2]
+1,33 % (2016)[2]
Résultat net 1 834 400  (2016)[2]
+0,20 % (2016)[2]

La « boule Quies », produit phare de l'entreprise, est par antonomase entré dans le langage courant pour désigner une protection auditive.

Choix du nom

Le mot quies signifie « calme », « quiétude », ou « tranquillité » en latin. Les Romains célébraient Quies, divinité mineure homonyme (assimilée à la divinité grecque Hésychia), servante du dieu du sommeil Hypnos ; Saint Augustin, dans La Cité de Dieu (livre IV, chapitre XVI), parle de cette déesse et de son temple près de la porte Colline de Rome. La dénomination est reprise par un pharmacien parisien qui, en 1918, fabrique pour la première fois des protections auditives à la demande d'une cliente qui se plaint de nuisances sonores. Le mari de celle-ci s'associe en 1921 au pharmacien afin de créer la marque[3].

Histoire

Les premières protections auditives sont à base d'un mélange de cire et de coton, et ce type de bouchon d'oreille existe encore aujourd'hui, bien que la gamme de protections auditives se soit élargie, chez Quies comme chez ses concurrents. Quies est une marque déposée. Elle ne peut être utilisée pour désigner des produits qui ne sont pas commercialisés sous la marque Quies.

Les premières boules Quies portent le nom « sourdine », avant que le nom de l'entreprise (créée en 1921) ne s'impose[3].

Quies, dans l'entre-deux-guerres, remporte beaucoup de prix. Ses ateliers et laboratoires sont longtemps sis rue Auguste-Chabrières dans le quinzième arrondissement de Paris[4]. L'entreprise quittera Paris pour Palaiseau, en banlieue sud-sud-ouest, dans le nord de l'Essonne, au début des années 1990.

Dans les années 1950 les boules Quies sont toujours fabriquées à la main, et c'est dans les années 1970 que l'entreprise entre dans l'ère de la mécanisation et des normes draconiennes à respecter, notamment dans le dosage de la cire. Les boules sont alors distribuées dans une boîte en plastique et non plus en aluminium.

Dans les années 1990, la gamme Quies s'élargit, répondant ainsi à la concurrence internationale.

Quies fabrique soixante millions de boules en cire chaque année selon les normes ISO 9001. Quies s'enrichit de nouveaux produits et notamment en lançant :

  • 1960, masque de relaxation (masque occultant) ;
  • 1998, protection auditive Quies Avion ;
  • 1999, bâtonnets double action OTOSPOON ;
  • 2000, protection auditive Quies en mousse ;
  • 2002, spray auriculaire DOCUSPRAY ;
  • 2004, protection auditive Quies en silicone malléable ;
  • 2005, spray anti-ronflement ;
  • 2006, protection auditive Quies en silicone réticulé spécial « Bricolage » ;
  • 2008, rachat de la marque DOCULYSE, produit pour le traitement et la prévention de l'excès de cérumen et lancement des pastilles anti-ronflement ;
  • 2010, bandeau d'oreilles en néoprène ;
  • 2011, solution multifonctions pour lentilles ;
  • 2012, Médusyl lait double protection, soleil et méduses ;
  • 2014, spray auriculaire DOCUCALM pour les démangeaisons du conduit auditif; produits anti-poux; produits d'entretien pour aides auditives ;
  • 2016, assistant d'écoute préréglé ;
  • 2017, orthèse d'avancée mandibulaire (anti-ronflement).

Présence de la marque au cinéma

Dans le film de comédie policière Fantômas, réalisé par André Hunebelle et sorti en 1964, les boules Quies sont utilisées par le scénario. Dans une scène au domicile du personnage du commissaire Juve, interprété par Louis de Funès, celui-ci pour pouvoir enfin dormir dans le calme met des boules Quies (un bref plan en montre la boîte, porteuse de la marque, à l'écran), de ce fait il ne peut plus tard entendre la sonnerie de son téléphone, quand ses adjoints tentent de le joindre pour lui annoncer que le bandit Fantômas vient de commettre un nouveau forfait. Dans une scène ultérieure où il est soupçonné par ses adjoints d'être lui-même Fantômas, dans une réplique devenue culte du film, il explique n'avoir rien entendu à cause de ses boules Quies (que, comiquement, il prononce « boules cui-yes »)[5].

Les boules Quies ont un rôle central dans l'intrigue du court-métrage La Muette (du nom du quartier bourgeois éponyme de Paris), réalisé par Claude Chabrol, sa contribution au film à sketches Paris vu par…, sorti en 1965, dont chacune de ses six parties est réalisée par un cinéaste de la Nouvelle Vague. Un personnage de jeune lycéen (interprété par Gilles Chusseau) ne supporte plus les continuelles et souvent futiles disputes de ses parents (joués par Claude Chabrol et Stéphane Audran). Un peu avant le milieu du film, après avoir commis diverses bêtises dans le cossu appartement familial, il trouve sur un meuble une boîte de boules Quies, l'ouvre et lit la notice à haute voix. Il décide d'en mettre quand il est chez-lui. Le silence de la bande-son dans certaines des scènes suivantes du film, montre au spectateur qu'effectivement, il n'entend plus ses géniteurs se déchirer. Cependant, en conséquence et dénouement d'un scénario d'une grande noirceur, quand à la suite d'un ultime esclandre avec son mari et un instant après le départ de la maison de celui-ci, sa mère chute accidentellement dans l'escalier, son fils part au lycée sans la voir et surtout sans pouvoir entendre les râles de ce qui est sa probable agonie, car ainsi elle ne peut être secourue…

Notes et références

  1. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. (fr) « Quies », sur http://www.societe.com/ (consulté le ).
  3. Charles Gautier, « Les boules Quies s'apprêtent à fêter leur centenaire sans faire de bruit », Le Figaro, encart « Économie », samedi 6 / dimanche 7 janvier 2018, page 17.
  4. Ce fait est mentionné dans un livre de Jacques Réda, Châteaux des courants d'air.
  5. « Mais j'avais mes boules quies! Oui, j'y pensais plus a ça, moi », sur ZoneSons.com (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jérôme Duhamel, Grand inventaire du génie français en 365 objets : Les boules Quies, Paris, , 299 p. (ISBN 978-2-226-04899-8, OCLC 476519297), p. 59

Lien externe

  • Portail de Paris
  • Portail des entreprises
  • Portail de la médecine
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.