Quinéville
Quinéville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 267 habitants[Note 1].
Quinéville | |
L'église Notre-Dame et ses deux clochers. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
René Hardy 2020-2026 |
Code postal | 50310 |
Code commune | 50421 |
Démographie | |
Gentilé | Quinévillais |
Population municipale |
267 hab. (2019 ) |
Densité | 58 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 30′ 44″ nord, 1° 17′ 50″ ouest |
Altitude | Min. 1 m Max. 67 m |
Superficie | 4,60 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Valognes |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ste Marie du Mont », sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont, mise en service en 1997[9] et qui se trouve à 16 km à vol d'oiseau[10],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 913,5 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 28 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,7 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Quinéville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[16],[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[21]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[22],[23].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (87 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (56,4 %), zones agricoles hétérogènes (30,5 %), zones urbanisées (12 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,3 %)[24].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[25].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Chinevilla en 1159 - 1181, Chinevilla (sans date), Kinevilla vers 1210, Quinevilla 1224, Kinelvilla vers 1280[26].
Le second élément -ville représente le terme ville désignant en proto-français un « domaine rural », issu du gallo-roman VILLA, lui-même du latin villa rustica.
Le premier élément est un anthroponyme, soit Kined[27],[28] (autrement Cinaed), anthroponyme gaëlique qui se perpétue dans le prénom moderne Kenneth, le [d] s'étant amuï de manière complète devant une autre consonne en ancien normand (comme en ancien français) vers le XIe siècle, c'est-à-dire antérieurement aux premières attestations du toponyme Quinéville cf. Amfreville-la-Campagne, Eure, mentionné sous la forme Ansfredville en 1095 et les Touffreville, Touffréville.
Une autre hypothèse repose sur le nom de personne germanique Chinilo[29]. On remarque que la forme ancienne Kinelvilla sur laquelle repose cette dernière proposition est tardive et isolée, alors que les formes plus anciennes ne conservent aucune trace graphique d'un [l], celui-ci a été ajouté à postériori par un scribe. D'un point de vue phonétique on attendrait *Quineauville.
Le gentilé est Quinévillais.
Quelques noms de personnes gaëliques se retrouvent dans la toponymie du Cotentin, comme Donnchadh, Duncan, dans la rue Doncanville et Dícuill, Decuil dans Digulleville[30]. L'anthroponyme Cinaed est en outre identifié dans Quinetot, hameau à Carteret.
Histoire
Dans le cadre de la guerre de Cent Ans, en 1405, à la suite d'un débarquement anglais à la Hougue, la paroisse est mise à sac et ses maisons rasées[Note 8].
C'est d'une hauteur de Quinéville (probablement le clocher de l'église), qu'en 1692, Jacques II assiste à la défaite de ses alliés et la fin de ses espérances pour retrouver son trône, lors de la bataille de la Hougue. Il résidait au château de Quinéville durant ces événements.
Bataille de Normandie : le , les troupes américaines débarquent à Utah Beach, à quelques kilomètres au sud de Quinéville. L'objectif des alliés est de prendre le village le jour J afin de progresser rapidement vers Cherbourg et prendre son port, vital pour l'approvisionnement allié. Mais Quinéville ne sera finalement pris que le après de durs combats. Les Américains prennent la batterie d'Azeville le et celle de Crisbecq le . Les Allemands de la 243e et 709e Infanterie-Divisionen ont reconstitué une ligne de défense depuis les collines du Ham à l'est jusqu'à Quinéville sur la côte avec au centre le bourg de Montebourg, bloquant la progression de la 4e division d'infanterie américaine[32]. Son commandant, le général Barton, isole le village en prenant la route qui le relie à Montebourg. Quinéville est bombardé par des Douglas A-20 Havoc de l'USAAF avant un assaut du 39e régiment et du 70e Tank Battalion[32]. Ayant pénétré dans le village, ils sont arrêtés par de violents tirs de mortiers et d'armes anti-chars allemands. L'après-midi l'artillerie américaine bombarde Quinéville qui est finalement pris par les hommes du 39e régiment vers 21 h 30[32]. La prise du village empêche désormais l'artillerie allemande de pouvoir tirer sur la plage d'Utah Beach où les débarquements alliés se poursuivent. Le projet de faire de la plage de Quinéville, une seconde plage de débarquement logistique américain un temps envisagé est abandonné[32].
Politique et administration
Le , le maire est décédé en cours de mandat[35].
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[38].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[40].
En 2019, la commune comptait 267 habitants[Note 9], en diminution de 7,93 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Quinéville a compté jusqu'à 405 habitants en 1846.
Économie et tourisme
Quinéville est dénommée « commune touristique » depuis [43].
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame du XIe siècle, inscrite au titre des monuments historiques[44].
- Château de Quinéville : reconstruit au milieu du XVIIIe siècle, dans le style classique, sur l'emplacement d'un édifice antérieur.
- La Grande Cheminée, reste d'une ancienne construction du IIe siècle, classée au titre des monuments historiques[45], dans le parc du château.
- Motte castrale de Pisan[46].
- Mémorial de la Liberté retrouvée.
Activité et manifestations
- Fête du marsouin le .
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Tout comme à Vaudreville, Fontenay, Saint-Floxel, Saint-Martin-d'Audouville, alors que Valognes, Barneville et Saint-Lô sont abandonnés par la plupart de leurs habitants[31].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
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- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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- Lucien Musset, « aperçus sur la colonisation scandinave dans le nord du Cotentin », Annuaire des cinq départements de la Normandie, IIIe congrès, 1953, 34 -37
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- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
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- « Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - décembre 2009 » [PDF] : page 12.
- « Église », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « La grande cheminée », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 106.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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