Quis custodiet ipsos custodes?

Quis custodiet ipsos custodes ? (en français : « Qui me gardera de mes gardiens ? ») est une locution latine généralement attribuée au poète romain Juvénal.

Fresque représentant la corruption, par Elihu Vedder, 1896.

Historique

Située aux lignes 347 et 348 de la sixième de ses satires Mulieres » / « Les femmes »), la citation a été traduite par Olivier Sers par « Mais qui gardera ces gardiens ? » et visait, dans le texte original, les gardiens que les citoyens romains chargeaient de veiller sur leur maison en leur absence et que l'auteur accusait d'infidélité.

L'usage moderne a élargi ce sens en y voyant une allusion à La République de Platon et à la classe des gardiens que le philosophe suggère pour gouverner sa cité idéale. En effet, une question a été soulevée dès l'Antiquité à propos du modèle platonicien qui ne donne qu'une solution aporétique au problème de la corruption des dirigeants de la cité en le concept du noble mensonge. Il reste toutefois invérifiable qu'une telle allusion ait été voulue par Juvénal lui-même.

La citation complète et contextualisée est : "Sed quis custodiet ipsos custodes ? Cauta est, et ab illis incipit uxor." qui peut se traduire par "Mais qui regarde ces gardiens ? La femme est rusée, et commence par eux."

Cette citation ne semble donc originellement pas avoir de dimension philosophique et/ou politique : la Satire 6 de Juvénal n'est pas un traité politique ni philosophique, mais une satire qui porte sur les mœurs des femmes, le terme "custodes" semble plutôt désigner les sentinelles de maisons. Il faudrait donc simplement voir dans cette phrase une mise en garde ironique contre l'infidélité des femmes, qui coucheront avec les sentinelles dès que le mari aura le dos tourné.

Culture populaire

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On retrouve cette locution latine à la fin du roman graphique Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons qui a reçu le prix Hugo en 1988. D'après Alan Moore, le titre de l'œuvre est directement issu de la traduction anglaise « Who watches the Watchmen ? »

Elle apparaît aussi écrite sur un mur dans le film Batman v Superman : L'Aube de la justice lors du combat opposant les 2 justiciers.

On trouve également cette expression, dans le roman de Dan Brown Forteresse Digitale, où la locution fait référence à la capacité de la NSA à espionner le monde entier sans qu'aucun contrôle de ses activités ne soit effectué.

Cette citation apparaît également dans les romans de Terry Pratchett mettant en scène le commissaire Vimaire dont c'est une des phrases fétiches.

Dans la série Person of Interest (épisode 221 Zero Day[1]), la Machine  qui a pour mission initiale de prédire et empêcher les attaques terroristes en analysant l'ensemble des flux d'informations à sa disposition  octroie les droits d'administrateur pour 24 h à toute personne en mesure de répondre à cette question.

On peut également l'entendre dans la saison 7 de la série The Mentalist.

Cette citation est également utilisée comme titre de l'épisode 3 de la saison 2 de Versailles.

La citation est prononcée par Julian Sykes, un personnage du jeu vidéo The Evil Within 2, lors d'une scène de dialogue avec le héros[2].

Dans le jeu vidéo Professeur Layton et l'Étrange Village, on peut entendre Rodney dire : « Mais qui s'occupe du gardien ? »

Cette citation apparait dans le roman de science-fiction Les Hérétiques de Dune (1984) de Frank Herbert.

Notes et références

  1. (en) « Zero Day », Person of Interest Wiki, (lire en ligne, consulté le )
  2. FantaBobGames, « DESTINÉE MANIFESTE !!! - The Evil Within 2- Ep.19 avec Bob Lennon », (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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