Rémond Monclar
Rémond Magrin dit Rémond Monclar (Paris, - Nice, )[1], est un militaire français, Compagnon de la Libération. Vétéran de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il a été cité plusieurs fois, il est mobilisé au début de la seconde et affecté dans une unité de censure compte tenu de son âge. Désireux de combattre à nouveau, il parvient à se faire affecter à la 13e demi-brigade de légion étrangère avec laquelle il participe à la campagne de Norvège. En , il choisit de se rallier à la France libre et combat en Afrique et au Moyen-Orient. Il est le cousin germain du général Raoul Magrin-Vernerey.
Rémond Monclar | |
Naissance | Paris 11e |
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Décès | Nice (Alpes-Maritimes) |
Origine | France |
Allégeance | République française Forces françaises libres |
Arme | Infanterie |
Grade | Colonel |
Années de service | 1912 – 1956 |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Faits d'armes | Bataille du Chemin des Dames Bataille de Narvik |
Distinctions | Officier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1939-1945 |
Biographie
Jeunesse et engagement
Rémond Magrin naît le à Paris d'un père ancien gardien de la paix qui fonde à la fin du XIXe siècle la Compagnie française du grammophone, filiale française de la Gramophone Company qui exploite la marque La voix de son maître[2]. En , il s'engage pour trois ans dans l'armée et est affecté au 22e régiment de dragons (22e RD)[3]. Il est promu brigadier le [3].
Première Guerre mondiale
Toujours dans les rangs du 22e RD lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il combat en Belgique puis participe à la bataille de l'Ourcq où il est blessé à la main le en entraînant sa section sous le feu ennemi[3],[4]. Récipiendaire d'une citation à l'ordre de l'armée le , il passe l'année suivante en Artois et en Champagne et est promu maréchal des logis le [3],[4]. Après avoir opéré avec son régiment, durant les premiers mois de l'année 1916, dans les secteurs de Souain, Suippes et Mourmelon, il est muté le au 11e régiment de cuirassiers[3],[4]. Promu sous-lieutenant à titre temporaire le , il demande à passer dans l'infanterie et est muté le au 60e régiment d'infanterie (60e RI) où [3]où il est affecté au bataillon commandé par son cousin, le capitaine Raoul Magrin-Vernerey[5].
Jusqu'à la fin de l'année 1916, le 60e RI est déployé dans le secteur de la main de Massiges[5]. Relevé en décembre, il séjourne à l'arrière des lignes dans plusieurs secteurs de la Marne jusqu'au mois d'avril[5]. Le , le régiment est engagé dans la bataille du Chemin des Dames[5]. Dès le premier jour de l'offensive, près du village de Berméricourt, Le sous-lieutenant Magrin se distingue en maintenant sa section sur sa position malgré une intense attaque ennemie[3]. Débordé par les Allemands, il parvient à protéger ses flancs en y établissant des barrages[3]. Prenant la tête de sa compagnie, il parvient à rétablir la liaison avec son chef de bataillon puis mène une contre-attaque à l'issue de laquelle il parvient à rejeter l'ennemi sur ses lignes[3]. Tuant trois soldats ennemis de ses propres mains et s'emparant d'une mitrailleuse, il est ensuite gravement blessé à la jambe par un éclat d'obus[3]. Cette action lui vaut d'être cité à l'ordre de la 5e armée le et à l'ordre de la division le suivant[3]. Après sa convalescence, il est détaché comme officier de liaison auprès de l'armée anglaise en octobre 1917 puis auprès de l'armée américaine en [2].
Promu sous-lieutenant à titre définitif le , il est lieutenant à titre temporaire le puis à titre définitif le [3]. Affecté au 1er régiment de tirailleurs marocains le , il séjourne au Maroc jusqu'en , date à laquelle il quitte l'armée d'active et intègre la réserve du 60e RI[3].
Entre-deux-guerre
Après la guerre, Rémond Magrin travaille à la société Pathé-Marconi issue de la fusion de la Compagnie française du grammophone de son père et de la Compagnie générale des machines parlantes Pathé frères[6]. Il est également directeur de la branche photographie de la société Salabert ainsi que d'un laboratoire de photographie industrielle[7].
Seconde Guerre mondiale
Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Rémond Magrin est rappelé à l'activité le [3]. Déjà âgé de 45 ans, il n'est pas affecté à une unité combattante mais détaché au service du contrôle postal de Besançon le 1er décembre puis à la section du contrôle des informations de presse de Dôle une semaine plus tard[3]. Désireux de combattre, il parvient, au début de l'année 1940, à se faire une nouvelle fois muter sous les ordres de son cousin Raoul Magrin-Vernerey, alors colonel commandant la 13e demi-brigade de légion étrangère (13e DBLE)[3],[2].
Incorporés au corps expéditionnaire français en Scandinavie, le lieutenant Magrin et la 13e DBLE prennent part à la campagne de Norvège[6]. Magrin s'illustre lors de la bataille de Narvik à l'issue de laquelle il reçoit une citation[7]. Après la Norvège, Magrin suit la 13e DBLE en Bretagne d'où elle repart aussitôt devant l'avancée des troupes allemandes en France[6]. Débarqué en Angleterre à la fin du mois de , une partie des hommes de la demi-brigade choisissent de se rallier à la France libre[2]. Rémond et Raoul Magrin sont de ceux-là et choisissent le pseudonyme commun de Monclar[7]. Engagé dans les forces françaises libres et promu capitaine, Rémond Monclar participe à la bataille de Dakar en septembre puis à la campagne du Gabon en novembre[2]. Engagé dans la campagne d'Érythrée, il s'illustre lors des combats de Keren et de Massaoua[2]. En , il est chargé de la liaison avec le commandement de l'armée britannique et est promu chef de bataillon[6]. Il est ensuite envoyé en Syrie où il prend le commandement des escadrons légers de Druzes du au [6]. Entre-temps, le , le régime de Vichy le condamne à mort par contumace pour son ralliement au général de Gaulle[7].
Responsable pendant plusieurs mois des affaires économiques du territoire alaouites, il retourne à Londres où il devient chef d'état-major des forces terrestres françaises[7]. D'avril à , il bénéficie d'un congé pour raisons médicales puis, en décembre de la même année, il retrouve le commandement du groupement d'escadrons légers de Druzes[2]. Promu lieutenant-colonel, il est mis à la tête de l'école de combat de Beyrouth de à [7]. Il est ensuite chargé de l'organisation de l'infanterie de l'armée française jusqu'à sa démobilisation en [6].
Après-Guerre
Devenu chef d'entreprise, Rémond Magrin dirige à partir de 1947 les laboratoires Magrin dit Monclar à Issy-les-Moulineaux[6]. Toujours réserviste, il est promu colonel en 1950[2]. Rémond Magrin meurt le à Nice et est inhumé à Bazoches-sur-Guyonne, dans les Yvelines[7].
Décorations
Officier de la Légion d'honneur | Compagnon de la Libération | Croix de guerre 1914-1918 (France) Avec deux palmes et deux étoiles d'argent | |||
Croix de guerre 1939-1945 Avec palme |
Médaille coloniale Avec agrafe "Érythrée" |
Ordre du Mérite (Syrie) |
Références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
- « Registre matricule Rémond Magrin - D4R1-1815 », sur Archives départementales de Paris
- Lieutenant-colonel Henri Azema, « Historique du 22e RD - 1914-1918 »
- Collectif, Historique du 60e régiment d'infanterie - 1914-1918, Berger-Levrault (lire en ligne)
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
Bibliographie
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
- François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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