Réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron

La Réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron est une réserve naturelle nationale française, située en Charente-Maritime entre l'île d'Oléron et le continent. Classée en 1985 (continent) et 1993 (domaine public maritime), elle occupe une surface de 6 400 hectares et protège des milieux littoraux, des prairies humides et prés-salés.

Réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron
La ferme de Plaisance
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
45° 54′ 03″ N, 1° 04′ 20″ O
Superficie
6 720 ha[1]
Administration
Type
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
Administration
Localisation sur la carte de Poitou-Charentes
Localisation sur la carte de France

Localisation

Périmètre de la réserve naturelle.

Le territoire de la réserve naturelle est dans le département de la Charente-Maritime, sur la commune de Moëze. Il a la forme d'un triangle limité à l'ouest par l'île d'Oléron. En majorité sur le domaine public maritime (6 170 ha), il comprend également à l'est un petit secteur terrestre (220 ha) dans le marais de Brouage au sud de l'embouchure de la Charente. Le lieu d'accueil et d'information, la ferme de Plaisance, se trouve au sud-est sur la commune de Saint-Froult.

Histoire du site et de la réserve

Entrée de la ferme de plaisance, centre d'information de la réserve

Les premiers polders ont été créés entre 1830 et 1850. La réserve naturelle a été créée en 1985.

Elle a subi des dégâts considérables lors de la tempête Martin de [2] et de la tempête Xynthia ().

Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)

Aigrette garzette sur l'estran

Situé sur un axe migratoire majeur entre l’Europe du Nord et l’Afrique, le site fonctionnel (estuaires Charente/Seudre/Oléron) qui dépasse les strictes limites de la RNN, est un des cinq sites les plus importants, en France métropolitaine, pour l'accueil des oiseaux d'eau en hiver : près de 90 000 oiseaux d’eau migrateurs (jusqu’à 70 000 limicoles).

Flore

La végétation des slikkes et schorres est dominée par des espèces halophiles : spartine, salicorne, obione. Les prairies inondables accueillent la Laîche divisée, le Trèfle de Micheli, le Trèfle maritime, le Jonc de Gérard, le Scirpe maritime. On trouve dans les fossés des herbiers de Ruppie, de Potamot pectiné, de Renoncule de Baudot ainsi que la Glycérie fasciculée.

Faune

Groupe de bernaches cravants

Du continent à l'île d'Oléron, la réserve naturelle de Moëze-Oléron offre une terre d'asile pour des milliers d'oiseaux migrateurs avec plus de 270 espèces fréquentant la réserve (dont 70 nicheuses). De février à mai, pendant la migration pré-nuptiale, stationnent des dizaines de milliers d'oiseaux : Oie cendrée, Canards siffleur, pilet, souchet et chipeau, Échasse blanche, Avocette élégante, Barge à queue noire, Spatule blanche, Tadorne de Belon, Sarcelle d'hiver, Courlis cendré, Chevalier arlequin, Bécasseau variable, Pluviers doré et Pluvier argenté, Busards des roseaux et Saint-Martin

La réserve naturelle compte également 7 espèces d'amphibiens dont la Rainette méridionale et le Pélobate cultripède, 7 espèces de reptiles (Cistude d'Europe) et 26 espèces de mammifères dont la Loutre d'Europe.

Intérêt touristique et pédagogique

Sur le sentier des polders

L’éducation à l’environnement a toujours accompagné les améliorations de la gestion de l’espace. De quelques centaines de personnes à la fin des années 1980, elles sont plus de 22 000 à vivre le spectacle du peuple migrateur, ce chiffre est à comparer aux 800 habitants que cumulent les 2 communes qui accueillent ces mordus de nature !

Un projet « écotouristique » en partenariat avec la communauté de communes du Sud Charente, se concrétise par l’ouverture d’une maison de la réserve « la ferme de Plaisance » et de 4 sentiers de découverte libre d’accès en périphérie de la RNN, dont une partie labellisée « nature et handicap ».

Administration, plan de gestion, règlement

La réserve naturelle est gérée par délégation par la LPO dont le siège national se situe non loin à Rochefort.

Une station de baguage a vu le jour en 2001, participant aux programmes nationaux sous l’égide du CRBPO-MNHN : programmes STOC capture (Suivi Temporel de Oiseaux Communs), Halte Migratoire, (57 000 passereaux insectivores terrestres bagués depuis 2001). Elle développe le plus important programme d’étude national relatif aux limicoles côtiers, en relation avec le groupe « limicoles RNF », l’Université de La Rochelle et l’IWSG (18 000 limicoles bagués et 13 000 contrôles et reprises dont 1 600 à l’étranger de la Namibie à la Russie, …). À ces programmes scientifiques est associé un volet « formation professionnelle de bagueur d’oiseaux ».*

La collaboration entre la LPO (gestionnaire ou co-gestionnaire de 4 réserves naturelles nationales sur le littoral de Charente-Maritime) et le LIENSs dès 2004 (Université de La Rochelle-CNRS) contribue à l'amélioration de la connaissance sur l'utilisation spatio-temporelle des pertuis charentais par les espèces de limicoles côtiers. En 2015, la recherche s'est vue attribuée de nouveaux moyens financiers, offrant ainsi la possibilité d'équiper les oiseaux de balises.

Sur la page http://www.reserve-moeze-oleron.fr/le-baguage/ données GPS/GSM recueillies pour des Courlis cendrés tous équipés en Charente-Maritime par les équipes LPO des Réserves naturelles nationales de Charente-Maritime et le LIENSs https://limitrack.univ-lr.fr/

Depuis , 3 réserves intégrales ont été créées sur le domaine public maritime de la réserve naturelle, une au lieu-dit "La Perrotine", une au lieu-dit "Bellevue", toutes deux situées sur le trait de côté Oléronais et une dernière sur la frange côtière continentale de la réserve sur la commune de Moëze. Sur ces 3 réserves intégrales, l'accès est totalement interdit sauf quelques ayants droit professionnels.

Outils et statut juridique

La réserve naturelle a été créée par un décret du . Un second décret a été publié le [3].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • A. Reille et Ch. Bonnin Luquot, Guide des Réserves Naturelles de France, Delachaux et Niestlé, , 385 p. (ISBN 2-603-00611-8)

Notes et références

  1. « Dégâts écologiques et matériels considérables à Moëze-Oléron (Charente-Maritime) » in Collectif, Forêts et tempête, Institut national de la recherche agronomique, Éditions Quae, 2000, pp. 46-47
  2. « JO 28 mars 1993 », sur legifrance.gouv.fr
  • Portail de l'ornithologie
  • Portail de la conservation de la nature
  • Portail de la Charente-Maritime
  • Portail de l’océan Atlantique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.