Révolution diplomatique
La Révolution diplomatique de 1756, traité de Versailles de 1756, retournement des alliances ou renversement des alliances est un terme désignant la modification des alliances diplomatiques de longue date qui ont été créées lors de la guerre de Succession d'Autriche, puis modifiées à la veille de la guerre de Sept Ans. L'alliance entre la France et la Prusse contre la Grande-Bretagne et l'Autriche est devenue l'alliance de la France et de l'Autriche contre la Grande-Bretagne et la Prusse.
Pour les articles homonymes, voir Traité de Versailles (homonymie).
Contexte
Depuis le XVIe siècle, la diplomatie en Europe est dominée par la lutte des rois de France contre la maison des Habsbourg qui la menace d'encerclement. L'avènement d'un Bourbon sur le trône d'Espagne à l'issue de la guerre de Succession d'Espagne a modifié cette donnée en facilitant le premier pacte de famille. D'autre part, la tutelle autrichienne sur l'Empire est battue en brèche par la montée de la puissance prussienne. En outre, la tension s'accroissait avec l'Angleterre à propos de la Nouvelle-France concurrente des colonies britanniques nord-américaines. C'est dans ce contexte que s'opéra la rupture diplomatique, consacrée par les traités de Versailles qui répondent à la convention anglo-prussienne de Westminster.
Le rapprochement est l'œuvre de Kaunitz, ambassadeur en France de 1750 à 1753 et qui deviendra le chancelier de l'Impératrice Marie-Thérèse, malgré les réticences de la plupart des ministres français. Marie-Thérèse prend l'initiative en août 1755 de contacter Louis XV par l'intermédiaire de la marquise de Pompadour[1]. Les négociations se déroulent dans le plus grand secret entre le nouvel ambassadeur autrichien Starhemberg et le cardinal de Bernis[2]. La première rencontre eut lieu le dans la maison de campagne de la Pompadour. D'abord tenues secrètes, les négociations sont élargies à des ministres de Louis XV : Machault d'Arnouville, Rouillé, Moreau de Séchelles, Saint-Florentin. Les négociations trainent car une mission parallèle est envoyée à l'ancien allié Frédéric II et certains ministres français sont résolument austrophobes. Le traité signé le entre la Prusse et l'Angleterre montre que Frédéric II a fait une croix sur l'alliance française. Dès lors les obstacles sautent et le traité avec l'Autriche est signé le [3].
Le premier traité de Versailles signé le entre la France et l'Autriche est seulement défensif. Après l'invasion de la Saxe, alliée de l'Autriche, par Frédéric II en , le second traité de Versailles signé le le transforme en alliance offensive.
Au terme de ce second traité, Louis XV s'engageait à lever une armée de 130 000 hommes et à fournir à l'Autriche des subsides annuels de 12 millions de florins.
La place d'Alliance à Nancy commémore cet événement majeur d'Alliance entre le royaume de France et l'empire des Habsbourg-Lorraine.
Notes et références
- Pierre Gaxotte, Le siècle de Louis XV, Fayard, 1974, p. 246.
- Jean Bérenger et Jean Meyer, La France dans le Monde au XVIIIe siècle, Sedes, 1993, p. 218-218.
- Edmond Dziembowski, La guerre de Sept ans, Perrin, 2015, p. 117-121.
Annexes
Bibliographie
- Richard Waddington, Louis XV et le renversement des alliances. Préliminaires de la guerre de Sept Ans, Paris, 1896.
Articles connexes
- Alliance franco-autrichienne
- Traité d'Aix-la-Chapelle (1748)
- Traité de Westminster (1756)
- Traité de Versailles (1756)
- Traité de Versailles (1757)
- Traité de Versailles (1758)
- Guerre de Sept Ans
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