Révolution verte en Thaïlande

En quelques décennies[Lesquelles ?], la population thaïlandaise a augmenté de 35 %. Un défi alimentaire s’est alors posé et pour y répondre la Thaïlande a réalisé une « Révolution verte ». Cette modernisation de l’agriculture a donné des résultats spectaculaires, mais présente aussi des limites.

Labourage d'une rizière (Province d'Uttaradit, 2009). L'homme est coiffé d'un ngob.

Facteurs

La Révolution verte est une modernisation et une intensification de l’agriculture, mettant en œuvre des techniques nouvelles, qui aboutissent à une croissance des productions. En Thaïlande, cette croissance des productions a été rendue possible grâce à plusieurs facteurs :

  • l’augmentation des surfaces irriguées, passées de 3 millions d’hectares entre 1979 et 1981, à 4,9 millions en 2002, soit une augmentation de 63 %
  • l’augmentation de l’utilisation d’engrais, passée de 18 kilos par hectare entre 1979 et 1981, à 1015 kilos par hectare en 2013, soit une augmentation de 91 %
  • la mécanisation : il y avait 1,1 tracteurs pour 1000 hectares entre 1979 et 1981, et en 2002 il y en avait 13,9 pour 1000 hectares, soit une augmentation de 1164 %

En plus de ces facteurs, trouvés dans les documents fournis[Lesquels ?], on peut supposer que les agriculteurs utilisent des OGM (Organismes Génétiquement modifiés), permettant un meilleur rendement, et des pesticides.

Résultats

Cette Révolution verte a abouti à une amélioration globale de la situation alimentaire en Thaïlande. Grâce à l’accroissement de la production agricole, la population mange plus, les disponibilités alimentaires par habitant ont augmenté, passant de 2 260 kilocalories par jour et par habitant (entre 1979 et 1981) à 2 450 kilocalories en 2002, mais on reste toujours en dessous de la ration calorique journalière de 2 500 kilocalories nécessaire pour vivre correctement d’après la FAO (lutte contre la faim dans le monde). La Thaïlande est presque autosuffisante aujourd’hui[Quand ?].

Récolte du riz (2004)

À l’origine, le but de la Révolution Verte, en Thaïlande, était de nourrir la population, mais aujourd’hui qu’elle produit des excédents, et grâce à un climat favorable, elle stocke et exporte certaines denrées dans le monde entier. La Thaïlande, en exportant un tiers du riz qu’elle produit (6,9 millions de tonnes en [Quand ?]), est le premier exportateur mondial ; elle est aussi le plus gros exportateur de caoutchouc et d’ananas en boîte.

Bananes séchées (Province de Phitsanulok, 2007)

L’intensification de la production a aussi permis l’intégration progressive de la Thaïlande dans un système agro-alimentaire (ensemble des systèmes de production et de transformation mis à la chaîne pour former à partir d'un élément cultivé, un produit fini vendu à grande échelle). En effet, de plus en plus de plantations possèdent leurs propres entrepôts et leurs propres usines de conditionnement : les agriculteurs produisent une denrée, la récoltent, la transforment et la conditionnent puis l’exportent vers l’étranger ; on peut citer l’exemple du sucre raffiné ou des ananas en boîte.

Limites

Mais cette Révolution Verte a aussi de nombreuses limites. Tout le territoire Thaïlandais n’a pas été touché de la même manière : l’espace agricole est marqué par de fortes inégalités. Le centre et le sud du pays sont les principaux bénéficiaires de cette modernisation de l’agriculture : ces deux régions pratiquent une agriculture intensive (système agricole cherchant à maximiser la production par rapport à la main d'œuvre, au sol, au matériel agricole…), de plus les régions du sud pratiquent une agriculture commerciale (cultures intégrées aux réseaux commerciaux et aux industries agro-alimentaires, où l’on ne produit pas pour se nourrir mais pour vendre et exporter vers les pays riches..) d’hévéa, de palmiers à huile, d’arbres fruitiers qui seront exportés… Par contre le nord et le nord-est n’ont quasiment pas profité de la Révolution Verte : la majorité des agriculteurs de ces régions pratiquent toujours une agriculture extensive (système agricole pratiqué sur de vastes étendues, qui se caractérise par des rendements à l'hectare relativement faibles) et pour la plupart vivrière (agriculture dont l’agriculteur consomme l’essentiel de la production) bien que certains régions se tournent, petit à petit, l’exportation et se diversifient.

On peut supposer que la révolution verte n’a pas touché toutes les classes d’agriculteurs : elle a bien plus profité aux grosses exploitations qu’aux petites. En outre, une seule production a surtout bénéficié de la révolution verte : le riz. On peut donc penser qu’un problème de malnutrition doit se poser, puisque les Thaïlandais doivent consommer principalement du riz, bon marché puisqu'en abondance, et très peu de protéines animales.

Mais la principale limite de cette intensification de l’agriculture sont les problèmes environnementaux qu’elle entraine : La dégradation des sols, les terres sont épuisées, surexploitées, fragilisées, à la moindre pluie (mousson) la terre peut être emportée. Toutes les bactéries, tous les oligo-éléments ont quasiment disparus, la terre est devenue friable, elle ne résiste plus[Information douteuse] ; l’eau est polluée par les produits chimiques (engrais, pesticides…) ; les nappes phréatiques sont surexploitées et baissent sans se remplir de nouveau d’eau pure, et à proximité de la mer de l’eau salée remplace l’eau douce entrainant la salinisation de la terre qui devient alors infertile ; la biodiversité est détruite à cause des pesticides et des engrais.

  • Portail de l’agriculture et l’agronomie
  • Portail de la Thaïlande
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.