Racing Club chalonnais

Le Racing Club chalonnais, connu sous ce nom de 1899 à 2010 puis en tant qu'Association sportive racing club chalonnais jusqu'en 2016, est un club français de rugby à XV, basé à Chalon-sur-Saône dans le département de Saône-et-Loire.

Racing Club chalonnais
Généralités
Noms précédents Racing Club chalonnais (1899-2010)
Association sportive racing club chalonnais (2010-2016)
Fondation 1899
Disparition
Couleurs tango et blanc
Stade Stade Léo-Lagrange
(5 000 places)
Siège 25 rue Pierre-Bridet
71100 Chalon-sur-Saône[1]
Site web www.asrcchalon.com
Palmarès principal
National[Note 1] Championnat de France de Fédérale 3 (1)

Maillots

Domicile


Le club disparaît après la saison 2015-2016, après avoir fait l'objet d'une liquidation judiciaire.

Historique

Débuts puis hauts et bas

Le club est créé en 1899[2]. Les chalonnais adoptent officiellement les couleurs, gris et noire à partir de la saison 1907-1908[3]. En 1912, le club se pose à côté de l'école professionnelle.

Demi-finaliste de la coupe de l'espérance 1917

En 1917, le club arrive en demi-finale de la coupe de l’Espérance qui remplace le championnat de France pendant la guerre. Il perd de peu 6-0 contre le futur champion, le Stade nantais[4] après avoir battu Lancey-Sports en quart de finale[5],[6] sur le score de 6-3 à Lyon[7].

Inauguration du stade Eugène-Lebeau

Le stade Eugène-Lebeau est inauguré le 3 octobre 1920 avec un match contre l'équipe drômoise du Valence sportif[2],[8]. L'enceinte sportive porte le nom d'un jeune licencié du club décédé à cause d'une grave blessure à la tête infligée 29 février 1920 lors d'une partie contre l'US Beaune, pourtant « jouée de façon très amicale et sans aucune brutalité » selon la presse locale[9]. Une plaque de marbre disposée dans un angle du stade porte les noms des 19 Racingmen morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale[10].

Le 5 février 1922, le Stade toulousain vient jouer et gagner 16 à 0 contre le RCC[2]. À partir de 1929, Franck Perret et Paul Dorland dynamisent le club avec, en deux saisons, une victoire contre le CS Vienne et une belle prestation contre Toulon[2].

Premier joueur sélectionné en équipe de France

Chalon progresse dans la hiérarchie sous l'impulsion de son trois-quart centre international Jean Coderc qui connaîtra la première de ses cinq sélections à Francfort contre l'Allemagne[11].

Double huitième de finaliste du Championnat 1937 et 1938

Chalon dispute deux huitièmes de finale du championnat consécutifs en 1937 et 1938, perdus respectivement contre Carcassonne et Lyon. L'année suivante, le club termine 2e de son groupe et invaincu en challenge Yves du Manoir[12] et manque pour deux point la qualification pour les demi-finales de l'épreuve. En 1945 Louis Brailly prend la présidence du club[2].

Retour en première division

Le 20 avril 1958, le RCC bat le LOU 5 - 0 et remonte en première division[2].

Quart du finaliste du Championnat 1963

Sa meilleure performance reste la saison 1962-63 où le club bat Agen, premier club français à l’issue des matchs de poules et futur vainqueur du Challenge Yves du Manoir en 16e de finale[2] avant de sortir Vichy en 1/8e puis d’échouer en quart contre le Stade montois des internationaux Christian Darrouy Guy et André Boniface.

Descente en deuxième division

En 1970, Louis Brailly quitte la présidence, le club descend alors en deuxième division[2], remonte l'année suivante puis redescend en groupe B en 1974 alors que l'élite est réduite de 64 à 32 clubs puis en deuxième division l'année suivante. Chalon descend ensuite en deuxième division la saison suivante.

Retour en première division groupe A

Le 8 mai 1988, le RCC remonte en première division lors d'un match à Saint-Claude contre Chambéry soldé par une victoire 12 à 10[2].

Retour dans l'élite du rugby français

Chalon atteint ensuite les demi-finales du championnat de France groupe B, battu par le Castres olympique de Francis Rui, futur champion de France 27-9 puis passe 4 saisons consécutives en élite.

En 1990, Chalon termine cinquième de sa poule et manque de peu la qualification pour les huitièmes de finale du Championnat.

En 1991, Chalon termine sixième de sa poule et manque encore la qualification. L'ouvreur Patrice Favre quitte alors le club pour le RRC Nice.

Le 26 avril 1992, le club réalise l'une des plus grandes performances de son histoire. Sorti 31è sur les 32 qualifiés, il bat ensuite le CA Bègles Bordeaux, 19 - 18, à Tulle en 1/16e de finale du Championnat[2] avant d'être éliminé au tour suivant par le Castres olympique 9-3 à Valence.

En 1993, c'est la descente du Racing club chalonnais du groupe A, le plus haut niveau du rugby français, en groupe B de 1re division après une saison catastrophique avec 1 match nul (contre Toulon) et 19 défaites.

Descente en Fédérale 1

Le club évolue en Fédérale 1 les années suivantes, sauf en 2002-2003 (Fédérale 2)[2].

L'ère Jean-Paul Cheveaux

Régis Sigoire dans les airs avec le RC Chalon, lors de la saison 2006-2007.

Le club a comme ambition de forger un groupe assez solide pour rejoindre l'antichambre de l'élite, la Pro D2, sous la houlette de Loïc Van der Linden, ancien troisième ligne de Brive, avec lequel il remporta la coupe d'Europe en 1997, arrivé au club en 2005. L'objectif est toujours de monter en Pro D2 et d'avoir un club de rugby représentant la Bourgogne en professionnel. Durant cette période, le club va notamment axer sa politique de recrutement sur l'arrivée de jeunes espoirs ainsi que sur quelques cadres en provenance du Top 14 ou de la Pro D2. Parmi eux, Jean-Philippe Genevois, Florent Petitjean, Karol Brunet, Romain Lombard, François Bouvier, Vincent Gauvain mais également Mathieu Pla et Nicolas Carmona.

Chalon a atteint cette année (2006-2007) les quarts de finale du Trophée Jean Prat. Après une victoire en barrages contre l'Étoile sportive catalane, 22 à 11, le 13 mai[13], l'équipe a été éliminée par Blagnac, un des favoris de l'épreuve. Le 20 mai les deux équipes se sont séparées à Chalon sur un match nul, 26-26 (2 essais transformés et 4 pénalités de chaque côté)[14]. Lors de ce match, l'entraîneur de Blagnac, Pierre-Henry Broncan, a reçu un carton rouge, fait rare dans le rugby, et n'a donc pu prendre place sur le banc lors du match retour qui a eu lieu à Blagnac le 27 mai qui a vu la victoire des joueurs haut-garonnais sur le score de 27 à 14 (2 essais, 1 transformation et 5 pénalités pour Blagnac contre 1 essai et 3 pénalités pour Chalon)[15].

Le 3 janvier 2007, Jean-Henry Tubert, ex-entraîneur du LOU, reprend les rênes du RC Chalon[2]. Le club évolue donc en Fédérale 1 lors de la saison 2007-2008. Après avoir terminé 2e de sa poule avec 8 victoires, 2 nuls et 4 défaites[16], participe au Trophée Jean Prat (deuxième avec 4 victoires et 2 défaites)[17]. Le Racing club chalonnais passe les huitièmes de finale pour se faire encore éliminer en quart de finale contre l'US bressane avec un match nul à l'aller (12-12) et une défaite au match retour (12-29) à Bourg-en-Bresse[18].

Le club évolue encore en Fédérale 1 lors de la saison 2008-2009. Pour la première partie de saison, le club termine premier de sa poule avec 13 victoires et 1 seule défaite[19]. La deuxième partie de saison, lors du Trophée Jean Prat, voit l'équipe terminer première de sa poule avec 6 victoires pour aucune défaite[19]. Le club élimine l'AC Bobigny en quart de finale (défaite 27 à 26 à Bobigny[20], puis victoire 19 à 3 à Chalon[21]). Mais le RCC échoue d'un rien pour la montée en Pro D2, lors des demi-finales contre le CA Lannemezan avec une défaite au match aller dans les Hautes-Pyrénées, 16 à 9, et une victoire au retour à Chalon sur le score de 15 à 9[22](-1 au goal average sur l'ensemble des deux matchs).

La saison 2009-2010 se passe très bien en phase régulière avec un bilan de 11 victoires, 3 défaites et une première place juste devant Bourg-en-Bresse[23]. Le Trophée Jean Prat se passe aussi très bien avec une première place (6 victoires, 0 défaite)[23]. Fin avril 2010, Jean-Paul Cheveaux démissionne de la présidence et Philippe Marras le remplace[24]. Mais les quarts de finale se passeront beaucoup moins bien avec une élimination contre le CA Saint-Étienne (défaite 12 à 3 à l'extérieur et également défaite 24 à 20 à Chalon-sur-Saône)[25].

Le dépôt de bilan et le retour en Fédérale 3

Un premier temps estimé à 400 000 euros, les montants des dettes sont compris entre 600 000 et 850 000 euros[26]. Le 10 juin 2010, le club est officiellement en dépôt de bilan[27].

Une nouvelle association est créée sous le nom d'Association sportive racing club chalonnais ; elle propose à la DNACG un plan de reprise de l'ancienne entité[28]. Ainsi, l'histoire du Racing ne disparaît pas, et continue sous une nouvelle dénomination. L'ASRCC reprend en Fédérale 3 pour la saison 2010-2011. Il se classe premier de sa poule en gagnant tous ses matchs. Le club continue sa série de victoires et décroche sa montée en Fédérale 2 lors du huitième de finale contre le Stade poitevin. Pour finir le Racing finit invaincu et décroche donc son premier titre de champion de France de Fédérale 3 en battant en finale le RO Lunel sur le score de 22 à 6, à Beaurepaire[29].

Remontée rapide en Fédérale 1

Le club évolue qu'une saison en Fédérale 2 en 2011-2012. L'équipe chalonnaise finit sa phase de qualification avec 15 victoires pour 3 défaites[29] et obtient la montée en Fédérale 1 en battant Saint-Jean-d'Angély 22 à 13 à Chalon[30] lors des phases finales. Le club est éliminé en quart de finale de ces phases finales (bilan de quatre victoires pour deux défaites)[29]. En fédérale 1 pour la saison 2012-2013, le club chalonnais finit 6e sur 10 avec 38 points (7 victoires, 1 nul et 10 défaites avec 3 bonus offensif et 5 bonus défensif). Pour la saison 2013-2014, les chalonnais finissent à la 8e place sur 10 avec 33 points (7 victoires et 11 défaites avec 3 bonus offensif et 2 bonus défensif)[31]. Lors de la saison 2014-2015, le club chalonnais finit à la 6e place sur 10 avec 50 points (10 victoires et 8 défaites avec 5 bonus offensif et 6 bonus défensif).

2016 : disparition du club

Pour la saison 2015-2016, alors que le club est classé 4e sur 10 avec 5 victoires pour 4 défaites (poule 1)[32] et en bonne position pour rallier la deuxième phase, le club connait de graves soucis financiers.

En novembre 2015, le président du club (Pascal Chapelon) démissionne, puis environ 500 000 euros de dette sont annoncés en décembre 2015. Le maire de Chalon Gilles Platret et le président du Grand Chalon Sébastien Martin rencontrent ainsi les dirigeants et s'aperçoivent que les bilans de fin de saison 2014-2015 ont été falsifiés. Ils décident alors de suspendre les subventions au club. Le est auditionné par la DNACG, il en ressort que le club est très endetté : en plus des 500 000 euros de dette évoqués en , il faut rajouter un montant de 470 000 euros d'URSSAF, soit un total d'environ 1 million d'euros de déficit[33].

Le 12 janvier 2016, le dépôt de bilan est acté officiellement par le conseil d'administration du club, avec un forfait général des équipes séniors et une liquidation judiciaire actée à la date de 9 février 2016[34] mais reporté d'une semaine ; l'ASRCC disparaît ainsi le , cette fois-ci sans reprise d'activité[35].

Afin de pérenniser la pratique du rugby à Chalon-sur-Saône, un nouveau club est créé en parallèle de la disparition du « Racing » centenaire : le Rugby tango chalonnais voit ainsi le jour le [36],[37],[38]. La création est officiellement reconnue par la Fédération française de rugby en tant que nouveau club lors du comité directeur du [39].

Palmarès

Structure

Stade

Le club évolue sur le complexe du stade Léo-Lagrange[40], plus précisément sur le terrain Louis-Brailly.

Aspects juridiques et économiques

Le club est défini comme une Société anonyme sportive professionnelle (SASP). Le budget 2014-2015 est de 1,7 million d'euros (1,45 million en 2013-2014) dont 100 000 euros pour le centre de formation[41].

Personnalités du club

Présidents

Entraîneurs

  • 1907-? : M. Gayet[3]

Joueurs emblématiques

  • Gérard Catinot
  • Christian Cauvy
  • - José Cibin
  • - Patrick Cibin
  • Jean Coderc
  • Simon Colas
  • Jean-Pierre Critakis
  • John Alexander Davidson
  • Lucien Ferrand
  • René Finat
  • Dominique Gillet
  • Jean Philippe Hager
  • Czesław Jagieniak
  • Morne Loxton
  • Thierry Mallarte
  • Patrick Moretti
  • Pascal Picamelot

Notes et références

Notes

  1. Seuls les principaux titres en compétitions officielles sont indiqués ici.

Références

  1. « Les contacts » [archive du ], sur www.asrcchalon.com (consulté le ).
  2. Le Journal de Saône-et-Loire : Édition spéciale rugby du 31 mai 2009
  3. « L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange », sur Gallica, (consulté le )
  4. « Nantes bat Chalon par 6 points à 0 », Rugby, (lire en ligne).
  5. « La coupe de l'Espérance - 2ème tour des matchs interrégionaux », L'Auto, (lire en ligne).
  6. « Rugby : hebdomadaire sportif 7 avril 1917 », sur https://gallica.bnf.fr (consulté le )
  7. « Rugby : 14 Avril 1917 », sur https://rosalis.bibliotheque.toulouse.fr (consulté le )
  8. Courrier de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
  9. Courrier de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
  10. Courrier de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
  11. Garcia 1996, p. 829.
  12. Mérillon 1990, p. 38.
  13. Le Journal de Saône-et-Loire : Édition du 14 mai 2007
  14. Le Journal de Saône-et-Loire : Édition du 21 mai 2007
  15. Le Journal de Saône-et-Loire : Édition du 28 mai 2007
  16. Site de L'Équipe : Page sur le classement de fédérale 1 (saison 2007-2008)
  17. Site de L'Équipe : Page sur le classement du Trophée Jean Prat de Fédérale 1 (saison 2007-2008)
  18. Site de L'Équipe : Page sur les quarts-de-finale de fédérale 1 (saison 2007-2008)
  19. Site du Racing Club Chalonnais : Page sur Classement
  20. Le Journal de Saône-et-Loire : édition du 17 mai 2009
  21. Le Journal de Saône-et-Loire : Édition du 24 mai 2009
  22. Site de Its rugby : Page sur les résultats du Racing Club Chalonnais (saison 2008/2009)
  23. Site du Racing Club Chalonnais : Page sur Classement, Consulté le 27 mai 2010.
  24. Site du RC Chalon, pages des brèves (Communiqué du 28/04/2010), consulté le 12 juin 2010.
  25. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du lundi 24 mai 2010, pages Sports, p. 24
  26. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du mercredi 12 juin 2010, pages sports, p. 24.
  27. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du samedi 12 juin 2010, édition locale de Chalon, p. 2.
  28. « Histoire: Ce fut le 4 juin 2010: Fin du RCC », sur assracingclubchalonnai.wordpress.com, (consulté le ).
  29. « L'histoire » [archive du ], sur www.asrcchalon.com (consulté le ).
  30. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du lundi 21 mai 2012, pages sports, p. 30, 31 et 32.
  31. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du 7 avril 2014, pages sports, p. 25
  32. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du 7 décembre 2015, Pages spports, p.  17.
  33. « L'hypothèse du dépôt de bilan se confirme », sur www.lejsl.com, (consulté le ).
  34. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du 13 janvier 2016, pages sports, Rugby, Fédérale 1 : Suite de l'affaire concernant l'ASRC Chalon : Cette fois, c'est bel et bien fini, p.  26
  35. Jean-Claude Reynaud, « Liquidation judiciaire prononcée : l'ASRCC c’est bel et bien fini... », sur www.info-chalon.com, (consulté le ).
  36. Laurent Guillaumé, « Crise rugby Chalon - Adieu ASRCC ... Bonjour Rugby Tango Chalonnais ! », sur www.info-chalon.com, (consulté le ).
  37. « Le gâchis chalonnais », Midi olympique, (consulté le ).
  38. « Communiqué du Comité Directeur du Rugby Tango Chalonnais : le temps des premières vérités. (Communiqué) », sur www.lejsl.com, (consulté le ).
  39. « Congrès 2016 de la Fédération française de rugby » [archive du ], sur www.ffr.fr, .
  40. « Le stade Léo-Lagrange » [archive du ], sur www.asrcchalon.com (consulté le ).
  41. Le Journal de Saône-et-Loire, édition du 4 septembre 2014, p. 25.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Mérillon 1990] Jean Mérillon, Le Challenge Yves du Manoir : Histoire du rugby, Paris, Éditions Chiron, , 335 p. (ISBN 2-7027-0395-X)
  • Henri Garcia, La fabuleuse histoire du rugby, Paris, Éditions de la Martinière, , 935 p. (ISBN 978-2-7324-2260-2 et 2-7324-2260-6)
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