Parti du respect

Le Parti du respect (en anglais : Respect Party, anciennement Respect - La Coalition de l'unité en anglais : Respect - The Unity Coalition), est un ancien parti politique de gauche ou d'extrême gauche[4] en Angleterre et au pays de Galles, fondé le [8] et dissous le [9].

Pour les articles homonymes, voir Respect (homonymie).

Parti du respect
(en) Respect Party
Présentation
Chef George Galloway
Fondation
Disparition
Président Abjol Miah
Organisation de jeunesse Student RESPECT
Positionnement Gauche[1],[2],[3] à extrême gauche[4]
Idéologie Pacifisme
Socialisme
Anticapitalisme[5]
Anti-impérialisme[5]
Antisionisme[6]
Affiliation européenne Gauche anticapitaliste européenne
Affiliation internationale Aucune
Adhérents 640 (2014)[7]
Couleurs Rouge et vert
Site web respectparty.org

Origines du nom

Son nom RESPECT est un acronyme pour Respect, Equality (égalité), Socialism (socialisme), Peace (paix), Environmentalism (écologisme), Community (communauté) et Trade-unionism (syndicalisme).

Histoire

En 2007, la chef du parti est la syndicaliste Linda Smith et son seul député est George Galloway, un ancien député travailliste exclu du Parti travailliste pour ses propos au sujet de la guerre en Irak. Deux autres membres très connus du parti sont Salma Yaqoob, une jeune femme musulmane qui est élue conseillère municipale à Birmingham, ainsi que le cinéaste Ken Loach. Par ailleurs, le parti est soutenu par plusieurs formations trotskistes dont la plus importante est le Parti socialiste des travailleurs (SWP).

Aux élections générales de 2005, les vingt-six candidats de ce parti obtiennent 68 000 voix soit 0,3 % des voix. En dépit cette faible présence au niveau national, il peut faire élire George Galloway dans le borough londonien de Tower Hamlets, où il bat la députée sortante travailliste pro-Blair, Oona King. À l'occasion des élections locales du , le parti effectue une percée ou consolide sa position dans plusieurs quartiers pauvres de Londres, de Birmingham et de la périphérie de Manchester (Preston). Il obtient des scores honorables dans d'autres grandes villes, notamment Bristol et Sheffield. Il gagne également un siège à Bolsover, une petite ville du nord du pays très touchée par la fermeture des mines, où son candidat est un ancien mineur, Ray Holmes.

En , le parti est frappé par un conflit entre deux groupes, le premier réunissant entre autres Galloway, Yaqoob, Smith et Loach, le second étant composé entre autres des militants du Socialist Workers Party dont le secrétaire national de RESPECT, John Rees. Le groupe Galloway exige notamment le remplacement de Rees et s'oppose à la tenue du congrès annuel, sous le prétexte que sa préparation ne respecte pas les droits de tous les membres [réf. nécessaire]. En , le conseil national est divisé entre les deux groupes quasiment égaux ; quatre des douze élus à Tower Hamlets quittent le groupe RESPECT au conseil de borough pour protester contre le comportement « anti-démocratique » de son président Abjol Miah, qui dispose du soutien de Galloway. Le groupe Galloway refuse de participer au congrès annuel du parti et organise un rassemblement le même jour sous la bannière du 'renouvellement de RESPECT' ('RESPECT Renewal'). La scission se matérialise, le suivant, par la tenue de deux conférences concurrentes. L'une est constituée de délégués. L'autre décide le lancement d’un nouveau mouvement, Respect Renewal, qui devient par la suite le Parti du respect (Respect Party).

Lors des élections à la mairie du Londres de 2008, Respect « maintenu » présente un candidat, Lindsey German. Respect Renewal prévoit de soutenir le candidat du Parti travailliste, le maire sortant Ken Livingstone. Il s'agit d'un système de vote préférentiel, alors chaque électeur peut choisir deux candidats. Respect « maintenu » prévoit de voter « deuxième préférence » pour le candidat du Parti travailliste. Le candidat du Parti conservateur, le député Boris Johnson, remporte la mairie. Les élections générales de 2010 voient l'élimination du Parti du respect en tant que force parlementaire. George Galloway, unique député sortant, se présente dans une autre circonscription travailliste (Poplar and Limehouse) mais n'arrive qu'en troisième position avec 17,5 % des voix ; dans sa circonscription précédente (Bethnal Green and Bow), le candidat du Parti du respect, son président, Abjol Miah, arrive également en troisième position avec seulement 16.8 % des voix, la travailliste Rushanara Ali reprenant le siège.

George Galloway est élu député de Bradford West à la Chambre des communes lors d'une élection partielle en . Il obtient 56 % des suffrages face au candidat du Parti travailliste Imran Hussain. Le Parti du Respect fait donc son retour à la Chambre des communes en 2012[4]. Galloway perd son siège aux élections générales de 2015 et le parti se dissout un an plus tard.

Plateforme politique

Le parti se distingue par son opposition active à la guerre d'Irak et plusieurs de ses dirigeants (John Rees, Lindsey German...) participent également au mouvement anti-guerre, la Stop the War Coalition. Il a reçu le soutien d'une partie de la population musulmane du pays, comme à Tower Hamlets, une commune de l'est de Londres où résident notamment un nombre important de personnes originaires du Bengale (Inde, Bangladesh).

Islamisme et gauchisme

Pour Eran Benedek dans le Jewish Political Studies Review 2007, l'idéologie de ce parti est fait d'une alliance entre gauchisme et islamisme[10].

L'universitaire Ed Husain (en) remarque qu'au Pakistan, des membres du parti politique islamiste pakistanais Jamaat-e-Islami combattent les militants de gauche alors qu'au Royaume-Uni, des militants proches du Jamaat-e-Islami et de ses organisations-sœurs sont des membres actifs du parti du respect. Il mentionne aussi des membres d'organisations proches des Frères musulmans qui occupent des postes de responsabilité au sein du parti du respect[11].

Résultats électoraux

Année Voix % Mandats
2005 68 094 0,3
1  /  650
2010 33 251 0,1
0  /  650
2015 9 989 0,0
0  /  650

Notes et références

  1. (en) « Profile: Respect Party », BBC News, (lire en ligne)
  2. (en) Jae-Jae Spoon, Political Survival of Small Parties in Europe, Ann Arbor, University of Michigan Press, , 203 p. (ISBN 978-0-472-11790-1, lire en ligne), p. 82
  3. (en) Stephen Driver, Understanding British party politics, Cambridge, Polity Press, , 243 p. (ISBN 978-0-7456-4078-5 et 0-7456-4078-8, lire en ligne), p. 158
  4. Pauline Pellissier, « La victoire de George Galloway, député pro-palestinien, bouscule la politique britannique », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  5. Benedek 2007, p. 154-55.
  6. Benedek 2007, p. 153-54.
  7. (en) Robert Colvile, « Why George Galloway's luck may finally be running out », The Spectator, (lire en ligne, consulté le ) Article is written on the assumption it was published in 2015. The reference to Galloway's appearance on Question Time in Finchley in February 2015 is said to be "In February this year".
  8. (en) « About the Respect Party », sur voterespect.org, .
  9. (en) Siobhan Fenton, « George Galloway's Respect Party deregisters, prompting speculation politician may rejoin Labour », sur The Independent, (consulté le ).
  10. Eran Benedek, « Britain's Respect Party: The Leftist-Islamist Alliance and its Attitude Toward Israel », Jewish Political Studies Review, vol. 19, no 3, , p. 153–163 (JSTOR 25834757)
  11. Ed Husain, The Islamist: Why I Joined Radical Islam in Britain, What I Saw Inside and Why I Left, Penguin Books UK, (lire en ligne) :
    « In Bangladesh Jamat-e-Islami activists are literally engaged in street battles against leftists, but in Britain Islamists from Jamat's British front organizations are active members of George Galloway's far-left Respect party »

Voir aussi

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