Rabia Salihu Sa'id
Rabia Salihu Sa'id (née le ) est une physicienne nigériane, professeure de physique et chercheuse à l'université Bayero de Kano. Elle effectue des recherches en physique atmosphérique et météorologie de l'espace, physique des particules, et en électronique. Sa'id est une militante pour les jeunes femmes en science avec la Fondation Visiola et le Corps de la paix ; elle a cofondé l'Association des femmes physiciennes du Nigeria. Elle est également impliquée dans l'éducation en science, technologie, ingénierie et mathématiques et ambassadrice pour le programme citoyen du British Council.
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Physicienne, universitaire |
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Sai'd a reçu des bourses de recherche de l'Institut de physique appliquée à Berne, en Suisse, et de la Fondation Ford et elle est membre de l'Institut scientifique africain. En 2015, elle a reçu un prix de la fondation Elsevier pour les Femmes Scientifiques dans le Monde en Développement[1]. Elle a également été reconnue en 2015 par le British Council pour son travail communautaire, et par la BBC dans le cadre de la série 100 Femmes.
Vie personnelle
Rabia Sa'id[note 1] est née à Wangara, dans l'État de Kano, au Nord du Nigeria[5], où les filles ont peu de possibilités d'éducation et sont nombreuses à se marier dès l'adolescence, et où les femmes doivent rester à la maison[note 2] Son père, cependant, voulait qu'elle devienne médecin. Il était officier dans l'armée nigérienne, avait deux épouses et était le père de dix enfants.
Sa'id étudie dans une école de l'armée et occupe la tête de sa classe. Elle a choisi de se marier à l'âge de 18 ans, une fois obtenu son diplôme de l'école secondaire. Elle est mère de six enfants[7]. Deux de ses enfants avaient besoin de soins médicaux (l'un d'eux est né avec un pied bot et un autre avec une anémie falciforme), ce qui a amplifié son défi personnel d'obtenir des diplômes de l'enseignement supérieur[6].
Carrière
Formation et début de carrière
Sa'id a commencé ses études universitaires à l'âge de 29 ans , elle est titulaire d'un baccalauréat en science, d'une maîtrise en science et d'un doctorat en physique de l'université Bayero de Kano[note 3]. En , elle commence à travailler comme assistante à l'université Bayero[8]. En 2002, grâce au programme de bourses de la Fondation Ford, elle étudie pour un mastère en environnement et développement de l'université de Reading, au Royaume-Uni[9].
Éducateur
Elle est professeure de physique atmosphérique et de météorologie de l'espace[note 4]. En 2015, elle est vice-doyenne à la Division des Affaires étudiantes de l'université.
Recherches
Elle a obtenu un poste de recherche à l'université, où elle effectue des recherches en physique atmosphérique et météorologie de l'espace, physique des particules, et électronique. Ses recherches sont menées pour résoudre les défis environnementaux nigérians. Afin de réduire le nombre d'arbres coupés pour le bois de chauffage, par exemple, une étude a été menée au sujet de l'utilisation des déchets de bois des menuiseries pour produire des briquettes, qui pourraient être utilisées comme combustible, ce qui permettrait de réduire la disparition des forêts du pays. Elle recueille également des données atmosphériques et des études sur les effets de la déforestation et des aérosols sur les températures. Son objectif est d'encourager une plus grande autonomie au Nigeria, sur les sources d'énergie renouvelables, comme l'énergie éolienne, l'énergie solaire et l'hydraulique—qui sont moins nocifs pour l'environnement que les combustibles fossiles.
En 2010, elle travaille avec le Dr C. Matzler, un scientifique en télédétection terrestre et atmosphérique, à l'Institut de physique appliquée de l'université de Berne, en Suisse, en tant que chargée de recherche scientifique pour quatre mois. En , elle est élue membre en physique de l'African Scientific Institute (ASI)[10],[11] qui est une association honoraire et un cercle de réflexion composé d'universitaires, de chercheurs, et de gens d'affaires[12].
Sensibilisation pour les sciences
Sa'id est active dans la sensibilisation envers la Science, la technologie, ingénierie et mathématiques (STEM). Elle est également cofondatrice de l'Association des femmes des physiciens du Nigeria, en 2011, qui encourage les femmes à devenir des physiciennes, vise à améliorer l'enseignement de la physique dans les écoles, et donne des prix aux jeunes femmes. Sa'id encourage également la participation des jeunes, en les accompagnant dans les projets scientifiques, au niveau local et national, en s'impliquant dans la Fondation du Corps de la paix au Nigeria et la Fondation Visiola[note 5]. Elle explique son activité dans la sensibilisation aux STEM, par la pression du groupe et les obstacles que les filles, en particulier dans le nord du Nigeria, doivent surmonter pour poursuivre des diplômes et des carrières dans ces domaines. En outre, « davantage de filles dans les sciences signifie que les solutions que la science fournit ne sont pas seulement adaptées aux besoins d'un seul sexe. »[14][note 6] En outre, il y a un plus grand intérêt pour les métiers où il y a des applications pratiques, comme la banque et la médecine[4].
Prix et distinctions
En 2015, elle reçoit l'un des cinq prix de la fondation Elsevier pour les Femmes Scientifiques dans le Monde en Développement[15]. Présentés en partenariat avec l'Organization for Women in Science for the Developing World (OWSD) et The World Academy of Sciences (TWAS), les prix de cette année-là ont concerné la physique et les mathématiques, Sa'id recevant le prix dans le domaine de la physique atmosphérique[16]. Elle a reçu le prix pour son travail sur les défis environnementaux nigérians, qui a été présenté le lors de la réunion annuelle de l'Association américaine pour l'avancement des sciences (AAAS), à San José, en Californie[note 7]
En , Sa'id a été interviewée par un journaliste de la BBC Claudia Hammond (en) pour un reportage sur BBC World Service, et apparaît dans la série annuelle de la BBC, les 100 Women, mettant en évidence ses efforts pour promouvoir l'enseignement des sciences au Nigeria[17]. L'année suivante (2016), elle est en vedette dans le magazine en ligne The Nigerian Academia dans une liste de femmes nigérianes en science[18].
Avocate
En plus de ses actions de sensibilisation en STEM, elle est impliquée dans le Programme des citoyens actifs du British Council, qui encourage les jeunes à développer des compétences de communication efficace et pacifique pour le développement soutenable dans leurs communautés.
Elle est l'une des neuf personnes honorées comme « femmes avocates et championnes » au Nigeria en mars 2015 dans le cadre de la journée internationale des femmes par le British Council et deux de ses programmes de développement, le programme Stabilité et Réconciliation du Nigeria (Nigeria Stability and Reconciliation Programme, PNRS) et le programme Justice pour Tous (Justice for All, J4A)[19][note 8].
Notes
- Son nom est également écrit Said[2], Sai'id[3] ou encore Saeed[4]
- Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, le Nigeria se classe très bas quant au traitement des femmes. Le gouvernement, néanmoins, travaille à améliorer les opportunités pour les femmes[6].
- UNESCO rapporte qu'environ 24 % des doctorants en science sont des femmes. En 2013, Sa'id est coauteure d'un rapport qui établit que 5–20 % des étudiants nigérians à l'université en physique sont des femmes[6]. Les femmes représentent environ 14 % des universitaires nigérians[7]
- En avril 2012, des militants du groupe islamiste Boko Haram tuent 16 personnes et en blessent de nombreuses autres dans une église située sur le campus de l'université, ce qui fait partie de leur campagne d'élimination de l'éducation occidentale afin d'établir un état islamique. Sa'id connaissait deux des personnes décédées ce jour-là ; elle était chez elle avec ses enfants. La sécurité a été renforcée à l'université depuis l'attaque[6]
- Parmi ses activités en faveur des STEM, Sa'id a donné la keynote address (en) lors du dîner du gala annuel de la Visiola Foundation le à Abuja[13].
- Elle raconte aux femmes du Nord du Nigeria comment elle a poursuivi ses études universitaires et obtenu ses diplômes en étant jeune mère, 10 ans après avoir quitté l'école, afin de les encourager à étudier[3].
- Le prix comporte une somme de 5 000 $ et l'accès libre à un atelier ou une conférence au Centre international de physique théorique[16],[2]
- Les champions sont « ceux qui se sont distingués dans des travaux liés à la construction de la paix, la participation des femmes dans l'espace public, la prise de décision et la libre entreprise[20]. »
Références
- « Early-Career Women Scientists From Developing Countries Honored at AAAS Annual Meeting », sur AAAS - The World's Largest General Scientific Society, (consulté le )
- « Today's scholars, tomorrow's leaders », TWAS Newsletter, The World Academy of Sciences, vol. 26, no 4, , p. 20–21 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- « Early-Career Women Scientists from Developing Countries Honored at Aaas Annual Meeting », sur HighBeam Research, State News Service, (consulté le )
- « Covenant University Hosts 2nd National Conference of Women in Physics », sur Covenant University, (consulté le )
- « Rabia Salihu Sa'id », sur Bayero University (consulté le )
- Katia Moskvitch, « Developing world: The minority minority », Nature, vol. 519, no 7541, , p. 20–23 (DOI 10.1038/519020a, lire en ligne, consulté le )
- Danielle Venton, « Tough As Nails: Female Scientists Rise Up In Nigeria », sur NPR, (consulté le )
- Claudia Hammond, « Nigerian Physicist sold her Jewellery for Science », sur Discovery, BBC World Service (consulté le )
- « Getting Ahead Through Higher Education - Ford Foundation Fellowships - 2003-11-07 », Voice of America, (consulté le )
- « Fellows in Physics », sur African Scientific Institute (consulté le )
- « African Scientific Institute », sur Legali, (consulté le )
- « ASI Fellows » (consulté le )
- « The Visiola Foundation Launches its '1,000 Female African STEM Pros' Campaign », The Visiola Foundation, (consulté le )
- Chidimma C. Okeke, « Nigeria: Girls Urged to Develop Confidence in Maths, Science », sur Daily Trust (Abuja), (consulté le )
- Alison Bert, « 5 women scientists tell their stories of hard-earned success », sur Elsevier Connect, Elsevier, (consulté le )
- Ylann Schemm, « Here are the winners of the Women in Science Elsevier Foundation Awards », sur Elsevier Connect, Elsevier, (consulté le )
- « Who are the 100 women? », sur BBC (consulté le )
- « Ten Distinguished Nigerian Women In Science », The Nigerian Academia, (lire en ligne, consulté le )
- « International Women's Day: British Council To Honour Nine Women », International Centre for Investigative Reporting, (consulté le )
- « British Council set to mark women's day », sur Premium Times, Nigeria, (consulté le )
Publications
- « Active Citizens », sur British Council : « Comment: Describes the Active Citizens programme »
- « Getting More Girls Into Science, Technology, Engineering Courses », sur Leadership (newspaper) (en), Nigeria,
- « How to encourage girls in Nigeria to study science and maths », sur The British Council, : « L'article marque la journée internationale de la fille. »
Liens externes
- Rabia Salihu Sa'id, l'université Bayero à Kano
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