Radio-identification des êtres vivants
La radio-identification des êtres vivants est l'utilisation de radio-étiquette[1] afin de tracer un être vivant dans différents buts.
Elle fut en premier utilisée pour la gestion du bétail, avec une législation différente en fonction des pays, son usage étant néanmoins critiqué par certains éleveurs. Son utilisation fut rapidement étendue aux animaux de compagnie, auxquels elle apporte tout comme au bétail une traçabilité, mais aussi un moyen pour le propriétaire de pouvoir retrouver son animal domestique facilement en cas de perte. La radio-identification permet également le traçage d'animaux sauvages à des fin de recherches.
L'être humain n'échappe d'ailleurs pas au marquage, puisqu'il existe différentes méthodes d'utilisation de la technologie RFID pour tracer une personne, cela pose ainsi des questionnements quant à la sécurité et à l'éthique de son utilisation.
Il existe différentes méthodes pour marquer un être vivant, que ce soit par étiquette d'oreille, puce sous-cutanée ou tout simplement par carte sans contact (chez les humains).
Marquage de l'animal d'élevage
Le bétail a depuis longtemps été marqué avec des étiquettes d'oreille. Ce fut au cours des années 2000 que commença à apparaître dans différents pays l'obligation d'utiliser un système de suivi électronique. Cela émergea à cause d'un désir de traçabilité plus strict des animaux à la suite de la crise de la vache folle ainsi qu'à l'épizootie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001[2].
Différents systèmes dans le monde
À l'international, il existe différents systèmes ou organisations chargés de réglementer la tracabilité des animaux. On notera par exemple le National Animal Identification and Tracing (en)[3] en Nouvelle-Zélande, le National Livestock Identification System (en)[4] en Australie, le National Animal Identification System (en)[5] aux États-Unis ou encore le British Cattle Movement Service (en)[6] au Royaume-Uni. Ceux-ci emploient la technologie RFID, appliquée en général en tant qu'étiquette d'oreille ou de puce sous-cutanée.
L'Union Européenne lança en 1998 un projet de recherche appelé IDEA afin d'évaluer l'utilisation de l'identification électronique sur le bétail[7],[8]. Celui-ci testa le marquage de plus d'un million d'animaux de quatre espèces différentes avec trois systèmes d'identification électronique[9] :
- Marque auriculaire électronique (étiquette d'oreille)
- Bolus Ruminal (capsules céramique placées dans le second estomac de l'animal)
- Transpondeur injectable (puce sous-cutanée)
Après un rapport favorable[10], une mesure a été mise en place afin de continuer sur la voie du marquage électronique des animaux d'élevages en Europe[11]. La Commission européenne utilisa les résultats pour lancer par exemple en accord avec le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale un projet d'identification des moutons et des chèvres[12].
Cette décision n'est pas sans avis négatif d'une partie de la population d'agriculteurs dans l'Union Européenne, ces derniers mettant en cause une loi pas assez mûre, mais aussi les coûts et temps supplémentaires qu'une telle mesure introduirait[13].
Opposition des éleveurs
L'arrivée de législations obligeant le marquage des animaux d'élevage provoque néanmoins la colère de certains agriculteurs. Leur mécontentement concernant la mise en place d'un système de traçabilité électronique apparaît pour différentes raisons :
- De coûts (marquage de chaque animal, achat de matériel)
- De temps en plus que devrait consacrer l’éleveur au respect des législations
- De non praticité des systèmes mis en place (perte des étiquettes des animaux, difficulté de marquage des animaux récalcitrants)
- De religion (considérer que ce soit péché de la part de certaines communautés religieuses d'utiliser des instruments électroniques ou bien de marquer un animal)
En France notamment, certains éleveurs se regroupent en collectifs anti-puçage[14],[15],[16]. Aux États-Unis, certains éleveurs expriment leur désapprobation envers la mise en place du National Animal Identification System (en) obligatoire dans certains états[17].
Marquage de l'animal domestique
En France, l'identification soit par tatouage soit par puce électronique est obligatoire pour les chiens nés après le 6 janvier 1999 âgés de plus de quatre mois et pour les chats de plus de sept mois nés après le 1er janvier 2012[18].
Un règlement européen[19] harmonise les règles applicables aux déplacements d'animaux domestiques pour permettre aux citoyens de l'UE de circuler plus facilement au sein de l'Union en compagnie de leurs chiens ou de leurs chats. Depuis le , un animal qui participe à un voyage dans l'UE doit être identifié par :
- une puce électronique si l'identification est postérieure au ;
- une puce ou un tatouage lisible si l'identification est antérieure au .
Il est également à noter que les tatouages ne sont pas admis par le Royaume-Uni, l'Irlande et Malte, uniquement l'identification par puce électronique est accepté[18],[20],[21].
En France, la Société d'identification des carnivores domestiques (I-CAD), un organisme agréé par le ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation, a été créé pour assurer la gestion du fichier national de tous les carnivores domestiques (chiens, chats, furets). Il s'agit d'un organisme à contacter en cas de décès d'un animal de compagnie marqué[22] , en cas de perte ou de trouvaille d'animal. Celui-ci possède également depuis début 2015 une application mobile, Filalapat[23], permettant de rechercher les propriétaires d’un animal égaré ou déclarer la perte de son animal[24],[25].
À l'étranger, il est obligatoire de radio-identifier son chien en Israël, en Irlande du Nord ainsi qu'en Nouvelle-Zélande[26]. En Australie-Occidentale, il est obligatoire de marquer son animal de compagnie avec une puce sous-cutanée[27].
L'utilisation de puces électroniques pour identifier les animaux de compagnies apporte aussi une utilisation commerciale, par exemple une chatière[28],[29] qui reconnaît l'animal de compagnie par sa puce d’identification.
Marquage de l'animal sauvage et du végétal
Animal Sauvage
Le marquage RFID possède différentes utilisations sur les animaux sauvages pour étudier, entre autres :
Végétal
Que ce soit pour éviter les vols[33] ou bien optimiser le suivi des plantes[34],[35], il existe différentes solutions de radio-identifications. Aux Pays-Bas un des principaux pays importateur et exportateur de plantes dans le monde[36],[37], l'RFID est utilisé afin d'optimiser le processus de culture et de suivi des fleurs[38],[39],[37].
Les municipalités peuvent faire appel à la RFID pour la gestion de leurs jardins publics et de leurs arbres. C’est notamment le cas à Paris où près de 100 000 arbres disposent sous leur écorce d'une puce RFID. Les données contenues dans ces dernières peuvent naturellement être éditées selon les interventions des agents municipaux dans le cadre d’un suivi. Les agents sont pour cela équipés de terminaux nomades permettant la lecture de la puce RFID et de ses données. Toutes ces informations sont stockées et actualisées dans une base de données, couplée selon les besoins à un logiciel cartographique.
Marquage de l'humain
Puces sous-cutanées
Les animaux (bétail et animaux de compagnie) ne sont pas les seuls à pouvoir recevoir des tags RFID injecté. Des entreprises comme Verichip (désormais PositiveID[40]) commercialisent des puces pouvant être insérées sous la peau[41]. En 2004, le Baja Beach Club à Barcelone proposait l'implantation d'une puce sous-cutanée comme un moyen de reconnaissance de ses membres VIP. Celle-ci assurait une fonction de porte-monnaie virtuel dans le cadre de cet établissement et y proposait l'accès dans des salons privilégiés[42].
Cartes sans contact
Les êtres humains peuvent être identifiés, et donc tracés grâce aux cartes sans contact, entre autres nous pouvons citer différents cadre d'utilisation :
- La sécurité : contrôles d'accès
- Les transports en commun
- La carte d'identité, le passeport
- Le payement sans contact[43]
Autres dispositifs
Des puces RFID peuvent être directement tissées dans les bobines de laine (peuvent être désactivées) [44], l'entreprise Primo1D[45], fondée à Grenoble, propose ce genre de solution.
Dans le médical, l'utilisation de bracelets équipés de radio-étiquette afin de tracer les patients dans un hôpital était déjà à l'étude en 2007[46].
Vie privée et éthique
L'utilisation de la radio-identification chez les êtres humains pose la question de la protection de la vie privée et de l'éthique[47].
En Europe, la Commission Européenne a publié des recommandations sur la mise en œuvre des principes de respect de la vie privée et de protection des données lors de l'utilisation de radio-fréquences pour l'identification[48].
Références
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- http://www.legislation.govt.nz/act/public/2012/0002/latest/whole.html
- http://www.mla.com.au/meat-safety-and-traceability/national-livestock-identification-system « Copie archivée » (version du 20 août 2013 sur l'Internet Archive)>
- http://www.microbeef.com/animal_traceback/nais-faqs.html
- https://secure.services.defra.gov.uk/wps/portal/ctso
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- Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes 2014
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- Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt 2012
- https://filalapat.fr/accueil
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Articles connexes
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