Radouga (satellite)

Radouga (en russe : Радуга, "Arc en ciel") est une famille de satellites de télécommunications militaires soviétiques puis russes placés en orbite géostationnaire entre 1975 et 2013. Les caractéristiques de la première génération sont très proches des Gorisont développés pour les besoins civils et entrés en production un peu plus tard. Deux générations leur ont succédé en modernisant à chaque fois la charge utile et en allongeant la durée de vie.

Historique

Développement

Le développement des satellites Radouga débute à la fin des années 1960. Officiellement ce type de satellite a pour objectif de compléter la diffusion de chaines de télévision soviétiques assurée par le réseau terrestre Orbita. Ce n'est qu'après l'éclatement de l'Union soviétique que l'on découvrira que ce satellite emportait deux charges utiles contenant chacune 3 transpondeurs, l'une à usage civil, l'autre destinée à prendre en charge des communications militaires sécurisées. Le développement des satellites Radouga est confié à NPO PM (en 2015 ISS Reshetnev) qui assure habituellement le développement des satellites de télécommunications. Le lancement des premiers satellites est retardé par l'absence de bâtiment de préparation des charges utiles pour son lanceur, la fusée Proton à Baïkonour. Celui-ci ne sera inauguré qu'en 1981. Finalement un bâtiment d'assemblage utilisé auparavant pour la préparation de missiles balistiques de Tchelomeï est réquisitionné. Deux tirs précèdent le lancement du premier Radouga. Une maquette du satellite est d'abord lancée le sous l'appellation Cosmos 637. Puis un satellite Molnia modifié pour tester l'injection en orbite géostationnaire est lancé le et devient le premier engin spatial soviétique placé sur cette orbite. Le lancement du premier satellite Radouga a lieu le . Le système est déclaré opérationnel en [1].

Mise en œuvre

L'Union soviétique a réservé deux emplacements sur l'orbite géostationnaire pour ses satellites Radouga aux longitudes 35° et 85° est. La version initiale du satellite Radouga est lancée à 34 exemplaires entre 1974 et 1999. Les deux derniers lancements sont des échecs[1]. À compter de 1989 une version améliorée dite Raduga-1/Globus est lancée à 7 exemplaires. Elle est toujours conçue par NPO PM mais elle est construite par PO Polyot à Omsk. Cette version est réalisée avant tout à des fins militaires. Le nombre de transpondeurs est porté à 6 et la sécurité des communications est renforcée[2]. Enfin une dernière version encore améliorée est lancée à compter de 2007. Elle comptait 3 exemplaires début 2015. Elle est caractérisée par une nouvelle plateforme. Leur mission est toujours militaire. Aucune donnée officielle n'a été fournie sur leurs caractéristiques[3].

Caractéristiques techniques

Les Radouga/Gran

La première version des satellites, les Raduga Gran (indice GRAU 11F638) est lancée de 1975 à 1999 en 34 exemplaires. Le satellite de forme cylindrique a une hauteur de 5,5 mètres pour un diamètre de 2,5 mètres. Les satellites emportent 6 transpondeurs en bande C de type Delta-1. La plateforme stabilisée 3 axes est de type Kaur-3. Deux ensembles de panneaux solaires déployés en orbite portent l'envergure à 9,5 mètres. La durée de vie est de 3 ans. Ces satellites sont mis en orbite par des lanceurs Proton comme les versions suivantes[4],[1].

Les Radouga-1/Globus

La seconde génération, les Raduga-1/Globus (indice GRAU 17F15) est lancée de 1999 à 2009 en 8 exemplaires. Ce satellite de 2,3 tonnes emporte 6 transpondeurs en bande C de type Tor d'une puissance totale en sortie de 195 watts. La plateforme est de type KAUR-3. Le satellite est maintenu sur sa position avec une précision de 0,5° en longitude et 2° en latitude. La durée de vie est de 3 ans[5],[2].

Les Radouga-1M1

La troisième génération, les Radouga-1M1 est lancée à compter de 2007. Début 2015 trois exemplaires avaient été mis en orbite. La plateforme est de type MSS-2500-GSO. Ce satellite de 2,3 tonnes emporte des transpondeurs en bande L, C, X et Ka. Ceux-ci permettent de communiquer avec des stations mobiles ou des régions montagneuses difficiles d'accès. La durée de vie est portée à 10 ans. Les Radouga-1M1 font partie du système de télécommunications par satellite intégré (ISSS) qui inclut également les satellites en orbite haute elliptique Meridian[6],[3].

Historique des lancements

DésignationIdentifiant CosparPositionDate lancementLanceurRemarque
Radouga 1 (Gran 11L)1975-123AProton-K / Bloc DM
Radouga 2 (Gran 12L)1976-092AProton-K / Bloc DM
Radouga 3 (Gran 7L)1977-071AProton-K / Bloc DM
Radouga 4 (Gran 14L)1978-073AProton-K / Bloc DM
Radouga 5 (Gran 15L)1979-035AProton-K / Bloc DM
Radouga 6 (Gran 16L)1980-016AProton-K / Bloc DM
Radouga 7 (Gran 17L)1980-081AProton-K / Bloc DM
Radouga 8 (Gran 18L)1981-027AProton-K / Bloc DM
Radouga 9 (Gran 19L)1981-069AProton-K / Bloc DM
Radouga 10 (Gran 20L)1981-102AProton-K / Bloc DM
Radouga 11 (Gran 21L)1982-113AProton-K / Bloc DM
Radouga (12) (Gran 22L)Proton-K / Bloc DMÉchec du lancement
Radouga 12 (Gran 23L)1983-028AProton-K / Bloc DM
Radouga 13 (Gran 24L)1983-088AProton-K / Bloc DM
Radouga 14 (Gran 25L)1984-016AProton-K / Bloc DM
Radouga 15 (Gran 27L)1984-063AProton-K / Bloc DM
Radouga 16 (Gran 26L)1985-070AProton-K / Bloc DM
Radouga 17 (Gran 28L)1985-107AProton-K / Bloc DM
Radouga 18 (Gran 29L)1986-007AProton-K / Bloc DM
Radouga 19 (Gran 30L)1986-082AProton-K / Bloc DM
Radouga 20 (Gran 31L)1987-028AProton-K / Bloc DM
Radouga 21 (Gran 32L)1987-100AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 22 (Gran 34L)1988-095AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 23 (Gran 33L)1989-030AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 24 (Gran 36L)1989-098AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 25 (Gran 35L)1990-016AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 26 (Gran 37L)1990-112AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 27 (Gran 38L)1991-014AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 28 (Gran 39L)1991-087AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 29 (Gran 42L)1993-013AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 30 (Gran 41L)1993-062AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 31 (Gran 40L)1994-012AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 32 (Gran 43L)1994-087AProton-K / Bloc DM-2
Radouga 33 (Gran 44L)1996-010AProton-K / Bloc DM-2Échec partiel du lancement
Radouga (34) (Gran 45L)Proton-M / Briz-MÉchec du lancement
Radouga-1 1 (Globus 11L)1989-048AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1 2 (Globus 12L)1990-116AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1 3 (Globus 13L?)1994-008AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1 4 (Globus 14L)1999-010AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1 5 (Globus 15L)2000-049AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1 6 (Globus 16L)2001-045AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1 7 (Globus 17L)2004-010AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1M 1 (Globus-M 1)2007-058AProton-M / Briz-M
Radouga-1 8 (Globus 18L)2009-010AProton-K / Bloc DM-2
Radouga-1M 2 (Globus-M 2)2010-002AProton-M / Briz-M
Radouga-1M 3 (Globus-M 3)2013-062AProton-M / Briz-M

Notes et références

  1. (en) Anatoly Zak, « Raduga », sur russianspaceweb.com (consulté le )
  2. (en) Anatoly Zak, « Raduga-1 », sur russianspaceweb.com (consulté le )
  3. (en) Anatoly Zak, « Raduga-1m », sur russianspaceweb.com (consulté le )
  4. (en) Günter Krebs, « Raduga (Gran, 11F638) », sur Gunter's space page (consulté le )
  5. (en) Günter Krebs, « Raduga-1 (Globus, 17F15) », sur Gunter's space page (consulté le )
  6. (en) Günter Krebs, « Raduga-1M (Globus-M) », sur Gunter's space page (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

  • Gorizont Famille de satellites aux caractéristiques proches

Liens externes

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