Rambo (film, 1982)
Rambo ou Rambo : Le Dévastateur au Québec (First Blood)[Note 1] est un film d'action américain réalisé par Ted Kotcheff, sorti en 1982.
Pour les articles homonymes, voir Rambo.
Titre québécois | Rambo : Le Dévastateur |
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Titre original | First Blood |
Réalisation | Ted Kotcheff |
Scénario |
Michael Kozoll William Sackheim Sylvester Stallone David Kozoll Ted Kotcheff |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Anabasis N.V. Cinema '84 Elcajo Productions |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Action |
Durée | 93 minutes |
Sortie | 1982 |
Série Rambo
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Adapté du roman Le premier sang de David Morrell, c'est le premier volet d'une série de films centrée sur le personnage de John Rambo, interprété par Sylvester Stallone.
Synopsis
Sept ans après sa démobilisation, John Rambo, un ancien béret vert et héros de la guerre du Viêt Nam, erre de ville en ville depuis son retour aux États-Unis. Rendant visite au dernier de ses anciens compagnons d'armes qu'il croit encore en vie, il apprend sa mort d'un cancer causé, selon sa mère, par l'« agent orange », un défoliant largement utilisé au Viêt Nam par l'armée américaine.
Reprenant sa route, Rambo arrive dans une petite ville d'une région montagneuse, Hope[Note 2]. Cherchant à se restaurer, il est accosté par le shérif de la ville, Will Teasle, qui ne veut pas de vagabonds chez lui. Ce dernier le raccompagne à la sortie de l’agglomération en lui indiquant le chemin d'un restaurant pour routiers, situé à cinquante kilomètres de là. Ulcéré, Rambo tente de faire demi-tour après le départ de Teasle, mais ce dernier revient et l'arrête sans ménagement.
Jeté en prison pour vagabondage, refus d’obtempérer et possession d'un couteau, Rambo est maltraité par l'un des adjoints de Teasle, le sergent Art Galt, qui le prend en grippe dès son arrivée. Mais les brimades de Galt déclenchent chez Rambo des réminiscences des tortures qu'il avait subies quand il était prisonnier au Viêt Nam. Lorsque Galt et ses collègues essaient de le raser à sec, Rambo se révolte et, après une violente bagarre, s'enfuit du commissariat en récupérant son couteau. Volant une motocyclette, il sème le shérif Teasle lors de sa dangereuse course-poursuite en voiture, Rambo parvenant à se réfugier dans la forêt qui garnit la montagne alentour.
Teasle organise ensuite une battue avec ses hommes, aidé de chiens de chasse et d'un hélicoptère. Traqué comme un animal par le shérif qui a rameuté ses troupes, Rambo est contraint à la défensive. Tentant d'échapper à ses poursuivants, il se voit forcé de descendre une paroi à pic de la montagne. En difficulté, car plaqué contre la paroi en surplomb, il est alors à la merci de Galt qui, désobéissant aux ordres de Teasle, tente de l'abattre depuis l'hélicoptère. À court de solutions, Rambo ne doit la vie sauve qu'en sautant de la paroi ; il atterrit durement dans un arbre en contrebas, ce qui le blesse sérieusement. En voulant se défendre, il fait accidentellement chuter Galt de l'hélicoptère lorsqu’il jette une pierre sur le pare-brise de l'appareil ; Galt trouve la mort. Mis en joue par Teasle et ses hommes (qui se trouvent plus haut dans la montagne) Rambo leur affirme qu'il n'y est pour rien, mais les policiers ouvrent le feu ; Rambo s'enfuit de nouveau.
Dans le même temps, les policiers apprennent que Rambo est un héros de la guerre et qu'il a notamment reçu la médaille d'honneur pour ses faits d'armes. Bien décidé à se venger, Teasle, accompagné de ses hommes, poursuit la traque. Mais Rambo parvient à les neutraliser un par un, utilisant son expérience des pièges, des ruses de guerre et de la guérilla acquise dans la jungle vietnamienne, avant de s'en prendre en dernier au shérif. Le menaçant de son imposant couteau de survie après l'avoir pris au piège, l'ex-béret vert lui conseille de ne pas s'acharner contre lui : « Me fais pas chier, ou je te ferai une guerre comme t'en as jamais vue[Note 3] ! »
Teasle, ignorant la menace, retourne en ville et fait appel à la Garde nationale mais refuse de passer le relais à la police d'État, faisant de ce cas une affaire personnelle. Des moyens considérables sont ensuite déployés pour retrouver le fugitif. C'est alors que le colonel Samuel Trautman, l'ancien commandant et mentor de Rambo à Fort Bragg, arrive sur les lieux et intervient pour convaincre Teasle d'abandonner un combat perdu d'avance ; selon lui, face au soldat surentraîné qu'est Rambo, ils n'auraient aucune chance. Trautman suggère à Teasle de désamorcer la situation en laissant passer Rambo à travers le périmètre de sécurité, la police pouvant ainsi l'arrêter plus tard tranquillement, ce que Teasle refuse. Il permet cependant à Trautman de contacter Rambo par radio ; Trautman tente alors de persuader son ancien poulain de se rendre, mais Rambo accuse Teasle et ses hommes d'être à l’origine de l'incident, affirmant que ce sont eux qui ont « versé le "premier sang" » (first blood), pas lui, avant de couper la communication.
Plus tard, Rambo est surpris dans la montagne par un jeune chasseur, mais épargne celui-ci quand il voit que c'est un enfant. Désormais repéré, un détachement de la Garde nationale parvient jusqu’à lui et le cerne à l'entrée de sa planque, une mine désaffectée. Ne prenant pas en compte les ordres du shérif d'attraper Rambo vivant, les soldats utilisent un lance-roquette et détruisent l'entrée de la mine. Rambo survit et parvient à quitter les lieux par une autre issue. Il détourne ensuite un camion de l'armée, acquérant ainsi une mitrailleuse M60 et des munitions, et retourne à Hope afin de se venger de Teasle.
Le soir venu, Rambo arrive en ville. Il fait diversion en faisant exploser une station-service, puis détruit des installations électriques gérant l’éclairage public du quartier de la ville où se trouve le commissariat. Il fait ensuite sauter un magasin d'armes à feu situé près du poste de police avant de se rendre vers celui-ci. Le colonel Trautman, conscient que Teasle n'a aucune chance contre Rambo, suggère au policier de fuir mais le shérif refuse obstinément, prenant position sur le toit du poste de police en s'attendant à la venue de Rambo.
Arrivé sur les lieux, Rambo aperçoit Teasle sur le toit. Après un échange de tir, il blesse grièvement le shérif qui chute à travers une baie vitrée et tombe sur le sol du poste de police, plongé dans la pénombre. Quand Rambo s'approche de Teasle, le policier le met au défi de l'achever. Alors que Rambo est sur le point de se venger du shérif, Trautman survient et l’interrompt juste à temps. L’avertissant qu'il sera abattu s'il ne se rend pas, il lui rappelle qu'il est le dernier survivant de son unité d'élite.
Après une phase de colère, où Rambo critique vertement l'action du gouvernement (ainsi que celle du mouvement d'opposition) pendant la guerre, affirmant notamment qu'on ne l'a pas « laissé gagner », il fond en larmes et évoque son expérience traumatisante au Vietnam et son difficile retour à la vie civile. Trautman, parvenu à ses fins, le persuade de se rendre aux autorités. Il l’accompagne quand Rambo sort du poste de police, menotté et escorté par les policiers, tandis que le shérif Teasle, échangeant un bref dernier regard avec l'ancien béret vert, est évacué sur une civière par les ambulanciers.
Fiche technique
- Titre original : First Blood ou Rambo : First Blood
- Titre français : Rambo
- Titre québécois : Rambo : Le Dévastateur
- Réalisation : Ted Kotcheff
- Scénario : Michael Kozoll, William Sackheim, Sylvester Stallone, David Kozoll et Ted Kotcheff, d'après le roman Rambo de David Morrell[1]
- Musique : Jerry Goldsmith
- Direction artistique : n/a
- Décors : Wolf Kroeger
- Costumes : Tom Bronson
- Photographie : Andrew Laszlo
- Son : Gregg Landaker, Donald O. Mitchell, Rick Kline, Fred J. Brown
- Montage : Joan E. Chapman
- Production : Buzz Feitshans
- Production déléguée : Mario Kassar et Andrew G. Vajna
- Coproduction déléguée : Herb Nanas
- Sociétés de production[2] : Anabasis N.V., Cinema '84 et Elcajo Productions
- Sociétés de distribution :
- États-Unis : Orion Pictures
- France : Canal+ Droits Audiovisuels, Société Nouvelle Prodis, Tamasa Distribution[1]
- Canada : Ambassador Film Distributors
- Budget : 15 millions de $[3]
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format[4] : couleur (Technicolor) / (DeLuxe) - 35 mm - 2,39:1 (Cinémascope) (Panavision) - son Dolby stéréo (4 canaux)
- Genre : action, aventures, drame
- Durée : 93 minutes
- Dates de sortie[5] :
- États-Unis : (sortie nationale) ; (Festival international du film de Scottsdale)
- Québec : [6]
- France : (sortie nationale) ; (réédition) ; (réédition - version restaurée)
- Canada : (Festival international du film FanTasia )
- Classification[7] :
- États-Unis : Interdit aux moins de 17 ans (certificat #26816) (R – Restricted).
- Québec : 13 ans et plus (13+ / 13 years and over)[6].
- France : Tous publics (visa d'exploitation no 56323 délivré le )[8] (interdit aux moins de 13 ans lors de sa sortie en salles).
- Belgique : Potentiellement préjudiciable jusqu'à 12 ans ([[Cinecheck|12 - Mogelijk schadelijk voor kinderen onder de 12 jaar]])[9],[Note 4].
Distribution
- Sylvester Stallone (VF : Alain Dorval) : John Rambo
- Richard Crenna (VF : Gabriel Cattand) : le colonel Samuel Trautman
- Brian Dennehy (VF : Marc de Georgi) : le shérif Will Teasle
- Bill McKinney (VF : Serge Lhorca) : le capitaine Dave Kern de la Police d’État
- Jack Starrett (VF : Georges Aminel) : le sergent Arthur « Art » Galt
- Michael Talbott (VF : Jacques Ferrière) : Balford
- Chris Mulkey (VF : Mario Santini) : Ward
- John McLiam (VF : Georges Aubert) : Orvil (Orval en VO)
- Alf Humphreys (VF : Max André) : Lester
- David Caruso (VF : Lambert Wilson) : Mitch
- David L. Crowley (VF : Georges Poujouly) : Shingleton
- Don MacKay : Preston
- Patrick Stack (VF : Hervé Bellon) : le lieutenant Clinton Morgan de la Garde nationale
- Mike Winlaw (VF : Michel Derain) : le reporter TV
- Charles A. Tamburro (VF : Jacques Ebner) : le pilote de l'hélicoptère
- Craig Huston (VF : Vincent Violette) : l'opérateur radio
- David Petersen : un soldat de la Garde nationale
- Bruce Greenwood : le gardien no 5
- Delmar Berry veuve ou mère : (VF : Paule Emmanuelle) : actrice inconnue
Production
Genèse du projet
Rambo est l'adaptation cinématographique du roman Rambo (1972), de David Morrell, un ancien professeur dont certains des élèves ont été soldats au Viêt Nam. Il écrit ce livre pour parler du problème de la réinsertion des vétérans ayant quitté l'Amérique de Kennedy sûrs de leur bon droit, pour retrouver une Amérique hippie et moralisatrice qui formulait de sévères critiques à leur encontre[10].
Le nom de Rambo est trouvé par l'auteur après deux anecdotes vécues par celui-ci. À l'époque où il était professeur et qu'il voulait rédiger ce roman, David Morrell lisait beaucoup les œuvres d’Arthur Rimbaud, que beaucoup de personnes, dont ses élèves, prononçaient « Rambaud ». Ensuite, sa femme lui fit goûter une pomme qu'il trouva délicieuse. Il lui demanda quelle variété de pomme c'était, et sa femme lui répondit : « Rambo » (il s'agit en fait de la variété Rambour). Il venait de trouver le nom de son personnage principal[11].
Distribution des rôles
Le personnage de Rambo devait être joué par Dustin Hoffman qui jugea finalement le scénario trop violent[12]. D'autres acteurs l'ont refusé comme Al Pacino [10], qui le jugea pas assez sauvage, ainsi que Steve McQueen[11], Clint Eastwood[10], Nick Nolte[10], Kris Kristofferson, Jeff Bridges, Robert De Niro[10], Michael Douglas et Terence Hill.
Le réalisateur Ted Kotcheff proposa finalement le rôle à Sylvester Stallone, à la suite du succès critique et public de Rocky (1976)[10]. Le scenario original, inspiré du roman de David Morrell, décrit Rambo comme un vrai psychopathe, un vétéran rendu fou furieux par son passé, qui combat et tue sans merci après avoir subi brimades et humiliations[10].
Stallone, ayant eu un coup de cœur pour son personnage et le sujet, apporta ses propres modifications au scenario[11], réécrivant son rôle pour en faire une victime (de l'armée, de la société), montrant un homme perdu et hanté par des souvenirs de la guerre et qui ne parvient pas à se réinsérer dans une société qui le traite comme un paria, alors qu'il a été envoyé au Viêt Nam pour défendre les valeurs de son pays[10].
Le rôle du colonel Trautman devait quant à lui être tenu par Kirk Douglas[10], qui demanda des modifications sur le scénario (suicide de Rambo à la fin du film[10]). Mais Sylvester Stallone eut le dernier mot et refusa de changer le scénario[13]. D'autres acteurs, comme Lee Marvin, devaient aussi endosser le rôle de Trautman, ou encore Gene Hackman pour celui du shérif Will Teasle.
L'acteur David Caruso, qui joue dans le film le shérif-adjoint Mitch, apparaît dans un de ses premiers rôles[11].
Tournage
Le tournage s'est déroulé d'octobre à au Canada, dans la province de Colombie-Britannique, principalement à Hope. D'autres scènes ont été tournées dans le parc provincial Golden Ears, à North Vancouver, à Pitt Meadows et à Port Coquitlam[14],[11].
Sylvester Stallone s'est blessé en réalisant la cascade pour la chute depuis le grand arbre : il s'est cassé trois côtes. La scène, ayant été jugée bonne, est celle que l'on voit dans le film[11].
Le couteau de survie utilisé par Rambo dans le film est basé sur le design des couteaux utilisés par les pilotes d’avion de la Seconde Guerre mondiale, qui incluaient un kit de survie logé dans le manche avec du fil de pêche, des épingles, des bandages, des allumettes et un scalpel. C'est le coutelier Jimmy Lile (en) qui se chargea de fabriquer ce couteau pour le film. Il mesure 35 cm avec une lame de 22 cm et une épaisseur de 6 mm. Chaque film de la saga Rambo contient un couteau différent[15].
Une version de la scène finale du film — dans laquelle Rambo se suicide devant son mentor le colonel Trautman — fut tournée ; mais les réactions lors des premières projections tests furent négatives, les spectateurs prenant le personnage de Rambo en compassion. Il fut alors décidé de garder la version de la scène où Rambo reste en vie et se rend aux autorités[10].
Montage
Le film comporte quelques faux raccords :
- Lorsque le sheriff Teasle dépose Rambo après le pont, on peut apercevoir le micro de la caméra dans le reflet d'une des vitres de la voiture au moment où celle-ci fait demi-tour.
- Pendant un court plan, juste après que Rambo est descendu de voiture après le pont, les lumières de toit de la voiture du sheriff sont éteinte, sur le plan suivant elles sont à nouveau allumées.
- Une erreur découverte par beaucoup de motards[16] : lorsque Rambo sort du commissariat en courant, il dérobe une moto. Celle-ci est une Yamaha XT 250 monocylindre à quatre temps. Pourtant, le son du moteur est celui d'un moteur à deux temps et ce, jusqu'à la fin de la course-poursuite.
- Lors de cette même poursuite, la voiture de Teasle perd son enjoliveur arrière-droit en pleine course. Quelques plans plus tard, l'enjoliveur réapparaît à sa place sur la roue.
- Au moment du franchissement du barrage de police par Rambo, lorsque son camion atterrit après avoir percuté la voiture de police, on voit la ridelle s'ouvrir alors que sur le plan suivant le camion poursuit sa course avec la ridelle fermée. De plus, on peut apercevoir, sur le plan large extérieur montrant la collision, la caméra placée dans la cabine du camion pour les plans subjectifs.
Musique
Original Motion Picture Soundtrack
Sortie |
1982 2010 (réédition) |
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Durée | 40:17 (1982) |
Genre | musique de film |
Label |
Varèse Sarabande Intrada (réédition) |
Critique |
Albums de Jerry Goldsmith
Bandes originales de Rambo
La bande originale a été composée par Jerry Goldsmith, dont le thème It's A Long Road sera repris dans les trois suites et la série d'animation. L'album sera édité en 33 tours par Regency Records, puis en CD avec des titres bonus par Intrada Records et Varese Sarabande. La composition complète de Goldsmith sera publiée dans un double CD par Intrada le .
- CD 1 – Bande originale complète
- Theme From First Blood (Pop Orchestra Version)
- Home Coming
- My Town
- Under Arrest
- The Razor
- A Head Start
- Hanging On
- Over The Cliff
- A Stitch In Time
- Mountain Hunt
- No Truce
- First Blood
- The Tunnel
- Escape Route
- The Truck
- No Power/Night Attack
- Hide And Seek
- It's A Long Road (Instrumental)
- It's A Long Road (Theme From First Blood) - interprété par Dan Hill (en)
- CD 2 – Version originale de 1982
- It's A Long Road (Theme From First Blood) - interprété par Dan Hill (en)
- Escape Route
- First Blood
- The Tunnel
- Hanging On
- Home Coming
- Mountain Hunt
- My Town
- The Razor
- Over The Cliff
- It's A Long Road (Instrumental)
- It's A Long Road [Recording Session Piano/Vocal Demo]
- Carolco Logo
- Rambo [Special Summer 1984 Trailer]
Accueil
Critique
Site | Note |
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Metacritic | 61/100 |
Rotten Tomatoes | 87 % |
Allociné |
Périodique | Note |
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À sa sortie, l'accueil critique de Rambo est mitigé, plusieurs professionnels notant que l'intrigue du film manque de sens et de crédibilité[18]. Le critique de Variety parle du film comme d'un « gâchis » et critique sa fin pour ne pas fournir une résolution appropriée pour le personnage principal[19]. Plus récemment, Leonard Maltin attribue au film une note de une étoile et demie sur quatre, en disant que « toute crédibilité s'envole au moment où [Rambo] s'échappe avec seulement une mauvaise coupure après avoir sauté d'une montagne dans des rochers déchiquetés »[20].
Cependant, les critiques rétrospectives et ultérieures du film ont été positives ; Rambo est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs films de l'année 1982[21],[22],[23],[24].
Lors de sa sortie en DVD, le film a suscité une série de critiques contemporaines. Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, il obtient un score de 85 % d'avis favorables, sur la base de 47 critiques collectées et une note moyenne de 7,20/10 ; le consensus du site indique : « Bien plus sombre et plus sensible que les suites qu'il a engendrées, [Rambo] est une aventure de survie palpitante qui tire pleinement parti des compétences d'acteur de Sylvester Stallone »[25]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 61 sur 100, sur la base de 15 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis généralement favorables »[18]. L'accueil en France est aussi positif, le site Allociné attribuant au film une note moyenne de 3.7⁄5[26].
Les trois acteurs principaux du film ont reçu de nombreux éloges pour leur performance. Dans son article, le critique Roger Ebert du Chicago Sun Times écrit qu'il n'aime pas la fin du film, mais que c’est « un très bon film, bien rythmé et bien joué non seulement par Stallone... mais aussi par Crenna et Brian Dennehy ». Il ajoute, « Bien que presque tout [Rambo] soit invraisemblable, étant donné que c'est Stallone à l'écran, nous prenons », et donne au film une note de trois étoiles sur quatre[27].
En 2008, le film est classé à la 253e place de la liste des « Plus grands films de tous les temps » du magazine Empire[28].
Le film, qui peut être interprété comme une démonstration (cinématographique) de force et de la capacité d'intervention de l'armée américaine, en inspira d'autres (Portés disparus en 1984[10], Delta Force en 1986, etc.) au succès moindre. Déjà, Voyage au bout de l'enfer (1978) de Michael Cimino et Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola, avaient soulevé de vives réactions en abordant la guerre du Viêt Nam avec un regard critique[10].
Box-office
À sa sortie, Rambo connait un succès commercial, notamment aux États-Unis[29], mettant en lumière les frustrations engendrées par la défaite camouflée de la guerre du Viêt Nam et le besoin de reconnaissance des soldats qui y avaient vu leurs idéaux bafoués[10],[30],[31].
Sorti aux États-Unis dans 901 salles, Rambo prend directement la première place du box-office lors de son week-end d'ouverture avec 6 642 005 $ et en première semaine avec 9 180 661 $[29]. Il occupe la tête du podium durant les deux semaines suivantes en ayant déjà engrangé 21 892 200 $[29]. Il ne sera pas diffusé au-delà de 1 054 salles[29] et finit son exploitation avec 47 212 904 $ de recettes sur le territoire américain, rentabilisant son coût de production[29]. Si le film connaît un succès commercial correct aux États-Unis, c'est toutefois à l'international que le film connaît son meilleur résultat, rapportant 78 000 000 $ à l'étranger[29].
Avec 3 039 138 entrées[32], le film est le second meilleur résultat de la série au box-office français derrière le second volet (5 851 030 entrées)[33]. Le succès de Rambo sur le territoire français conforte le statut de vedette de Stallone avec le triomphe de Rocky 3: L'Œil du tigre, sorti cinq semaines plus tôt et qui a réussi également à totaliser plus de 3 millions d'entrées[34].
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
États-Unis Canada |
47 212 904 $[29] | 8 | |
France | 3 039 138 entrées[35] | — | — |
Total mondial | 125 212 904 $[29] | — | — |
Distinctions
Entre 1982 et 2018, Rambo a été sélectionné 4 fois dans diverses catégories et a remporté 1 récompense[36],[37].
Récompenses
- Prix Jupiter 1982 : Prix Jupiter du meilleur acteur international décerné à Sylvester Stallone.
Nominations
- Prix exclusifs DVD (DVD Exclusive Awards) 2003 :
- Meilleurs extra pour Jeffrey Schwarz et Laura Nix,
- Meilleur documentaire rétrospectif original (pour la trilogie Rambo - The Real Nam: Voices From Within).
- Festival de Cannes 2019 : Copies restaurées[37].
Analyse
Commentaires
Si on peut interpréter ce film comme une glorification de la capacité d'intervention des Bérets verts pendant la guerre du Viêt Nam, on peut y voir également une dénonciation des horreurs de la guerre, des troubles de stress post-traumatique que peuvent ressentir certains soldats lors de leur retour à la vie civile, leur difficulté à reprendre une vie normale auprès de personnes qui n'ont pas vécu la guerre et ses séquelles, ainsi qu'une accusation grave contre une Amérique bureaucratique qui se moquerait des soldats partis combattre pour elle (dans sa tirade finale, Rambo clame : « C'était pas ma guerre ! C'est vous qui m'avez appelé, pas moi ! J'ai fait ce qu'il fallait pour gagner, mais on a pas voulu nous laisser gagner ! »). Le film serait donc plus complexe que ce que la critique professionnelle en avait dit alors[Note 5],[Note 6].
De ce point de vue, on pourrait presque considérer que Rambo, transformé en machine à tuer par les militaristes de Washington, se retourne contre les civils militaristes de l'Amérique profonde (le colonel Trautman déclare d'ailleurs : « Je ne suis pas venu sauver Rambo de la police, je suis venu vous sauver de Rambo. »), qui soutiennent pourtant l'utilisation de la force et les interventions militaires à l'étranger, et n'hésitent pas à utiliser une débauche de policiers et de réservistes, là où un peu d'humanité aurait suffi à éviter le conflit[réf. nécessaire].
Différences entre le roman et le film
Dans une certaine mesure, le film respecte fidèlement l'intrigue du roman mais a changé des aspects :
- Dans le roman, Rambo a des cheveux très longs et une grosse barbe ; dans le film, il n'a que des cheveux mi-longs et une barbe de 2-3 jours.
- Dans le roman, le shérif Teasle appréhende Rambo dans un fast-food ; dans le film, il l'arrête dès que celui-ci fait demi-tour au pont.
- Dans le roman, Galt est un personnage naïf et pas très adroit ; dans le film, il est un homme violent et sadique qui prend Rambo en grippe dès le départ.
- Dans le roman, Rambo s'échappe du commissariat tout nu. Dans le film, il reste habillé.
- Dans le roman, Rambo massacre un par un les policiers qui le pourchassent. Dans le film, il n'en tue qu'un seul, par légitime défense, et se contente de blesser les autres.
- Dans le roman, Rambo détruit la prison et le palais de justice avec de la dynamite ; dans le film, il détruit le commissariat et des magasins de jouets, de sports et d'armes, symboles de la vie moderne américaine.
- Dans le roman, Rambo épargne le shérif Teasle dans la forêt (il le blesse mais ne l'achève pas) car ce dernier a été décoré lors de la guerre de Corée et Rambo respecte l'ancien héros de guerre. Cependant par la suite, il y a une fusillade entre les deux hommes et Teasle finit par mourir de ses blessures. Dans le film Teasle s'en sort vivant : Rambo s'apprête à le tuer mais il est interrompu in extremis par Trautman.
- À la fin du roman, Rambo est abattu par le colonel Trautman[11]. Cette fin avait été adaptée telle quelle mais les spectateurs de la projection-test l'avaient trouvée trop sombre. Les scénaristes ont finalement opté pour une fin plus heureuse : Trautman convainc Rambo de se rendre, ce que celui-ci finit par faire. Certaines images de cette fin alternative seront ironiquement utilisées par Stallone pour une scène de cauchemar de Rambo dans le quatrième volet.
Editions en vidéo
Le , la trilogie Rambo est rééditée en DVD avec des masters restaurés en très haute définition, accompagnée de 10 heures de bonus dont des commentaires audio, des scènes coupées, des fins alternatives et autres.[réf. souhaitée]
Suites
Rambo a donné lieu à quatre suites, mettant en scène le personnage de John Rambo. Tandis que le premier film tire plutôt vers le drame psychologique tout en étant un film d'action, les deuxième et troisième volets utilisent le personnage dans le but de produire des films que l'on peut rentrer dans la catégorie de cinéma de sécurité nationale.
Le succès de Rambo, qui était au départ basé sur les douleurs et problèmes psychologiques engendrés par le conflit au Viêt Nam, se serait donc inversé après le 1er opus pour donner naissance à des films ouvertement patriotiques, de l'Amérique reaganienne qui rompt avec les discours culpabilisants sur la guerre du Viêt Nam et célèbre la force et l'initiative individuelle.
Le quatrième volet reviendra davantage au style du premier film, bien que l'action et la violence y occupent une place importante.
Le cinquième film revient quant à lui au concept des films d'action des deuxième et troisième films mais sans implication politique.
Produits dérivés
Romans
- David Morrell, Sylvester Stallone, James Cameron, Kevin Jarre, Rambo: First Blood Part II, Jove Books, (novélisation du script du film)
- David Morrell, Sylvester Stallone, Sheldon Lettich, Rambo III, Jove Books, (novélisation du script du film)
Hommages
Cinéma
Plusieurs films font référence au personnage de John Rambo. Dans Gremlins 2 (1990) de Joe Dante, le personnage de Gizmo met un bandeau rouge noué autour de la tête. Dans Mafia Love (Avenging Angelo, 2001) de Martin Burke, Sylvester Stallone fait une référence à son personnage de John Rambo[11].
Le Fils de Rambow (2008) est un hommage à Rambo. L'action se déroule en 1982, au moment de la sortie de Rambo au cinéma. Deux enfants découvrent une version pirate du film et décident de tourner un remake.
Jeux vidéo
Dans l'extension Cataclysm du jeu vidéo World of Warcraft, une des quêtes (« C'est pas ma guerre ») consiste à convaincre un ancien soldat (appelé John J. Keeshan) de retourner en mission. Le nom du donneur de quête est d'ailleurs Troteman. Par la suite, le joueur doit récupérer les objets fétiches de Keeshan : un couteau de survie, un arc, une amulette et un bandeau rouge.
Dans le jeu vidéo Shadow of the Tomb Raider, lorsque Lara Croft tue un ennemi en se camouflant de boue, le joueur obtient le succès « Premier sang » (First Blood), une référence évidente au film.
Parodies
Le film Hot shots ! 2 (1993) parodie largement Rambo, Rambo II : La Mission et Rambo III[11]. D'ailleurs, dans Hot shots ! 2, c'est l'acteur Richard Crenna lui-même qui caricature le personnage du colonel Samuel Trautman qu'il interprète dans la saga Rambo, avec son rôle du colonel Denton Walters.
- Dans un sketch de La télé des Inconnus du trio d'humoristes Les Inconnus, une bande annonce du film parodique Jesus II, le retour montre la vie de Jésus de Nazareth doté de la personnalité de Rambo luttant contre Ponce Pilate.
- Dans un sketch des Nuls, alors que Rambo doit partir en mission, il ne comprend pas ce qu'il doit faire, au désespoir de son supérieur hiérarchique qui essaye en vain de lui expliquer sa mission, même avec des mots simples...
Notes et références
Notes
- Littéralement « Premier sang ». En version originale, Rambo est le titre du quatrième film de la saga, traduit en français par John Rambo.
- Dans le film, Hope se situe dans l’État de Washington ; le lieu de tournage réel est Hope en Colombie-Britannique (Canada).
- Version française du dialogue orignal : (en) « Don't push it or I'll give you a war you won't believe ».
- Classification Belge : « Le Cinecheck (en néerlandais, Kijkwijzer) est un système d’évaluation néerlandais pour le cinéma et la télévision. Il est également utilisé en Belgique. »
- Lire à ce sujet « Le cinéma des années Reagan. Un modèle Hollywoodien ? », sous la direction de Frédéric Gimello-Mesplomb (Éditions du nouveau monde)
- Lire à ce sujet la critique dans Dimon's cinema no 153 de novembre 1992, dont voici un extrait (traduction libre) : « Rambo est une des meilleures critiques de la guerre vues au cinéma, mieux que Full Metal Jacket » ou encore « Pour apprécier l'étendue de la critique, il faut bien entendu le voir en version originale, mais surtout bien le replacer dans son cycle. Nous conseillons vivement de voir l'intégralité du cycle John Rambo, dans un souci d'une critique welfariste complète » et aussi « La scène du bandeau, comme beaucoup le suppose, n'est pas juste une scène hollywoodienne, c'est une métaphore kerouacienne du combat contre ses démons, dans une évidente référence à Jimi Hendrix plaçant du LSD dans son bandeau et confondant sa guitare avec un serpent (symbole de la vie, voir les livres de Carlos Castaneda) ».
Références
- « Rambo - Casting du film », sur Allociné (consulté le ).
- (en) « Rambo - Société de Production / Sociétés de distribution » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- (en) « Budget du film Rambo », sur Box Office Mojo.com (consulté le ).
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Annexes
Bibliographie
- Antoine de Baecque, « Rambo ou la Fierté de l'Amérique », L'Histoire no 238, , p. 23, pour les suites militaristes.
Articles connexes
- Guerre du Viêt Nam
- Agent orange
- M-65 field jacket, la veste que porte Rambo au début du film.
Liens externes
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