Ranil Wickremesinghe
Ranil Wickremesinghe (en singhalais : රනිල් වික්රමසිංහ ; en tamoul : ரணில் விக்கிரமசிங்க), né le à Colombo, est un avocat et un homme d'État sri-lankais, membre du Parti national uni qu'il dirige depuis 1994. Il est plusieurs fois Premier ministre, du au , du au et du au . D'octobre à , il est l'objet d'une crise politique liée à son limogeage controversé, puis celle-ci se termine après la démission de son successeur controversé Mahinda Rajapaksa et de sa propre réinvestiture.
Ranil Wickremesinghe රනිල් වික්රමසිංහ (si) ரணில் விக்கிரமசிங்க (ta) | |
Ranil Wickramasingha en 2017. | |
Fonctions | |
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Président de la République démocratique socialiste du Sri Lanka | |
En fonction depuis le [N 1] (1 mois et 20 jours) |
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Élection | 20 juillet 2022 |
Premier ministre | Dinesh Gunawardena |
Prédécesseur | Gotabaya Rajapaksa |
Premier ministre du Sri Lanka | |
– (2 mois et 8 jours) |
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Président | Gotabaya Rajapaksa |
Gouvernement | Wickremesinghe VI |
Prédécesseur | Mahinda Rajapaksa |
Successeur | Dinesh Gunawardena |
[N 2] – (4 ans, 10 mois et 12 jours) |
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Président | Maithripala Sirisena |
Gouvernement | Wickremesinghe III, IV et V |
Prédécesseur | D. M. Jayaratne |
Successeur | Mahinda Rajapaksa |
– (2 ans, 3 mois et 28 jours) |
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Président | Chandrika Kumaratunga |
Gouvernement | Wickremesinghe II |
Prédécesseur | Ratnasiri Wickremanayake |
Successeur | Mahinda Rajapaksa |
– (1 an, 3 mois et 12 jours) |
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Président | Dingiri Banda Wijetunga |
Gouvernement | Wickremesinghe I |
Prédécesseur | Dingiri Banda Wijetunga |
Successeur | Chandrika Kumaratunga |
Député | |
– (1 an et 28 jours) |
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Élection | 5 août 2020 |
Législature | 16e |
Successeur | Wajira Abeywardena |
– (25 ans, 11 mois et 20 jours) |
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Élection | 15 février 1989 |
Réélection | 16 août 1994 10 octobre 2000 5 décembre 2001 8 avril 2004 17 août 2015 |
Législature | 10e, 11e, 12e, 13e, 14e et 15e |
Chef de l'opposition | |
– (10 ans, 8 mois et 18 jours) |
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Président | Chandrika Kumaratunga Mahinda Rajapaksa |
Prédécesseur | Mahinda Rajapaksa |
Successeur | Nimal Siripala de Silva |
– (6 ans, 11 mois et 12 jours) |
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Président | Chandrika Kumaratunga |
Prédécesseur | Gamini Dissanayake |
Successeur | Ratnasiri Wickremanayake |
Biographie | |
Nom de naissance | Ranil Shriyan Wickremesinghe |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Colombo (Dominion de Ceylan) |
Nationalité | cingalaise puis sri-lankaise |
Parti politique | Parti national uni |
Entourage | Junius Richard Jayewardene (oncle) |
Diplômé de | Université de Colombo |
Profession | Avocat |
Religion | Bouddhisme |
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Premiers ministres du Sri Lanka Présidents de la République démocratique socialiste du Sri Lanka |
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Il est à nouveau nommé Premier ministre le , au cours de la crise politique qui frappe son pays. Le suivant, il exerce à ce titre les fonctions de président de la République par intérim après le départ de Gotabaya Rajapaksa. Le 20 juillet enfin, il est élu président par le Parlement.
Biographie
Il est le neveu de l'ancien président Junius Richard Jayewardene[1].
Nomination
Le , le nouveau président Maithripala Sirisena le nomme Premier ministre[2]. Il avait noué avec ce dernier une alliance de circonstance[3], qu'il reconduit à la suite des élections législatives srilankaises de 2015[4].
Par la suite, des dissensions apparaissent entre les deux alliés[5].
Crise politique de 2018
Le , le président Maithripala Sirisena démet Ranil Wickremesinghe de ses fonctions et nomme immédiatement l'ancien président Mahinda Rajapaksa à sa place. Ayant fait amender en 2015 la constitution de sorte de retirer au président le droit de limoger le Premier ministre[6], Wickremesinghe considère cet acte comme inconstitutionnel et déclare demeurer à son poste[7]. Il refuse alors de quitter ses fonctions, recevant ainsi le soutien de Karu Jayasuriya, le président du Parlement, institution suspendue jusqu'au par le président de la République[8]. Le , alors que les partisans de Rajapaksa tentent d'entrer dans sa résidence, un garde du corps du ministre sortant du Pétrole tire sur eux, faisant un mort et deux blessés[9].
Le 1er novembre, le président annonce la levée de la suspension du parlement[10] et le convoque pour le [11], puis reporte la date au 7 puis au [12]. Le , le président dissout le parlement et convoque des législatives anticipées pour le [13]. Le , le président du Parlement conteste cette décision, estime que le président ne possède pas le pouvoir de dissolution[14]. Le , la Cour suprême annule la dissolution[15].
Le , le gouvernement de son rival est renversé par une motion de censure[16]. Les 15 et , ont lieu des séances houleuses au parlement[17]. Wickremesinghe demande alors à être réinvesti[18]. Le a lieu une réunion de sortie de crise[19].
Le , Sirisena annonce qu'il ne nommera plus jamais Wickremesinghe comme Premier ministre, l'accusant de corruption[20].
Le , la Cour suprême suspend les pouvoirs du second Premier ministre, Mahinda Rajapaksa. Cette décision très attendue des magistrats a été rendue avant le , car ils ont estimé que des « dommages irréparables ou irrémédiables » pouvaient survenir sur l'île[21].
Le , la Cour suprême confirme l'annulation des élections anticipées, estimant que le président ne possède pas le droit de dissoudre la chambre[22].
Le , la démission prochaine de Rajapaksa est annoncée par son fils, étant effective pour le lendemain [23]. Wickremesinghe est réinvesti le [24].
Quatrième mandat de Premier ministre
Deux mois après sa nomination, il élabore un plan d'urgence avec le président Gotabaya Rajapaksa[25].
Il prête serment le alors que son pays s'enfonce dans une crise sociale et économique sur fond de violences et d'affrontements entre manifestants et policiers[26].
Selon Delon Madavan, « Il n’aurait pas dû remplacer Mahinda Rajapaksa. Son frère Gotabaya Rajapaksa serait parti. Il y aurait eu besoin d’un gouvernement national. Sa nomination aurait pu être logique", explique Delon Madavan. "Maintenant, il est associé comme un traître à la cause du peuple. »[1].
Le suivant, le président Rajapaksa est contraint de fuir le palais présidentiel de Colombo, menacé par des dizaines de milliers de manifestants. Il quitte finalement le pays à bord d'un avion de l'armée pour se rendre aux Maldives le [27].
Par intérim
En l'absence du président, Wickremesingue assure ainsi l'intérim à la tête de l'État[28]. Cette décision provoque l'envahissement du siège du gouvernement par les protestataires alors que le président par intérim décrète l'état d'urgence et un couvre-feu et appelle les forces de sécurité à « faire le nécessaire pour rétablir l'ordre » pour ne pas « permettre aux fascistes de prendre le pouvoir »[29].
Le 14 juillet, Rajapaksa arrive à Singapour à bord d'un avion de ligne. Il envoie sa lettre de démission par e-mail au président du Parlement. Le jour même, les manifestants tentent sans succès de prendre d'assaut le Parlement mais ils sont repoussés par les forces de sécurité. Au même moment, ils se retirent du palais présidentiel et du siège du gouvernement, avant leur reprise par les forces de l'ordre. Après sa démission, le Premier ministre doit, selon la Constitution, exercer l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président par le Parlement[30].
Alors qu'il présente sa candidature à l'élection présidentielle srilankaise de 2022, le mouvement contestataire décide de manifester contre l'éventualité qu'il soit élu[31].
Ses premières mesures sont de mettre en place un plan d'urgence sur les aliments et le carburant[32].
De plein exercice
Le 20 juillet, il est élu président de la République par le Parlement en obtenant 134 voix sur 225[33]. Il est assermenté le lendemain[34].
Peu après son élection, il déclare à l'adresse des manifestants : « si on essaye de renverser le gouvernement, d'occuper le bureau du président et celui du Premier ministre, il ne s'agit pas de démocratie, et nous traiterons ceux-là avec fermeté »[35].
Selon le politologue Jayadewa Uyangoda, « il a indéniablement pour lui l'expérience politique, ce qui a rassuré les députés. Mais ce vote exprime aussi le rejet, par le Parlement, des attentes exprimées par les citoyens depuis quatre mois. Les gens voulaient un changement. Avec Ranil Wickremesinghe, il n'y en a pas eu. Le Parlement envoie ainsi un terrible message au peuple, qui avait tenté de protester pacifiquement. »[36]. Selon son confrère Kusal Perera, « Ranil a regagné l'acceptation des classes moyennes urbaines en rétablissant certains services comme le gaz, et il a déjà montré sa fermeté en faisant évacuer les bâtiments du gouvernement »[37]. Selon le politologue Ranga Kalansooriya, « le clan Rajapaksa continue à tirer les ficelles du Parlement. Et ce Parlement ne reflète pas les aspirations des gens, qui veulent de nouveaux visages et un nouveau système. Mais, parmi tous les politiciens, Ranil Wickremesinghe est le meilleur choix en raison de son expérience politique. » Il ajoute que « Il n'est peut-être pas populaire, mais il a un large réseau international et, en cette période cruciale, le Sri Lanka a besoin d'un dirigeant dynamique, intellectuel et expérimenté »[38].
Dans la nuit du 20 au 21 juillet, le principal camp des manifestants est dispersé, provoquant des arrestations et des blessés[39]. Les jours qui suivent marquent une poursuite des arrestations[40].
Le , il nomme son ami d'enfance Dinesh Gunawardena au poste de Premier ministre[41],[42]. Il forme un gouvernement composé de nombreux ministres ayant été en fonction sous les Rajapaksa[43].
Notes et références
Notes
- Nommé président par intérim le 13 juillet 2022 par son prédécesseur Gotabaya Rajapaksa qui vient de fuir le pays lors de la Révolution srilankaise, celui-ci démissionne le lendemain. Wickremesinghe prête serment le 15 juillet. Par intérim jusqu'au 21 juillet 2022.
- Dispute le poste à Mahinda Rajapaksa du 26 octobre au 15 décembre 2018.
Références
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- (en) « Ranil new Prime Minister », sur Dailymirror.lk,
- « Au Sri Lanka, le premier ministre Ranil Wickremesinghe réinvesti après son limogeage », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
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- (en) Rulers.
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- Le Point, magazine, « Sri Lanka : la crise politique s'aggrave, un tué par balles », sur Le Point (consulté le )
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- https://www.facebook.com/RFI, « Sri Lanka: un nouveau gouvernement formé avec des caciques de l’ancien pouvoir », sur RFI, RFI, (consulté le ).
Bibliographie
- (en) C. A. Gunarwardena, « Ranil Wickremesinghe », dans Encyclopedia of Sri Lanka, New Delhi, New Dawn Press, , 2e éd. (ISBN 978-1932705485), p. 387-388
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