Rape and revenge
Le rape and revenge (« viol et vengeance »[1] en français) est un sous-genre cinématographique, qui peut être affilié au cinéma d'exploitation, au cinéma d'horreur, au thriller ou au cinéma pornographique.
Le scénario repose sur un ou plusieurs viols, suivis de la vengeance de la victime ou de ses proches. Il s'inscrit donc dans le genre du film d'auto-défense.
Le rape and revenge - surtout quand il s'apparente au cinéma d'horreur - est probablement l'un des genres les plus controversés, accusé de voyeurisme et de complaisance par ses détracteurs.
Liste de films
- Act of Vengeance (en)
- L'Ange de la vengeance
- Au-delà des lois
- La bête tue de sang-froid
- The Big Snatch
- The Birth of a Nation
- Blood Sisters
- Carnage
- Cœur d'acier
- Crime à froid
- La Dernière Maison sur la plage
- Le Dernier Train de Gun Hill
- La Dernière Maison sur la gauche (1972)
- La Dernière Maison sur la gauche (2009)
- Disparue
- Elle
- L'Été meurtrier
- Extremities
- Fear Island : L'île meurtrière
- La Femme scorpion
- Girls Against Boys
- Gutterballs
- Hard Candy
- Hell Hath no Fury (en)
- I Spit on Your Grave
- I Spit on Your Grave 2
- I Spit on Your Grave 3
- I'll Never die alone
- Intruder
- Irréversible
- Island of Death (film) (en)
- J'ai rencontré le Diable
- Joker
- Un justicier dans la ville
- Un justicier dans la ville 2
- Kalidor
- La Louve sanguinaire
- La Maison au fond du parc
- Lady Vengeance
- Millénium
- Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes
- Œil pour œil
- Le Passager de la pluie
- La piel que habito
- Pour la peau d'une femme
- La Proie de l'autostop
- Promising Young Woman
- Rape is a Circle
- Raped by an Angel (en)
- Red to Kill
- La Reine des bandits
- Le Retour de l'inspecteur Harry
- Revenge
- Rise
- Run ! Bitch Run !
- Sadomaster
- Shutter
- The Seasoning House
- Sexcrimes
- Sexcrimes 2
- Sexcrimes : Diamants mortels
- Sexcrimes : Partie à 4
- La Source
- Spirits
- Sympathy for Mister Vengeance
- Teeth
- The Horseman
- La Vengeance de la femme au serpent
- Le Vieux Fusil[2]
- Viol et Châtiment
- Voroshilovskiy Strelok
- War Cat
- Week-end Sauvage (en)
- Zakhmi Aurat
Historique
Le film La Source d'Ingmar Bergman, sorti en 1960, est considéré comme l'un des précurseurs du genre par sa structure en trois temps : le viol, le retour et la vengeance[3]. Néanmoins, dans le film, la vengeance est portée par un tiers et non par la victime du viol[3].
Le film devient un genre à part entière avec la sortie, en 1972, de La Dernière Maison sur la gauche de Wes Craven[3]. Aux États-Unis, les films s'inscrivant de ce genre sont principalement projetés dans des cinémas Grindhouse en tant que films d'exploitation[3].
Le genre s'étend à l'international. On peut notamment citer Lady Snowblood et La Femme scorpion au Japon[3] ou Fair Game en Australie.
Certains films, sans être revendiqués comme appartenant au genre, en reprennent les codes, notamment Irréversible de Gaspar Noé qui fit scandale lors du festival de Cannes 2002 ou Elle de Paul Verhoeven[3].
Controverses
Le genre du rape and revenge est controversé et fréquemment accusé de voyeurisme et de complaisance dans sa violence[4],[3].
Dans son essai King Kong Théorie, sorti en 2006, Virginie Despentes cite plusieurs rape and revenge (La Dernière Maison sur la gauche (film, 1972), L'Ange de la vengeance et Œil pour œil) et s'interroge sur le fait que de telles vengeances après des viols sont rares dans la réalité[5]. Pour elle : « Quand des hommes mettent en scène des personnages de femmes, c'est rarement dans le but d'essayer de comprendre ce qu'elles vivent et ressentent en tant que femmes. C'est plutôt une façon de mettre en scène leur sensibilité d'hommes, dans un corps de femme. (...) Dans ces trois films, on voit donc comment les hommes réagiraient, à la place des femmes, face au viol. Bain de sang, d'une impitoyable violence. Le message qu'ils nous font passer est clair : comment ça se fait que vous ne vous défendez pas plus brutalement ? »[5].
Plusieurs réalisatrices se sont essayé au genre pour en subvertir les codes : Virginie Despentes avec Baise-moi (2000), Coralie Fargeat avec Revenge (2017)[3], Jennifer Kent pour The Nightingale (2018) ou encore Emerald Fennell avec Promising Young Woman[4].
Références
- « «Revenge»: Le «rape and revenge», retour sur un genre très controversé du cinéma », sur 20minutes.fr,
- « Que justice soit faite : les 10 meilleurs justiciers expéditifs du cinéma », sur Première,
- Vincent Julé, «Revenge»: Le «rape and revenge», retour sur un genre très controversé du cinéma, 6 février 2018, 20 Minutes.
- Valentin Etancelin, "Promising Young Woman" vient d'une lignée de films controversés, mais s'en échappe-t-il ?, 26 mai 2021, HuffPost.
- Virginie Despentes, King Kong Théorie, chapitre Impossible de violer cette femme pleine de vices.