Rape and revenge

Le rape and revenge viol et vengeance »[1] en français) est un sous-genre cinématographique, qui peut être affilié au cinéma d'exploitation, au cinéma d'horreur, au thriller ou au cinéma pornographique.

Le scénario repose sur un ou plusieurs viols, suivis de la vengeance de la victime ou de ses proches. Il s'inscrit donc dans le genre du film d'auto-défense.

Le rape and revenge - surtout quand il s'apparente au cinéma d'horreur - est probablement l'un des genres les plus controversés, accusé de voyeurisme et de complaisance par ses détracteurs.

Liste de films

Historique

Le film La Source d'Ingmar Bergman, sorti en 1960, est considéré comme l'un des précurseurs du genre par sa structure en trois temps : le viol, le retour et la vengeance[3]. Néanmoins, dans le film, la vengeance est portée par un tiers et non par la victime du viol[3].

Le film devient un genre à part entière avec la sortie, en 1972, de La Dernière Maison sur la gauche de Wes Craven[3]. Aux États-Unis, les films s'inscrivant de ce genre sont principalement projetés dans des cinémas Grindhouse en tant que films d'exploitation[3].

Le genre s'étend à l'international. On peut notamment citer Lady Snowblood et La Femme scorpion au Japon[3] ou Fair Game en Australie.

Certains films, sans être revendiqués comme appartenant au genre, en reprennent les codes, notamment Irréversible de Gaspar Noé qui fit scandale lors du festival de Cannes 2002 ou Elle de Paul Verhoeven[3].

Controverses

Le genre du rape and revenge est controversé et fréquemment accusé de voyeurisme et de complaisance dans sa violence[4],[3].

Dans son essai King Kong Théorie, sorti en 2006, Virginie Despentes cite plusieurs rape and revenge (La Dernière Maison sur la gauche (film, 1972), L'Ange de la vengeance et Œil pour œil) et s'interroge sur le fait que de telles vengeances après des viols sont rares dans la réalité[5]. Pour elle : « Quand des hommes mettent en scène des personnages de femmes, c'est rarement dans le but d'essayer de comprendre ce qu'elles vivent et ressentent en tant que femmes. C'est plutôt une façon de mettre en scène leur sensibilité d'hommes, dans un corps de femme. (...) Dans ces trois films, on voit donc comment les hommes réagiraient, à la place des femmes, face au viol. Bain de sang, d'une impitoyable violence. Le message qu'ils nous font passer est clair : comment ça se fait que vous ne vous défendez pas plus brutalement ? »[5].

Plusieurs réalisatrices se sont essayé au genre pour en subvertir les codes : Virginie Despentes avec Baise-moi (2000), Coralie Fargeat avec Revenge (2017)[3], Jennifer Kent pour The Nightingale (2018) ou encore Emerald Fennell avec Promising Young Woman[4].

Références

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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